En février 1974, Basse-Pointe, Martinique, devient le théâtre d’une grève des ouvriers de la banane marquée par des événements tragiques. Deux hommes perdent la vie, témoignant de la dure réalité de l’histoire sociale de la région. Ilmany Sérier, 55 ans, père d’une vingtaine d’enfants, décède le 14 février lors de violents affrontements entre les ouvriers et les gendarmes sur le plateau de Chalvet. Ce décès provoque une émotion considérable, avec des accusations de meurtre portées contre les gendarmes et un renforcement du sentiment anti-colonial. (Illustration :Tableau de Claude Cauquil montrant une manifestation d’ouvriers agricoles en février 1974)
Deux jours avant l’enterrement de Sérier, un second drame se produit. Le corps de Georges Marie-Louise, un jeune ouvrier de 19 ans, est découvert sur une plage de Basse-Pointe. Les témoignages suggèrent qu’il était impliqué dans des affrontements avec les forces de l’ordre. Les funérailles de Sérier se transforment en une procession de centaines de personnes réclamant vengeance et dénonçant la répression coloniale. Cette tragédie devient le symbole d’un affrontement social majeur en Martinique.
Cinquante ans plus tard, en 2024, la municipalité de Basse-Pointe et les communes du Lorrain, de Marigot et du Gros-Morne s’unissent pour commémorer les événements de Chalvet.