Pride : les militants gays au charbon

Pas de programmation prévue en Martinique

pride— Par Alexis Campion —

Dans l’Angleterre de Margaret Thatcher, une comédie mordante et pleine d’humour raconte le soutien d’activistes homosexuels aux mineurs en grève.

De Matthew Warchus, avec George MacKay, Ben Schnetzer, Bill Nighy, Imelda Staunton. 1 h 57. Sortie mercredi 17 septembre.

Synopsis : En 1984, à Londres, un groupe d’homosexuels politisés organise une collecte en aide aux mineurs britanniques en grève, alors exténués par leur bras de fer avec l’inflexible Margaret Thatcher. Confrontés à l’embarras du syndicat des mineurs, les activistes gays créent LGSM (Lesbians and Gays Support the Miners), organisent des concerts (Pits and Perverts) et décident de remettre l’argent en main propre aux grévistes, notamment dans un village du Pays de Galles… De cette histoire vraie, Pride tire une comédie grand public sans chichis, débordant d’énergie, entre ses nombreux personnages, son rythme et son humour joyeusement emballés. De quoi tirer quelques grosses ficelles mais surtout garantir la bonne humeur au défi de la dureté des faits. Finement pointé sur la solidarité entre les causes ouvrière et homo, alliance improbable vue d’aujourd’hui, Pride romance tout cela avec tact. Et surtout, nous délivre au passage un pamphlet bien senti, aussi gai que mordant, contre le triomphe du libéralisme.

Fort de 75 personnages, dont un joli lot de têtes d’affiche (Dominic West, Bill Nighy, Imelda Staunton, Paddy Considine, Andrew Scott…), Pride est le genre de comédie dont on ressort plein d’énergie et de nouveaux amis, tous très différents. Des militants homos alliés à des mineurs en grève, dites-vous? C’est à ses protagonistes hauts en couleur, amenés à faire cause commune aux heures les plus féroces du thatchérisme, que ce feel good movie venu du Royaume-Uni doit d’abord sa réussite.

Un exploit d’autant plus notable qu’il s’agit du tout premier scénario de Stephen Beresford, un acteur de théâtre récemment converti à l’écriture. Quant à l’histoire, réalisée par les bons soins de Matthew Warchus, metteur en scène rompu aux planches plutôt qu’à la caméra, elle est inspirée de faits réels. Et la véritable star de Pride, c’est justement elle : cette histoire surprenante, engagée, méconnue. « Je l’ai en tête depuis vingt ans, explique Stephen Beresford. Dès le début, j’étais persuadé qu’elle ferait une excellente comédie grand public. Mais ça, il m’a fallu plus de dix ans pour le faire admettre! »

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