Avant une rentrée universitaire qui s’annonce hybride, les enseignants s’alarment de la perte du « lien » pédagogique.
— Par Alice Raybaud —
Chaque semaine depuis la mi-mars, Alexandre Mayol, maître de conférences en sciences économiques à l’université de Lorraine, allumait son ordinateur, se branchait sur Zoom et saluait ses étudiants. Ou plutôt, des dizaines d’écrans noirs : autant de petits carrés sombres que d’étudiants, invisibles. Les micros étaient fermés, les caméras éteintes afin d’éviter de saturer le réseau, et pour respecter l’intimité d’un chez-soi devenu brusquement lieu d’études. Puis, dans un « silence d’outre-tombe », Alexandre Mayol commençait son cours. « Mon monologue », rectifie l’enseignant, saisi par la désagréable impression de « parler dans le vide ».
Une situation inédite
Ces mots sont dans toutes les bouches : interaction « au point mort », « frustration », voire « tensions » manifestes… Lorsque, en mars, les universités et grandes écoles ont basculé vers des cours en ligne à cause de l’épidémie de Covid-19, la relation pédagogique entre enseignants et étudiants a en effet dû s’adapter, tant bien que mal et sans préparation, à cette situation inédite.
Un modèle qui pourrait se poursuivre en septembre, si la situation sanitaire ne permet pas un retour normal dans les établissements.

Lettre de Rio de Janeiro
À propos
elon deux études du CSA et de l’INA, la crise du coronavirus a montré que les journalistes de télévision et de radio privilégient encore largement les hommes lorsqu’ils ont besoin d’une parole experte. 
Le vote de l’eurodéputée guadeloupéenne maxette Pirbakas s’est portée « contre » la résolution reconnaissant la traite transatlantique comme un crime contre l’humanité. C’était le vendredi 19 juin à Bruxelles. Plusieurs personnes en Guadeloupe et Martinique se sont émus qu’une guadeloupéenne ait pu porter sa voix contre un vote du parlement européen reconnaissant l’esclavage comme étant un crime contre l’humanité. L’expression de cette colère contre madame Pirbakas qualifiée par certains à dessein d’origine indienne, souligne la présence dans la société d’un système de différenciation et de hiérarchisation racialisé. C’est un système invisible pour les personnes qui correspondent à ce que l’on définit comme la norme, en l’occurrence celles dont les ascendants sont d’origine africaine et qui sont largement majoritaire en Guadeloupe et Martinique .
Licenciées ou contraintes de démissionner pour s’occuper de leurs enfants privés d’école, les femmes ont été frappées de manière disproportionnée par l’épidémie.
L’épidémie de coronavirus est toujours très active en Guyane, où le nombre de nouveaux cas augmente tous les jours. La directrice de l’Agence régionale de santé craint que ce ne soit que « le début de la montée de l’épidémie ».
Face à la « passion justicière » de certains, les historiens Jean-Noël Jeanneney, Mona Ozouf, Maurice Sartre, Annie Sartre et Michel Winock appellent à « fonder une culture partagée propice aux combats futurs ».
Une « crise pas comme les autres », bien pire que prévu, et une reprise plus lente qu’espéré : les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) sont alarmistes. L’économie mondiale va cumuler plus de 12 000 milliards de dollars de perte en 2020 et 2021 à cause de 
Selon l’écrivaine Léonora Miano, satisfaire la demande de citoyens « devenus français en raison d’un crime contre l’humanité », l’esclavage colonial, ne ferait pas pour autant disparaître Jean-Baptiste Colbert des livres d’histoire.
Du 17 mars au 5 juin, l’équipe de la Maison de Solange de l’UFM s’est mobilisée pour poursuivre l’accueil et l’accompagnement des femmes en difficulté et victimes de violences à distance.
Voici leur lettre ouverte : « Monsieur le Président, si la France fait face à la crise sanitaire, c’est notamment grâce à l’engagement des femmes : en première ligne pour assurer les activités essentielles, en télétravail tout en permettant la continuité pédagogique de leurs enfants, et auprès de nos aînés dont elles assurent majoritairement la prise en charge… Le confinement a aussi entraîné une augmentation des violences domestiques, une hausse de plus de 30% de signalements ayant ainsi été constatée. Pourtant, à l’heure du déconfinement, les femmes pourraient être – à nouveau – oubliées, sommées de remiser leurs revendications pour ne pas accroître les difficultés économiques des entreprises. Un jour d’après comme avant, en pire? 
Il est temps que la France regarde toute son histoire dans les yeux. Le climat de protestation mondial généré par la mort de George Floyd aux États-Unis doit pouvoir nous permettre de guérir les cicatrices mémorielles encore bien présentes dans notre société aujourd’hui. Cessons ainsi de prétendre que la grande différence entre l’histoire américaine et celle de la France est que l’une d’elles s’est construite sur une société esclavagiste alors que la nôtre, non. Cela est tout simplement faux. Ce serait oublier le passé bien chargé des territoires ultramarins qui font pourtant « la fierté de la France » comme aiment à le rappeler chaque nouveau Président de la République. La Martinique, la Guadeloupe, la Réunion, et la Guyane sont tant de territoires qui ont été marqués profondément par les crimes contre l’humanité que sont l’esclavage et la traite négrière. Ces territoires ont, comme les États-Unis, été construits sur cette atrocité qu’est l’esclavage, et l’omettre ne fait que renforcer un sentiment déjà bien présent de racisme.
— Par Sylvain Merle —
Deux statues de Victor Schœlcher détruites, des écoles qui peinent à rouvrir malgré le déconfinement et le contrôle de la situation sanitaire, des coupures d’eau intempestives sur tout notre territoire qui privent une grande partie de la population martiniquaise du service qu’elle est en droit d’attendre notamment en période de crise sanitaire, des transports qui fonctionnent par intermittence, le dossier du chlordécone enkayé alors que de nombreuses propositions concrètes et intéressantes sont formulées par des associations ou des parlementaires, des jeunes agriculteurs en quête de terre pour s’installer alors que 20 000 hectares sont en friche et que la CTM est gestionnaire d’une banque de terres agricoles… notre pays Martinique souffre de maux qui semblent hors de portée de notre action ! Comme si nous étions impuissants à actionner les manettes du changement de notre quotidien et de notre réalité alors que localement nous n’avons jamais été autant en responsabilité.
La méconnaissance de l’histoire martiniquaise ne s’était pas limitée à la seule période de la colonisation et de l’esclavage. En effet, depuis les années 1950, avec le retour progressif puis en masse des intellectuels revenus de leurs études, ainsi qu’à la « découverte » du 22 mai 1848, la connaissance de l’histoire de l’esclavage a fait un véritable bond. Sous le magistère d’anciens tels qu’Armand Nicolas, Léo Elisabeth, Edouard Delépine, s’est développée une génération de professeurs d’histoire, tous formés à l’étude de l’esclavage. Le plus connu d’entre eux, l’historien Gilbert Pago, a produit plusieurs ouvrages et n’a pas cessé d’intervenir depuis 50 ans dans les écoles, sur les radios et télévisions, et au cours de conférences diverses. Lui et les autres historiens cités plus haut, en particulier Édouard Delépine
Depuis la publication des 
Contrôles policiers, accès à l’emploi, au logement ou à l’éducation… Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, réclame la création d’un
Le consultant dénonce une philosophie du management qui, en restant rivée sur le court terme, a failli face à la complexité et aux interactions humaines lors de la crise sanitaire L es conséquences d’un management réduit à sa plus petite expression – la minimisation des coûts et la maximisation des gains – s’exprimaient jusqu’ici au travers du stress, du burn-out, de la perte de sens du travail, plus tragiquement de suicides. Mais la crise sanitaire donne à voir une nouvelle perspective. La « managérialisation » de l’action publique a, par exemple, fait perdre de vue qu’un État souverain ne pouvait pas déléguer à un autre pays, à l’autre bout de la planète, par l’intermédiaire d’entreprises, la fabrication de médicaments de base nécessaires à la santé de ses citoyens. A court terme, les gains financiers d’un tel choix sont réels, mais dans le temps long, une crise comme celle du coronavirus en montre les limites.
Ceux qui meurent le plus du fait d’interventions de la police sont, ici aussi, issus de quartiers populaires, noirs ou d’origine maghrébine, souligne la sociologue.
Le maître mot pour la mouture du DREPACTION 2020 est « briser ». Briser le silence, briser les clichés qui ont la vie dure, briser l’indifférence persistante face à la pathologie qui continue de décimer les rangs des drépanocytaires, briser l’apathie des politiques qui persistent à ne pas voir la dure réalité en face.
Les sciences humaines et sociales (SHS) représentent un ensemble de disciplines étudiant divers aspects de la réalité humaine sur le plan de l’individu et sur le plan collectif, selon le système éducatif en France.
L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.