Par Selim Lander – Les Bruits de Recife : un premier long métrage de Kleber Mendonça Filho tourné dans une ville du Brésil en plein boum économique, avec les gratte-ciels qui poussent partout ; plusieurs lignes narratives très lâches qui se développent simultanément, se croisent parfois ; un film patchwork, des personnages ordinaires, « sans qualité », vivant une existence banale, à l’exception de l’un d’entre eux qui veut assouvir une vengeance (mais cela nous ne le découvrirons qu’à la fin).
Catégorie : Arts de la scène
Arts Plastiques, Musiques
La grande musique noire, brasier de résistance
L’exposition de la Cité de la musique, «Great Black Music», questionne, au-delà du mouvement musical, les contextes historiques, sociologiques, politiques… Avec maestria.
— Par Fara C. —
À travers des centaines de documents sonores et audiovisuels, que l’on consulte de façon interactive, l’exposition «Great Black Music» interroge les processus historiques, sociologiques, politiques… Elle démontre avec maestria, à l’instar du captivant livre éponyme (ouvrage collectif dirigé par Emmanuel Parent), que la Great Black Music « transcende toute approche ethniciste, nationaliste ou raciale », selon les mots de Marc Benaïche, commissaire de l’exposition et fondateur du magazine Mondomix.
Nous avons souvent évoqué, dans nos colonnes, l’extraordinaire retournement de situation qu’illustre l’odyssée de la Great Black Music, notion initiée dans les sixties par l’Art Ensemble of Chicago.
Cinéma
Hong Sang Soe : un Rohmer coréen
Haewon et les hommes
Par Selim Lander – Un cinéaste prolifique qui raconte des histoires où il ne se passe rien, rien de plus que des conversations entre des hommes et des femmes, où la grande question est celle de savoir si l’on aime ou pas, si l’on aime bien ou mal, si l’on va tomber amoureux ou si l’on n’aime plus. Le rythme est lent, on élève rarement la voix, la photo est belle, la musique aussi. En dehors de ces inquiétudes sentimentales, la vie est facile dans ce monde-là. L’argent n’est pas un souci, ni le travail. On a le temps pour autre chose, pour ce qui importe vraiment, ces conversations interminables, les lentes déambulations dans quelques lieux familiers que l’on revisite inlassablement. C’est l’univers de Rohmer, version Corée du Sud. Et puisque les deux personnages principaux d’Haewon et les hommes sont une étudiante (Haewon, grande et distinguée) et son professeur, Seongjun, on pense plus précisément à Conte d’automne (1998).
Nous sommes donc, avec Haewon et les hommes, dans un film maniériste à l’extrême. Nous ne dirons pas à l’excès.
Cinéma
Bethléem : la guerre sans fin
Par Selim Lander – « L’occupation (de la Palestine) ou la sécurité, vous n’aurez pas les deux à la fois ». Tel est le message envoyé aux Israéliens, via Al Jazeera, par le terroriste palestinien Ibrahim. Ce dernier a un jeune frère, Sanfur, qui a été retourné par un agent secret israélien, Razi. Entre ces deux-là se sont nouées des relations affectives – réciproques – très fortes (à en croire le cinéma, le film Omar par exemple, les services secrets israéliens seraient très doués pour ce jeu-là). On voit toute la richesse d’une situation dans laquelle les deux principaux protagonistes (Sanfur et Razi) se trouvent pris entre des fidélités contradictoires, chacun devant à la fois protéger son ami et demeurer loyal envers son camp. De tels dilemmes ne se tranchent jamais de manière satisfaisante (ou il y faut beaucoup d’artifice comme dans le Cid de Corneille).
Théâtre
Pull : deux truands sur le retour
Par Selim Lander – « Pull » : pull the trigger, appuie sur la détente. De fait, les deux personnages qui occupent la scène ont la gâchette facile. Les sens en alerte, ils dégainent plus vite que leur ombre. Avec Pull, comme on le comprend tout de suite, Hervé Deluge (auteur et metteur en scène)nous projette dans un univers de films noirs aux truands sympathiques. Pas mauvais bougres, tuer pour eux n’est qu’un métier, avec ses bons et ses mauvais côtés. Il n’empêche : ces deux-là sont rendus à un stade de leur (médiocre) existence où l’on commence à se poser des questions existentielles. Leur philosophie ne va pas bien loin mais elle est dépourvue de prétention et l’on se laisse facilement charmer par des discours où l’humour côtoie la déraison. Il ne se passe rien : les tueurs (le mot « assassin » ne conviendrait pas ici) attendent qu’on leur désigne une cible, et comme la distribution est réduite à deux comédiens, on se doute bien qu’il ne se passera pas grand-chose d’autre. Pourtant, on a envie de savoir la suite.
Arts de la scène, Cinéma
Séances en V.O. à Madiana du 07 au 18 avril 2014
Deux bijoux parmi d'autres. Attention : affichage fantaisiste des horaires sur le site de Madiana!
— Par Roland Sabra —
« Bethleem » : passionnant !
Israélien et Palestinien : pour chacun d’eux, pas d’entre deux possible!
2005 à Bethléem, juste après la fin de la seconde Intifada, l’autorité palestinienne tente, sous la pression internationale d’enrayer la militarisation du conflit en réduisant le financement groupes armés du Fatah , les Brigades Al-Asqsa. Une partie de celles-ci compensent le manque à gagner en faisant alliance avec le mouvement religieux Hamas. Dans ce contexte, Razi, un agent de renseignement israélien a noué un contact étroit avec Sanfur, son indicateur, un adolescent palestinien, en manque de reconnaissance, délaissé par son père et dédaigné par son frère Ibrahim militant dissident du Fatah. C’est auprès de Razi que Sanfur croît trouver ce qui lui est refusé du côté familial sans pourtant y renoncer. Il pense tracer son chemin en trahissant un peu tout le monde, en travaillant avec les deux camps. Razi, expert en manipulation se contenterait volontiers de gérer l’investissement que représente sa relation avec son indicateur s’il n’était, contraint par sa hiérarchie, sous la menace d’un grave attentat de le « griller ».
Arts de la scène, Cinéma
Danger désir
"Eastern Boys", de Robin Campillo, avec Olivier Rabourdin, Kirill Emelyanov, Danil Vorobjev, Edea Darcque. 2h08.
La rencontre ambiguë entre deux hommes inspire un film réussi et hors du commun à Robin Campillo, auteur des Revenants.
Il s’en passe, à Paris, du côté de la gare du Nord ! Dans Eastern Boys, dont l’ouverture dépeint le ballet des voyageurs et des égarés qui se frôlent dans ce décor bourdonnant, on n’en doute pas longtemps : le cash, le sexe et d’inavouables plaisirs y transitent au quotidien. Mais le documentaire n’est pas l’objectif de Robin Campillo, fidèle scénariste et monteur de Laurent Cantet (L’Emploi du temps, Entre les murs), qui signe ici son deuxième long métrage après Les Revenants, un film d’anticipation dans lequel des morts s’invitaient chez les vivants.
Plus réaliste, parfois hyperréaliste, Eastern Boys s’empare d’une histoire nettement plus vraisemblable mais pas moins échevelée, de bout en bout inattendue, forte de son atmosphère dérangeante, tendue, immorale, et au final plutôt belle et mémorable. Car cette fois, ce sont des immigrés qui s’invitent dans la vie bien ordonnée d’un bourgeois parisien… Daniel, un quadra esseulé campé par l’excellent Olivier Rabourdin, repère une bande de jeunes venus de l’Est, sans doute des Russes, peut-être des Roumains ou des Polonais, on ne sait trop.
Arts de la scène, Théâtre
Intermittents : des directeurs des théâtres en colère
— Par AFP —
Une cinquantaine de directeurs de théâtres nationaux et régionaux ont appelé le ministre du Travail et la ministre de la Culture a rejeter l’accord conclu en mars.
Des directeurs de centres dramatiques nationaux et régionaux et de centres chorégraphiques nationaux ont exprimé leur «colère» sur l’accord intervenu sur l’assurance chômage en mars entre partenaires sociaux qui «fragilise encore davantage les plus précaires». Au total, ils sont plus de cinquante à avoir appelé le gouvernement à ne pas agréer cet accord.
Un nouveau calcul du nombre de jours avant le début de l’indemnisation (différé du versement des droits) a été conclu, qui touche les intermittents aux plus faibles revenus. Les partenaires de l’Unedic en attendent une économie de 120 millions d’euros.
Arts de la scène, Cinéma
« Her » une fable philosophique entre utopie et dystopie
Un film de Spike Jonze à Madiana.
— Par Roland Sabra —
Le futur est au présent, sous nos yeux.
C’est une fable entre cauchemar philosophique et parcours initiatique que nous propose Spike Jonze dans sa dernière œuvre « Her ». 2024 peut-être, Los-Angeles, dans un monde aseptisé, les pauvres ont disparu tout comme les conflits sociaux, ethniques, politiques. Toute violence a cessé, rejetée au delà du cadre de l’écran, hors les murs de la ville. Les voitures ne sont plus, on se déplace dans des métros spacieux, confortables avec des gares aux corridors vitrés et aux espaces aseptisés. Il ne reste que des individus repliés sur eux-mêmes. Isolés. Atomisés. Théodore Twombly en est un parmi des millions.
Arts de la scène, Théâtre
« Pull » : mité !
—Par Roland Sabra —
Ils arrivent sur le plateau par les côtés de la salle, bras tendus, un revolver au bout de la main. Deux vieux clowns de réforme. L’un, crâne d’œuf au bas duquel pend un postiche élimé de rouquin, l’autre « Bibendum » noirci, enperruqué de faux cheveux noirs, raides et lustrés, sont enfermés dans les bas-fonds d’un théâtre poussiéreux. Ils attendent. Ils parlent pour ne rien dire. Ils se racontent des histoires. Ils attendent un ordre, une mission. Ils parlent et ils attendent un nouveau contrat. Ils affabulent et ils attendent un autre assassinat. Ils mentent et ils attendent, peut-être leur propre mort. Ils inventent et ils attendent. Qu’attendent-ils ? Oh ce n’est pas Godot ! N’est pas Beckett qui veut !
Arts de la scène, Théâtre
« Pull » – une mélodie en sous sol … du théâtre
— Vu par José Alpha —
Il s’agit d’un rendez-vous-piège tendu par « la Baleine », certainement un boss du milieu, dans les sous-sols du théâtre Aimé Césaire à Fort de France, à ces deux flingueurs sur le retour qui n’ont d’arsenal que leur 9 mm et un lyrisme méchamment baroque qui tord le cou aux comédiens, gens de la scène et autre poète habitués des lieux.
La pièce commence par la surprenante apparition de nos deux malfrats qui vont inspecter de fond en comble le lieu du rendez vous. Les types sont nerveux ; torches et flingues à bout de doigt prêts à cracher la purée sur une mouche qui s’aventurerait dans leur périmètre. Paranos et stupides, balourds et demeurés, ils attendent, l’œil vif, dans les sous sols du théâtre la venue d’un émissaire, ou de la Baleine lui-même, qui leur dira le motif de la convocation ou leur confiera peut être une autre mission. Nous ne le saurons jamais ; en tout cas ni « la Baleine » n’apparait, ni changement de plan ne leur fera changer d’avis ; il faut rester en place et attendre dans la pénombre du débarras, un point c’est tout.
Arts de la scène, Théâtre
Pelly, Shakespeare, Sinatra, le trio féerique
Le codirecteur du Théâtre national de Toulouse transporte les spectateurs dans un rêve éveillé. Son Songe d’une nuit d’été est simplement magique.
—Par Marie-José Sirach —
Toulouse,
envoyée spéciale. Il est des spectacles dont on sort si enthousiaste et heureux, qui vous transportent au pays des merveilles. Des spectacles qui vous emplissent de bonheur. Ce Songe d’une nuit d’été, mis en scène par Laurent Pelly, est de cette trempe-là.
Féerique, magique, on en prend plein les mirettes, on éclate de rire, passant de cette cour d’Athènes revisitée par un Shakespeare plus facétieux que jamais avec ces ancêtres grecs à la sombre forêt peuplée de fées, de djinns et autres créatures étranges. Chaque personnage, quel que soit son statut dans cette société tourneboulée, a son importance, se laisse emporter par les passions amoureuses, ses humeurs et ses désirs.
Arts de la scène, Théâtre
« Ô vous, frères humains » m.e.s. Alain Timar
Jeudi 20, vendredi 21, samedi 22 avril 2017, 19h 30 au T.A.C.
— Par Michèle Bigot —
(Article publié initialement le 31/03/14 lors de la création)
Sur le front d’Avignon,
Remarquable anticipation ! Le projet d’Alain Timar et de Danielle Paume d’adapter pour la scène le récit testamentaire d’Albert Cohen, Ô vous frères humains, publié en 1972, trouve à se réaliser à Avignon, lors de quatre représentations entre le premier et le second tour des élections municipales, qui ont manifesté une poussée de l’extrême droite inquiétante.
Il est à croire que l’artiste sentait venir sous le vent les relents nauséabonds de la peste brune.
Arts de la scène, Musiques
Le génie populaire des musiques séculaires
Pleins feux sur des patrimoines menacés et des expressions rares, comme les joutes poétiques pratiquées par des dockers. Des rendez-vous exceptionnels.
Le 18e Festival de l’imaginaire met à l’honneur des artistes féminines. Il ne s’agit nullement d’exclure la gent masculine, bienvenue au sein de la riche programmation. Dans tous les cas, Arwad Esber, directrice du festival et de la Maison des cultures du monde (MCM), s’attache à braquer les feux sur des patrimoines menacés. Ainsi en est-il, comme l’illustre brutalement l’actualité, des chants égyptiens coptes (28 et 29 mars, sous la direction du professeur Michael Ghattas, Institut du monde arabe, ou IMA).
Conférences et films complètent le tableau
Arts de la scène, Cinéma
Combien un film coûte-t-il et qui paie ?
Sur dix ans, le coût de production des fictions, documentaires et films d'animation a augmenté de 28,4 %, soit 2,8 % par an.
— Source AFP —
Un film de fiction a coûté en moyenne 5,57 millions d’euros, un documentaire 0,62 million et un film d’animation 8,11 millions en 2013, selon une étude du Centre national du cinéma (CNC) publiée vendredi. Sur dix ans, le coût de production de ces oeuvres françaises a augmenté de 28,4 % (2,8 % par an), affirme cette étude réalisée sur le coût définitif de production de films français. En 2013, la part des droits artistiques se montait à 8,5 % en 2013 dans le coût total, dont 4,2 % pour les dépenses d’écriture (sujet, adaptation et dialogues), le reste concernant les droits d’auteur du réalisateur ou les droits musicaux, par exemple. L’interprétation représente 13,2 % du coût total, le pourcentage le plus haut depuis 2004 : 8,7 % pour les rôles principaux, 1,5 % pour les seconds rôles.
Arts de la scène, Théâtre
« PULL », derrière le rideau, le cinéma
Au Théâtre Aimé Césaire, les jeudi 3, vendredi 4, samedi 5 avril 2014.
— Par Christian Antourel—
« Pull » remet en scène les deux complices que sont Ruddy Sylaire et Christian Charles Denis. Deux hommes venus de nulle part, réunis au hasard de leur mission dans un théâtre désaffecté. Deux tueurs à gages qui attendent une hypothétique information par une organisation secrète nommée « la baleine » pour liquider un quidam. Deux vaincus qui résistent encore par la force de la parole, du réconfort et du doute mutuels.
Les deux comparses évoluent à la manière de bagnards, liés par la même chaîne, unis malgré eux au même travail. Faux complices qui égrainent les moments interminables d’une attente obligée. Alors ils parlent, les mots servent à désamorcer l’angoisse lancinante de l’immobilisme forcé, du mouvement contrarié de leurs solitudes silencieuses.
Arts de la scène, Danses
«A woman »
Stratégie de la danse
— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
Elle est « chorégraphe performer », sa différence avec un chorégraphe classique c’est que l’acte performatif met de la politique dans l’art. On ne fait pas que danser on prend le micro et on gueule dedans. L’art devient
total car on traite le corps de manière totale »
Annabel Guérédrat s’invite au festin d’une création improbable. Elle provoque le Tout Danse, quand sa verve chorégraphique toute particulière se veut vivante et libre, alors elle donne volontiers de ces petits coups de canif qui, chaque fois remettent en cause tant la légitimité que la portée de son exception culturelle. Ses dénigrements, ses envolées lyriques comme ses savantes théories sur l’art et la manière de nommer la danse ne résistent pas longtemps quand il suffit de regarder là où elle passe et d’être sensible aux formes sous lesquelles elle apparait. Annabel, danseuse toujours à la recherche d’une naissance qui semble lui échapper « questionne perpétuellement sa solitude »La voici devant nous, encore seule, en position fœtale au centre du plateau.
Arts de la scène
Pour renouer avec un art militant
— Par Thibaud Croisy (artiste)—
A Avignon, où la liste du Front national est arrivée en tête du premier tour des élections municipales, le nouveau directeur du Festival d’Avigon, Olivier Py, a menacé de délocaliser la grand-messe du théâtre international si le candidat FN était élu. Ce déménagement priverait les Avignonnais d’une manifestation culturelle de grande ampleur mais aussi des précieuses retombées économiques dont la ville bénéficie à cette occasion (20 millions d’euros par an).
Certains observateurs ont vu dans les propos d’Olivier Py une prise de position audacieuse afin de réveiller les consciences citoyennes et de mobiliser l’électorat pour le second tour. D’autres, au contraire, se sont émus qu’un metteur en scène puisse envisager de capituler si vite, de déserter ou de remettre sa démission, comme Olivier Py l’a également annoncé, alors même que la tenue d’un Festival engagé deviendrait plus nécessaire que jamais.
Arts de la scène, Théâtre
Olivier Py : “Le standard du Festival d’Avignon explose sous les insultes homophobes et politiques”
—Propos recueillis par Fabienne Pascaud—
ENTRETIEN | A deux jours du second tour des municipales qui pourrait voir le FN ravir Avignon, Olivier Py, le nouveau patron du festival, revient sur ses propos engagés qui ont déclenché la polémique.
Il est le nouveau patron du 68e Festival d’Avignon, dont il vient justement d’annoncer une programmation 2014 centrée sur le texte – contemporain et classique – et ouverte aux compagnies étrangères dérangeantes et ambitieuses. Autant dire un programme culturel choc. Pur et dur. De quoi réagir fortement au ravageur score du Front National, en tête au premier tour des municipales (29,63% des voix), et dont on sait le peu de passion pour la création. Si le candidat frontiste gagnait dimanche 30 mars au soir, Olivier Py a immédiatement affirmé en début de semaine qu’il refuserait toute collaboration avec cette nouvelle municipalité.
Arts de la scène, Théâtre
Au peuple d’Avignon et de Provence
Nous filles d’Avignon et de Provence, femmes de spectacle, femmes de lettres, femmes artistes et citoyennes du monde
—Communiqué du Collectif N.F « les Nines* Furieuses »—
Nous alertons nos concitoyens sur le terrible danger qui nous menace dimanche prochain si le candidat FN est élu à Avignon. La victoire du FN à Avignon, ville d’Art et de Culture, Fleuron de la Provence, sera l’avènement du chaos car elle porterait en elle, une puissance symbolique sans précédent. Ce serait la victoire des ténèbres sur la beauté du monde, sur la capacité de création humaine, sur la liberté et le pouvoir d’être qui l’on veut.
Et nous entendons déjà résonner les bruits des bottes, des matraques et des coups!
Nous entendons déjà résonner les mots d’intimidation, les mots de manipulation, les mots de ségrégation, les mots de collaboration, les vomissures racistes et les actes irréparables qui s’en suivront !
Arts de la scène, Théâtre
« En marge du cahier » : adaptation théâtrale libre de « Chemin d’école » de Patrick Chamoiseau.
11 représentations en Martinique (du 10 avril au 16 mai 2014)
Les ti-marmailles, conquistadors à l’assaut de leur imagination, tout à l’émerveille de vivre, assoiffés de découvrir, d’apprendre et de communiquer se retrouvent sur les bancs de l’école coloniale française. On est en Martinique, dans les années 1960.Le maître d’école est raide-piquet dans son déni du créole qu’il abjecte convaincu que l’émancipation des siens passe par la négation de leur langue et de leur culture. Son lyrisme ne sert qu’une seule mission: enseigner, voire imposer degré ou de force, la langue et la culture françaises dominantes. Gros-Lombric, petit-bougre bleuté, est l’un de ses petits élèves. Petit génie en calcul, il est pourtant vite voué à l’échec. Irrémédiablement incompris, humilié et exclu par le maître qui le rembarre dans les confins de son irréductible « langue manman» et ses origines africaines, Gros-Lombric vise vite d’autres horizons et patiente sur son banc d’écolier aux côtés du Négrillon.
Arts de la scène, Théâtre
Jean L’Océan : faire confiance à l’enfance!
Il nous conte "En marge du cahier"
Jean l’Océan est né,a grandi et a vécu en Martinique jusqu’à l’âge de 38 ans. En grande partie autodidacte, Jean l’Océan s’est cependant formé en théâtre avec José Exelis-directeur artistique de la Cie « Les enfants de la mer » et en conte avec Pia San Marco et Patrick Fischmann en sus des stages de mime et de chant qu’il a suivis. Parallèlement à son activité de conteur de la Caraïbe qu’il mène depuis 2005, essentiellement en métropole, il travaille donc avec la Cie Car’Avan avec laquelle il crée « Pas un ange…une enfant, simplement! ». Les bases d’un travail commun sur le récit d’enfance de Patrick Chamoiseau se sont ainsi progressivement installées entre les deux artistes.« Caraïbéen planétaire », Jean l’Océan puise son inspiration dans le métissage des races et transmet des histoires porteuses de valeurs universelles.
ENTRETIEN avec Jean L’Ocean ( dossier de presse)
Pourquoi avoir adapté « Chemin d’école » de Patrick Chamoiseau ?
Tout d’abord, en lisant ce récit, quantité d’émotions, d’images et de souvenirs de ma vie d’écolier, à la Martinique, me sont revenus spontanément et avec intensité.J’ai
Arts de la scène, Théâtre
Le spectacle vivant doit-il abandonner Avignon ?
Tribune par Greg Germain
Le OFF doit-il peser de tout son poids, émigrer, avec les 110 millions de retombées économiques qu’il génère chaque année sur la ville et la région ? Ce serait me semble-t-il sous-estimer la force des festivals qui habitent cette ville. Souvenons-nous : l’un est né de Jean Vilar et de René Char. L’autre, le OFF, 20 ans plus tard, du simple geste de contestation et de liberté d’un jeune auteur, André Benedetto. C’est dire si la résistance est inscrite dans les gènes de l’association qui le pilote et dont j’ai l’honneur d’être le président.
Lorsqu’un parti combat ou simplement dédaigne la culture (qui a jamais entendu ce « Rassemblement » se prononcer sur les enjeux de la culture), une seule attitude nous est possible : avancer fermement vers ceux-là mêmes qui nous inquiètent et les convaincre, un par un, de l’importance et du bien-fondé de nos valeurs.
Arts de la scène, Théâtre
Des dettes bien apurées
"Le faiseur" d’Honoré de Balzac
—Par Jean-Pierre Léonardini—
Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre
de la Ville, s’empare de la pièce d’Honoré de Balzac,
le Faiseur, créée au Gymnase le 23 août 1851, soit
un an après la mort de l’auteur à Paris, rue Fortunée ! (1). Le héros de la fable, que Barthes qualifia d’« œuvre limite » du romancier par excellence, c’est Mercadet, homme couvert de dettes et qui jouit de l’être, sorcier du capitalisme naissant qui retombe toujours sur ses pattes en inventant à la volée des opérations financières qui tiennent du tour de passe-passe et de la poudre aux yeux, en une suite effrénée de péripéties drolatiques et amères à la fois, pour le plus grand désespoir et l’accommodement final de comparses
(sa femme, sa fille à marier, plus un entourage de filous divers) lorsque l’argent vrai tombe du ciel en la personne d’un gendre putatif qui se révèle plein aux as.
Arts de la scène, Politiques, Sciences Sociales, Théâtre
Avignon – Olivier Py : « Si le FN passe, le festival n’aura aucune autre solution que de partir »
—Source AFP—
Le directeur du festival a déclaré qu’il ne voyait « pas comment l’événement culturel pourrait vivre, défendre ses idées avec une mairie Front national ».
Si le Front national l’emporte au deuxième tour des municipales à Avignon, le festival n’aura « aucune autre solution » que de « partir« , a affirmé lundi sur France Info son directeur Olivier Py. « Je ne me vois pas travaillant avec une mairie Front national. Cela me semble tout à fait inimaginable. Donc je pense qu’il faudrait partir. Il n’y aurait aucune autre solution« , a dit Olivier Py.