Un documentaire d’Andreas Rummel (Allemagne, 2015, 45 Min.)
— Par Silvia Liebrich —
Comme pratiquement aucun autre, le marché de la viande enchaîne les scandales. Comment est-il possible que, régulièrement, de la viande avariée se retrouve sur les étals ? Que plusieurs tonnes de viande de cheval atterrissent dans des lasagnes sans qu’inspecteurs et producteurs ne s’en aperçoivent ? Malheureux concours de circonstances ou négligence caractérisée ? En fait, la réponse est ailleurs. Derrière ces « erreurs » se cache tout un système. C’est ce que dévoile une enquête réalisée dans toute l’Europe. Objectif : découvrir ce que qu’il y a derrière ces noms bucoliques qui évoquent des fermes traditionnelles ou des boucheries artisanales. La réalité est peu ragoûtante… La viande est un marché impitoyable. Les profits se chiffrent en milliards. Certes, les consommateurs veulent payer le moins possible, mais pas au détriment de la transparence et de la qualité. Or, le système qu’éleveurs, grands groupes et industrie agroalimentaire ont mis en place, avec le soutien des responsables politiques, rend toute traçabilité impossible. Selon eux, c’est la seule réponse possible face à la forte demande de produits à bas prix : d’après le Fleischatlas (atlas de la viande) publié par la Fondation Heinrich-Böll et le BUND (les Amis de la Terre Allemagne), un Européen consomme 66 kilos de viande par an.

En France, 58 % des ménages sont propriétaires de leur logement, loin des 70 % annoncés par Sarkozy en 2007. En même temps, la géographie de la propriété se redessine face à la montée des inégalités et des tensions foncières. Les acquisitions se font de plus en plus dans les zones « périurbaines». Si discours et analyses dénoncent via ce terme la relégation des « petits Blancs », dans « Tous propriétaires! L’envers du décor pavillonnaire », la sociologue Anne Lambert révèle une réalité bien plus complexe: les classes populaires installées dans ces lotissements voient leurs conditions de vie transformées, jusqu’à se retrouver piégées dans des zones pavillonnaires, sources de nouvelles exclusions. Mettant au jour le visage d’une France qui change, elle donne du grain à moudre, quand est brandi « un apartheid », pour l’élaboration de politiques du logement afin d’améliorer le sort des familles populaires …
Les amis américains de Mumia viennent de faire savoir qu’il venait d’être transféré, cet après-midi lundi 30 mars vers 13h en unité de soins intensifs au centre médical Schuylkill de Pottsville (ville proche de la prison de Frackville, où Mumia est emprisonné).
— Par Benoît Schneckenburger, philosophe
et auteur (1).—
Lettre ouverte des sociétés de producteurs de France Culture, France Inter et France Musique sur la grève des personnels de Radio France.
Le temps consacré à la lecture baisse, inexorablement. Ce résultat, confirmé par la récente étude publiée par le Centre national du livre (CNL), est celui de nombreuses enquêtes depuis plusieurs années. Le phénomène est d’ailleurs plus prononcé encore chez les jeunes. Que faire de ce constat ? Une discussion de café du commerce ? Un essai réactionnaire de plus sur la fin de la France qui était mieux avant ? Ou un point de départ, un levier pour agir ? C’est ce choix-là que nous avons fait. Répondant à la demande de Fleur Pellerin, la ministre de la Culture et de la Communication, nous avons, accompagnés de Sylvie Vassallo, directrice du Centre de promotion de la lecture jeunesse de Montreuil, initié une fête de la lecture pour la jeunesse. Elle se tiendra du 17 au 31 juillet dans toute la France. Le pari est ambitieux. Sauf erreur, aucune des grandes fêtes nationales voulues par l’État n’a été organisée au cœur de l’été, lorsque les Français sont en vacances. Pour nous, ce choix était nécessaire : il s’agit de toucher les jeunes lorsqu’ils ont du temps de loisir, lorsque l’école, les activités parascolaires, les devoirs… ne laissent pas à la lecture une portion congrue.
L’oeuvre d’Édouard Glissant est réputée difficile. Sa textualité résolument opaque déroute en des traces imprévisibles. C’est que Glissant fait appel à l’imaginaire des genres tant dans sa version canonique (roman, théâtre, poésie, essai) que dans le recours à la poétrie : une forme d’expression non fixée toute de poétique et de poterie, de terre et de langage.
Administratifs, avocats, élus, entrepreneurs, enseignants, médecins, notaires… mais aussi gens de services non publics, comment fonctionnent nos îles ? Sinon « vertueusement », de quel ordre sont les blocages, les freins, les imperfections ?
Les médias américains carburent-ils au mensonge ? Après les attentats de « Charlie Hebdo », Fox News délirait, décrivant huit « no go zones » parisiennes, où « les non-musulmans ne sont pas acceptés », où les islamistes « recrutent dans la rue » et où « la police ne va pas». Julien Bottriaux, photographe amateur, est allé à la rencontre des habitants. Leurs portraits, ponctués de bribes de vie, renvoient la chaîne à son ridicule.
Dans son dernier livre : « Pour les musulmans »
Johanna Fernandez, avocate de Mumia Abu Jamal, a, il y a 15 jours, informé que ce dernier ne pouvait recevoir personne actuellement. Il était alors consigné à l’infirmerie pour une « terrible crise d’eczéma », il disait « ressembler à un éléphant » et les gardiens demandaient et demandent « qu’on ne le dérange pas ». Il souffre beaucoup d’un eczéma « agressif » et le stress de la prison aggrave son état de santé.
Arrêts maladie, absences au travail… deux chercheurs ont calculé le coût du tabac pour la collectivité. Verdict ? Si on demandait aux fumeurs de rééquilibrer la balance, le prix du paquet bondirait de… 87 %
Le 5 mars 1848, une semaine à peine après la chute de la monarchie de Juillet et la proclamation de la IIe République, se mettait en place une commission d’abolition de l’esclavage chargée de préparer l’émancipation, sous la présidence de Victor Schœlcher. Dès la première réunion, le 6 mars, les décrets sont en chantier, qui aboutiront le 27 avril à la pleine reconnaissance des » nouveaux citoyens » ou » nouveaux libres « .
La Journée mondiale de l’eau est une journée internationale instituée par l’Organisation des Nations unies. Proposée dans l’Agenda 21 au cours du sommet de Rio en 1992 et adoptée le 22 février 1993 par l’Assemblée générale des Nations unies1, elle se célèbre le 22 mars de chaque année avec des thèmes différents.
Quel est donc ce pays incapable de faire peuple uni au moment où, pour longtemps, tous ceux qui sont détenteurs de la nationalité française sont menacés de mort ?
REPORTAGE – Deux mois après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, certains veulent continuer à perpétuer « l’esprit du 11 janvier ». C’est le cas des membres de l’association Coexister, créée en 2009, qui luttent pour favoriser le vivre ensemble. Jeudi dernier, le groupe était dans un lycée à Saint-Denis pour déconstruire les préjugés des élèves.
Les personnes qui travaillent à l’étranger sont des expatriés, des émigrés, ou des immigrés? Tout dépend de la couleur de peau du travailleur, mais aussi du point de vue de l’observateur.
La Bibliothèque Schœlcher vous invite à la soirée littéraire autour de l’ouvrage : « Alfred MARIE-JEANNE, une traversée verticale du siècle » de Louis BOUTRIN et Raphaël CONFIANT.
TRIBUNE
En élargissant l’extension du concept de temps, Kant en révolutionne la compréhension : le temps a en effet été restreint à la succession, alors que « les trois modes du temps sont la permanence, la succession, la simultanéité ». Kant révèle que le temps n’est pas seulement ce qui fait que les choses passent, mais aussi ce qui fait qu’elles arrivent en même temps et, plus fondamentalement encore, ce qui fait qu’elles durent. Cette extension du domaine du temps déclenche bel et bien une révolution qui va révéler la présence du temps là où il semblait absent : deux points ne pouvant se trouver à côté dans l’espace sans y être en même temps, la géométrie baigne dans le temps. De même, la substance des choses que les philosophes ont prise pour leur être éternel ou métaphysique n’était que leur permanence dans le temps, c’est-à-dire leur durée ! Kant met ainsi au jour un inconscient de la raison pure (c’est Kant qui parle d’inconscience) qui la montre influencée à son insu par le temps qu’elle croyait avoir dépassé.
—Par Marie-Jean Sauret, psychanalyste —