Chapitre XI
L’ENGAGEMENT
« Qui n’est pas capable d’être pauvre n’est pas capable d’être libre… »
(Victor Hugo)
À cause de la canicule, j’ai eu l’impression que la route qui conduisait à Mer Frappée était devenue plus longue. C’est vrai qu’il fallait marcher beaucoup, traverser toute une partie de la ville pour s’engager finalement sur les sentiers poussiéreux ou boueux qui reliaient l’endroit à Carénage comme un cordon ombilical. Lorsque le soleil montait haut dans le ciel, lorsqu’aucun souffle ne sortait de la poitrine de la nature pour se transformer en une brise douce et caressante qui rafraîchit et libère le paysage de son état torpide, les piétons suaient de toute leur eau. La douche de sueur que j’étais en train de prendre en marchant hâtivement collait la chemise légère de couleur gris pâle sur mon corps stressé comme un bout de métal emprisonné par une force magnétique. De temps à autre, je sortais le mouchoir de tissu que j’enfonçais dans la poche arrière gauche de mon pantalon et je me tamponnais le visage. J’ai continué à longer le littoral, sans m’offrir quelques minutes de repos sous les rares arbres qui bordaient le trajet.

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— Par Jean-Bernard Bayard —
Texte de présentation
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— Par Michèle Bigot —
Surtout à l’attention de notre compatriote Ronald Beaudin, ex-ministre de l’Économie et des Finances du président Préval
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A propos du livre Il était une fois la vie au Morne Baldara de Roset Mongin
Chapitre XVII
« Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit?