— Les Contrechroniques d’Yves-Léopold Monthieux —
La question peut se poser de savoir ce qui peut justifier que le jugement attendu dans l’affaire C/ Letchimy et consorts ait été mis en délibéré à la date du 19 février 2006, soit deux mois après l’audience du tribunal et un mois avant l’élection municipale de mars 2026. Par ailleurs, la requalification probable de l’accusation de détournement de fonds publics en délit de concussion, le second étant deux fois moins grave en termes de peine de prison et d’amende (cinq ans de prison contre dix, 500 000 € d’amende contre 1 000 000), tend vers un adoucissement de l’affaire. Laquelle, d’après un juriste établi, pourrait se transformer en “pas d’affaire du tout”, tant le délit de concussion lui-même serait, en l’espèce, incertain. Le renvoi à deux mois aurait le mérite de faire tomber la température et de préparer la population à un jugement d’apaisement. En effet, on sait la propension de la justice de manipuler avec des pincettes les affaires mettant en cause des personnalités politiques, surtout martiniquaises.
L’effervescence observée à l’aéroport du Lamentin lors de l’arrivée de Paris du maire de Fort-de-France serait la preuve du bien-fondé de la décision des juges.

— Collectif —
— Les Contrechroniques d’Yves-Léopold Monthieux —
— Par Jean Samblé —
— Par Robert Lodimus —
— Par Jean Samblé —

— RS n° 421 lundi 17 novembre 2025 —
Une affaire administrative vieille de plus de vingt ans revient aujourd’hui au premier plan de la scène judiciaire et politique. À partir du 17 novembre, quatre personnalités majeures de la vie publique martiniquaise – Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), le maire de Fort-de-France Didier Laguerre, son premier adjoint Yvon Pacquit, ainsi que l’ancien directeur général des services municipaux Max Bunod – sont appelées à comparaître devant la 32ᵉ chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris. Ils sont poursuivis pour détournement de fonds publics, recel ou complicité, dans une affaire complexe mêlant règles statutaires, principes constitutionnels et décisions administratives contestées.




Longtemps considérées comme des périphéries de la République, les collectivités françaises d’Amérique – la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Saint-Pierre-et-Miquelon – se trouvent aujourd’hui à la croisée des chemins. Entre appartenance européenne, ancrage caribéen et ambitions internationales, elles incarnent un enjeu stratégique majeur pour la France et l’Union européenne dans un bassin atlantique en pleine recomposition.

— Par Jean-Bernard Bayard —