Catégorie : Arts de la scène

Le ballet Yang Liping au Festival de Fort-de-France

— par Selim Lander —

Les soirées festivalières ne se ressemblent pas ; après les résurrections d’Opéra poussière c’est le sacrifice d’une jeune vierge dans le Sacre du printemps. Après le théâtre, place à la danse. Si Yang Liping (née en 1958) est de longue date une star en Chine, elle ne s’est fait connaître que depuis quelques années en Occident ; c’est vraiment une chance pour les spectateurs du Festival de Fort-de-France de pouvoir assister à l’une de ses créations et de faire connaissance par la même occasion avec la danse contemporaine chinoise. Les artistes chinois sont plus que d’autres, peut-être, des maniaques de la perfection. On en a eu la confirmation dès l’entrée dans la grande salle de l’Atrium : douze danseuses assises en tailleur nous attendaient dans une immobilité absolue qu’elles tiendront pendant une demi-heure jusqu’au début du spectacle, pas davantage dérangées par le brouhaha des spectateurs cherchant leur place que par le moine bouddhiste qui installe sur le plateau le cercle formé autour d’elles à l’aide d’idéogrammes géants reproduits dans une mousse ocre, agencement minutieux qui sera détruit joyeusement par les danseuses à la fin.

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Appel aux dons de l’Association Martinique Images (AMI)

Pour que vivent les contes créoles, pour que perdure la mémoire du peuple.

“Yé Krik ?” — “Yé Krak !”

C’est par ces mots que commence le conte créole. Ce simple échange entre le conteur et la cour (le public) fait jaillir des images, des souvenirs, des symboles, et surtout la parole vivante des peuples caribéens.
Le conte créole n’est pas seulement un récit pour faire rêver les enfants. Il est une mémoire. Un outil d’apprentissage. Un acte de résistance. Il est l’un des derniers trésors vivants d’un héritage venu d’Afrique, façonné dans l’épreuve de l’esclavage et nourri de l’imaginaire caribéen.


AMI : Dix ans au service de la parole vivante

Depuis près de 10 ans, l’Association Martinique Images (AMI) s’engage avec passion pour préserver, transmettre et faire rayonner l’art du conte créole en Martinique et au-delà.
Créée par le conteur Valer’Egouy, AMI rassemble chaque année des dizaines d’artistes : conteurs, musiciens, comédiens, plasticiens, dans des spectacles, veillées, résidences, ateliers et festivals.

Des événements gratuits ou accessibles à tous, organisés dans les quartiers, les écoles, les bibliothèques, les salles de spectacle et parfois même… sous la lune, au cœur de la nuit martiniquaise.

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« Opéra Poussière » au Festival de Fort-de-France

—Par Selim Lander —

Création du 54e Festival de Fort-de-France, cette pièce haïtienne pour l’écriture (Jean d’Amérique (1)) et la mise en scène (Jean-Erns Marie-Louise) mais avec une distribution africaine et en partie martiniquaise est une vraie réussite formelle. Certes, l’argument est mince : Sanite Bélair, une héroïne de la guerre d’indépendance haïtienne demande à un hougan (« prêtre » vaudou) de la ressusciter car elle a des choses à dire à ses compatriotes d’aujourd’hui, et pour commencer qu’ils ont tort d’oublier la part des femmes dans la guerre contre les Français, à commencer par sa part à elle qui fut sergente dans l’armée de Toussaint Louverture. On ne sait pas si elle ressuscitera vraiment, même s’il semble que ce soit le cas à la fin de la pièce mais elle fera parler d’elle, et d’une manière ou d’une autre parviendra à se manifester auprès des Haïtiens d’aujourd’hui, la télévision s’étant saisie de ce fait divers peu ordinaire. Il n’y a pas vraiment d’intrigue, plutôt une suite de tableaux qui font progresser l’action vers la réapparition réelle ou rêvée de l’héroïne.

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« Je n’ai pas lu Foucault » & « Tout le monde il est Jean Yanne »

— Par Dominique Daeschler —

« Je n’ai pas lu Foucault », texte Céline Caussimon ,mes Sophie Gubri

Comme bon nombre de spectacles cette année, le texte est construit à partir d’ateliers d’écriture. Leur particularité est d’avoir été faits en prison sur un thème peu banal l’observation de toiles et de peintres connus ( Picasso, Basquiat, Van Gogh…) .Céline Caussimon, animatrice de ces ateliers, se prépare, relit les biographies, prête à livrer pour chaque peintre, son parcours, ses influences, ses techniques, ses thèmes. Une petite angoisse cependant, elle n’a pas lu le livre de Foucault. Peu importe, c’est elle qui doit s’adapter aux regards qui lui sont renvoyés. Bien sûr il y a ceux qui viennent là pour passer le temps, parce qu’il n’y a pas foot. C’est leur parole vive sur les couleurs qu’il préfèrent ( le noir de Basquiat), le ressenti sur l’organisation d’un tableau ( la chambre de Van Gogh), l’ intuition des origines ( Basquiat). Le cheminement des détenus introduit sans cesse l’idée d’une liberté de pensée qu’ils savent asséner, apportant à leur animatrice une autre appréhension de l’Art.

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Du côté du TOMA

— Par Dominique Daeschler —

Comme à son habitude, le TOMA théâtre d’Outremer à Avignon, convoque lectures , projections ,échanges ,spectacles au sein de la Chapelle Incarnée.

Porgy and Bess, musique et livret de Gershwin 

Adapté par les voix d’Outremer et Fabrice di Falco, chanteur lyrique martiniquais et cheville ouvrière des Contre-Courants, ce moment D’opéra valorise « à nu » les talents ultramarins dans le domaine lyrique. La musique de Gershwin n’ a pas pris une ride et Fabrice di Falco accompagne , dans un rôle de récitant les artistes. Les quatre chanteurs défendent leur partition avec brio. On retiendra particulièrement l’interprétation de Livia Louis Dogué dont la tessiture large la situe déjà parmi les grandes . Sans doute ,la présence sur scène, les déplacements sont à travailler mais ceci est déjà sur rails.

Entre les lignes, chorégraphie Florence Boyer

Florence Boyer, chorégraphe et danseuse, prend à bras le corps un travail de recherche sur les ouvrières du textile de Roubaix à Cilaos (Réunion) qui, à travers leurs broderies, ont célébré une attention aux femmes, dépassant un quotidien aux gestes répétitifs pou en donner la dignité et la beauté.

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Comment gâcher sa vie (avec style)

« WASTED », texte de Kae Tempest, m.e.s. de Martin Jobert, | Avignon off, le 11.Avignon

— Par Michèle Bigot —

Trois personnages en quête d’avenir, en recherche de sens, habités par la nostalgie de leur passé récent, mais hélas bien (ou mal) passé! Trois amis trentenaires en perdition se réunissent pour célébrer les dix ans de la mort de leur ami Tony. Le premier est un musicien en quête de reconnaissance, le second est prisonnier d’un « bullshit job » dans une entreprise minable et la troisième dispense des cours à des élèves défavorisés, encore plus blasés qu’elle. Les trois font un concours de ratage programmé et de nullité existentielle. Dis comme ça, on pourrait croire que le spectacle est aussi affligeant que le destin des personnages.

Or c’est le contraire qui advient. Les trois acteurs rivalisent d’auto-dénigrement, mais avec tant d’humour, tant de lucidité et tant de tendresse réciproque que ça devient attachant. Les dialogues sont ciselés, percutants et drôles. Le jeu des comédiens est parfaitement juste: chacun habite son personnage au point de le rendre follement présent. On rit, mais on rit jaune.

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M., entre sainteté et folie

« M. Un amour suprême », conception, texte, m.e.s. Gustavo Giacoso, musique: Fausto Ferraiuolo | Festival d’Avignon, Theâtre des Halles

— Par Michèle Bigot —

Le tandem Gustavo Giacoso-Fausto Giacoso était déjà venu nous enchanter l’an dernier, dans la même chapelle du Théâtre des Halles. Cette fois-ci encore, ce spectacle, quoique humble dans sa dimension scénique, nous transporte instantanément par son lyrisme et la magie de son évocation.

Fidèle à son intérêt pour l’art brut, Gustavo Giacoso nous raconte en sept tableaux l’histoire d’une femme, nommée M.(de son vrai nom Melina Riccio) qui quitte son sud natal pour s’installer à Milan, petite couturière appelée à devenir une célèbre styliste. La voici adulée du public et des media, mariée, installée et mère de famille, quand soudain, écoeurée par la célébrité et la fortune, elle décide de tout quitter, son métier, sa famille (elle a trois enfants) pour partir le long des routes comme une errante, pour prêcher l’amour et dénoncer la société de consommation. Adepte de Saint François, elle devient tour à tour une sainte, une folle, une artiste. Ses installations, réalisées à l’aide d’objets hétéroclites trouvés parmi les déchets dérangent bousculent ou séduisent.

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Résistances russes au plateau

« Last of the Soviets », conception et m.e.s. Petr Bohac

— Par Michèle Bigot —

La Russie est très présente sur la scène théâtrale française. Non la Russie impérialiste et la barbarie d’un Poutine, mais la Russie des résistants, la Russie des démocrates et du peuple qui souffre. C’est ainsi qu’après La Guerre n’a pas un visage de femme, texte de Svetalana Alexievitch, mis en scène par Julie Deliquet, lors du Festival des Comédiens de Montpellier et après le spectacle Alexeï et Yulia, proposé au théâtre des Halles lors de la présente édition du Festival D’Avignon, on a pu assister à une nouvelle interprétation des textes de S. Alexievitch, dans un spectacle intitulé The Last of the soviets.

Cette proposition théâtrale réalise un montage de différents extraits, concernant aussi bien la catastrophe de Tchernobyl que la « grande guerre patriotique » ou l’effondrement de l’URSS.

Au plateau Inga Zotova-Mikshina et Roman Zotov-Miksin, deux acteurs russes en exil nous dévoilent avec humour la cruauté de la vie quotidienne en Russie soviétique. Dans un récit mené tantôt en russe tantôt en anglais, avec quelques parenthèses en français, ils nous content l’horreur, les massacres, la peur et la misère, sans jamais se départir de l’humour noir qui les sauve.

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Festival d’Almada : De Thomas Ostermeier et Édouard Louis, Histoire de la violence

— Par Janine Bailly —

Comment représenter sur scène la violence, dans l’intime et l’universel

En juin 2018, Thomas Ostermeier crée à la Schaubühne de Berlin la pièce Histoire de la violence ; il met en scène le texte qu’il a co-signé avec l’écrivain Édouard Louis à partir du roman autofictionnel de ce dernier. Depuis, le spectacle s’est donné à maintes reprises, en différents lieux, et c’est au festival d’Almada qu’il fait donc escale en ce mois de juillet 2025. 

Adapter cette oeuvre complexe relevait de la gageure, tant elle est polyphonique, qui donne sur un seul et même événement des perspectives différentes. Le récit, éclaté, se construit peu à peu, et sans ordre chronologique, suivant en cela la pensée erratique du protagoniste principal, Édouard qui, victime d’une violente agression sexuelle, est encore sous l’effet du traumatisme vécu. Mais le point de vue est aussitôt double, puisque l’on entend Clara narrer à son mari l’histoire que son frère Édouard lui a confiée. Si dans le roman ce dernier écoute, en embuscade derrière la porte, la façon parfois fallacieuse dont elle rapporte les faits – Édouard mentalement la corrige – il est à noter qu’ici, prenant une place de choix, Clara peut entrer en interaction avec les autres personnages.

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West Side Favela

Roda favela, m.e.s. Laurent Poncelet, Cie Ophélia théâtre et O Grupo Pé No Chao, Festival d’Avignon, Le 11 Avignon 24.07.2025

— Par Michèle Bigot —

Sur scène, 12 artistes venus des favelas de Recife. Dans une explosion de danses, de musique et de lumière, ces jeunes artistes (moyenne d’âge 20 ans) nous offrent le plus délicieux et le plus revigorant des spectacles. Laissez de côté le doute, la peur, et la désespérance liés à la situation politique. Ils viennent de Recife, ils vivent dans une favela, ils peinent à trouver de l’eau, on leur coupe l’électricité, ils se battent pour vivre et ils nous donnent une leçon d’énergie, d’espoir. Ils ont pour eux une jeunesse et une force inextinguible, une énergie qu’aucune force de police ne peut réprimer. Leur histoire est celle de luttes, de drames, de tueries mais aussi de solidarité, de liens familiaux puissants. Ils incarnent le renouveau, ils sont portés par la force de leur art, leur musique, leur danse, leur poésie. A toujours devoir faire face aux discriminations, au racisme, à l’homophobie et aux attaques des milices d’extrême droite, ils ont acquis une puissance indomptable.

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« Le Sacre du Printemps » de Yang Liping

À Tropiques-Atrium les 12 et 13 juillet |  Fort-de-France

Le Festival de Fort-de-Francede Fort-de-France présente une réinterprétation moderne et originale du célèbre ballet Le Sacre du Printemps de Igor Stravinsky, par la chorégraphe chinoise Yang Liping. Cette version contemporaine mêle danse, traditions chinoises et philosophie bouddhiste tibétaine, offrant une lecture unique et profonde de l’œuvre.

Une Réinterprétation Contemporaine

Dans sa version de Le Sacre du Printemps, Yang Liping transpose le ballet de Stravinsky au cœur de son univers artistique, où la danse contemporaine se rencontre avec des symboles culturels et spirituels forts. La chorégraphie prend appui sur les thèmes universels de la vie, de la mort et du renouveau, tout en s’inspirant des croyances orientales, notamment la vision circulaire de l’existence qui fait écho à l’idée de réincarnation et de renouveau.

Au-delà de la danse, l’œuvre met en avant des symboles puissants comme le paon et le lion, représentant respectivement la lumière et la force, des figures emblématiques de la culture chinoise et bouddhiste. Ces images, tout en étant profondément ancrées dans l’histoire culturelle de Yang Liping, sont aussi des métaphores de la dualité humaine : l’éclat et la puissance, le désir et la sagesse.

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Ma présentation du  Festival international de théâtre d’Almada

— par Janine Bailly —

Au Portugal, le 42° Festival international de théâtre d’Almada, outre qu’il occupe les diverses salles de spectacle de la ville, prend aussi ses quartiers de l’autre côté du Tage, investissant à Lisbonne le Centre Culturel de Belém et la fondation Culturgest. Dans sa déclaration d’intention, « Ouvir o público / Écouter le public », le Directeur artistique Rodrigo Francisco rappelle la coutume selon laquelle, depuis 1987, le public du festival a voix au chapitre puisqu’il vote pour désigner sa pièce préférée, celle qui reviendra l’année suivante, « o Espectáculo de Honra / le spectacle d’honneur ». Une tradition qui, selon Rodrigo Francisco, dirait les liens du théâtre et de la démocratie, dont le « berceau commun remonte à la Grèce antique ». 

Une des expositions organisées pour le festival permet aux spectateurs les plus assidus de se remémorer, par la grâce d’images et de courtes vidéos, toutes les pièces élues ! L’an passé, c’est La Tempesta qui a remporté les suffrages, dans la traduction de la pièce de Shakespeare, en langue napolitaine, qu’en fit Eduardo De Filippo – disparu en 1984 mais dont la voix enregistrée assure la narration et l’essentiel des dialogues.

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« Opéra poussière », texte Jean D’Amérique, m.e.s. Jean-Erns Marie-Louise

Au Théâtre Aimé Césaire – Les 11,12 et 13 Juillet 19h30

• 11-12 Juillet 2025 dès 20h30 – After au Théâtre Aimé Césaire :  bar et restauration dans les jardins du théâtre
• 11 Juillet 2025 à 19h30 – suivi d’une Performance poétique de l’auteur Jean D’Amérique
• 12 Juillet 2025 à 19h30 – suivi d’un Bord de scène : Conversation entre le metteur en scène Jean-Erns Marie-Louise et l’auteur Jean D’Amérique ,modératrice Erika Govindoorazoo, journaliste
• 13 Juillet 2025 à 9h30 – Brunch au Théâtre
• Tarif : 20€ – Billets en vente en ligne sur : clikeye.com & Guichet du Grand Carbet du Parc
Aimé Césaire – Infoline : 0696 21 33 08 /0596 71 66 25
• Durée : 1h20
Opéra Poussière est une pièce de théâtre écrite par l’auteur haitien Jean D’Amérique porté par le metteur en scène haitien Jean-Erns Marie-Louise. En résidence de création au BurkinaFaso puis au Bénin. La Cie La Thymélé achève sa dernière étape de création au Théâtre Aimé Césaire et proposera en avant-première ses premières représentations d’Opéra Poussière dans le cadre du 54ème Festival de Fort-de-France.

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The Reggae Therapy Festival 2025

Stade Louis Achille – Fort-de-France Du samedi 12 juillet (15h) au dimanche 13 juillet 2025 (23h59)

Le Reggae Therapy Festival revient pour sa 3ᵉ édition en Martinique. Cet événement musical dédié au reggae se tiendra au Stade Louis Achille à Fort-de-France les 12 et 13 juillet 2025. Deux jours de concerts live avec des artistes internationaux et locaux, accompagnés de nombreux exposants et restaurateurs.

Têtes d’affiche confirmées :

Steel Pulse

Groupe britannique formé en 1975 à Birmingham. Reconnu pour ses textes engagés et son reggae roots militant, Steel Pulse est devenu le premier groupe non jamaïcain à remporter un Grammy Award dans cette catégorie, en 1986, avec l’album Babylon The Bandit. Parmi leurs titres marquants : Your House, Chant a Psalm, Ku Klux Klan, Earth Crisis.

Collie Buddz

Artiste originaire des Bermudes, connu pour avoir popularisé un reggae mêlé à des influences dancehall et hip-hop. Il se fait connaître en 2006 avec le titre Come Around. Il a depuis collaboré avec Snoop Dogg, Damian Marley ou encore Cypress Hill.

Queen Ifrica

Chanteuse jamaïcaine née en 1975, Queen Ifrica est active depuis la fin des années 1990.

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Quand les corps entrent en scène c’est déjà l’annonce d’une apothéose

My Fierce Ignorant Step | Concept et chorégraphie : Christos Papadopoulos

Première en France au Festival de Marseille
La Criée – Théâtre National de Marseille
27 et 28 juin 2025

— Par Jandira Bauer —

Originaire d’un petit village du Péloponnèse, Christos Papadopoulos a embrassé́ le théâtre et la danse à Athènes puis à Amsterdam, avant d’intégrer la compagnie de Dimítris Papaïoánnou durant huit ans. Fort du succès de ses pièces Elvedon, Opus, Ion et Larsen C, il enchaîne les commandes pour des ballets conquis par son écriture minimaliste, son univers plastique et visuel. Dans Mycelium, créée pour vingt danseurs -ses du ballet de l’Opéra national de Lyon, il puise dans les mystères des ramifications et des réseaux de filaments souterrains pour façonner « un écosystème fascinant, en perpétuelle métamorphose ». Dans Larsen C, il magnifie la combinaison entre sons vibratoires et ondulations des corps avec un sens inné́ de la danse de groupe à l’unisson. Loin de tout effet spectaculaire, telle une vague de fond aussi puissante que discrète. Trois pièces magistrales traversées par des préoccupations communes : la sensation du paysage, l’histoire contemporaine de son pays natal, les liens entre la musique et la littérature.

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« 13 Jours, 13 Nuits », un film de Martin Bourboulon

A Madiana jusqu’au 8 juillet. Horaires ci-dessous.

Avec Roschdy Zem, Lyna Khoudri, Sidse Babett Knudsen | Genre :Thriller, Drame
Synopsis :
Kaboul, 15 août 2021. Alors que les troupes américaines s’apprêtent à quitter le territoire, les Talibans prennent d’assaut la capitale et s’emparent du pouvoir. Au milieu du chaos, des milliers d’afghans tentent de se réfugier dans le dernier lieu encore protégé : l’Ambassade de France. Seuls, le commandant Mohamed Bida et ses hommes en assurent la sécurité. Pris au piège, il décide de négocier avec les Talibans pour organiser un convoi de la dernière chance avec l’aide d’Eva, une jeune humanitaire franco-afghane. Commence alors une course contre la montre pour évacuer les réfugiés jusqu’à l’aéroport et fuir l’enfer de Kaboul avant qu’il ne soit trop tard. D’après l’incroyable histoire vraie du Commandant Mohamed Bida (d’après le roman éponyme aux Editions Denoêl).

La presse en parle :
Dernières Nouvelles d’Alsace par Nathalie Chifflet
Un huis clos haletant.

Le Dauphiné Libéré par Nathalie Chifflet
De cette noirceur émerge la célébration du courage, non comme acte viril, mais comme vertu éthique. 13 jours, 13 nuits est un film rare par sa capacité à conjuguer cinéma d’action et exigence morale.

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De Césaire à Senghor, 27-28 juin 2025

— par Selim Lander —

Deux soirées consécutives à Tropiques-Atrium placées sous l’égide de Césaire pour l’une, Césaire et Senghor pour l’autre (1).

Un homme debout avec David Valère

David Valère est un comédien installé en Suisse, « martiniquais non par terre natale mais maternelle » comme il le dit lui-même, ajoutant que depuis qu’il renoue avec la Martinique, il se sent « martiniquais à 50 % comme un bon rhum agricole ». Il a quoi qu’il en soit une forte personnalité, un besoin de brûler les planches que les spectateurs, vendredi 27 juin, n’ont pu que constater. À ce propos, il avoue : « Je porte le jeu et le besoin de transformation comme une maladie incurable […] Cette fantaisie débordante m’a longtemps desservi, je ne l’ai pas toujours canalisée. Cela m’a valu de rater plusieurs auditions et castings » (in comedien.ch).

De fait, David Valère en fait des tonnes. On peut s’étonner de le voir, dans « une adaptation du Cahier d’un retour au pays natal », imiter (de manière fort convaincante de surcroît) torse nu un gorille, de le voir lécher ses doigts préalablement passés dans les poils de ses aisselles ou cracher sur la scène (et je passe un geste carrément obscène).

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2e édition du Festival d’Art Sacré

Samedi 28 juin à 19h30 | Dimanche 29 juin à 17h30 au Centre Culturel de Coridon FdF

L’Association pour la promotion de l’art et de la culture chrétienne en Martinique poursuit son engagement en offrant au public une expérience inédite, où l’art sacré prend vie sur scène. « La Boutique de l’orfèvre », une pièce du pape Jean-Paul II, écrite en 1962, y occupe une place centrale, invitant à une réflexion profonde sur l’amour, la foi et l’humanité.

Cette œuvre, profondément humaine et spirituelle, est une exploration du mystère de l’amour à travers les histoires croisées de trois couples. Chacun d’eux vit une relation différente : un amour passionné qui défie la mort, un autre qui s’est perdu dans l’habitude et la routine, et un troisième qui hésite entre peur et engagement. Ces schémas universels de l’amour sont sublimés par des interprètes passionnés, chacun prêt à incarner les subtilités du texte sacré avec une sensibilité particulière.

Sous la direction de l’association Symphonie, cette mise en scène enrichie de musique sacrée et de gestuelle vient magnifier la force du texte.

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« L’oiseau plume » pour les petit.e.s de 6 mois à 6 ans.

Samedi 28 juin à 10h | Secteur Centre| Inscriptions le 24 juin par message WA au 0696 956 255 

Dans le secteur centre participez en famille à un spectacle de marionnettes
C’est combien ? Le principe est simple, la représentation coûte 330€, on le divise par le nombre de famille donc le tarif est dégressif.
Plus nous sommes nombreu.ses.x moins on paie, dans une jauge limite de personnes (25 familles donc mini 13.2). Nous avons décidé un prix par famille que vous soyez 1 ou plusieurs enfants/adultes.
Infos et inscriptions avant le 24 juin par message WA au 0696956255 .
Merci de faire passer si vous connaissez du monde susceptible d’être intéressé !

Synopsis :
Entre rêve et réalité la frontière est parfois mince.
Partez sur les traces de Plume.
Ce volatil au bec feutré a le pouvoir d’ouvrir les portes de mondes imaginaires, laissant apparaître des paysages et musiques colorés.
L’avez-vous déjà vu ?
Il n’est jamais trop tard pour le rencontrer…

Lucile Pajot, artiste marionnettiste passionnée, crée des poétiques pour spectacles à partir de les enfants grand public.
Elle nous mois et le emmène voyage dans des colorés.

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Ba Vikto Treffre

— Par Patrick Chamoiseau —

Aux antans de l’esclavage, certains de nos ancêtres Africains disposaient de la faculté d’ordonner à certaines créatures du vivant, notamment à de puissants animaux. Dès lors, ils étaient souvent adoubés comme « bouviers » par le maître esclavagiste qui, malgré ce choix, ne se doutait de rien.

Avec des sons, des mots, de petits chants, ces initiés improbables maîtrisaient les déplacements des troupeaux de bœufs et de taureaux furieux. En créole, on disait qu’ils maniaient lavwa-bef — entendre : la voix-des-bœufs.

En plus des puissances de la Parole, il existe donc celles de la Voix. Elle peut détenir une infinité de forces et de pouvoirs sur la vie, sur la mort, sur la joie… Faire soleil dans une jolie journée ou dans n’importe quelle nuit.

Mèt Viktor Lambert Treffre avait cette puissance-là : une voix sans-manman-ni-papa, chargée d’un lot de sapiences, de fleuves, de graviers et de souvenances anciennes.

An Lavwa.

Un mode de connaissance immédiat et total.

Une grâce et une autorité.

Je l’entends : c’est grand son.

Impériale dans le frisson des filaos montant.

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« Un Homme Debout »,

Vendredi 27 juin à 19h30 — Tropiques-Atrium, Fort-de-France
Compagnie Cyparis Circus
D’après l’œuvre d’Aimé Césaire
Adaptation : David Valère et Stéphane Michaud
Mise en scène : Stéphane Michaud
Interprétation : David Valère

Un voyage poétique et politique, un cri pour la dignité, une ode à la liberté.


Un homme debout nous entraîne dans le sillage du Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire, ce poème incandescent devenu manifeste universel des peuples opprimés. Ce monologue théâtral, incarné avec force par David Valère, met en scène Cyparis, figure symbolique et héritier spirituel de Césaire, dans une quête de sens, de mémoire et de résilience.

Tour à tour émouvant, drôle et bouleversant, le spectacle alterne entre poésie et récit, drame et espérance. Depuis l’enfer de la colonisation jusqu’à l’espérance d’un monde réinventé, Un homme debout est un appel vibrant à se relever, à danser la liberté et à transcender les frontières. Cyparis, cet homme multiple, fils du feu et du verbe, arpente les ruines de l’Histoire et rêve encore d’un avenir lumineux.

À travers une mise en scène sobre et incandescente, Stéphane Michaud signe une fresque intime et collective, portée par la puissance poétique de Césaire et par une performance habitée.

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« Quand tu te tais… », représentation de la Classe Théâtre Jeunes

Mercredi 25 juin – 19h30 Tropiques-Atrium 
Entrée libre
La Classe Théâtre Jeunes est une formation initiale de théâtre pour les 17-30 ans de Martinique de Tropiques Atrium Scène nationale, qui contribue à l’émergence artistique de jeunes martiniquais dans le cadre de nos missions d’accompagnement, de développement et de professionnalisation. Cette classe permet de découvrir les prérequis à la professionnalisation des comédiens ainsi que les métiers du Théâtre !
Une dizaine de jeunes ont participé à cette classe cette saison et vous invite à découvrir leur talent !
Extraits de :
Tjè nou pa réparé d’Aurélie Marie Jourdain
Mise en scène José Dalmat
Prix spécial du Jury Etc_Caraïbe 2024 – Texte en cours d’écriture avec un accompagnement dramaturgique de Etc_Caraïbe

Le cercle de craie caucasien de Bertolt Brecht
Mise en scène Arielle Bloesch
S’inspirant du jugement de Salomon, Brecht raconte sous forme de parabole une légende ancienne : l’histoire d’une fille de cuisine, Groucha Vachnadzé, qui abandonne tout pour sauver le fils du gouverneur, lors d’un soulèvement révolutionnaire. Elle s’attache à celui qu’elle considère bientôt comme son propre enfant. Quelques années plus tard, rentrée dans son village, elle se retrouve au centre d’un procès, instruit par un étrange juge.

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« Les mains parallèles », texte de Frantz Fanon, par l’Atelier Théâtre du Sermac

Mardi 24 juin 19h30| Mercredi. 25 juin 19h 30 | Théâtre Aimé Césaire, F-d-F | Gratuit | 
À propos
L’atelier Théâtre du SERMAC et First Caraïbes vous invitent à assister aux premières représentations d’une des tros pièces inédites de Frantz Fanon écrites entre 1949 et 1950.
Cette pièce a été écrite par Frantz Fanon en 1949 alors qu’il menait ses études de médecine à Lyon. Il s’inspire alors des drames poétiques surréalistes d’Aimé Césaire, notamment Et les chiens se taisaient publié pour la première fois en 1946. La pièce est conçue comme une tragédie classique grecque, avec chœur et se déroule sur l’île imaginaire de Lébos.
Le souverain de l’île est le roi Polyxos. Son fils, le prince Épithalos, est revenu pour épouser Audaline, fille du noble Ménasha. Il est cependant plus préoccupé par la contestation du règne de Polyxos, car sous son règne le peuple vit dans les ténèbres, sous un régime inféodé aux exigences des dieux, régime d’obscurité et de paix qui a duré 2000 ans. Déterminé à restaurer pour l’île et ses habitants le régime de la lumière du soleil, de l’événement et de la liberté, Épithalos tue son père et déclenche une révolution.

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« KOLÉ VWA pou linité » – Une expérience musicale collective pour célébrer la Fête de la Musique !

Samedi 21 juin de 15h à 18h Salle Aimé Césaire (Plateau) de Tropiques-Atrium

Entrée Gratuite, mais l’inscription est obligatoire.


Qu’est-ce que « KOLÉ VWA pou linité » ?

« KOLÉ VWA pou linité » est une chorale éphémère, un événement musical qui se déroule dans le cadre de la Fête de la Musique, un moment parfait pour célébrer l’harmonie et l’unité à travers le chant collectif. L’idée ? Créer ensemble un moment unique de partage, sans aucune pression ni pré-requis en termes d’expérience musicale. C’est un appel à toutes et à tous, peu importe votre niveau, pour vous joindre à un collectif enthousiaste, dans une ambiance décontractée et bienveillante !


Le Concept : Chanter Ensemble, Partager un Instant Magique

Cet événement, inspiré des pratiques populaires aux États-Unis et en Europe, se veut avant tout un moment de convivialité et de plaisir. Pas besoin de savoir chanter à la perfection, ni d’avoir de connaissances en musique : l’objectif est de se laisser porter par l’énergie collective et de vivre la joie du chant en harmonie. Vous ferez partie d’un groupe qui s’unira pour répéter et interpréter une chanson, sans pression et sans jugement.

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18e Édition du Village Musical de Schoelcher

Plus de 100 artistes – 6 scènes – Une soirée unique de musiques et de danses

Schœlcher  vous invite à vivre une expérience musicale inoubliable lors de la 18e édition du Village Musical, le samedi [date à préciser] de 17h à 23h. Véritable rendez-vous culturel et festif, le Village Musical investit tout le cœur du bourg avec plus de 100 artistes répartis sur six espaces scéniques, pour une immersion dans une diversité musicale exceptionnelle.

Du chant lyrique au hip-hop, du zouk au compas, en passant par la salsa, le reggae, le rock, le traditionnel, les tambours, la kizomba et bien plus encore, tous les genres seront à l’honneur pour faire vibrer le public dans une ambiance conviviale et intergénérationnelle.

Les scènes du Village :

  • Place de l’Église : Agir Sans Voir, Katy Alyzee, CSP Misik, Chorale Echo de Vie, Jazzance

  • Boulevard du Bord de Mer : Trombone Cléon, DJ K’Rim, Xav, Mister Madara, Manm’Zel Krys, No Name

  • Place des Arawaks : DJs Greezy et Mimick, ESy Kennenga, Joe Kompas

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