Catégorie : Philosophie

De l’incertitude de notre jugement

— Par Michel Pennetier —

Je vole ce titre à Montaigne qui, dans le chapitre XLVII des Essais, parle des incertitudes quant à l’issue d’une bataille alors que le chef de guerre en toute conviction se croit assuré de la victoire. On pourrait à ce propos citer le Président Trump qui se croit vainqueur dans son conflit avec l’Iran en faisant assassiner l’un des principaux responsables du régime iranien !
Mais c’est ici en un autre sens que je voudrais parler du jugement. J’envisage ici le jugement moral que l’on porte sur une affaire de mœurs. Il se trouve que depuis quelque temps naît en mon esprit face à ces événements – affaire Me Too et la suite – comme une double réaction, l’une qui ne peut que suivre le main-stream des condamnations face à des révélations scandaleuses, l’autre qui demande à voir ce qu’il en est derrière ces jugements qui ont soudain surgi à propos de comportements sur lesquels on se taisait jusque très récemment, que l’on ignorait ou feignait d’ignorer, que l’on acceptait comme normaux ou prônait même comme une libération.

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Après la publication de ses cahiers noirs. La lecture de Heidegger peut-elle être recommandée aux élèves de terminale ?

Rappel des faits. Une pétition initiée par le philosophe Vincent Cespedes demande à « sortir Martin Heidegger » de la liste des auteurs recommandés.
Débat avec Stéphane Domeracki Philosophe et auteur de Heidegger et sa solution finale (Connaissances & Savoirs), Pascale Fautrier Écrivaine, autrice de la Vie en jaune (Au diable vauvert) et Maurice Ulrich Journaliste et auteur de Heidegger et le Golem du nazisme (Arcane 17)

Les manipulations d’un auteur nazi

— Par Stéphane Domeracki Philosophe et auteur de Heidegger et sa solution finale (Connaissances & Savoirs) —

L’initiative de cette pétition (1) suscite la levée de boucliers attendue, avec son cortège d’arguments spécieux. Pour les uns, il y aurait « censure » et remise en cause de la liberté pédagogique de l’enseignant : or, ce n’est nullement le cas, puisqu’il ne s’agirait que de cesser d’en recommander officiellement la lecture à des élèves de 17 ans. Pour d’autres, le nazisme de Heidegger serait indétectable dans les œuvres précédant l’engagement nazi officiel : Être et Temps, que son auteur estime pourtant largement incompris par les perspectives ontologiques et existentielles qu’on se plaît à s’en proposer, serait ainsi jugé au-dessus de tout soupçon.

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