Un artisan du théâtre antillais engagé
Yvan Labéjof, comédien, chanteur et metteur en scène antillais français, est décédé à l’âge de 87 ans, laissant un héritage théâtral et culturel profond. Né à Paris le 21 janvier 1938, il a grandi en Sologne avant de rejoindre Paris à 14 ans, où il a découvert la scène artistique et les luttes sociales de l’après-guerre. Sa carrière débute dans les cabarets parisiens aux côtés de figures telles que Pierre Perret, Jean Ferrat et Barbara, avant de s’orienter vers le théâtre engagé.
Premier comédien martiniquais à jouer dans La Tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire en 1964, il s’installe en Martinique en 1970 et fonde en 1972 le Théâtre du Fer de Lance. Cette compagnie devient un acteur majeur du renouveau théâtral antillais, mettant en scène des œuvres de Césaire, Bernard Dadié, René Depestre, Vincent Placoly et Patrick Chamoiseau
En tant que metteur en scène, il adapte des textes puissants tels que Solitude, la mulâtresse d’André Schwarz-Bart, Une Tempête de Césaire, et Black Label de Léon-Gontran Damas. Il collabore également avec l’auteur Georges E. Mauvois, mettant en scène Ovando, une pièce dénonçant les massacres coloniaux en Haïti .