18, 19 & 20 janvier 2018, 19h 30 au T.A.C.
La pièce
Les Hommes se déroule dans le fort de Romainville, à l’intérieur de la prison dans laquelle un groupe de femmes, arrêtées pour faits de résistance en 1942, vit depuis quelques mois. Les hommes sont incarcérés de l’autre côté du bâtiment et ne croisent leurs compagnes, leurs femmes ou leurs soeurs qu’une fois par jour, lors de la promenade.
La menace des exécutions et de la déportation pèse chaque jour un peu plus. Pour ne pas sombrer dans l’angoisse et le désespoir, les détenues décident de monter une pièce : Un caprice de Musset, comédie brillante, fenêtre sur un monde à l’opposé de leur quotidien. A l’intérieur de la prison, elles trouvent, en créant, une autre forme de résistance pour lutter contre la résignation et le découragement. Toutes mobilisent leurs savoir-faire, inventant à partir de rien costumes et accessoires. Au-delà des murs ont lieu des actions armées menées par des « camarades » résistants. Les femmes payeront très cher ces victoires contre l’occupant, car en représailles, au moment même où sur une scène de fortune elles jouent Un caprice, leurs hommes sont fusillés.

La famille, c’est pas le lieu d’où tu viens, mais plutôt celui où tu vas » Une famille de buffles tient une blanchisserie dans un quartier difficile. Le père, la mère, les six enfants. Une nuit un des fils, Max, disparaît. Les parents racontent qu’il a été emporté par un lion. Plus tard, incapable de surmonter cette absence, la mère disparaît également. Le père, un beau jour n’en peut plus et s’en va à son tour. C’est la faute des lions, disent les frères et soeurs… L’histoire nous est racontée par une enfant Buffle qui retourne dans la blanchisserie où elle a grandi avec ses frères et soeurs. Elle est décidée à la vendre, mais en retournant entre ces quatre murs,les souvenirs ressurgissent…
Chorégraphie :
Le metteur en scène engagé Jacques Lassalle est mort ce 2 janvier. Il avait commencé sa carrière en fondant le Studio-Théâtre à Vitry, avant de prendre la direction du TNS, puis de la Comédie-Française. Retour sur la carrière d’un homme qui n’a jamais cessé de se revendiquer d’abord citoyen.
Après Clôture de l’amour en 2011 et Répétition en 2014, Pascal Rambert continue d’explorer les deux voies parallèle du théâtre et des affres de la condition humaine. L’originalité de son approche, c’est cette façon singulière de nouer ces deux arguments. Il ne s’agit pas seulement de théâtre dans le théâtre, quoique cette dimension ne soit pas absente. Il s’agit de représenter un univers dont les acteurs soient des comédiens, qui portent au plus profond de leur cœur la passion du théâtre. Les titres le disent assez. Ce qui est en jeu, c’est la vie des acteurs en tant que personnes comme en tant que comédiens. Les deux étant inséparables. D’où une réflexivité permanente dans l’écriture, qui fait de l’objet théâtral la première des passions humaines, gouvernant toutes les autres. Eugenia, l’actrice par excellence le dit bien, qui affirme avoir fait passer l’amour du théâtre avant ses enfants et ses amants. Pascal Rambert aime ses actrices. Et leur donne les moyens d’exprimer leur talent de manière superlative. Audrey Bonnet, sa complice irremplaçable, et Marina Hands, dont on ne dira jamais assez le pouvoir d’émotion.
Lors des rencontres du Premio Europa per il Teatro à Rome, la communication de l’AICT (Association Internationale des Critiques de Théâtre) sous l’égide de la présidente Margareta Sörenson et de Jean-Pierre Han le vice-président, nous a informés de l’action accomplie afin que se développe, de par le monde, la critique théâtrale.
Lauréats du Prix Europe pour le Théâtre, Isabelle Huppert et Jeremy Irons, lors de tables rondes matinales tenues au Palazzo Venezia à Rome, nous ont bien volontiers dévoilé une partie de leur intimité, après que les participants nous eurent dressé leur portrait et rappelé leur parcours professionnel. La providence en soit louée, une traduction simultanée de l’anglais au français étant assurée j’ai eu le bonheur de suivre comédien et comédienne dans leur langue maternelle respective.
La programmation du Prix Europe pour le Théâtre, qui s’est voulue éclectique, nous a menés aux deux extrémités du spectre, du plus classique au plus novateur, ce que l’on a pu constater après avoir vu le Richard II proposé par Peter Stein, et la performance Filth, du théâtre NO-99.
Mais c’est bien sûr, je t’aime, tu m’aimes mais je t’insupporte et toi tu ne me supportes pas. Tu es bête et je suis lourdingue, tu t’agites sans arrêt comme une folle et je traîne comme un vieux pachyderme, je te voudrais belle comme Venus mais je ne suis pas un Apollon, tu es toujours trop pressée et j’ai perdu mes lunettes, ou les tickets pour le théâtre, etc., etc. Tout cela – et bien d’autres griefs tous aussi légitimes aux yeux de celui qui les prononce – est présent dans le montage de textes concocté et mis en scène par Ludovic Pacot-Grivel.
Les spectacles proposés à Rome dans le cadre du Prix Europe pour le Théâtre sont dans l’ensemble surprenants car novateurs et très personnels. Ils prouvent que l’art n’est pas mort, que la crise du théâtre ne peut être que prétendue, et que de nouvelles troupes inventent encore des façons particulières de dire le monde, et notre humanité.
La seizième édition du Prix Europe pour le Théâtre se tient cette année à Rome, sous l’égide de son président Jack Lang et de la Commission Européenne. C’est une fête qui se déroule au cœur de la ville antique, fête de la créativité, célébration du vivre ensemble en dépit des frontières et lignes de démarcation qui prétendent nous isoler les uns des autres. Car, ainsi que le déclare Sergio Matterella, « l’Europe a plusieurs voix, mais de par son humanisme elle respecte nos différences ». Outre aux spectacles proposés, il nous est donc loisible d’assister aussi à la remise des prix pour l’année 2017 ou à des conférences, comme de rencontrer des metteurs en scène afin de découvrir ce qu’ils ont à nous dire, du théâtre contemporain et de leurs propres créations.
Un rituel est en gestation. José Exélis accueil son public dans le hall. Un musicien l’accompagne. Le metteur en scène cadre la lecture puis entraîne son auditoire dans le méandre des couloirs de la bâtisse. Sur le chemin un fil conducteur parsemé de feuilles mortes et de bougies mène vers la salle attenante à la terrasse ou doit se dérouler la lecture mise en espace. Dans la semi-pénombre sur fauteuils et tabourets, six personnages, deux femmes et quatre hommes attendent immobiles, figés en un temps d’un autre temps. Devant les musiciens en fond de scène et face aux autres comédiens, trône, imposante, une momie, le haut du corps et le visage couverts d’une longue écharpe, blanche et sang. A la fermeture des portes, le voile sera défait, comme un retour vers le passé pour tenter d’éclairer le chemin d’un présent qui bégaie dans la souffrance et la douleur.
Comment mettre en scène, sans figurer le monstre, cette fable cruelle d’Agota Kristof ? Comment donner son universalité à cette histoire, qui ne serait située ni dans le temps ni dans l’espace ? Et comment rendre compte de ce noir pessimisme, de cette vision désenchantée — ou trop lucide ? — d’une société victime de ses propres démons ?
D’après « La peur des coups » de Georges Courteline, « La sortie au théâtre » de Karl Valentin et autres textes.
J’attendais beaucoup du travail de Guillaume Malasné sur le texte d’Agota Kristof. Dans ces mises en scènes précédentes qu’il s’agisse des deux Pommerat,
Le théâtre « jeune public » a le vent en poupe et les grandes salles s’y mettent, fleurant le bon filon. Rien qu’à Paris, plus de 200 pièces se disputent l’affiche cet hiver. Il y aura de la casse.
Tic-tac de l’horloge dans l’appartement sombre où la romancière se tait. Agota Kristof est un écrivain pauvre de paroles. Auteur du «Grand Cahier», cet exercice de cruauté qui la fit connaître, en 1986, comme la fille de Beckett et de Cioran, elle n’a faim de grandes phrases ni de hautes significations.
Deux mises en voix et une rencontre en partenariat avec Écritures du monde et RFI
Dans sa mise en scène, Michel Didym exploite à fond la redoutable dynamique comique et sociale de cette dernière œuvre de Molière, qui, jusqu’à son dernier souffle brocarda avec rage les discours des médecins.