Catégorie : Arts Plastiques

PooL Art Fair Guadeloupe

13, 14 & 15 juin 2025

Since 1847
Inspiré du salon des indépendants de Gustave Courbet en 1846, le salon PooL Art Fair est né à New York en 2000 sous le nom de New York Independent Art Fair. Il a été renommé à sa 2ème édition en 2004. Cette édition s’est tenue au Four Points Hotel à la West 25ème rue. Notre ambition de départ était d’offrir une vitrine au grand nombre d’artistes non représentés par une galerie.

La première édition Guadeloupéenne a vu le jour à la galerie T&T Art Contemporain à Basse-Terre, la deuxième à Manioukani Bouillante.

Les deux autres, à l’hôtel Fleur d’Épée avant de trouver le lieu le plus approprié, le terminal de croisière. Cela nous a permis de servir un nombre grandissant d’artistes et d’accueillir des dizaines de milliers de visiteurs.

Année après année, le salon ne ne cesse de grandir, affirmant avec passion son rôle clé dans le développement du monde de l’Art en Guadeloupe. Un rendez-vous incontournable, selon la presse, pour les amateurs comme pour les professionnels en quête de découvertes artistiques.

PooL Art Fair est le seul salon d’art contemporain de la Caraïbe (y compris les grandes îles) et la scène de l’art de Guadeloupe est probablement la plus active.

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« Disco, I’m coming out » : quand la fête devient un manifeste

Philharmonie de Paris, jusqu’ au 17 août 2025

— Par Sarha Fauré —

À la Philharmonie de Paris, l’exposition Disco, I’m Coming Out redonne à la musique disco ses lettres de noblesse en révélant la profondeur sociale, politique et culturelle d’un genre trop souvent réduit à ses boules à facettes. Loin des clichés, ce parcours immersif revient sur les origines et l’héritage d’un mouvement né au cœur de l’Amérique des années 1970, dans les clubs underground où convergent les luttes des communautés afro-américaines, latinos et LGBTQ+.

Un phénomène musical né de la résistance

Portée par l’élan des mouvements Black Pride, féministes et LGBTQ+, la culture disco s’enracine dans une histoire collective de réappropriation et d’affirmation. Héritière directe de la soul, du funk, du gospel et des rythmes afro-latins, cette musique devient rapidement un exutoire, un cri de liberté pour celles et ceux que la société marginalise. Des divas puissantes aux DJ visionnaires, la piste de danse devient un théâtre d’émancipation où chacun·e peut être pleinement soi-même.

Une expérience multisensorielle et politique

Scénographiée par le duo GGSV, l’exposition déploie un espace spectaculaire inspiré des clubs mythiques comme le Paradise Garage.

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Trente ans de « Recherches en Esthétique », ça se fête – Une exposition à l’Atrium

— Par Selim Lander —
Recherches en Esthétique a trente ans, trente années au cours desquelles le numéro annuel a paru sous la même forme avec une régularité métronomique. Un exploit dans l’absolu et a fortiori dans un domaine aussi élitiste que l’esthétique. Ainsi la Revue d’Esthétique, certes plus ancienne puisque créée en 1948, a-t-elle connu de nombreuses vicissitudes, changements de périodicité (trimestrielle, semestrielle), de forme et d’éditeur, cessant même de paraître en 2004 avant de renaître en 2008 sous l’intitulé Nouvelle Revue d’esthétique. Il a existé naturellement depuis longtemps des magazines qui rendaient compte des expositions (à l’instar de votre Madinin’art !), enrichis de quelques articles plus fouillés, comme Beaux-Arts (créé dès 1923, qui a cessé de paraître en 1944), Artpress (créé en 1972), Beaux-Arts Magazine (créé en 1983) mais il s’agit de magazines grand public ayant certes leur utilité, qui ne sont pas contrairement aux revues l’œuvre d’universitaires à la pointe de la recherche dans leurs domaines (histoire de l’art, art contemporain, cinéma, …).

De surcroît, cette belle revue au format A4, dirigée par le professeur Dominique Berthet, est conçue et publiée à la Martinique, petite « collectivité territoriale » de l’outre-mer français.

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Quatre expositions (plus une) à la Fondation Clément

— Par Selim Lander —

Festival de tableaux, de photographies, de couleurs, de formes, d’inspirations les plus variées jusqu’au 15 juin à la fondation Clément. Des photographies de la Martinique, des tableaux de la Guadeloupe, de Sainte-Lucie et de la Martinique.

Antoine Nabajoth – Pawòl Tras

Le plus ludique, Antoine Nabajoth, né en 1964 aux Abymes (Guadeloupe), titulaire du DNSEP et du Capes d’arts plastiques, pratique une peinture décomplexée avec des flamboiements de couleurs, une peinture intense qui accroche les regards même les plus blasés, des personnages dont Alexandre Alaric, dans le catalogue, souligne à juste titre « l’altérité radicale ». L’intitulé de la présente exposition, Pawòl Tras (après Pawòl an kanncette même année au Memorial Acte à Pointe-à-Pitre), des « traces de paroles » évoque immédiatement la traduction picturale de la mémoire d’anciennes paroles (dont il ne reste que des traces), celles d’un peuple brutalisé par l’histoire. Alexandre Alaric propose pourtant une autre explication : ces peintures – « éclats de jouissance-puissance » – qui, d’une certaine manière, agressent le spectateur ne sont pas récriminations d’un passé esclavagiste mais affirmations d’une résistance ici et maintenant.

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« Lumières de la forêt » – Michèle Arretche au Créole Art Café

— Par Selim Lander —

Nouvelle exposition de Michèle Arretche dans ce qui est un peu son lieu, le Créole Art Café de Saint-Pierre, un ancien hôtel d’avant 1902, dûment restauré et décoré avec des objets d’antan lontan, devenu désormais à la fois un lieu où l’on peut se restaurer, acquérir des produits du terroir et admirer des œuvres d’art, puisque les expositions s’y succèdent à l’étage, à l’emplacement des anciennes chambres.

Michèle Arretche est bien connue des amateurs d’art martiniquais parmi lesquels elle compte nombre de fidèles collectionneurs. Ils seront curieux de découvrir dans l’exposition qui vient d’ouvrir des tableaux différents des peintures auxquelles ils sont habitués, même si la nature martiniquaise sublimée par l’artiste y est toujours présente. La nature ou plutôt la forêt mystérieuse et profonde avec, ici ou là, une case perdue dans la végétation, la silhouette d’un homme seul dans l’immensité, une bicyclette, mais tout cela en miniature, comme écrasé par un monde d’arbres, de plantes devant lequel les humains se font tout petits… Images d’un paradis perdu, celui de la Genèse. C’est sans doute cela, cette réminiscence d’une nature sauvage dont nous pouvons encore trouver la trace ici ou là mais qui est partout ailleurs polluée, massacrée, qui fait la qualité principale et la beauté des tableaux de Michèle Arretche.

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Exposition « bleu », de l’artiste plasticienne et poète Nadia Burner

— Par Marie Gauthier —

Organisée par Muryelle MOULFERDI, et Marie GAUTHIER, sous l’égide des médecins mécènes, Docteurs Charly et Medhi JEAN-LAURENT, l’exposition dans la salle d’attente du cabinet médical, rassemble une trentaine d’œuvres de l’artiste plasticienne et poète Nadia BURNER, intitulée BLEU, et sous-titrée Obstiné désir d’espoir.

L’exposition présente des œuvres sur le thème de la maternité, qui s’articulent selon deux axes reliés à la couleur bleue : le bleu des hématomes et le bleu de la burqa des femmes afghanes : toutes souffrances tues et endurées par les femmes, les mères, les filles, dans lesquelles la plasticienne et poète Nadia BURNER nous sensibilise.

Elle nous présente deux séries de linogravures imprimées en bleu, représentant la conque de lambi et la châtaigne, deux symboles féminins à la fois caribéens et universels, pour exprimer les souffrances des femmes et des mères sur lesquelles la société s’établit. D’une part, le symbole utérin de la châtaigne protégée et défendue par la bogue, promesse de fécondité, d’autre part le coquillage, beauté sensuelle et cosmique, corne de brume, l’appel au rassemblement et la transmission généalogique familiale, sociale et culturelle.

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Patricia Lollia : une voix artistique. De Paris à Terre de Blues !

Du 21 au 28 Mai 2025, à l’ « International Art Gallery »

Patricia Lollia est une voix, un style d’exception dans la création artistique antillaise.

Du 21 au 28 Mai 2025, invitée par Mélissa BIRON, elle partira à la conquête de Paris lors de l’exposition « Art Freedom » qui se tiendra à l’ « INTERNATIONAL ART GALLERY » situé 78 Avenue de Suffren (Métro La Motte-Piquet-Grenelle).

Madame Biron, également antillaise, Présidente de « ART FREEDOM » explique que son Association se pose en observatoire de la diversité pour donner plus de visibilité aux artistes du « Tout Monde ». Sa démarche se propose comme un voyage artistique et culturel de rencontres, d’échanges et de découvertes d’artistes d’univers différents : peintres, photographes, sculpteurs….

Patricia Lollia, peintre et sculptrice, aura à peine rangé ses valises qu’elle devra exposer ses œuvres à Marie-Galante au Service Culturel de Grand-Bourg, à l’occasion de la vingt-troisième édition du Festival TERRE DE BLUES.

TERRE DE BLUES est, depuis de nombreuses années, un évènement musical de renommée internationale. L’année dernière, la volonté et le désir des responsables de ce festival ont fait que la musique et les arts visuels se sont retrouvés pour dialoguer.

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Koyo Kouoh (1967 – 2025)

Commissaire d’exposition, conservatrice, productrice culturelle

Koyo Kouoh, figure influente de l’art contemporain africain et diasporique, est décédée le 10 mai 2025 à Bâle (Suisse), à l’âge de 57 ans. Directrice exécutive et conservatrice en chef du Zeitz Museum of Contemporary Art Africa (Zeitz MOCAA) au Cap depuis 2019, elle avait été désignée en 2024 commissaire de la 61e Biennale d’art de Venise, prévue en 2026 — devenant ainsi la première femme africaine à occuper ce poste.

Née à Douala (Cameroun) le 24 décembre 1967, Koyo Kouoh a grandi entre le Cameroun et la Suisse, où sa famille s’est installée dans son adolescence. Encouragée à suivre une formation en économie, elle a débuté sa carrière dans le secteur bancaire avant de se tourner progressivement vers la culture, d’abord par le biais de la littérature et du cinéma. C’est à Dakar, où elle s’installe en 1996 après un premier voyage pour interviewer le cinéaste sénégalais Ousmane Sembène, qu’elle engage pleinement sa trajectoire dans le champ artistique.

Entre 1998 et 2002, elle coordonne le programme culturel de l’Institut de Gorée, tout en participant dès le début des années 2000 à plusieurs initiatives structurantes pour la scène artistique africaine, notamment les Rencontres africaines de la photographie de Bamako et la Biennale de Dakar.

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« Lumières de la forêt », la nouvelle exposition de Michèle Arretche

Installée en Martinique depuis de nombreuses années, Michèle Arretche explore dans son travail les liens intimes entre la nature, la mémoire et les gestes du quotidien.

Ses œuvres, souvent baignées de lumière tropicale, mettent en scène des paysages vibrants, des instants suspendus qui racontent, sans bruit, l’âme d’un territoire.

Avec une palette lumineuse et libre, elle convoque à la fois les scènes rurales empreintes de douceur, comme ces femmes au bord de l’eau, ou ces vélos dans un jardin luxuriant, et des visions plus oniriques, éclatantes, où le paysage se mêle aux rêves, aux forces invisibles et aux lumières surnaturelles.

Ses forêts sont peuplées de fleurs, de souvenirs et de mystères ; ses maisons créoles semblent y veiller depuis toujours ; ses couleurs, elles, dansent entre le réel et l’imaginaire.

Avec l’exposition Lumières de la forêt, Michèle Arretche nous offre une traversée sensible — celle d’un monde où la mémoire, la nature et l’imaginaire créole se répondent.

Ici, la forêt n’est pas seulement un lieu — elle est un souffle, un battement, une mémoire vivante.

Sous ses pinceaux, les arbres murmurent, les cocotiers dansent, la lumière s’égare, s’épanche, caresse.

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« Faire courir la photographie »

— par Michel Lercoulois —

Deuxième livraison de la toute jeune maison d’édition Ad Verba, après Faire courir le monde. Il s’agissait, rappelons-le, du résultat d’un appel aux poètes, invités à illustrer avec leurs mots des images représentant des œuvres des deux fondateurs d’Ad Verba, artistes plasticiens. Le résultat fut la publication d’un très beau petit livre, impeccablement présenté, qui regroupait trente-huit poèmes d’autant de poètes différents accompagnant la reproduction d’autant d’œuvres différentes (1).

Ad Verba est basée à Niort où se trouve par ailleurs un lieu dédié à la photographie contemporaine, la Villa Pérochon, autrement dit le CACP. D’où l’idée de croiser, cette fois, le verbe des poètes avec seize clichés tous pris dans la région niortaise lors de résidences d’artistes par des photographes issus de tous les horizons. Pour étoffer l’ouvrage, le jury de sélection a accepté plusieurs poèmes par photographie, soit finalement 47 textes sur les 680 qui lui étaient soumis à l’origine par 285 poètes. 47 textes pour 47 poètes différents, soit un poète retenu sur six environ, une sélection donc pas si sévère en réalité.

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Exposition : Corrosion de Jordan Beal

Salon unRepresented, Paris Du 4 au 6 avril 2025

Rubis Mécénat, en partenariat avec unRepresented et La Station Culturelle, a l’honneur de présenter Corrosion, la dernière série du photographe martiniquais Jordan Beal, lauréat de la première bourse de soutien à la création contemporaine caribéenne et amazonienne. Cette exposition, à découvrir du 4 au 6 avril 2025 au salon unRepresented à Paris, invite le spectateur à plonger dans un univers où le temps et l’espace se confondent.

À travers sa série Corrosion, Jordan Beal explore les frontières invisibles entre nature, culture et territoire insulaire. Ses photographies, volontairement altérées par des substances corrosives comme l’eau de mer, révèlent des paysages où le geste artistique se mêle à l’élément naturel. Ce processus d’altération des négatifs et tirages permet à l’image de transcender sa forme initiale, en présentant une vision déstabilisée mais riche de significations multiples.

Les œuvres présentées à Corrosion ne sont pas simplement des représentations du monde, elles deviennent des métaphores visuelles du temps qui passe, des interconnexions invisibles entre l’humain, son environnement et sa mémoire. À travers ces paysages transformés, Beal invite à une réflexion profonde sur l’horizon, la relation entre l’individu et la terre, et l’idée même de territoire.

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Une nouvelle exposition d’Yves Marie de Malleray du 14 mars au13 avril

— Par Selim Lander —

Yves Marie de Malleray est un peintre et graveur délicat. Ses tableaux exposés à la Fondation Clément représentent des paysages de nature sous des cieux chargés de nuages, de sombres mornes qui tombent dans une mer aux reflets vert émeraude, des oiseaux de nos îles, des vaches brahmanes, une cavalière dans le lointain, de rares portraits de baigneurs.

Chez cet artiste, la précision du dessin et du pinceau n’empêche pas mais contribue plutôt à créer dans nombre de ses toiles, même – ou plutôt surtout – lorsqu’il peint des paysages familiers, une atmosphère onirique. Etroitement fidèle à la réalité, il n’invente pas moins un autre monde, situé ailleurs, peut-être sur une autre planète demeurée à l’état sauvage. Cela tient surtout à l’éclairage, pour les marines, à une attitude ou un regard lorsqu’il peint un oiseau.

Ses tableaux d’une précision quasi photographique (à l’exception des portraits, d’une tout autre facture) ne sauraient pour autant être qualifiés d’hyperréalistes. Le peintre a « simplement » su retrouver la manière des grands maîtres du passé, en jouant comme eux sur la lumière.

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La Fondation Clément soutient l’exposition « Paris-Noir ».

Circulations artistiques et lutte anti-coloniales, 1950-2000

Centre Pompidou jusqu’au 30 juin 2025

L’exposition « Paris Noir » retrace la présence de 150 artistes africains, africains-américains et caribéens à Paris dans la seconde moitié du 20ᵉ siècle : de la création de la revue Présence Africaine en 1947 par Alioune Diop, autour du mouvement de la Négritude, qui est une librairie, une maison d’édition et un lieu de rassemblement pour les artistes et les intellectuels venus de ces différents mondes noirs, jusqu’à la création de la Revue Noire dans les années 1990. Cette exposition accompagne 50 ans de décolonisation à Paris, qui agit alors comme un laboratoire anticolonial panafricain et permet aux artistes de penser l’émancipation.

C’est une exposition qui permet à tous ces artistes de s’adosser à des luttes politiques, mais aussi de contribuer de manière décisive à la redéfinition des modernités et des postmodernités à Paris.

On a souvent raconté que les artistes quittaient Paris pour New York après la Seconde Guerre mondiale. Cette exposition nous montre une autre histoire qui vient en faitouvrir cette odyssée du Paris – Monde autour d’axes géographiques qui avaient été ignorés jusqu’à maintenant par l’institution.

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Appel à candidatures : Résidence artistique à Miami pour les femmes photographes de la Caraïbe française

Fort-de-France, le 6 mars 2025 – La Station Culturelle, en partenariat avec Women Photographers International Archive (WOPHA), lance un appel à candidatures destiné aux femmes et personnes non-binaires artistes photographes de la Caraïbe française. Une place est réservée à une artiste issue de Martinique, Guadeloupe ou Guyane pour participer à la résidence WOPHA Artist-in-Residence 2025 à Miami.

Ce programme de résidence, initié en 2020 par WOPHA, offre une opportunité unique aux artistes émergentes et confirmées travaillant avec l’image contemporaine. Pour la première fois, la sélection s’effectuera via un appel à candidatures international, renforçant l’accès et la visibilité des artistes caribéennes sur la scène artistique mondiale.

Une résidence immersive au cœur de la création photographique

L’artiste sélectionnée bénéficiera d’un mois de résidence entièrement pris en charge à Miami, incluant :

Un hébergement privé à El Espacio 23, un centre d’art contemporain de renom.
Un espace de travail et un accompagnement professionnel personnalisé.
Des rencontres privilégiées avec des commissaires d’exposition, collectionneurs et artistes.
Une exposition collective au Green Space Miami, haut lieu de l’art contemporain en Floride.

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L’Imprévisible rencontre. L’autre, le lieu, l’art,

— Par  Lise Brossard —

Dominique Berthet, L’Imprévisible rencontre. L’autre, le lieu, l’art, Presses Universitaires des Antilles, coll. « Arts et esthétique », 2024. 270 pages, avec 77 illustrations en couleurs.

La rencontre, ce petit mot recouvre un ensemble de mystères qui détermine à son tour un autre ensemble incommensurable de probabilités. La question est posée : « qu’est-ce qu’une rencontre ? ». C’est dans cet écheveau de possibles que Dominique Berthet élabore une esthétique de la rencontre… en précisant toutefois que les rencontres auxquelles il accorde toute son attention sont celles qui « bouleversent », celles qui sont « déterminantes ». Dès l’introduction notre curiosité est attirée par cette réflexion : « Toute rencontre véritable, au bout du compte, est inquiétante, car elle est un saut dans l’inconnu », …

L’inconnu est vaste ; qu’est-ce qui fait qu’une rencontre loin d’être contre, c’est-à-dire en opposition, relève davantage « d’un rapprochement » (pas contre, mais tout contre comme aurait dit Sacha Guitry) ? Cet « inconnu » de la rencontre la rend imprévisible tout comme le contenu de cette réflexion que nous propose Dominique Berthet.

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Une exposition sur « Le Temps »

Pour fêter les trente ans de Recherches en Esthétique

— Par Selim Lander —

Pour marquer la parution du nouveau numéro de la revue annuelle Recherches en Esthétique, son directeur, Dominique Berthet, a invité seize plasticiens à exposer quelques œuvres en rapport plus ou moins direct avec « Le Temps », la thématique retenue pour ce numéro. On devine que le choix de ce sujet ne fut pas le fruit du hasard, car si le temps s’inscrit bien dans tout processus créatif, d’un côté, ou contemplatif de l’autre (celui des regardeurs), ce choix est une manière de souligner tout le « temps » passé depuis l’origine de la revue, trente ans tout rond, trois décennies pendant lesquelles Recherches en Esthétique a paru avec une rigueur métronomique, y compris pendant les années COVID.

Il faut saluer cet exploit : bien peu de revues tiennent aussi longtemps sans interruption et sous le même format. Ainsi la Revue d’Esthétique, certes plus ancienne puisque créée en 1948, a-t-elle connu de nombreuses vicissitudes, changements de périodicité (trimestrielle, semestrielle), de forme et d’éditeur, cessant même de paraître en 2004 avant de renaître, en 2008 sous l’intitulé Nouvelle Revue d’esthétique.

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Trois artistes martiniquais à la Fondation Clément

— par Selim Lander —

La Fondation Clément s’attache à faire voir, à promouvoir les artistes antillo-guyanais, tout en faisant découvrir à son public des œuvres venues d’autres horizons mais le plus souvent en relations historiques et affectives avec la Martinique (l’art traditionnel africain, l’art contemporain du Bénin, Télémaque, Pascale Marthine Tayou, etc.). Trois artistes martiniquais, dont un « importé », sont en ce moment à l’affiche, soit dans l’ordre alphabétique Claude Cauquil, Alain Dumbardon et Robert Manscour. Comme ces artistes sont déjà bien connus des amateurs, on se contentera d’examiner ici deux œuvres de chacun.

Les Temps recomposés de Claude Cauquil

En dehors même des amateurs, tout le monde connaît Claude Cauquil à la Martinique, tout en ignorant parfois son nom, pour les grandes fresques peintes sur nos murs, avec ou sans son ami Mickaël Caruge, telle, pour ne citer qu’un exemple, la série de visages plus grands que nature sur le mur situé en face du magasin Bricorama, ex Weldome, à Fort-de-France. Son art, néanmoins, est bien plus divers et s’est encore diversifié au cours du temps avec, d’une part, l’apparition de broderies minutieusement confectionnées et, d’autre part, à l’opposé pourrait-on dire, des toiles de grand format vigoureusement brossées représentant des paysages naturels.

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« L’Imprévisible Rencontre » par Dominique Berthet

Par Selim Lander —

Dominique Berthet est professeur à l’Université des Antilles, directeur de la revue annuelle Recherches en Esthétique (qui en est à sa trentième livraison) et l’auteur de nombreux ouvrages. Celui qui vient de paraître présente un intérêt particulier pour les lecteurs avertis, lorsque l’auteur, abandonnant à la fin le ton professoral, raconte quelques-unes des rencontres « magnétiques » – suivant la terminologie introduite au début du livre – avec des œuvres ou des artistes qui l’ont marqué.

Au-delà de cet éclairage sur les préférences esthétiques de l’auteur, l’ouvrage présente un double intérêt. Les lecteurs désireux de s’initier à l’art y trouveront des connaissances, organisées à partir du thème de la rencontre, qui apportent des réponses à deux questions fondamentales : qu’est-ce qu’être artiste et qu’est-ce qu’être spectateur (ou regardeur) ? Les autres lecteurs qui ont déjà quelques lueurs à propos de ces deux questions ne seront pas mécontents de les préciser, même s’ils s’arrêteront sans doute davantage sur les exemples, assortis d’une riche iconographie, qui viennent compléter les explications théoriques.

Il y a des rencontres fécondes, bien documentées dans l’ouvrage, tant du côté des artistes (celle de Wifredo Lam avec Picasso par exemple) que du côté du public (comme celle de Berthet lui-même avec l’œuvre de Zao Wou ki, relatée parmi d’autres à la fin).

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« L’uni…vers se crée » : une exposition de Pascale Compain Bertrand

Du 11 février au 28 mars 2025 aux Archives Territoriales de Martinique, Morne Tartenson à Fort de France

Après avoir exposé en 2024 au Centre d’Interprétation Paul Gauguin au Carbet ainsi qu’au Centre de Découverte des Sciences de la Terre à Saint Pierre, Pascale COMPAIN-BERTRAND présente ses nouveautés 2025 aux archives Territoriales à Fort de France.
Ses peintures représentent l’interprétation artistique des visualisations reçues par l’artiste durant des états de conscience modifiés. Elle retranscrit sa vision du monde de demain qui reste à construire en élevant nos consciences et nos sensibilités pour retrouver l’unité.
Il est toujours question de se reconnecter aux vibrations cosmiques mais pas que…
La conscience de chacun est invitée à se souvenir du cosmos qui s’est cristallisée dans l’intra-terre sous-marin et minéral.
Il s’agit de plonger dans les profondeurs de l’âme pour laisser émerger l’essence de notre mission sur terre : la paix et l’harmonie entre le règne animal, végétal et minéral par une connaissance profonde de soi.

Du 11 février au 28 mars 2025 pendant les heures d’ouverture des archives Territoriales de Martinique, Morne Tartenson à Fort de France
Présence de l’artiste les Lundis et vendredi 9h12h, et les mardis ainsi que jeudis à partir de 16h.

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Un soutien inédit aux artistes français caribéens et amazoniens

Dans le cadre de sa 3e édition, le salon s’associe à La Station Culturelle, acteur majeur dans le domaine culturel en Martinique, et Rubis Mécénat, fonds de dotation pour des projets artistiques et sociaux engagés. Ensemble, et dans la continuité de leurs engagements respectifs, les trois structures lancent une bourse de soutien à la création contemporaine française caribéenne et amazonnienne, dédiée aux artistes non représentés en galerie.
La bourse permettra à un artiste vivant et travaillant sur les territoires français caribéens et amazoniens, de présenter son travail à l’occasion du salon unRepresented en avril 2025, et de bénéficier d’un programme de rencontres élaboré sur-mesure, en lien avec le développement de sa carrière artistique.
L’artiste recevra une aide à la production ainsi qu’un accompagnement professionnel et une mobilité à Paris. À l’occasion de son déplacement à Paris, et de sa participation au salon, l’artiste lauréat sera accompagné par Éline Gourgues, co-directrice de la Station Culturelle.
Dans un premier temps, plusieurs acteurs professionnels de la culture des territoires de Guadeloupe, Guyane et Martinique sélectionnent chacun 1 à 2 artistes issus de leur région.

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Mounia : retour à la base à Dakar par la peinture

L’artiste peintre martiniquaise Mounia Orosemane expose pour la première fois ses œuvres à Dakar, mettant en avant, à travers son art, une quête d’identité et un retour aux racines. Elle s’attache à illustrer l’unité profonde de l’Afrique et de ses peuples.

Ses peintures à l’huile, vibrantes et colorées, se distinguent par une finition en dentelle qui évoque l’élégance de la haute couture. Ce détail subtil fait écho à son parcours précédent, marqué par une carrière de mannequin, avant qu’elle ne se consacre pleinement à la peintur

Mounia Orosemane, née à Saint-Esprit en Martinique, est une artiste aux multiples talents. Connue dans le monde de la mode sous le nom de Mounia, elle a été l’égérie d’Yves Saint Laurent dans les années 1980 et a défilé pour de grandes marques comme Dior, Versace et Armani. Sa carrière internationale de mannequin, avec des couvertures dans des magazines comme Vogue, l’a fait devenir une figure emblématique dans l’industrie de la mode.

Après avoir mis un terme à sa carrière de mannequin, Mounia se tourne vers la peinture, une discipline qu’elle cultive depuis longtemps et qu’elle a approfondie après avoir été initiée par le peintre Bernard Buffet.

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Debout pour la culture ! Debout pour le service public !

Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par DEBOUT POUR LA CULTURE

Alors que partout en France, dans les salles de spectacles, les artistes appellent le public à se « mettre debout pour la Culture », afin de protester contre les coupes budgétaires drastiques des financements publics de l’État et des collectivités, un ensemble de 40 000 professionnels de la Culture, issus de toutes les disciplines (spectacle vivant, cinéma, littérature, musique, arts plastiques, etc.), rejoint par des citoyennes et citoyens de tous horizons professionnels, lance aujourd’hui la pétition « Debout pour la Culture ! Debout pour le service public ».

DEBOUT POUR LA CULTURE ! DEBOUT POUR LE SERVICE PUBLIC !

Les coupes budgétaires de l’Etat et des collectivités plongent le service public de l’art et de la culture dans une situation alarmante.

Chaque fois qu’une coupe budgétaire de 20.000 euros est annoncée, c’est l’équivalent d’un emploi permanent dans une structure culturelle ou d’un emploi artistique, technique ou administratif intermittent, qui est menacé de disparition.

A chaque perte d’emploi, c’est l’accès à l’art et à la culture qui recule pour toute la population française, dans les villes, dans les villages ruraux, dans les banlieues.

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Réparer la ville martiniquaise

Jeudi 6 février 2025

Réparer la ville Martiniquaise est une invitation à repenser la ville autrement.
Comment réhabiliter des centres-bourgs aux regards des défis environnementaux et des nouvelles exigences de durabilité tout en préservant l’histoire de ceux-ci ? Quels leviers d’actions, implanter, en réponse à une ville plus résiliente et éco-responsable ?

Jeudi 6 février 2025 14h00 14h30
Accueil café

14h30 14h45
Mot de bienvenue
Jean-François Caclin, Président du Conseil régional de l’Ordre des architectes de Martinique

14h45 15h45
Table-ronde | La Réhabilitation des centres-bourgs
Océane Patole, trésorière adjointe et Florence Le Gall, vice-présidente du Conseil régional de l’Ordre des architectes de Martinique, animeront les échanges et partages d’expérience entre :
Emile Romney, architecte
Jean-Paul Aurore, représentant de la ville de Saint-Pierre
David Fontcuberta, Architecte et Rafael Salcedo, diplômé en architecture, Association ABITE : Projet VAN DAN VIL

15h45 16h15
Temps d’échanges

16h15 16h30
Pause

16h30 18h00
Table-ronde | La décarbonation et l’inclusion des filières locales de matériaux biosourcés en architecture
Ludovic Brigitte et Gaëlle Bonvent, architectes et conseillers de l’Ordre des architectes de Martinique animeront les échanges et partages d’expérience entre :

Anissa Zapata, Vice-présidente de l’association KEBATI et Consultante Energie-Climat

Présentation des sociétés locales de réemploi et de matériaux biosourcés, par :
Eddy Ouly – Batikréol, Batimat recyclage, Président FFB Martinique
Livia Flavien – Chargée de mission en Écologie Industrielle et Territoriale Martinique de l’Association Entreprises et Environnement Martin Brichant – Directeur général de Martinique Recyclage, groupe Seen
Valentin Lacroix – Président de Emerwall

18h00 18h30
Temps d’échanges

18h30 18h40
Clôture
Thibaud Duval, diplômé en architecture conseiller du CAUE Martinique, rapporteur de séance
Jean-François Caclin, Président du conseil régional de l’Ordre des architectes de Martinique

19h00
Cocktail
Institut Martiniquais du Sport (IMS)
Quartier Mangot Vulcin – Route du Vert-Pré, 97232 Le Lamentin, Martinique

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Manifeste pour une refondation de la politique culturelle en Pays Martinique

— Par le Collectif des professions du spectacle vivant de Martinique —
Faire confiance au pays

À l’ensemble des élu.e.s de Martinique, quel que soit leur courant politique,

Nous, professionnel.le.s du spectacle vivant, réuni.e.s le dimanche 08 décembre 2024 à Fort-de-France, nous organisons en un Collectif destiné à :
_ représenter le plus largement possible le secteur professionnel martiniquais du spectacle vivant et s’exprimer, de manière unifiée, en son nom ;
_ informer sur la situation et les enjeux du secteur professionnel du spectacle vivant en Martinique ;
_ proposer, dans un esprit de co-construction, des solutions en faveur du développement du secteur professionnel du spectacle vivant en Martinique ;
_ s’entraider, en mutualisant les ressources.

Dans le cadre de ses premiers travaux, le Collectif a étudié le volet culture du budget primitif 2025 de la Collectivité Territoriale de Martinique.

Les professionnel.le.s, qui n’ont pas été consulté.e.s en amont, dans une sage perspective de co-construction, notent que l’investissement dans la culture est exclusivement compris en termes de rénovation et de construction de bâtiments, et jamais en termes d’investissement dans la création.

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Dominique Berthet, L’imprevisible rencontre. L’autre, le lieu, l’art(1)

— Par Martine Potoczny —

Dans cet ouvrage très complet, richement illustré d’œuvres d’artistes contemporains sur lesquelles il s’appuie, Dominique Berthet concentre sa réflexion sur un type particulier de rencontre « la rencontre déterminante ». Ce qui intéresse l’auteur est le caractêre exceptionnel et mystérieux de ce phénomène, car il s’agit d’une rencontre « transformatrice » pour qui sait l’accueillir, une rencontre qui ébranle par l’intensité de l’émotion ressentie et engage un bouleversement, un basculement de vie. Ce type de rencontre marquante concerne aussi la relation avec les œuvres d’art et l’esthétique. Trois axes de réflexion : La rencontre de l’autre, du lieu et de l’art, donnent corps à ce volume et déclinent des chapitres passionnants nourris de nombreuses références artistiques. Cinq cahiers photographiques en couleur viennent enrichir le propos et offrir un parcours de lecture stimulant entre textes et images.

Cerner la notion de « rencontre ª revient à s’interroger sur ses liens avec l’imprévisible, car il en est le moteur, la dynamique, le mouvement permanent. Dominique Berthet envisage « l’imprévisible rencontre » comme « un évènement-avènement, c’est-à-dire comme un fait fondateur, qui crée un avant et un après » (p.

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