Catégorie : Littératures

« Le poids du passé » &  » Carpe diem »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Le poids du passé

Dans une antique armoire
tout au fond d’un tiroir,
au dos d’un vieux miroir,
au creux de ma mémoire
j’ai trouvé par hasard…

…un bouquet de fleurs sèches,
un ruban de velours
qu’on avait noué autour
des cheveux d’une mèche
et la photo jaunie
d’une petite amie,

quelques lettres d’amour
qu’elle avait dû m’écrire,
de vagues souvenirs,
témoins de mon passé
que j’avais oubliés…

Ce parfum d’éphémère
et de temps qui s’enfuit,
dans ces choses vieillies
couvertes de poussière,
m’emplit de nostalgie…

Et je me suis juré
de ne plus entasser
jamais dans un grenier
des objets alourdis
par le poids des années…

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Le passif en français et en créole haïtien : Coup d’œil sur les verbes pronominaux de sens passif.

Par Fortenel Thélusma

Introduction

En grammaire française, le mot passif est généralement associé au mot actif considéré comme son contraire. D’où les expressions : voix active, voix passive. De même, dans l’analyse sémantique, on distingue un agent et un patient. Cependant, si dans l’analyse traditionnelle, est souvent posée la question demandant de transformer une phrase de la voie active à la voie passive ou l’inverse, il faut reconnaitre que, dans une situation réelle de communication, les deux phrases (active et passive) ne s’opposent pas ; et elles ne sont pas non plus équivalentes, elles font de préférence objet de choix de la part des locuteurs, selon leur intention. En d’autres termes, sur le plan linguistique, la langue offre un certain nombre de possibilités de manipulations exploitables à souhait, tandis que dans la réalité, l’énonciateur choisit ou non de mettre en avant tel acte, tel acteur donné suivant son statut (victime/bénéficiaire, agent/patient). Dans ce cas, il sélectionne la structure syntaxique correspondant à son intention.

En créole haïtien, à notre connaissance, il n’existe pas de travail de recherche sur cette question et, évidemment, il n’y en a pas trace dans l’enseignement-apprentissage du créole.

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Man ka lévé

— Par Daniel M. Berté —

Man ka lévé

Ou za ba-mwen bon kalot
Fè tet-mwen tounen douvan-dèyè
Konsi larivyè Lakapot
Ka monté Mòn Balé an awryè

Ou za fouté-men bel gojet
Fè-mwen tonbé anlè bonda
Ek trapé an kalté falfret
Ki kité-mwen an dézawa

Ou za ba-mwen met kakan
Fè-mwen makaté djòlanba
Epi pèdi tout balan
Ek vini kon an ababa

Magré tousa
Man…

Ou za ba-mwen palaviré
Bat-mwen kondi an vié lanbi
Epi fè-mwen kriyé anmwé
Ek fè-mwen rété bigidi

Ou za ba-mwen model kout-pié
Fè-mwen drivé anlè do
Epi pété bò lé dé zié
Ek osi kasé yonndé zo

Ou za fouté-mwen bon kout-tjok
Fè-mwen maté adan dalo
Mantjé fè-mwen vini enpiok
Epi rann-mwen kon an zéro

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L’éphéméride du 23 octobre

Première apparition des Schtroumpfs, dans Le Journal de Spirou le 23 octobre 1958

Les Schtroumpfs est une série de bande dessinée jeunesse belge créée par Peyo en 1958 racontant l’histoire d’un peuple imaginaire de petites créatures bleues logeant dans un village champignon au milieu d’une vaste forêt. Les seize premiers albums ont été publiés par leur créateur. Depuis sa mort le 24 décembre 1992, son fils Thierry Culliford dirige l’édition des nouveaux albums.

En 2013, 25 millions d’albums des Schtroumpfs avaient été vendus dans le monde entier, ainsi que 300 millions de figurines, 40 millions de disques et CD et 8 millions de DVD1. En 2011, une planche originale des Schtroumpfs Noirs, dessinée par Peyo, s’est vendue à 68 000 euros, ce qui établit un nouveau record1.

Au cinéma, il atteint plus de 560 millions de dollars de recettes pour le 1er film Les Schtroumpfs, mélangeant animation et prises de vues réelles, en 20111. En 2013, Les Schtroumpfs 2 totalise 347,5 millions de dollars récoltés dans le monde. Ces deux films obtiennent de bonnes critiques. La troisième adaptation, Les Schtroumpfs et le Village perdu sortie en 2017 et qui est exclusivement en images de synthèse, récolte 197,2 millions de dollars de recettes au niveau mondial.

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Cosmopoétique de la mondialité

— Par Patrick Chamoiseau —

Des mondes inattendus

Dès la fin du XVème siècle, la projection coloniale de l’Occident sur l’ensemble de la planète, ajouta aux anciens mondes l’immensité des Amériques. Le capitalisme qui s’ensuivit, engendra une globalisation d’apparence essentiellement économique.  Mais avec la distance, nous pouvons deviner qu’il s’est aussi produit un phénomène inattendu, resté imperceptible.

Pour l’envisager, contemplons le Chaos-monde actuel. Le poète Édouard Glissant l’a interrogé et l’a nommé Tout-monde. Partout, des polyrythmies existentielles se confrontent. Des temporalités improvisent en parallèle des contretemps et des reprises. Des extinctions subsistent en des cendres fécondes. Des ressources culturelles quittent leurs absolus pour s’épancher au bénéfice de tous. Partout, les inégalités, les racismes, minorations et autres ségrégations nourrissent des rébellions proclamées ou secrètes. Partout, les utopies du refus élargissent des espaces interlopes. Partout, la domination prédatrice suscite des lieux-communs – des conceptions très généreuses du monde qui se rejoignent dans une même ferveur. Partout, dans cette globalisation qui nous enferme et qui nous divise tant, rayonnent des échos-monde – ce sont ces femmes, ces hommes, ces œuvres de l’Art ou de l’esprit, qui répercutent un inventaire subliminal de la planète dans ses détails les plus infimes.

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« J’aurai beau dire faire « 

— Par Gary Klang —

J’aurai beau dire
Beau faire
Plus rien ne sera comme avant
Les grillons se sont tus
Les lucioles n’éclairent plus
Et les feux sont éteints
Le monde
Parfois si beau
N’est plus ce qu’il était
Et la mer rejette sur la plage le corps des poissons morts
Où sont passés les ciels de mon enfance
Les réunions d’amis laissant le temps au temps
Mais le monde n’est plus ce qu’il était
Les hommes en noir avec des lunettes noires
Ont fait place à tous ceux
Qui comme eux
Préfèrent le bruit des balles et des fusils
Le cri des hommes agonisant
Les corps d’enfants
Qui devraient rire et jouer
Au lieu de dormir à tout jamais
Allongés sur la terre d’un pays disparu
Devenu tas de cendres
O Dieu
Reverrai-je
Dis-le-moi
Le temps d’avant
Celui du pur bonheur
Le temps où on laissait le temps au temps

GARY KLANG

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« Education, Formation, Instruction » & « Monde Parallèle »

Par Jean-Bernard Bayard

 

Education, Formation, Instruction

Un peuple peut-il s’épanouir sans identité avec l’exogénisme
Une nation peut-elle prospérer dans l’ignorance populisme
Une élite peut-elle être responsable du devoir avec racisme
Comment expliquer une nation et la perte de son patriotisme

Que dire de l’incompétence de tous nos dirigeants immoraux
Pourquoi la corruption crapuleuse qui tue à tout les niveaux
Comment détruire une mentalité en servitude aux coloniaux
Peut-il y avoir une renaissance des bénéfices commerciaux

L’être humain peut toujours s’améliorer pour la progression
L’Elite sociale peut bien amender pour développer la nation
L’hypocrisie peut se transformé par l’altruisme de la religion
La moralité peut optimiser le défi de supprimer la corruption
Jean-Bernard Bayard

Monde Parallèle

Dans un univers parallèle les rôles sont alors renversés

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L’éphéméride du 18 octobre

Moby Dick est publié pour la première fois en Grande-Bretagne sous le titre The Whale le 18 octobre 1851

Moby Dick (titre original en anglais : Moby-Dick; or, The Whale ; « Moby-Dick ; ou, le Cachalot ») est un roman de l’écrivain américain Herman Melville paru en 1851, dont le titre provient du surnom donné à un grand cachalot blanc au centre de l’intrigue.

Origines du roman

Herman Melville.
Melville, qui fut lui aussi marin, et notamment baleinier de 1840 à 1842, comme la plupart des héros de ses romans, s’est inspiré de faits réels :

Les cachalots poursuivis portaient souvent un nom, Melville en cite quatre au chapitre 45 : Don Miguel du Chili, Morquan du Japon, Jack de Nouvelle-Zélande (qu’il nomme Tom quelques lignes plus loin), Tom Timor.
Le naufrage du baleinier Essex, qui sombra en 1820, après avoir été éperonné par un grand cachalot, 3 700 km au large des côtes de l’Amérique du Sud. L’un des marins survivants, Owen Chase, consigna cette aventure dans un livre qui parut en 1821. Herman Melville, qui a découvert le récit de ce naufrage en 1841 à l’occasion de sa rencontre avec le fils d’Owen Chase, s’en est inspiré pour l’écriture de son roman Moby Dick, paru en 1851.

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L’éphéméride du 16 octobre

Début de publication sous forme de feuilleton dans « Le Voltaire » du roman « Nana » d’ Émile Zola le 16 octobre 1879

Nana est un roman d’Émile Zola d’abord publié sous forme de feuilleton dans Le Voltaire du 16 octobre 1879 au 5 février 1880, puis en volume chez Georges Charpentier, le 14 février 18801. C’est le neuvième volume de la série Les Rougon-Macquart. Cet ouvrage traite du thème de la prostitution féminine à travers le parcours d’une lorette puis cocotte dont les charmes ont affolé les plus hauts dignitaires du Second Empire. Le récit est présenté comme la suite de L’Assommoir.

L’histoire commence en 1867, peu avant la deuxième exposition universelle, et dépeint deux catégories sociales symboliques, celle des courtisanes et celle des noceurs. Zola, chef de file du mouvement naturaliste, prétend montrer la société telle qu’elle était mais choisit aussi ce sujet scandaleux car il fait vendre, 55 000 exemplaires du texte de Charpentier étant achetés dès le premier jour de sa publication. Le personnage de Nana a surtout été inspiré à Zola par Blanche D’Antigny et par Berthe son premier amour, mais le romancier y a aussi mis des éléments de Valtesse de La Bigne, Delphine de Lizy, Anna Deslions, Hortense Schneider et Cora Pearl dont il a étudié la vie.

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L’inconnu de Mer frappée : chapitre VIII

— Par Robert Lodimus —

Chapitre VIII

LE DÉCÈS

Je me suis cramponné solidement aux jambes de mon père qui me caressait les cheveux pour me rassurer. Son instinct paternel lui avait permis de ressentir la stupeur, l’effarement, l’étonnement qui cravachait mon esprit scandalisé. L’atmosphère de la salle glaçante, qui servait de lieu infernal de jugement et de condamnation, était noyée par les jets de l’arrogance, les trombes de l’injustice, les vagues de la honte qui caractérisaient cette époque où la vie des individus était devenue aussi fragile qu’une toile d’araignée. On y percevait, par la même occasion, la montée progressive des flots de révolte qui se formaient dans la gorge des « zeks », et qui, quelques décennies plus tard, allaient réussir à drainer les colluvions d’une dictature féroce, dressée comme une crête-de-coq sur cette portion de terres héroïques des Antilles. Denis Amar aura dit plus tard : « Le pouvoir est aveugle, la misère est muette. » Cependant, j’aurai ajouté moi-même : « Lorsque la misère aura appris à parler, personne ne pourra jamais plus la faire taire; personne ne pourra jamais plus lui imposer le silence; personne ne pourra jamais plus la contenir.»

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« Aimer C’est Quoi? » & « Première Nation Nègre Du Nouveau Monde »

— Par Jean-Bernard Bayard —
Aimer C’est Quoi?

Aimer c’est donner, c’est sacrifier, c’est offrir, c’est comprendre
Quand on aime on est à la fois invincible, vulnérable, et tendre
C’est une sensibilité réciproque, participative, qu’il faut attendre
Unique ou collectif, il s’approfondi quand on peut en dépendre

L’amour est profond et durable qui surmonte les vaines zizanies
La luxure est superficielle et éphémère qui s’effondre avec ennui
L’amitié réside dans l’amour qui offre une réciprocité qui grandit
L’égoïsme est dans la luxure qui offre une émotion vite accalmie

Entre deux individus ou une collectivité il faut être responsable
Dans les moments difficiles il demeure ce sentiment inébranlable
Toutes crises sont surmontés par la grande volonté incontestable
L’ultime gratification d’aimer c’est une vie d’harmonie redevable

Jean-Bernard Bayard

Première Nation Nègre Du Nouveau Monde
— Par Jean-Bernard Bayard
La collectivité d’hommes et de femmes de renommée mythique

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Annou fè

— Par Daniel M. Berté —

Nou za pran trop fè
Kò nou ka chayé fè
Tankou yon pyes anba présyon

Fok sòti anba fè
Pa janm pè pété chenn an fè

Fok pran koutla an fè
Fok pran nenpot koko-fè
Annou fè
Pou nou fè sa nou sa fè
Pou nou fè sa nou pou fè

Zel nou pa fet pou chenn
Nou fet pou volé lwen
Soley cho ka tann nou dèyè montay

Fok sòti anba fè
Pa janm pè pété chenn an fè

Fok pran koutla an fè
Fok pran nenpot koko-fè
Annou fè
Pou nou fè sa nou sa fè
Pou nou fè sa nou pou fè

 

Daniel M. Berté 31025

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« Migrant Amour » & « Une vie gâchée »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Migrant Amour

Dis-moi : où est passé l’amour ?
A-t-il déserté nos contrées pour toujours ?
Serait-il un oiseau migrateur
en quête d’un peu plus de chaleur ?

Est-il parti pour très longtemps
ou reviendra-t-il au printemps ?
Depuis qu’il s’est envolé à tire-d’aile,
ici, c’est l’hiver émotionnel

qui vous glace le cœur,
vous emplit de rancœur
et noie dans la tristesse…
Il faut que cela cesse !

Et que, pareil à l’hirondelle,
messagère joyeuse et belle,
au plus vite l’amour revienne
se nicher dans nos âmes en peine…

Une vie gâchée !

Violée dans son enfance,
elle a perdu confiance,
murée dans le silence
que cause la souffrance…

Petit oiseau blessé,
de trop lourdes séquelles
l’ont alors empêchée
de déployer ses ailes
pour au loin s’envoler…

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Ayiti Boyo Kiskeya

— Par Jean-Bernard Bayard —

Ayiti Boyo Kiskeya

Baignée dans la Mer des Caraïbes il y avait une Île
Cette Île était partagée en cinq Caciquats fertiles
Siboneys Arawaks Taïnos Caraïbes y furent puérils
Et firent leur domaine abondant et aussi tranquille

Un jour trois caravelles y vinrent au Nord-Ouest
Les autochtones cachés observèrent ces funestes
Quel sort sur cette terre et ce peuple se manifeste
Leur apparition était pire que la foudre et la peste

Dix ans de génocide des natifs créa le marronnage
Nègres de l’Afrique y furent déportés en esclavage
De 1503 à 1803 l’Occident en fit un vil néttoyage
1804 mis fin à cette colonisation et à son carnage

Jean-Bernard Bayard

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À mon île défunte

— Par Gary Klang —

Mon île à tête d’histoire ancienne
Et de misère
Pirogue échouée fuyant la mer

Mon rêve noyé
Dans la mer morte de la douleur

Je ne vois rien qu’un long malaise
Le frère ne connaît pas le frère
L’ami qu’on ne reconnaît plus

Mon chant dira
Les détritus
La crasse
Et l’abandon

Qui me dira le sens de la débâcle

Gary Klang

illustration d’après le tableau Capois La Mort, s.d. Obin, Seneque (haïtien, 1893 – 1977)

*****
***
*

François Cappouet ou François Cappoix (surnommé Capois-La-Mort), né en 1766 à Delaunay (Glon-nen) 1re section communale de Chansolme, Arrondissement de Port-de-Paix, assassiné le 19 octobre 1806 sous l’ordre de Henri Christophe près de Limonade, est un officier de l’armée indigène d’Haïti lors de la Révolution haïtienne et vainqueur de la Bataille de Vertières.

Biographie
Fils d’esclave devenu insurgé
Il était fils d’esclave vivant dans le domaine de riches planteurs français dont le nom « Cappouet » devint Capoix pour sa famille par déformation linguistique.

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L’Akademi kreyòl ayisyen, placée sous respirateur artificiel, peine encore à se saborder

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

Respirateur artificiel — « Appareil médical d’assistance respiratoire, qui vise à assurer une ventilation artificielle des poumons à un malade lors d’une opération chirurgicale ou souffrant d’insuffisance respiratoire » (Techno-Science.net).

Les célébrations du Mois du créole, édition 2025, sont l’occasion d’actualiser le bilan de l’Akademi kreyòl ayisyen (AKA) sur le registre de ses actions présumées, promues ou effectuées et sur celui de l’obligation institutionnelle de la reddition de compte. Il s’agira d’identifier très brièvement les actions présumées, promues ou effectuées ces douze derniers mois par l’Akademi kreyòl ayisyen en lien avec le bilan d’ensemble de l’AKA de 2014 à 2025. Il s’agira également d’établir si l’Akademi kreyòl ayisyen a souscrit au principe de reddition des comptes selon les lois haïtiennes. Les observations analytiques ainsi établies, jointes à d’autres facteurs et données observables, permettront de bien comprendre pourquoi l’Akademi kreyòl ayisyen, placée sous respirateur artificiel depuis plusieurs années, peine encore dresser le constat de son inutilité et à se saborder.

Bref rappel de l’institutionnalisation du Mois du créole

Aux yeux des locuteurs créolophones à travers le monde, le mois d’octobre, depuis 2001, est le mois des célébrations des langues et des cultures créoles.

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« Pourquoi » &  » Combien »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Pourquoi ?

Pourquoi faut-il que l’on s’escrime
à survivre dans ce monde en dérade ?
Pourquoi y a-t-il tant de crimes
auxquels on n’a pas trouvé de parade

contre la Nature et la beauté
de son infinie diversité ?
Pourquoi l’homme veut-il tout dominer ?
De l’Éden, il s’est lui-même chassé !

Pourquoi l’appât du gain a-t-il tué
intelligence et curiosité ?
Pourquoi l’amour fut remplacé
par haine, guerre et oppression ?
Pourquoi subir tant de pression ?

Et pourquoi faut-il que je sois né
au pire moment de cette histoire
où s’est envolé même l’espoir
de la foutue boîte de Pandore ?

Combien ?

Combien d’inspirations d’une muse volage,
de mots mis en poèmes avant le grand voyage
et de respirations avant expiration ?
Combien de temps encore avant que l’horizon
de la vie ne soit plus qu’un vacillant mirage ?

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« Illuminer » & « Elucider »

— Par Jean-Bernard Bayard —

« Illuminer »

Le ciel vermeil saluait le coucher du soleil
Les astres de la nuit offraient une merveille
La douceur de la brise caressait le sommeil
Le repos nous donnera-t-il un vrai conseil

La douleur façonne le caractère humain
Cette misère assomme nos lendemains
L’injustice consomme notre beau destin
La corruption sonne le glas de notre fin

Aurons-nous jamais la nouvelle ouverture
Chevaucherons nous une belle monture
Arriverons nous à faire une entente sûre
Pourrons nous bien guérir nos blessures

Jean-Bernard Bayard

 

« Elucider »

Notre société d’aujourd’hui est en crise
Notre sale corruption l’a en son emprise
Toutes magouilles en font une entreprise
Que peut-on faire pour détruire la prise

La planète entière souffre de la violence
Notre humanité est ainsi en décadence
Tous les peuples souffrent de l’errance
Pourquoi toute cette vile malveillance

Les dirigeants semblent incompétents
Et agissent vainement d’un air arrogant
Causent conflits et génocides flagrants
Comment expliquer l’impunité saillant

Jean-Bernard Bayard

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L’éphéméride du 7 octobre

Toni Morrison reçoit le Prix Nobel de littérature le 7 octobre 1993

Chloe Ardelia Wofford Morrison connue sous le nom de Toni Morrison, née le 18 février 1931 à Lorain dans l’Ohio et morte à New York le 5 août 2019, est une romancière, essayiste, critique littéraire, dramaturge, librettiste, professeure de littérature et éditrice américaine. Elle est lauréate du prix Pulitzer en 1988 et du prix Nobel de littérature en 1993. Elle est à ce jour la huitième femme et le second auteur afro-américain après Derek Walcott à avoir reçu cette distinction.

Biographie
Jeunesse et formation
Toni Morrison, est la seconde des quatre enfants (Lois sa sœur aînée, George et Raymond ses frères cadets) de Ramah, une femme de ménage, et de George Wofford, un soudeur. Ses grands-parents maternels, Ardelia et John Solomon Willison, avaient fui successivement l’ambiance raciste, ségrégationniste de l’Alabama puis du Kentucky, pour s’installer dans l’Ohio et du côté paternel, les grands-parents avaient quitté la Géorgie où ils travaillaient comme métayers.

Toni Morrison passe son enfance et son adolescence à Lorain, ville de la banlieue de Cleveland, habitée par des personnes aux ascendances diverses : Tchèques, Allemands, Irlandais, Italiens, Grecs, Serbes, Mexicains et Afro-Américains.

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Je klere sou leksikografi kreyòl 1958-2024 :

… istwa li, metòd li, leksik ak diksyonè li chapante, wòl yo lan amenajman lenguistik ann Ayiti

 — Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

KEPKAA

Komite entènasyonal pou pwomosyon kreyòl ak alfabétisasyon

SELEBRASYON MWA LANG AK KILTI KREYÒL, OKTÒB 2025

Onè respè pou Pradel Pompilus,
pyonye leksikografi kreyòl ann Ayiti,
otè premye « Lexique créole-français » (Université de Paris, 1958).
Onè respè pou Pierre Vernet,

fondatè Fakilte Lengwistik Aplike nan Inivèsite Leta d Ayiti,
premye lengwis ki plede pou kreyòl ak fransè mache ansanm.
Onè respè pou André Vilaire Chery,
otè « Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti »
(tòm 1 ak tòm 2, Edisyon Édutex, 2000 ak 2002).

Onè respè pou Albert Valdman, depi plis pase 50 lane li bay lang kreyòl la
plizyè diksyonè ki kanpe sou fondas natal metodoloji leksikografi pwofesyonèl la.

OKTÒB 2025, MWA LANG AK KILTI KREYÒL

Tit atik la : « Leksikografi kreyòl 1958-2024 : istwa li, metòd li, leksik ak diksyonè li chapante, wòl yo lan amenajman lenguistik ann Ayiti »

Ak atik sa a mwen pral fè nou voyaje andedan istwa leksikografi kreyòl la, sòti nan premye leksik Pradel Pompilus te pibliye an 1958 —« Lexique français-créole », Éditions de la Sorbonne, Paris, 1958–, jouk nou rive lan « Dictionnaire de droit du travail » avoka Philippe Volmar pibliye ann Ayiti (Éditions Charesso, Port-au-Prince, 2024) ».

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Martinique : Le congrès de la dernière chance

— Par Patrick Chamoiseau —

1 – Le Centre est là où les gens vivent

Ce congrès à venir sera décisif pour le devenir du Pays-Martinique. Il ne s’agira pas de simplement débattre d’un « changement de statut », mais de nous accorder sur un changement de paradigme. Il est vital pour nous d’échapper au cercle vicieux assistanat-dépendance-déresponsabilisation qui demeure le fondement de notre situation actuelle. Tout aussi vital : dépasser les clivages autonomie-indépendance-assimilation qui, depuis 1946, se neutralisent mutuellement, bloquent toute avancée conceptuelle et nous maintiennent dans l’immobilisme.

L’urgence est de nous remettre en mouvement par la relance d’une pensée politique adaptée aux réalités du monde contemporain. Cette exigence s’inaugure par le rassemblement de nos élus autour d’un processus de responsabilisation. Rien de bon ne peut s’envisager sans un esprit de responsabilité largement partagé. Mais il n’y a pas de responsabilité individuelle sans responsabilité politique collective. Seule la synergie de ces deux dimensions — une responsabilité politique optimale et une responsabilité citoyenne assumée — peut restaurer notre puissance d’agir. Ce que j’ai appelé : Faire-pays.

Le processus. 

La responsabilisation, comprise comme un processus, permet à chacun de conserver ses convictions profondes mais – plutôt que d’attendre le grand soir idéel – d’entreprendre de converger sur l’essentiel.

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Dans l’enfer de Gaza

— Par Gary Klang —

Comme tous les enfants du monde
Insouciants et rieurs
Perdus dans l’océan des rêves
Les enfants de Gaza aimeraient bien jouer
Les pieds couverts de sable
Et la tête dans les étoiles

Mais comment jouer me direz-vous
Lorsque l’avenir se confond avec un éternel présent de décombres et de morts

Les enfants de Gaza n’écouteront plus le chant joyeux des tourterelles
Remplacé par le bruit des obus et des chars
Le sifflement des balles

Alors
Au lieu de jouer
Comme tous les enfants du monde
Les enfants de Gaza pleurent amèrement leurs morts et leurs blessés
Le cœur plein de tristesse et d’incompréhension

Ils se demandent
Qu’avons-nous fait pour mériter tant de violence et tant de haine

Pourtant
Ils accueilleraient bien volontiers ces hommes en jaune
Les bras ouverts
Le cœur offert
Et jouiraient avec eux de la splendeur du monde

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Mwa Lang Kréyol La 2025 – Nou ka viv li ansanm ! ✨

La Martinique célèbre le créole sous toutes ses formes, tout au long du mois d’octobre

Chaque année en octobre, la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) met à l’honneur la langue et la culture créoles à travers un événement majeur : « Mwa Lang Kréyol La ». L’édition 2025, placée sous le signe de la transmission intergénérationnelle, invite la population martiniquaise à vivre ensemble ce moment d’exploration, de célébration et de partage autour de la richesse du créole.

Une édition tournée vers la jeunesse et l’avenir

Pour cette nouvelle édition, la CTM renforce son engagement en faveur de la transmission du créole aux jeunes générations. À travers un partenariat étroit avec les établissements scolaires et la mise en place d’actions participatives, les jeunes sont au cœur de la dynamique.

Un temps fort de cette programmation est l’opération « Ki Matjoukann Pou Manmay Lékol », qui fédère les initiatives à destination de l’ensemble des élèves de Martinique, qu’ils soient inscrits ou non en option créole. Ateliers, concours, activités pédagogiques et immersions culturelles sont au rendez-vous pour ancrer le créole dans les pratiques quotidiennes des plus jeunes.

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« Black Label », Samedi 11 octobre – 19h30 – Tropiques-Atrium

Un spectacle littéraire, musical et chorégraphique conçu par JoeyStarr et David Bobée

Black Label, c’est la rencontre puissante entre l’énergie brute de JoeyStarr, rappeur et comédien, et l’univers engagé du metteur en scène David Bobée. Ensemble, ils signent un spectacle à la croisée des arts et des luttes, mêlant poésie antiraciste, musique, danse et performance visuelle.

Inspiré du poème Black-Label de Léon-Gontran Damas, figure majeure du mouvement de la négritude, le spectacle propose une traversée littéraire, historique et politique du point de vue des diasporas africaines. À travers les textes d’Aimé Césaire, Langston Hughes, Malcom X, Tracy K. Smith, Lisette Lombé, Éva Doumbia, et jusqu’à la Charte du Manden (1222), cette création donne à entendre les grandes voix de l’antiracisme, d’hier à aujourd’hui, jusqu’au mouvement Black Lives Matter.

JoeyStarr y prête sa voix rocailleuse, son charisme et sa force de conviction à ces mots brûlants de colère, de courage et de lutte. À ses côtés, quatre artistes incarnent cette parole engagée :

  • Sélène Saint-Aimé, contrebassiste et chanteuse jazz,

  • Wilbur Thompson, musicien,

  • Nicolas Moumbounou, chanteur et danseur,

  • Jules Turlet, chansigneur sourd, qui traduit l’intégralité du spectacle en langue des signes.

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Chanté Manman

— Par Daniel M. Berté —

I za chanté Manman…
Chanté ki pasé fioup ek foukan an gran van
Chanté ki anchouké an fondok mémwa-mwen
Chanté a pawol vid ka bouché tou lavi
Chanté a pawol lou ka pézé an lavi
Chanté a mizik dous ka fè an nanm volé
Chanté a mizik cho ka fè tout kò’w vibré

I za chanté Manman…
Chanté ka rakonté malè ek lanmizè
La jwa ek la djèwté, lanmitjé ek lanmou
Asiz anlè ti-ban’y, douvan an basin rad
Eti ki tjim-savon’y té ka fè an rifren
Lè’y ka tjotjo lenj-la, lè’y ka froté lenj-la
Lèy ka fésé lenj-la anlè wòch lariviè

I za chanté Manman…
Anba Maframé-a, adan solèy cho-a
Chanté ki ka pléré Lafrik ki Nèg kité
Chanté ka rakonté Latlantik moun néyé
Chanté ki ka palé Lanmérik ka frété
Chanté ki ka raplé Nèg-mawon ki chapé
Chanté ki ka montré chenn ki zèsklav pété

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