Roland Sabra

Cénacle de Fort-de-France : De la nécessaire rigueur des débats sur les statues

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Que les questions que posent le choix des statues à supprimer ou à ériger soit mises en débat relève de l’élémentaire exigence. On peut craindre cependant que la pression des évènements et la précipitation induite ne viennent altérer l’objectivité du débat et ne conduisent à une grande confusion. En l’espèce tout peut porter à controverse, même le nom du lieu où se déroulent en ce moment ces débats, le Kiosque Guédon. Lorsque ceux-ci mettent en scène des historiens il paraît souhaitable qu’ils s’expriment sur des faits, selon la méthode scientifique, avant d’en arriver aux conclusions. Une telle démarche est de nature à apaiser les passions dans un auditoire chauffé par une actualité puissamment orientée, surtout par les réseaux sociaux.

Myriam Cottias qui a rappelé avec justesse qui était Victor Schoelcher s’est, en revanche, laissée abuser par une fausse information. Est-ce dû à cette inclination dans l’écriture de l’histoire martiniquaise, à faire la part belle aux politiques ? Ce mercredi, devant un auditoire qui en redemandait, elle a fait crédit à Aimé Césaire d’avoir prolongé le geste iconoclaste subi par la statue de Joséphine de Beauharnais.

→   Lire Plus

Cénacle de Fort-de-France : ériger des statues pour qui? quand? et à quel endroit? etc.

Débat public les 23 & 24 juillet 2020 au Kiosque Guédon à partir de 18h 30

Avant même la mort de George Floyd, des militants ont aussi dégradé et abattu des statues de Victor Schœlcher le 22 mai en Martinique, à l’occasion de la journée de commémoration de l’esclavage. Une action justifiée par des jeunes filles dans une vidéo de Martinique La Première : « Nous en avons assez, nous, jeunes Martiniquais, d’être entourés de symboles qui nous insultent ».

Lire: 47 articles de presse consacrés à la démolition des statues de Schœlcher

« On peut y voir la volonté de contester le récit national autour de la figure de grands abolitionnistes blancs comme Schœlcher », explique François Durpaire. « Les abolitionnistes noirs, métisses, mulâtres sont beaucoup moins connus et reconnus alors qu’ils ont existé et eu un rôle déterminant… Quelqu’un comme Bissette par exemple, qui s’est engagé bien avant Schœlcher mais qu’on connaît beaucoup moins ».

Pour autant, est-ce que les militants mettent sur le même plan les esclavagistes et les abolitionnistes ? Ce n’est pas l’idée. Déboulonner ces statues revient à contester le récit actuel pour ceux qui n’ont pas les moyens d’écrire les livres d’Histoire.

→   Lire Plus

Crise du Covid-19 : Quid des véritables enjeux d’avenir aux Antilles ?

—Par Jean-Marie Nol, économiste —
Depuis quelques temps, les tensions identitaires, sociales, raciales, sont palpables aux Antilles et en Guyane, et ce alors même que la situation économique dégradée dans nos régions , et catastrophique dans l’ensemble de la Caraïbe, risque de provoquer une grande pauvreté.
Pourtant, nonobstant ce terrible constat, les Antillo/guyanais n’arrêtent pas de se manifester par des critiques acerbes envers l’immobilisme supposé de la France, mais sont-t- ils seulement conscients des dégâts causés par l’épidémie de Covid-19 sur l’économie mondiale et plus spécifiquement de la Caraïbe alors que la nôtre est « sous cloche » grâce aux aides publiques massives de l’Etat français .

Ces jours-ci une polémique « politicienne » sur le rôle de l’Etat, à travers l’emploi qualifié d’abusif des forces de l’ordre, agite le microcosme politique Martiniquais comme si le pays n’avait pas d’autres problèmes plus importants et plus urgents à régler. Le temps est davantage à se serrer les coudes qu’à jouer des coudes. C’est indispensable qu’on puisse montrer que la classe politique n’est pas dans la polémique stérile, la politique politicienne. La polémique enfle sur les réseaux sociaux et relayée par certains élus qui attisent les braises .

→   Lire Plus

Coronavirus : Pour prendre l’avion, il vous faut un masque chirurgical (et non grand public)

Depuis le 31 mai, le masque est obligatoire pour embarquer, et il doit répondre à des critères précis

Si vous prenez l’avion cet été, vérifiez bien que vous avez un masque, mais pas n’importe lequel. Dans un tweet publié le 17 juillet, repéré ce lundi par Ouest France, la compagnie Air Corsica a ainsi expliqué que les masques en tissu grand public n’étaient pas autorisés sur ses vols. Les passagers doivent obligatoirement porter des masques chirurgicaux.

En effet, le décret du 31 mai, qui prescrit des mesures pour faire face à l’épidémie de coronavirus, indique que « toute personne de onze ans ou plus porte, à bord des aéronefs effectuant du transport public à destination, en provenance ou à l’intérieur du territoire national, dès l’embarquement, un masque de type chirurgical à usage unique » (article 11).

→   Lire Plus

Le calendrier scolaire de l’apartheid social en Haïti

.— Par Robert Berrouët-Oriol, .Linguiste-terminologue —

Le ministère de l..Éducation a publié ses décisions concernant la poursuite de l..année scolaire 2019-2020 à partir du 10 aout 2020 et la réouverture tardive de l’année 2020-2021 le 9 novembre 2020, pour l’essentiel, comme il avait toujours voulu le faire. Ces mesures sont de nature à préoccuper profondément ceux qui réfléchissent à lavenir des enfants haïtiens qui portent le futur du pays. Soit donc, à la réussite éducative des écoliers et du système éducatif qui doit en faire des femmes et des hommes et des citoyennes et citoyens. Non pas en termes administratifs ou financiers, mais ceux qui réfléchissent plutôt à l’urgente nécessité de penser un autre système éducatif post « Peyi lòk » et post COVID-19. Un système éducatif qui renverserait l’équation de 95% d’échec échelonné sur les 13 ans de scolarité pour une cohorte de 100 enfants entrant en première année fondamentale. Il faut donc se rendre à l’évidence post COVID-19, cette École de l’apartheid social, culturel et linguistique doit être brisée plutôt que d’en assurer, à tout prix et à n’importe quel prix, la vaine continuité !

→   Lire Plus

Tousa pa sa

— Par Daniel M. Berté —

Laviya sé an konba
Etiw ka trapé bon traka
Ki pé météw an délala
Epi fèw tonbé djòlanba
Mé tousa pa sa… Zandoli ti-fidji ki di sa !

Laviya sé an lafwa
Ka fèw lévé tout model kwa
Ek édéw travèsé gran-bwa
Ek trapé tousa ou ni dwa
Mé tousa pa sa… Kapolad lapo lad ki di sa !

Laviya sé an lajwa
Ka fèw rigolé kia-kia-kia
Ka touché dépi gro bouwjwa
Jisko pli mègzo ti-tjatja
Mé tousa pa sa… Gògò pa lot-bò ki di sa !

Laviya sé an déba
Konba-djòl pou mété lwa
Pou sa fè maché nèg-léta
Ek fè-yo vansé san kontra
Mé tousa pa sa… Mabouya mandja ki di sa !

→   Lire Plus

« Lucky Strike », un film de Yong-hoon Kim

Jeudi 23 juillet 2020 à 22h Madiana V.O. 😀 

Avec Jeon Do-Yeon, Woo-Sung Jung, Seong-woo Bae
Nationalité Sud-Coréen

Synopsis :
Interdit aux moins de 12 ans
Un corps retrouvé sur une plage, un employé de sauna, un douanier peu scrupuleux, un prêteur sur gage et une hôtesse de bar qui n’auraient jamais dû se croiser. Mais le sort en a décidé autrement en plaçant sur leur route un sac rempli de billets, qui bouleversera leur destin. Arnaques, trahisons et meurtres : tous les coups sont permis pour qui rêve de nouveaux départs…

La presse en parle :
Dernières Nouvelles d’Alsace par Nathalie Chifflet
Polar poisseux, sombre, sanglant, à la maîtrise scénaristique imparable, sans formalisme écrasant, « Lucky Strike » oscille entre film noir, satire sociale et farce grand-guignol, dans un registre cocasse et absurde.

Ouest France par Thierry Chèze
Avec un puzzle scénaristique ludique et emballant, voici une nouvelle pépite du polar coréen signé Kim Yong-hoon. Un premier film incontournable.

→   Lire Plus

La Colonie, l’agora de l’artiste Kader Attia, met la clé sous la porte

— Par Roxana Azimi —

Le café et lieu culturel parisien, QG de l’intelligentsia décoloniale, n’a pas réussi à survivre, en raison des règles sanitaires liées à l’épidémie
Un« lieu de savoir-vivre et de faire savoir », « un repère et un refuge une tribune pour « toutes les identités et toutes les histoires, en particulier celle des minorités ». C’est en ces termes que l’artiste Kader Attia décrivait en 2016 La Colonie (le mot est barré), l’espace mixte rempli de mobilier de brocante et de livres qu’il venait d’ouvrir avec son complice Zico Selloum à deux pas de la gare du Nord, dans un quartier de Paris où se mêlent les populations africaine, indienne et chinoise.

Pendant trois ans et demi, le public est venu y boire une bière ou un verre de vin, écouter des concerts ou assister à des débats de haute volée animés par des groupes universitaires, des artistes et acteurs sociaux. Las, la pandémie de Covid-19 a eu raison d’un lieu devenu au íl des ans le QG de l’intelligentsia décoloniale (qui attribue au colonialisme la cause majeure des fractures de la France d’aujourd’hui).

→   Lire Plus

Le traitement lexicographique du créole dans le « Glossary of STEM terms from the MIT – Haïti Initiative »

Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

La parution en Haïti, dans Le National du 22 juin 2020, de notre article « Le traitement lexicographique du créole dans le « Diksyonè kreyòl Vilsen », nous a valu un certain nombre de commentaires et de questions pertinentes de lecteurs vivant en Haïti et en outre-mer. Pour mémoire, il faut rappeler que notre évaluation de ce dictionnaire a été effectuée selon trois critères analytiques : (1) le projet/programme éditorial de ce dictionnaire ; (2) le choix et la représentativité de la nomenclature ; et (3) la conformité méthodologique et le contenu des rubriques lexicographiques. Au terme de notre évaluation nous avons conclu que l’examen du « Diksyonè kreyòl Vilsen », à partir de ces critères, démontre qu’en aucun cas cet ouvrage ne peut être recommandé par les linguistes au titre d’une référence dictionnairique car il n’est pas conforme aux exigences de la lexicographie professionnelle. Ses lourdes lacunes conceptuelles, méthodologiques et lexicologiques, l’inadéquation, l’approximation ou la fausseté de nombreuses définitions ainsi que l’absence d’un métalangage adéquat en font un ouvrage très peu fiable, qui se consulte difficilement et qui ne peut servir de référence crédible aux usagers, en particulier aux élèves, aux enseignants et plus largement aux langagiers.

→   Lire Plus

Faire fuir les touristes ou protéger les Martiniquais ?

— Par Danielle Louise Alexandrine —

Nous avons été nombreux, en Martinique, en Guadeloupe, en Guyane et en France métropolitaine à voir ces images de soignants cubains en blouses blanches, drapeau national fièrement déployé, se faire accueillir en grande pompe par le Président du Conseil Exécutif de la CTM et le Directeur du CHU. Un commentaire suivait, relayé par France 2 et par la plupart des grands quotidiens français : « 15 soignants cubains sont arrivés en Martinique le vendredi 26 juin, afin d’aider à lutter contre la pandémie de coronavirus. C’est une première en France, et un moment dont l’histoire du pays se souviendra. Les médecins cubains ont débarqué sur le sol martiniquais depuis La Havane, par un vol spécialement affrété. L’accueil a été solennel, avec le drapeau et l’hymne national cubain. »

Sur la chaîne locale, le directeur du CHU dont l’intervention a été quelque peu occultée par celle, tonitruante mais accueillante du Président du Conseil Exécutif de la CTM, a ajouté « actuellement, on est vraiment en train de gérer la crise de retard de soin, on a une très grosse activité, la crise nous inquiète un peu ».

→   Lire Plus

Et si AMJ détenait les clés de la prochaine élection à la CTM ?

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Impensable diront certains ! Et pourtant…

Certes, vu son âge et le tort considérable qu’a pu lui faire sa pratique autocratique de l’exercice du pouvoir, confinant à l’absolutisme monarchique,il ne peut envisager sérieusement de se représenter. Il n’en reste pas moins nolens volens le”faiseur de Roi”incontournable de cette élection.

Il suffit de jeter un coup d’oeil sur l’échiquier politique local, tel qu’il résulte des dernières consultations, pour s’en convaincre : en dépit des réserves d’usage car chaque élection à ses spécificités (une élection municipale ou communautaire n’est pas une élection à une assemblée territoriale où le coéfficient personnel de la tête de liste joue un rôle déterminant-sans parler de l’impact du Covid 19 ), l’analyse des statistiques du ministère de l’Intérieur ne laisse guère planer de doute. Le corps électoral de la Martinique a subi une mutation, son centre de gravité s’est déplacé de la gauche classique vers le Centre qu’il s’agisse du centre-droit, du centre -gauche ou de l’infinie variété des “ inclassables”.

Cette donnée fondamentale est lourde de conséquence pour la coalition EPMN, dominée par un parti autonomiste, sans ligne directive claire et en proie à la contestation interne, dont le leader ne rêve que de prendre sa revanche et piaffe d’impatience.

→   Lire Plus

Avant toutes choses. Enquête sur les discours d’origine. De Pascal Nouvel

Il n’est pas de société humaine qui n’ait soulevé la question de ses origines. Notre propre culture ne fait pas exception. Mieux : elle se singularise par la pluralité des discours d’origine qui y circulent. Véritable originologie, la présente enquête identifie quatre types de discours d’origine : les discours mythiques (comme la Genèse) ; les discours rationnels (de Thalès à Auguste Comte) ; les discours scientifiques (Big bang, origine de la vie, origine de l’homme, etc.) ; et, enfin, les discours phénoménologiques (qui mobilisent, dans le sillage de Husserl, la notion d’« originaire »). Sont ainsi examinées les diverses façons par lesquelles il nous est donné de parler de ce qui fût avant toutes choses. Thèse dans la thèse, il est montré que c’est la biologie qui a ouvert la voie à la physique pour l’élaboration de discours d’origine de type scientifique et non l’inverse. Pascal Nouvel invite ainsi le lecteur à l’analyse détaillée de ces discours et des rapports multiples, de légitimation ou de délégitimation, qu’ils entretiennent entre eux, y compris dans leurs dimensions éthiques, sociales et politiques.

→   Lire Plus

Sélection Semaine de la critique Cannes

Mercredi 22 juillet 2020  à partir de 19h(*) à Madiana V.O.

Une sélection issue des Courts métrages de la Semaine de la critique 2019 : les horaires ne nous sont connus que depuis 13h ce jour.

Dia de festa Party day | Jour de fête

de Sofia Bost
Sélection 2019
PORTUGAL 2019 17′ VO PORTUGAIS
PREMIÈRE MONDIALE Compétition Court métrage
Mena vit seule avec sa fille Clara qui fête ses 7 ans. Malgré leur situation précaire, elle parvient tout de même à lui organiser une fête d’anniversaire. Mais un coup de fil de sa mère vient bouleverser sa journée.

Ikki illa meint | Sans mauvaise intention

de Andrias Høgenni
Sélection 2019
DANEMARK / ÎLES FÉROÉ 2019 21′ VO FÉROÏEN / DANOIS
PREMIÈRE INTERNATIONALE Compétition Court métrage
Elinborg tombe par hasard sur son amie Marita au supermarché. Elles restent courtoises mais quelque peu gênées car Elinborg a oublié l’anniversaire de Marita. Cependant quelque chose d’autre taraude Marita ; elle décide de mettre son amie au pied du mur et demande à Elinborg si elle l’a bloquée sur Facebook.

Le dernier voyage à la mer

Ultimul Drum Spre Mare The Last Trip to the Seaside | Le Dernier Voyage à la mer
de Adi Voicu
Sélection 2019
ROUMANIE 2019 12′ VO ROUMAIN / TURC
PREMIÈRE MONDIALE Compétition Court métrage
Six passagers sont en route vers la mer dans le compartiment d’un train.

→   Lire Plus

« Teddy », un documentaire sur Teddy Tiner

Lundi 20 juillet  à 21h 05 sur France 3

Critique. France 3 diffuse en prime-time lundi 20 juillet un documentaire sur le judoka Teddy Riner, intitulé « Teddy ». Ce film, réalisé par deux journalistes du service des Sports de France Télévisions, Benoit Durand et Brice Baubit et co-produit avec le réalisateur Laurent Lefebvre, offre une plongée au cœur du quotidien du judoka le plus titré de l’histoire. Entre reprise de l’entraînement, compétitions et moments en famille, ce documentaire vous ouvre les portes de l’univers de Teddy Riner.

« J’en ai bavé, c’est un autre mot que j’aurais voulu dire… Je suis un tank, c’est chaud. La reprise te remet dans le vif du sujet, et là je le sens. Je regrette tous les excès que j’ai faits dans l’alimentation. » Cette prise de conscience, Teddy Riner la confie avec le sourire au tout début du documentaire, intitulé tout simplement « Teddy ». Fin 2018, le double champion olympique sort d’une pause d’un an (il a commencé sa coupure avec le judo fin 2017, après son dixième titre mondial) et il vient de reprendre le chemin de l’entraînement.

→   Lire Plus

Comment la technologie française peut contrôler le port du masque obligatoire

Caméras intelligentes, radars laser… Plusieurs technologies sont testées pour aider à contrôler le respect du port du masque, suscitant parfois des inquiétudes concernant la vie privée.

— Par Valentin Hamon-Beugin —

À partir de la semaine prochaine, le port du masque deviendra obligatoire dans les lieux publics clos. Comment dès lors contrôler que des milliers d’individus respectent ou non la consigne? Plusieurs start-up françaises ont développé des solutions, qui ont commencé à être testées.

Certaines entreprises ont élaboré des outils qui nécessitent l’utilisation de caméras. Un logiciel est installé et détecte, grâce à l’intelligence artificielle, les visages masqués. «Il ne s’agit pas de reconnaissance faciale. On reconnaît simplement la forme humaine derrière le masque, mais nous n’avons pas accès à l’identité des personnes filmées», explique Virginie Ducable, chef de projet au sein de RedLab, une start-up normande qui propose ce type de solution. Aucune image n’est stockée sur des serveurs, seules les données statistiques sont envoyées au client. «Ces statistiques pourront leur servir de manière concrète. Par exemple, s’ils constatent que trop peu de personnes portent un masque à un moment donné, ils pourront lancer automatiquement des annonces vocales incitant à respecter les consignes sanitaires», ajoute-t-elle.

→   Lire Plus

«La situation des urgences pédopsychiatriques est un drame»

Tribune Collectif

La capacité d’accueil et de soin d’enfants atteints de troubles mentaux ne suit pas l’augmentation et l’aggravation des cas, alerte un collectif de professionnels hospitaliers, dont le professeur Richard Delorme, dans une tribune au « Monde ».

Tribune. Avons-nous décidé collectivement d’être négligents avec la santé mentale de nos enfants ? Cette question surprenante est pourtant celle que nous, professionnels de santé, nous posons chaque jour – plus encore depuis la crise due au Covid-19 – lorsque nous avons à gérer la souffrance des enfants qui se présentent aux urgences pour des troubles psychiatriques. Que s’est-il passé depuis août 2018, où nous soulignions dans Le Monde les difficultés que nous rencontrions pour pallier l’augmentation de la gravité et du nombre de passages aux urgences ?

Est-il normal que, faute de places d’hospitalisation et d’une organisation cohérente des soins urgents en pédopsychiatrie, nous soyons obligés de laisser des enfants de moins de 15 ans dormir aux urgences, parfois trois ou quatre nuits, dans des lieux où ils ne devraient passer que quelques heures ? Est-ce normal de laisser des enfants angoissés, suicidaires, dans des conditions précaires, sans les soins nécessaires à la prise en charge de leur trouble ?

→   Lire Plus

De l’activisme mémoriel à la violence symbolique : où va la Martinique ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Depuis quelques mois , l’histoire est devenue en Martinique un formidable espace de jeux politiques.
Et si les « guerres de mémoires » étaient, en Martinique , un moyen de faire entrer le passé dans le présent sur les questions politiques, sociales, culturelles, essentielles ?

À partir des années 2000 , le gouvernement français a mis en place une série de politiques économiques néolibérales. Ces mesures se sont imposées dans tous les secteurs de la vie sociale en Martinique. La régulation par le marché a ainsi envahi les systèmes de santé et de logement, le code du travail, le système de retraite et surtout le système éducatif. Vingt ans après, cet ordre social a commencé à être contesté. La société Antillaise a entrepris alors un long processus de mobilisation mémorielle conduit principalement par des historiens de la mouvance patriotique.

Mais l’action en termes de politique contestataire est essentiellement aujourd’hui le fait du mouvement activiste pan africaniste qui met en place des répertoires d’action collective représentatifs de ces mécanismes : la désobéissance civile, la démocratie directe, les défilés et manifestations pour la réparation , les occupations de lieux symboliques comme les supermarchés de la caste « békés » et les actions de violence politique avec les destructions de statues de Schœlcher, de Joséphine de Beauharnais, et de Pierre Belain d’Esnambuc.

→   Lire Plus

Littératures : nouveautés du 19 juillet 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

→   Lire Plus

L’état de la liberté artistique 2019 : la censure gagne du terrain.

Le nouveau rapport de Freemuse L’état de la liberté artistique 2019: à qui comptent les récits?  est une analyse approfondie de 673 cas de violations de la liberté artistique qui se sont produites dans différentes sphères culturelles dans 80 pays tout au long de 2018. Il identifie les principaux défis pour la liberté d’expression des artistes et souligne les modèles et tendances de violation. En outre, le rapport appelle à la responsabilité de ces violations.

Le rapport met en lumière la législation antiterroriste comme une méthode troublante et croissante de violer la liberté d’expression artistique. En 2018, 19 artistes ont été emprisonnés et 10 ont été détenus sous couvert de contre-terrorisme. Les recherches de Freemuse concluent que neuf pays (Biélorussie, Égypte, Géorgie, Israël, Nicaragua, Russie, Espagne, Turquie et États-Unis) se sont révélés avoir utilisé des lois et des mesures contre le terrorisme et l’extrémisme contre les artistes en 2018.

«L’État de la liberté artistique 2019 documente un scandale omniprésent des droits de l’homme impliquant des lois antiterroristes utilisées pour faire taire les artistes qui critiquent les gouvernements ou remettent en question les valeurs de la société. 

→   Lire Plus

Y aura-t-il en Martinique un esprit Espace Sud ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

A travers la morosité qui conduit aux blocages de toutes natures de l’action politique en Martinique, une personnalité avisée me disait que la chance de la Martinique pourrait résulter du très prochain renouvellement des élus de la Collectivité territoriale. L’arrivée en nombre de nouveaux maires et de visages nouveaux dans les équipes municipales pourrait donner du contenu à cette prémonition. A cet égard, l’élection d’André Lesueur comme président de l’Espace Sud paraît significative de la venue d’un esprit nouveau.

Le maire de Rivière-Salée est avec son collègue du St Esprit, Fred-Michel Tiraut, l’un des rares élus du Sud de la Martinique qui, en dépit de la force d’attrait des écuries de gauche, protestent de leur appartenance à la droite de l’échiquier politique. Ce n’est évidemment pas au titre de son rapport à la République que le maire de Rivière-Salée a été choisi par ses pairs de l’Espace Sud pour présider cette institution pendant 6 ans. Les opérations de vote qui se sont déroulées ce vendredi 17 juillet 2020 au St Esprit n’ont permis de déceler aucun des stigmates du sectarisme habituel qui préside aux rapports entre la gauche et la droite, depuis 30 ans.

→   Lire Plus

Sciences sociales : nouveautés du 19 juillet 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

→   Lire Plus

John Lewis, figure du mouvement des droits civiques aux États-Unis, est mort

L’élu démocrate à la Chambre des représentants, compagnon de route de Martin Luther King, est mort vendredi à l’âge de 80 ans, des suites d’un cancer du pancréas.

John Lewis, emblématique militant de la non-violence et des droits civiques aux Etats-Unis, ancien compagnon de route de Martin Luther King, et qui a poursuivi une longue carrière au Congrès, est mort, vendredi 17 juillet, à l’âge de 80 ans, des suites d’un cancer du pancréas.

La mort de « l’un des plus grands héros de l’histoire américaine » a été annoncée par la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, dans un communiqué.

« John Lewis était un titan du mouvement des droits civiques dont la bonté, la foi et la bravoure ont transformé notre nation. (…) Que sa mémoire soit une inspiration pour que, tous ensemble, nous agissions face à l’injustice, que nous “causions de bons ennuis, des ennuis nécessaires”. »

Un « géant »

L’ancien président Bill Clinton et son épouse, l’ancienne secrétaire d’Etat Hillary Clinton, ont salué cet élu démocrate à la Chambre des représentants, un « géant » devenu « la conscience de la nation ».

Les hommages sont également venus du camp républicain, avec notamment Mitch McConnell, président du Sénat, qui a loué ce « pionnier des droits civiques qui n’a pas hésité à mettre sa vie en jeu pour combattre le racisme, promouvoir l’égalité des droits et placer notre nation en accord avec ses principes fondateurs ».

→   Lire Plus

La France lance le processus de restitution d’objets d’art africains

Un premier projet de loi sur la restitution par la France à des pays africains d’œuvres culturelles prises pendant la colonisation, un sujet controversé, a été présenté mercredi 15 juillet en conseil des ministres. La France va ainsi procéder à la restitution d’un sabre historique au Sénégal et, dans les prochains mois, de 26 objets du patrimoine au Bénin.

Ce transfert d’œuvres culturelles vers leur pays d’origine avait été initié par le président Emmanuel Macron dans son discours de Ouagadougou, le 28 novembre 2017. Cette restitution « correspond à un engagement très fort pris par le président de la République pour que la jeunesse africaine ait la possibilité d’accéder à son patrimoine, à son histoire, en Afrique », a expliqué le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l’issue du conseil des ministres. Elle est « l’un des enjeux essentiels pour une relation d’amitié nouvelle entre la France et l’Afrique », selon lui.

Pour cela, le projet de loi autorise, « par une dérogation limitée au principe essentiel d’inaliénabilité applicable aux collections publiques françaises », le transfert au Bénin de la propriété de 26 objets pillés lors du sac du palais des rois d’Abomey par des troupes coloniales françaises en 1892.

→   Lire Plus

Déjouer les pièges du pouvoir colonial !

— Par Gilbert Pago, membre du GRS —

A l’évidence le piège est tendu. Avec un art de la manipulation basé sur des siècles d’expérience en matière de domination, l’état colonial pratique un double discours spécieux. D’un côté il fait mine d’hésiter dans sa démarche judiciaire contre les militants de l’affaire d’Oceanis comme si il pourrait jouer la carte de l’apaisement, de l’autre il manie la trique contre les mêmes. En embarquant au petit matin deux militants accusés de violences contre les policiers lors d’un autre procès le 15 mai, nos experts connaissaient si bien la suite prévisible qu’ils avaient déjà sous la main les forces de gendarmerie pour remplacer la police considérée comme trop locale pour « faire le boulot ». La saisie inadmissible d’un tambour de protestation devant le commissariat fut la provocation pour obtenir les échauffourées souhaitées.

Lire : De l’activisme mémoriel : où va la Martinique ? par Jean-Marie Nol

Le but évident est de faire naître un sentiment de lassitude dans la population, de provoquer un doute quant à la nature de certaines arrestations et d’isoler celles et ceux qui pour des raisons légitimes veulent en découdre avec un système basé sur le mépris du peuple et la complaisance criminelle avec un certain nombre d’empoisonner békés.

→   Lire Plus

Non aux violences policières du 16 juillet contre les manifestants à Fort de France

— Communiqué de presse de Combat ouvrier—

Les scènes de violences policières auxquelles se sont livrées les gendarmes contre des manifestants le jeudi 16 juillet dans l’après –midi à Fort de France dans la soirée sont insupportables.

Les manifestants étaient rassemblés aux abords du commissariat de police en soutien à deux jeunes activistes qui avaient été mis en garde à vue le matin même dans le cadre des mobilisations anti-chlordécone. Des vidéos ont circulé dans lesquelles on voit des policiers s’acharnant tout particulièrement sur un des manifestants, avec des gestes d’une violence et d’une insistance rappelant ceux qui ont été vu au moment du meurtre de George Floyd à Minneapolis le Juin. Cela a déclenché une riposte des manifestants et des affrontements qui ont duré plusieurs heures.

Lire : De l’activisme mémoriel : où va la Martinique ? par Jean-Marie Nol

Combat ouvrier dénonce vigoureusement la brutalité policière et les comportements racistes qui l’ont accompagnée contre des manifestants pacifiques.

Combat ouvrier réaffirme sa solidarité avec ceux qui dénoncent une justice coloniale toujours prête à s’abattre sur les manifestants contre les exactions des pollueurs au chlordécone, et se montre clémente vis-à-vis de ces mêmes empoisonneurs.

→   Lire Plus