— Par Thomas Sotinel —

Voici un film qui donne la pêche, dont on ressort le sourire aux lèvres. A la fin de No (réponse que fit l’électorat chilien à Augusto Pinochet, lorsqu’en 1988, le dictateur eut l’idée de demander si l’on voulait encore de lui), le mal est vaincu, la démocratie a triomphé. Pablo Larrain est au cinéma ce que René Saavedra, le héros de No, est à la communication politique. Un artiste en pleine possession de ses moyens.
Ce qui lui permet de cacher soigneusement les effets secondaires de son film, qui se manifestent plus tard, longtemps après que les lumières se sont rallumées. Une fois dissipée l’euphorie que procure le spectacle de la chute d’une dictature, toutes les questions que l’on a maintenues à l’arrière-plan ressurgissent et No devient un autre film, plein de doutes et d’ambiguïtés, une oeuvre politique qui déjoue les pièges du cinéma militant pour tendre ceux du scepticisme et de l’inaction civique.
René Saavedra (Gael Garcia Bernal) est un publicitaire chilien qui a vécu au Mexique les dures années qui ont suivi le coup d’Etat de 1973.

L´étude biographique des personnalités de notre histoire la plus récente, publiée dans divers médias, à mon avis possède une double importance. D’abord pour révéler les multiples facettes d´un processus révolutionnaire caribéen, singulier et très complexe, caractérisé par le changement radical dans tous les sphères de la vie nationale, avec ses énormes défis et risques, et puis pour confronter la diversité de ses protagonistes, identifiés en tant que tels, principalement à cause de l´importance vitale des tâches qu´ils accomplissent et la qualité humaine qui caractérise leur service à la nation et au peuple de Cuba.
De magnifiques personnages. Et c’est assurément la force mais aussi la limite de ce film, 



Le Festival Prix de Court
Cette série documentaire retrace la construction de l’identité noire française et donne la parole aux acteurs et héritiers de cette histoire. Celle-ci, pourtant ancienne, devient visible à partir de l’exposition universelle de 1889. Le récit traverse deux conflits mondiaux, la colonisation, les indépendances et les migrations venues des Antilles, d’Afrique, de l’océan Indien ou encore de Nouvelle-Calédonie, et évoque l’influence afro-américaine depuis l’entre-deux-guerres
La 63e Berlinale s’est achevée samedi 16 février par un palmarès relativement équitable, à l’image de la compétition. Jusque dans la faute de goût finale avec l’attribution surprise et incompréhensible de l’Ours d’argent du « meilleur réalisateur » à David Gordon Green pour un film surtout remarquable par sa bêtise et sa médiocrité (Prince Avalanche). On sent dans cette distinction, qui n’est pas mineure, le résultat d’un compromis introuvable entre les membres du jury qui ont fini par neutraliser les bons metteurs en scène pour couronner, in fine, le pire d’entre eux.
–SYNOPSIS–
Critique cinéma LE PLUS. C’est le premier long-métrage réalisé en Arabie saoudite. « Wadjda », en salle depuis le 6 février, parle du combat d’une petite fille contre le fondamentalisme religieux qui règne dans son pays. Le film, qui a bénéficié d’un très bon accueil dans les festivals où il est passé, est l’une des premières surprises de l’année. Critique de notre contributeur Thibaut Fleuret.


En Algérie, comme en France, ses films ne sont ni convenus ni tout à fait convenables. Nadir Moknèche, cinéaste jaloux de sa liberté âprement acquise et plaidée au fil de ses trois premiers longs métrages – Le Harem de Mme Osmane, Viva Laldgérie, Délice Paloma –, c’est une évidence et cela ne se négocie pas. Depuis que l’Algérie a refusé son visa d’exploitation à Délice Paloma, pourtant réalisé à Alger en 2006 avec le soutien des autorités locales, il n’est toujours pas retourné dans le pays de son enfance. Il vit en France, va souvent au Maroc ainsi qu’en Italie, où le scénario de Goobye Morocco a pris forme alors qu’il était pensionnaire à la villa Médicis en 2010.
Acclamé par les critiques, Lincoln est présenté comme l’un des films les plus achevés de Steven Spielberg : « sobre, complexe et historiquement fidèle » ; ainsi perçoit-on de manière générale cette œuvre. Certaines plumes parlent d’une lecture froide, délibérément antiromantique de la période ; une « esthétique réaliste » qui donne l’apparence du « vrai ». Spielberg n’a-t-il pas jeté une lumière crûe sur le monde interlope de la politique washingtonienne d’alors ; un univers raciste, misogyne, gangréné par les magouilles auxquelles « Honest Abe » prête même implicitement son concours ?
La sortie du dernier Tarantino, Django Unchained, un western spaghetti qui narre la revanche d’un esclave, bientôt suivi en France de la sortie du Lincoln de Spielberg, un biopic plus classique (aux Etats-Unis, le second est sorti avant le premier), permet aux spectateurs de se replonger, à un très court intervalle, dans une des périodes les plus sombres de l’histoire des Etats-Unis, qui soulève encore de nombreuses questions.
Pour : Avec ses douze nominations aux Oscars, le profil de ce Lincoln semble bien peu mystérieux : un grand film prestigieux sur le prestige d’un grand président des Etats-Unis. Heureusement, c’est beaucoup plus intéressant que ça. Plus original aussi.
Entretien | André Kaspi, spécialiste de l’histoire américaine,[…] explique en quoi le réalisateur s’est éloigné de la vérité historique pour raconter la vie d’Abraham Lincoln.


