Catégorie : Ecologie

Inventaire des ressources minérales en France : un pas vers la souveraineté industrielle

— Par Blandine Gourcerol(*) —

En février 2025, à l’occasion de sa visite au Service géologique national (BRGM), le ministre de l’industrie et de l’énergie Marc Ferracci a officiellement lancé un nouvel inventaire des ressources minérales disponibles sur le territoire français. Cette initiative est née dans un contexte de tensions croissantes sur les approvisionnements en métaux rares et aux enjeux croissants de souveraineté industrielle.

De fait, elle s’inscrit dans la continuité du précédent inventaire du BRGM, qui avait été lancé dans les années 1970 dans le sillage du premier choc pétrolier qui avait révélé la vulnérabilité de la France pour ce qui est de ses approvisionnements en ressources énergétiques et minières. Quels enseignements tirer de cette première expérience ? Et en quoi ce nouvel inventaire répond-il aux enjeux contemporains ? Panorama.

Les ressources minérales, un impératif de souveraineté industrielle

À l’heure où les transitions énergétique et numérique s’accélèrent, sécuriser l’approvisionnement des ressources minérales critiques et stratégiques devient une priorité absolue pour la France et l’Union européenne.

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Durabilité, obsolescence perçue et éco-consumérisme

Pourquoi renouveler des produits qui fonctionnent encore ?

— Par Emmanuelle Le Nagard, Gisele de Campos Ribeiro, Valérie Guillard. (*)

Annoncé par le gouvernement en 2024, l’indice de durabilité entre en vigueur en France en 2025 pour deux catégories de produits. C’est déjà le cas pour les téléviseurs depuis le 8 janvier, et le 8 avril, les lave-linge. En affichant une note sur dix, cet indice informe les consommateurs sur le caractère plus ou moins durable des produits concernés.Stimulées par des innovations constantes, des lancements fréquents de nouvelles versions ou des designs plus attractifs, la majorité des ventes de biens durables sont désormais des ventes de remplacement. Parmi ces biens de consommation destinés à offrir des services utiles à un consommateur, par une utilisation répétée, sur une période prolongée, une bonne partie remplace des produits qui marchent encore.

La période d’utilisation d’un bien durable est devenue un enjeu majeur de la consommation durable. Plus elle est courte, plus le problème des ressources nécessaires pour leur production et celui de la gestion des déchets sont importants. Les raisons qui poussent les consommateurs à remplacer des objets qui remplissent encore leur fonction première (c’est-à-dire la plus importante) ne sont pas encore claires.

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Santé publique : les sargasses, une menace chronique pour les établissements scolaires

Collège Robert 3 : la crise des sargasses met l’école en suspens

— Par Sabrina Solar —

Les sargasses, autrefois perçues comme un fléau saisonnier, sont désormais considérées comme une menace sanitaire structurelle pour la Martinique. Un rapport préliminaire alarmant du Comité Indépendant d’Experts, commandité par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), tire la sonnette d’alarme : la santé des élèves, enseignants et habitants des zones littorales est en péril.

Au cœur de ce constat : la situation critique du collège Robert 3, situé à Pontaléry, dans la commune du Robert. Fermé depuis le 10 avril 2025 à la suite d’un nouvel échouement massif d’algues brunes, l’établissement symbolise l’impasse dans laquelle se trouve la gestion de cette crise sanitaire. Une pétition de la communauté scolaire et le droit de retrait exercé par les enseignants ont précipité la décision de fermeture.

Un danger invisible mais bien réel

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Promotions en supermarchés : les associations dénoncent une incitation à la malbouffe

— Par Sabrina Solar —

Sept associations de consommateurs, de santé publique et de défense de l’environnement tirent la sonnette d’alarme : dans les rayons des grandes enseignes françaises, les promotions alimentaires favoriseraient massivement des produits nocifs pour la santé. Après avoir analysé près de 5 000 offres promotionnelles dans cinq grandes chaînes (Carrefour, Intermarché, E. Leclerc, Lidl et Coopérative U) entre février et mars 2025, leur constat est sans appel : 66 % des promotions concernent des produits trop gras, trop sucrés ou trop salés, tandis que seulement 12 % portent sur des aliments recommandés pour une alimentation saine, comme les fruits, légumes ou légumineuses.

Des pratiques en contradiction avec les engagements

Alors que ces distributeurs se positionnent régulièrement comme promoteurs du « bien manger », leurs stratégies tarifaires vont, selon les associations, à rebours des engagements affichés. « Ces promotions ne permettent pas de faire des économies sur des produits bons pour la santé, mais encouragent au contraire la surconsommation de malbouffe », déplore Audrey Morice, porte-parole de Foodwatch. Elle dénonce un « marché à deux vitesses », où les aliments les plus accessibles financièrement sont aussi les moins bons pour la santé.

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#StopAuxSubstancesNocives

Paris, une trentaine de bénévoles de l’association UFC-Que Choisir ont tiré la sonnette d’alarme en lançant la campagne #StopAuxSubstancesNocives.

Dans nos assiettes, nos salles de bains, nos placards… Les substances nocives se sont glissées partout, transformant chacun de nos gestes quotidiens en une potentielle source d’exposition. Ce 14 mai, l’Humanité est partie à la rencontre d’une brigade de bénévoles de l’association UFC-Que choisir, déployée place de la République à Paris.

Des substances potentiellement problématiques

Leur objectif : sensibiliser les consommateurs et consommatrices aux risques liés à ces substances, et leur présenter l’application QuelProduit comme une solution qui permet d’identifier facilement ces substances invisibles mais omniprésentes. Parmi ces produits, l’UFC-Que choisir cite le Coca-Cola Zéro, l’Orangina sans sucre, les chewing-gums Wrigley’s Airwaves menthol et eucalyptus ou encore l’ambre solaire UV ski SPF 30 de Garnier et le lait solaire Monoï de Tahiti SPF 50 de Soleil des îles, estimant qu’ils contiennent des substances potentiellement problématiques.

L’association souhaite « interpeller les pouvoirs publics sur la nécessité d’interdire les substances les plus préoccupantes », de « mettre en place une évaluation véritablement indépendante des composants alimentaires, cosmétiques et ménagers » et de rendre « enfin compréhensible » l’étiquetage.

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Mobilité et tourisme durables : un marché comme les autres ?

Un éditorial de Guadeloupe La Première a attiré notre attention en publiant, le 7 mai 2025 dans la catégorie « transition écologique », une annonce fière de l’arrivée de 108 trottinettes et vélos électriques à Saint-Vincent et Grenadines Lien Si cette initiative a été saluée par quelques personnes sur Facebook comme un progrès écologique, nous y voyons plutôt du lobbying dissimulé derrière une façade de progrès.
L’avancée écologique annoncée avec enthousiasme dans l’article nous semble bien loin de la réalité. Nous y voyons plutôt la perpétuation de la même logique et de la même culture du jetable. Le problème ne réside pas dans le caractère électrique de ces engins, mais bien dans leur conception au sein d’un système industriel de consommation et d’obsolescence programmée.
L’importance de la qualité pour les produits de la mobilité individuelle
Nous ne souhaitons en aucun cas remettre en cause la bonne foi des entrepreneurs locaux qui utilisent probablement les seuls appareils disponibles sur le marché local. D’ailleurs, cela soulève une question importante : comment rendre accessible à ces entrepreneurs des technologies véritablement durables et de meilleure qualité ?

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Produire moins mais mieux : pourquoi et comment transformer l’élevage bovin

— Par Michel Duru (*) —

Depuis quelques années, les excès de consommation de viande sont montrés du doigt du fait de leurs impacts sur la santé et l’environnement. Dans une moindre mesure, c’est aussi le cas des produits laitiers comme les fromages. Pour faire face à ces enjeux environnementaux et sanitaires, mais aussi pour accroître notre souveraineté alimentaire, que nous disent les études scientifiques ? Comment peuvent-elles nous aider à réorganiser l’élevage pour le rendre plus durable, du champ jusqu’à l’assiette ?

Commençons par un état des lieux, en France, notre apport en protéines provient pour deux tiers des produits animaux et pour un tiers des produits végétaux. Il est en moyenne excédentaire d’au moins 20 % par rapport aux recommandations. Les bovins fournissent enfin la moitié de notre consommation de protéines animales sous forme de viandes et de laitages, le reste provenant surtout des porcs et volailles et très secondairement des brebis et chèvres.

Réduire notre consommation pour la planète et notre santé

Les recherches convergent vers une réduction nécessaire de moitié en moyenne de la consommation de viande, principalement du fait de l’augmentation de risques de cancers.

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Insecticides et herbicides interdits : une menace toujours présente, notamment en Outre-mer

— Par Sabrina Solar —

Malgré des interdictions parfois en vigueur depuis plus de vingt ans au sein de l’Union européenne, certains insecticides et herbicides continuent de circuler illégalement en France, avec des conséquences sanitaires préoccupantes, en particulier dans les territoires d’Outre-mer. C’est ce que révèle une analyse récente de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui a recensé 599 cas d’intoxications ou d’expositions à des produits phytopharmaceutiques prohibés entre 2017 et 2022.

Parmi les substances en cause, 64 principes actifs non approuvés ont été identifiés dans 150 produits. Si la majorité des cas (environ 75 %) relèvent d’expositions accidentelles, une proportion significative (25 %) correspond à des tentatives de suicide, dont certaines aux conséquences dramatiques. Les régions ultramarines — Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Saint-Pierre-et-Miquelon — figurent parmi les plus touchées, aux côtés de l’Île-de-France, des Hauts-de-France et de la Normandie.

Les produits incriminés sont majoritairement des insecticides (60 %), suivis des herbicides (19 %) et des taupicides (5 %). Nombre d’entre eux ont été soit conservés en stock après leur interdiction, soit introduits illégalement depuis des pays où leur usage demeure autorisé.

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Sortir du piège du “Recyclage” en Martinique

— Les Velos Marin Martinique —
Pour celles et ceux qui s’intéressent et s’impliquent dans les enjeux écologiques, un  consensus semble émerger : la situation est critique. L’évolution vers un équilibre durable, vers un changement de paradigme en accord avec les défis écologiques  paraît aujourd’hui de plus en plus difficile à atteindre. Face à ce constat, il est impératif de réfléchir, de faire entendre des voix nouvelles, d’ouvrir d’autres directions. L’inaction serait une irresponsabilité.
Pourtant, ce sentiment d’urgence peine à se traduire en actions transformatrices profondes. Pourquoi cette difficulté à engager un véritable changement ? Peut-être parce que notre compréhension même des enjeux est faussée. Elle est viciée par des erreurs de langage, des glissements de sens, des intuitions communes trompeuses qui nous empêchent de percevoir certaines dimensions essentielles du déséquilibre.
L’importance de bien nommer : une expérience de terrain
Ces réflexions sont nées de quatre années d’expérience concrète au sein de l’association Les Vélos Marin Martinique. À partir d’une action simple, la récupération de vieux vélos, nous avons peu à peu été amenés à interroger la notion de recyclage telle que notre culture l’entend et l’applique.

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2023 en Atlantique Nord : comprendre l’année où tout a basculé

— Collectif —

L’océan Atlantique Nord est bien plus qu’une vaste étendue d’eau entre l’Europe et l’Amérique. Cet océan est composé d’une région tropicale propice au développement des cyclones tropicaux et d’une région de moyennes latitudes, jouant un rôle crucial dans la régulation du climat européen et mondial. En hiver, il conditionne la trajectoire des tempêtes qui traversent l’Europe et influence la douceur ou la rigueur des saisons froides. En été, il module la fréquence des vagues de chaleur et influence l’humidité disponible dans l’atmosphère, jouant sur les épisodes de sécheresse ou les précipitations extrêmes.

Il est également un acteur central du système climatique global via la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC), un gigantesque tapis roulant océanique qui régule la répartition de chaleur sur la planète en transportant l’excédent de chaleur des tropiques vers les hautes latitudes. Cette zone océanique fait partie des régions connaissant les tendances de réchauffement les plus marquées depuis 1991, avec un maximum observé entre les latitudes de 10°N et de 40°N.

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Flexibilité électrique : et si c’était ça, l’avenir de notre système énergétique ?

— Par Etienne Latimier (*) —

Les débats sur l’énergie en France voient monter en puissance, depuis quelques mois, la notion de flexibilité électrique. De plus en plus d’entreprises françaises développent des outils dédiés à mieux piloter la demande en électricité. Comprendre pourquoi cette notion, pourtant ancienne, prend aujourd’hui une ampleur nouvelle, implique d’observer les deux grandes tendances qui dessinent l’avenir du système énergétique français : la décarbonation et le déploiement des énergies renouvelables.

D’un côté, la France poursuit son effort de décarbonation de l’économie dans le but d’atteindre au plus vite ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La Stratégie nationale bas carbone (SNBC) vise la neutralité carbone à l’horizon 2050. Cet enjeu requiert d’électrifier un maximum d’usages qui utilisaient des énergies thermiques.

À lire aussi : Autoconsommation électrique : pourquoi de plus en plus de Français s’y mettent

Une consommation en hausse, une production électrique à réinventer

En premier lieu la mobilité, en encourageant le passage des véhicules thermiques aux électriques, mais aussi l’industrie, qui s’appuie encore beaucoup sur les fossiles à des fins de production de chaleur, et enfin le chauffage, pour lequel le gaz concerne encore 15 millions de foyers en France.

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Le Global comme Croyance

— Par Cyrille Morant —
Introduction :
Cet article est né d’un engagement, et s’il est un peu long, c’est parce que nous cherchons à comprendre, à digérer ce qui nous arrive en ce moment, à mettre des mots sur ce que nous vivons. 
Depuis plusieurs années, notre association récupère des vélos abandonnés, les répare et les transmet à ceux qui en ont besoin. Aujourd’hui pourtant, nous sommes contraints de nous infliger une violence : en l’espace de trois semaines à peine, nous avons dû jeter plus de 130 vélos. Non parce qu’ils étaient irrécupérables, mais parce qu’on nous l’a imposé. Ces destructions nous sont imposées dans un silence assourdissant, une incompréhension totale et sous la menace de poursuite en justice. 
Nous faisons face à une attaque frontale contre notre action, sans qu’aucun dialogue constructif ne soit possible. Un tiers nous interdit catégoriquement d’agir selon nos convictions, refuse toute discussion et nous menace de poursuites judiciaires si nous osions simplement le nommer ici ou ailleurs. Cette situation n’est pas sans rappeler 2021, où une tentative d’arrêter notre action avait déjà eu lieu.

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Édulcorants : la fausse promesse du « sans sucre »

— Par Sabrina Solar —

Face aux méfaits bien connus du sucre, nombreux sont ceux qui se tournent vers ce qu’ils pensent être une alternative plus saine : les édulcorants. Ces additifs alimentaires au pouvoir sucrant élevé sont partout, des sodas “zéro calorie” aux yaourts allégés, en passant par les chewing-gums ou les produits destinés aux diabétiques. Mais si leur promesse semble alléchante, la réalité est bien moins sucrée qu’il n’y paraît.

Une illusion sans bénéfice réel

L’aspartame, le sucralose, l’acésulfame K ou encore les glycosides de stéviol sont devenus des habitués de nos étiquettes alimentaires. Présentés comme des alliés pour perdre du poids ou contrôler la glycémie, ces édulcorants n’ont pourtant jamais démontré de bénéfices solides sur ces plans. Plusieurs études récentes l’ont confirmé : leur efficacité pour maigrir ou prévenir le diabète est au mieux négligeable, au pire contre-productive.

Pire encore, leur consommation régulière entretient le goût pour le sucré et pourrait même conduire, à long terme, à une prise de poids via des mécanismes complexes qui affectent notamment la régulation de l’appétit.

Des risques qui s’accumulent

Si les bénéfices ne sont pas prouvés, les risques, eux, deviennent de plus en plus visibles.

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Que faire de ses encombrants (déchets volumineux) ?

Encombrants (déchets volumineux)

Les encombrants ne peuvent pas être jetés avec les ordures ménagères. Ils doivent être triés et collectés selon certaines conditions. Nous faisons le point sur la réglementation.

Les encombrants sont des déchets qui, du fait de leur poids et de leur volume, ne sont pas pris en charge par le service de collecte des ordures ménagères de la mairie.

La loi n’établit pas de liste des encombrants, mais en pratique il s’agit des éléments suivants :

  • Meubles (table, chaise, armoire…)
  • Matelas et sommiers
  • Appareils de gros électroménager (lave-linge, réfrigérateur, gazinière…).

Certains déchets, bien que volumineux, ne sont pas considérés comme des encombrants :

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Martinique : la nécessaire protection des tortues

Les tortues marines font face à de nombreuses menaces, causées par l’être humain mais aussi par la nature. Elles sont braconnées pour leur viande, leur carapace ou leurs œufs. Elles souffrent aussi d’autres problèmes liés aux activités humaines : pollution, prises accidentelles dans les filets de pêche, collisions avec des bateaux, lumières des villes qui les désorientent, destruction de leurs habitats, ou encore attaques de chiens et d’animaux introduits comme la mangouste. Ces dangers touchent les tortues à toutes les étapes de leur vie. Le changement climatique (hausse des températures, modification des courants marins, acidification des océans) aggrave encore la situation. L’ensemble de ces menaces combinées est appelé « effet cocktail ».

Toutes ces pressions ont entraîné une forte baisse des populations de tortues marines. Ces animaux ont une stratégie de reproduction basée sur la quantité : ils pondent beaucoup d’œufs très tôt, mais peu de jeunes survivent. Ce déséquilibre entre naissances et morts rend leurs populations fragiles. Face à ce constat, la communauté internationale, les gouvernements, les scientifiques et les gestionnaires ont mis en place des mesures de protection et des actions de conservation.

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Cacao, les nouveaux défis d’une culture millénaire

— Par Christian Cilas (*) —

Riche et complexe, l’histoire du cacaoyer remonte à environ 3500 av. J.-C. Les Olmèques, l’une des premières civilisations mésoaméricaines, sont souvent considérés comme les premiers à l’avoir cultivé. Ils utilisaient les fèves pour préparer une boisson amère, qui était fréquemment agrémentée d’épices et de piments. Des recherches encore plus récentes indiquent que le recours aux fèves de cacao existait déjà dans la haute Amazonie (actuellement l’Équateur et le Pérou) aux alentours de 5000 av. J.-C.. Les premières plantations organisées, néanmoins, semblent avoir été réalisées dans la région de Soconusco par les Aztèques et les Mayas, parfois avec des systèmes de drainage et d’irrigation.

Le cacao tenait chez les Mayas une place centrale : ils y voyaient un don des dieux et s’en servaient dans des cérémonies religieuses, souvent mélangé avec de l’eau, du miel et des épices pour créer une boisson festive, appelée “xocolatl”. Les fèves de cacao étaient également utilisées comme monnaie, ce qui témoigne de leur valeur économique. Les Aztèques, qui ont succédé aux Mayas, bien que les deux civilisations aient coexisté pendant plusieurs siècles, ont continué cette tradition.Lorsque

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Pollution de l’air : les zones à faibles émissions (ZFE) en quatre questions

La suppression des zones à faibles émissions (ZFE) a été votée en commission à l’Assemblée nationale le 27 mars 2025, dans le cadre du projet de loi de simplification de la vie économique. Mais en quoi consistent exactement les ZFE ? Pourquoi sont-elles remises en cause ? L’essentiel en quatre questions.

Une ZFE est un espace dans lequel le trafic des véhicules les plus polluants est limité. La ZFE a remplacé la zone à circulation restreinte (ZCR) avec la loi d’orientation des mobilités (LOM) de décembre 2019. Les ZFE ont été mises en place dans les agglomérations pour répondre aux normes européennes de qualité de l’air lorsqu’elles sont dépassées (40 000 décès par an sont dus aux émissions de particules fines selon Santé publique France). L’objectif est d’inciter les automobilistes à acheter des véhicules moins polluants.

À cet égard, l’État a été condamné plusieurs fois et sous astreinte à prendre des mesures contre la pollution de l’air (décision du Conseil d’État du 24 novembre 2023, notamment).

La loi climat et résilience du 22 août 2021 a étendu les ZFE à toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants en cas de dépassements des valeurs recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au moins trois années sur les cinq dernières années civiles.

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Inégalités: l’Outre-mer toujours exclu des droits fondamentaux

Le 31 mars 2025, les associations engagées dans la défense des droits des populations antillaises ont essuyé un revers juridique majeur. Le Comité européen des droits sociaux (CEDS), organe du Conseil de l’Europe, a rejeté leur requête concernant les graves inégalités qui existent entre la France métropolitaine et ses territoires d’Outre-mer, notamment en Guadeloupe et en Martinique. Ce rejet porte un coup dur à l’espoir de voir enfin reconnu le préjudice causé par la pollution au chlordécone et les crises liées à l’accès à l’eau potable dans ces territoires.

Les associations, dont la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue des droits de l’Homme (LDH), et Kimbé Rèd FWI, avaient saisi le CEDS en mars 2024 pour dénoncer ces inégalités historiques et réclamer des réparations pour les graves conséquences environnementales et sanitaires du pesticide chlordécone, utilisé jusqu’en 1993, ainsi qu’une amélioration de l’accès à l’eau en Guadeloupe. Cependant, cette demande a été jugée irrecevable par le CEDS, qui a estimé que la Charte sociale européenne, bien que ratifiée par la France, ne s’applique pas aux territoires d’Outre-mer.

Le CEDS a ainsi ouvertement écarté la possibilité pour les populations ultramarines de faire valoir leurs droits économiques et sociaux à l’échelle européenne, mettant en lumière un vide juridique qui persiste depuis des décennies.

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4ème édition de DéKLIk Matinik – Samedi 5 avril 2025

Samedi 5 avril 2025 de 8h00 à 17h30 à l’écolieu de Tivoli, à Fort-de-France

La 4ème édition de la journée DéKLIk Matinik, , s’annonce comme un rendez-vous pour sensibiliser et agir face aux enjeux climatiques et environnementaux. Organisé autour de la thématique « S’adapter et créer nos propres imaginaires », cet événement propose une journée riche en activités, échanges et découvertes pour toute la famille.

Une journée de sensibilisation active

DéKLIk Matinik vous invite à prendre part à des ateliers, des conférences interactives, des tables rondes et des animations ludo-éducatives qui abordent des sujets cruciaux pour notre avenir, tels que le changement climatique, la biodiversité, l’eau, la santé, et la transition alimentaire. La journée sera marquée par un accent particulier sur l’Océan, avec 2025 étant l’Année de la Mer. Vous pourrez participer à des discussions sur les enjeux océaniques, les zones humides, ainsi que des marches et des échanges autour de cette thématique essentielle.

Les intervenants, comprenant des experts, des scientifiques, des associations et des créateurs locaux, offriront des perspectives diverses sur l’adaptation, la résilience et les pratiques de demain. La Fresque du Climat, Météo France, et des collectifs comme Tous au Compost et Kreyogene seront présents pour nourrir la réflexion et encourager l’action citoyenne.

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Pêche durable : une étude révèle pourquoi la taille du bateau ne fait pas tout

— Par collectif (*)

Toutes les flottilles de pêche n’ont pas les mêmes impacts environnementaux, ni les mêmes performances économiques et sociales. Il est ainsi courant d’opposer les gentils petits pêcheurs artisans, et les grands méchants industriels. Mais qu’en est-il exactement ? Dans cette analyse récemment publiée, nous évaluons les empreintes environnementales et les performances socio-économiques des flottilles de pêche françaises opérant dans l’Atlantique Nord-Est. En fonction de la taille des navires et des engins de pêche utilisés, 42 flottilles sont identifiées. Elles agrègent 2 700 navires et débarquent en moyenne 386 000 tonnes de produits de la mer par an, soit près des trois-quarts de l’ensemble des pêches françaises. Pour chacune d’elles, les bases de données européennes publiques permettent de calculer :

  • cinq empreintes environnementales : la surexploitation des ressources naturelles, la capture de poissons juvéniles, l’abrasion des fonds marins, le risque de captures d’espèces sensibles (mammifères et oiseaux marins) et les émissions de CO2 ;
  • cinq indicateurs de performance économique et sociale : l’emploi direct, les salaires, la valeur ajoutée (qui mesure la richesse créée), l’excédent brut d’exploitation (qui mesure la rentabilité), et les subventions (dont la détaxe gasoil).

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L’avenir du cacao : il y a urgence à préserver un trésor millénaire

— Par Christian Cilas (*) —

Riche et complexe, l’histoire du cacaoyer remonte à environ 3500 av. J.-C. Les Olmèques, l’une des premières civilisations mésoaméricaines, sont souvent considérés comme les premiers à l’avoir cultivé. Ils utilisaient les fèves pour préparer une boisson amère, qui était fréquemment agrémentée d’épices et de piments. Des recherches encore plus récentes indiquent que le recours aux fèves de cacao existait déjà dans la haute Amazonie (actuellement l’Équateur et le Pérou) aux alentours de 5000 av. J.-C.. Les premières plantations organisées, néanmoins, semblent avoir été réalisées dans la région de Soconusco par les Aztèques et les Mayas, parfois avec des systèmes de drainage et d’irrigation.

Le cacao tenait chez les Mayas une place centrale : ils y voyaient un don des dieux et s’en servaient dans des cérémonies religieuses, souvent mélangé avec de l’eau, du miel et des épices pour créer une boisson festive, appelée “xocolatl”. Les fèves de cacao étaient également utilisées comme monnaie, ce qui témoigne de leur valeur économique. Les Aztèques, qui ont succédé aux Mayas, bien que les deux civilisations aient coexisté pendant plusieurs siècles, ont continué cette tradition.Lorsque

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Chlordécone : C’est quoi le préjudice d’anxiété, base légale de la condamnation de l’Etat ?

Le préjudice d’anxiété est une notion juridique qui désigne la souffrance psychologique ressentie par une personne en raison de l’incertitude liée au développement d’une maladie grave suite à son exposition à un risque, généralement professionnel. Ce préjudice est souvent associé à l’exposition à des substances dangereuses, telles que l’amiante, les produits chimiques ou d’autres agents toxiques. Bien qu’il s’agisse d’un dommage psychologique, il est désormais reconnu et indemnisé par le droit français, comme en témoigne plusieurs décisions de justice, notamment en ce qui concerne l’amiante.

Le concept du préjudice d’anxiété a été consacré pour la première fois en France par la Cour de cassation en 2010, dans une affaire impliquant des travailleurs exposés à l’amiante. Bien que ces travailleurs n’aient pas encore développé de maladies graves, ils vivaient dans une angoisse permanente de contracter des pathologies graves, telles que le cancer de la plèvre, en raison de leur exposition prolongée à ce matériau toxique. Cette décision a ouvert la voie à la reconnaissance de la souffrance psychologique liée à l’incertitude de la maladie, et l’indemnisation des victimes a été étendue à d’autres situations où un risque similaire existait.

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Chlordécone : l’État reconnu responsable, mais l’indemnisation des victimes reste limitée

La cour administrative d’appel de Paris a rendu, ce mardi 11 mars, une décision historique concernant le scandale du chlordécone aux Antilles. L’État a été reconnu responsable des fautes commises dans l’autorisation et l’usage prolongé de ce pesticide hautement toxique, utilisé dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique entre 1972 et 1993. La cour a estimé que l’État doit indemniser les victimes présentant un préjudice moral d’anxiété lié à l’exposition au chlordécone, une substance qui a contaminé de manière durable les sols, l’eau, et la chaîne alimentaire des deux îles.

Cette décision, attendue de longue date par les plaignants, fait suite à une plainte collective déposée par 1 286 personnes, principalement de Guadeloupe et de Martinique. La cour a jugé que l’État avait commis des fautes en prolongeant l’autorisation de mise sur le marché de l’insecticide, malgré son interdiction en France métropolitaine en 1990, et en n’agissant pas suffisamment pour évaluer et limiter la pollution qui en résultait. De plus, la cour a souligné la lenteur de l’État à éliminer les stocks de chlordécone après l’interdiction et à informer la population sur les risques sanitaires liés à cette pollution.

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Chlordécone : Lutte pour la justice et les indemnités des victimes aux Antilles

Meeting d’information à la Maison des Syndicats (FdF) le 11 mars à partir de 18h

— Par Sabrina Solar —

Le 11 mars 2025, la Cour administrative d’appel de Paris se prononcera sur le sort des demandes d’indemnisation des 1 286 plaignants exposés au chlordécone, un pesticide hautement toxique, utilisé en Guadeloupe et en Martinique entre 1972 et 1993. Ce jour-là, les victimes espèrent enfin obtenir une réparation pour le préjudice d’anxiété qu’elles ont subi. Ces hommes et femmes, exposés à ce poison durant des décennies, réclament une indemnisation de 15 000 euros chacun. Mais au-delà de l’indemnisation, leur principale demande reste que l’État français assume enfin sa responsabilité dans ce scandale sanitaire majeur.

Le chlordécone a été massivement utilisé pour lutter contre le charançon dans les bananeraies antillaises, malgré les alertes croissantes sur sa toxicité. Bien qu’interdit en France métropolitaine dès 1990, le pesticide est resté en usage dans les départements d’outre-mer, où il a gravement contaminé les sols, les nappes phréatiques et les milieux marins. Cette situation a duré jusqu’en 1993, lorsque l’État a finalement cessé son autorisation d’utilisation.

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Allergies aux pollens : un fléau sous-estimé qui s’aggrave avec le climat

— Par Nhân Pham Thi (*) —

À la faveur d’un temps presque printanier, les allergies aux pollens étaient déjà de retour avec un risque jugé très élevé sur une bonne partie du territoire un mois avant la date officielle du printemps, avant même la fin du mois de février. À noter que, selon la météo, et en particulier à l’arrivée de pluies, ce risque peut ensuite baisser… provisoirement. Je suis spécialisé dans le domaine des allergies respiratoires liées, notamment, au contact avec les allergènes présents dans l’air. Je constate qu’en général, les patients viennent nous consulter lorsque leurs symptômes sont déjà bien avancés.

Certaines allergies respiratoires sévissent toute l’année et concernent les acariens, des animaux ou encore des moisissures. D’autres, comme les allergies aux pollens d’arbres (bouleau, frêne…) ou d’herbacées (armoise, ambroisie…), sont saisonnières.En France, près d’un adulte sur trois et 20 % des enfants de plus de 9 ans souffriraient de rhinites saisonnières provoquées par une allergie aux pollens, plus connue sous l’appellation de « rhume des foins », selon des chiffres de l’Agence de sécurité sanitaire (Anses).

Nez bouché, sommeil et vie sociale altérés, crises d’asthme

Selon l’association Asthme & Allergies, il s’écoulerait en moyenne sept ans entre l’apparition des premiers symptômes et la consultation d’un allergologue, pour diverses raisons.

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