Roland Sabra

La candidature de la Yole de Martinique au patrimoine mondial de l’UNESCO

Dans le cadre de la candidature de la Yole de Martinique au patrimoine mondial de l’UNESCO, un concours de textes a été organisé avant le confinement, par le Comité de pilotage qui a reçu, entre le 1er mars et le 31 mai, 42 textes dont 3 de la Côte d’Ivoire, 1 d’Haïti et un texte en créole guyanais. 
Parmi les lauréats on distingue :

Le 1er prix :
Les couleurs de la yole

La plage est inondée, dans le mitan du jour
Du soleil du Diamant,La belle étrave attend tranquillement son tour
Face au vent

Même la vague folle qui voulut s’opposer
Dans un violent fracas,
À l’envol de la yole soigneusement gréée
S’inclina

Elle laisse l’équipage, les quatorze coursiers,
Sous une vergue immense
S’éloigner du rivage, les voiles déployées
Qui s’élancent
C’est une symphonie scandée par les rafales
Et les grains capricieux,
Une chorégraphie, une manière de bal
Sous nos yeux

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Découvrir le « matrimoine musical », un site répertorie les œuvres de plus de 700 compositrices

Baptisée « Demandez à Clara », en référence à Clara Schumann, cette base de données lancée en juin rassemble 4 662 œuvres, de 1618 à 2020.

De Francesca Caccini au XVIIe siècle à Camille Pépin au XXIe : une plateforme numérique répertorie les œuvres de plus de 700 compositrices pour faire découvrir des artistes longtemps éclipsées. Baptisée Demandez à Clara, en référence à Clara Schumann (brillante pianiste, compositrice et épouse du célèbre compositeur) cette base de données gratuite a été lancée en juin par une équipe dirigée par Claire Bodin, directrice du festival Présences féminines consacré aux compositrices du passé et du présent.

« Depuis notre tendre enfance, on n’entend pas de musique de compositrices, ou si rarement qu’on n’en garde pas la mémoire« , affirme Claire Bodin à l’AFP. « A nous musiciens et musiciennes, aucun ‘matrimoine’ n’a été transmis ; on a été biberonné à l’idée du génie du grand compositeur, toujours un homme, sans jamais s’interroger sur le répertoire des compositrices« .

Cet outil, financé par l’action culturelle de la Sacem, a répertorié pas moins de 4 662 oeuvres de 770 compositrices de 60 nationalités, de 1618 à 2020.

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Une mise au point des Activistes N.R.V. (Noir, Rouge, Vert)

— Communiqué du collectif des Martiniquais.e.s éveillé.e.s —

Suite aux nombreuses actions et manifestations menées à Fort-de-France durant ces derniers mois, la population martiniquaise se retrouve malheureusement troublée, perturbée et parfois manipulée du fait de nombreuses incompréhensions.
Vu les tensions initialement suscitées par l’action du dimanche 2 août au sein du peuple martiniquais, il s’agit aujourd’hui de rétablir la vérité, à l’aide de l’honnêteté.

Suite à l’appel citoyen lancé pour la destruction des statues de Joséphine et Desnambuc, nous nous sommes rendus devant la porte du tricentenaire de la colonisation afin de mettre en lumière son histoire et son rôle tragique, malheureusement méconnus. Initialement, nous avions, devant cette porte, lancé un appel à sa destruction, et nous l’assumons. Dès le lendemain, Lundi 27/07 nous avons amendé l’action, en appelant plutôt au nettoyage et à la rénovation de la fresque de Khokho, et à la distribution de repas aux personnes précaires vivant aux alentours de la porte célébrant les 300 ans de colonisation, le tout en compagnie de Béatrix Renée-Corail, héritière du savoir-faire légendaire de Khokho.

C’est donc dans un esprit de paix, d’amour mais surtout par respect pour le travail de réappropriation, mené par AIMÉ CESAIRE, que nous avons vu toute légitimité dans notre action.

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« Sexe et pouvoir » : Joséphine de Beauharnais l’enjôleuse

— Par Jean-Michel Normand —

Fille de planteurs créoles, l’épouse de Napoléon avait peu de raisons d’aimer le régime républicain. Mais elle ne semble avoir joué ni de son charme ni de son influence politique en vue du rétablissement de l’esclavage, effectif en 1802.

La figure victimaire de l’impératrice répudiée pour n’avoir pas donné d’héritier à Napoléon a longtemps pris le dessus sur l’autre Joséphine de Beauharnais. La femme de réseaux, mobilisée en faveur de la noblesse déchue, voire le bras armé d’un lobby esclavagiste.

Le 26 juillet 2020, à Fort-de-France, sa statue a été déboulonnée par des activistes dénonçant un symbole du passé colonial de la Martinique. La belle Créole avait, il est vrai, peu de raisons d’aimer un régime politique qui avait aboli la traite des Noirs, en 1794.

Lire aussi  Deux nouvelles statues déboulonnées en Martinique

Incarcérée avec son vicomte de mari, qui sera guillotiné en 1794, elle échappe in extremis à l’échafaud grâce à l’arrestation de Robespierre. Par l’intermédiaire de Paul Barras, avec lequel on lui prête une liaison, elle rencontre Napoléon Bonaparte, qu’elle épouse (en se rajeunissant de quatre ans et lui se vieillissant d’un an pour atténuer leur différence d’âge) en 1796.

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Manifeste pour la Martinique

Pour donner la parole au peuple. Pour préserver notre espace démocratique.

—Collectif —

Les derniers mois en Martinique ont été le lieu de manifestations et de prises de position que l’on ne peut ignorer. Elles sont comme autant de symboles de l’inertie et des frustrations silencieuses qui émaillent et déraillent notre société: nul ne peut ignorer les enjeux liés à la pollution à la chlordécone, à la gestion de l’eau ou encore les inquiétudes concernant le développement économique et l’exode des jeunes.

Les évènements du 22 mai 2020 ont permis une mobilisation du politique et de la société sur les questions de nos symboles publics et sur la connaissance de notre histoire. Ce choc entre histoire et mémoire a provoqué un processus de remise en question de notre société.

On aurait pu croire qu’avec les réseaux sociaux, le dialogue entre les différentes réflexions sur notre société aurait pu être facilité. Bien au contraire. Des divisions nous sautent aux yeux et ne cessent de s’exacerber.

Face aux tensions récentes, des espaces et des moments d’échanges ont pourtant été créés, des espaces et des moments dont notre société a le plus grand besoin.

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Sciences sociales : nouveautés du 2 août 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Littératures : nouveautés du 2 août 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Que faire de l’âme des statues ?

— Rudy Rabathaly —
La tête de d’Esnambuc a été déposée sur les grilles de la préfecture. La représentation coloniale a été rendue à l’Etat. Peut-être aurait-il même fallu l’envoyer par Chronopost au président de la République française… Aussi fort soit le symbole, il ne restera que symbole parce qu’il n’est porté par aucune revendication politique assumée et déclamée.

D’Esnambuc, Schoelcher, Joséphine…sont incontestablement des héros de la domination des pouvoirs politiques. Si se débarrasser de leurs visions suffisait à garantir tant la réhabilitation psychique que la souveraineté des peuples et des races opprimés, toutes les révolutions seraient de velours. Remplacer Fort-de-France par Fodfwans ne saurait apaiser notre aliénation et réhabiliter notre passé, notre mémoire, notre histoire, notre présent et donner sens à notre avenir.

La vraie question est de savoir : quand est-ce que l’on va arrêter de déchouker des statues pour déchouker des vivants ? Est-ce que l’on va se complaire à établir une liste des oppresseurs, des esclavagistes, des colonialistes, des révisionnistes d’hier qui fleurissent nos rues et possèdent nos places ? Et que faire de ceux d’aujourd’hui qu’on pourrait déboulonner sans même passer par la justice de l’histoire ?

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JazZ à la PoiNTe ! de retour à la Pointe Faula

Jazz à la Pointe redémarre dès le mois Août pour 3 journées de festival à la Pointe Faula, Vauclin, Martinique. 

*JazZ à la PoiNTeLe Dimanche 2 Aout : Raymonia Moco et R’Nold nous embarqueront dans leur SOUL TRAIN!

Raymonia Moco chanteuse et choriste aux multiples influences : gospel, soul, jazzy, zouk, traditionnel antillais et bien d autres. évolue en qualité de choriste sur les scènes aux côtés d artistes renommés, mais s impose et est reconnue comme chanteuse lead
R’Nold , « la voix qui fait vibrer les cordes sensibles », ,est un chanteur et Compositeur- Interprète Martiniquais de Black and Pop Music…

*Festival Sé Ta NOU! Le Samedi 29 Août, pour la première fois sur notre scène, straight from Gwada : Missié SADIK!

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Le mot «ensauvagement» s’avère le plus sûr toboggan vers l’extrême droite

— Par Antoine Perraud —
Gérald Darmanin croit pouvoir jouer avec le feu d’un mot. Mais c’est la langue qui se joue de lui, en révélant son indécence et sa vacuité de civilisé non avenu. D’où cet arrêt sur lexique, de Montaigne à Césaire, en passant par les « sauvageons » de Jean-Pierre Chevènement et Bernard Cazeneuve.
[…] Voici les deux derniers paragraphes de cet article publié dans Mediapart le 29/07/20
Dans un tel monde saisi par une telle rage, la remarque imbécile et prétentieuse de Gérald Darmanin quant à « l’ensauvagement » joue sur du velours aussi écœurant que poussiéreux. Cela fait en effet 70 ans qu’Aimé Césaire, dans son Discours sur le colonialisme (1950), retournant comme des gants les mots et les préjugés, démontra avec force que le colonialisme « décivilise » le colonisateur et produit « l’ensauvagement du continent ». Césaire résumait en une phrase ce que les études décoloniales mettront un demi-siècle à élaborer : « On a cru n’abattre que des Indiens, ou des Hindous, ou des Océaniens, ou des Africains. On a en fait renversé, les uns après les autres, les remparts en deçà desquels la civilisation européenne pouvait se développer librement.

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Manmay pa gomé listwè nou

Dimanche 2 août 2020 à 8h 30 Place José Marty à Fort-de-France

— Communiqué de la CGTM-SOEM —

Face aux évènements sociaux inédits de ces dernières semaines, le dimanche 2 août 2020, la CGTM-SOEM appelle la population à se mobiliser en masse au Parc Aimé Césaire. Un lieu ou des milliers d’entre nous ont été formés en matière de culture et grâce à ceci, peuvent nourrir leur famille.

Nous informons les martiniquais que la porte principale (place José Marty, face à la croix mission) du Parc Culturel Aimé Césaire, représente, c’est vrai, le passage de l’explorateur, colonisateur, Pierre Belain d’Esnambuc. Dès la conclusion de la vente du parc, le bâtisseur de la ville de Fort-de-France, Aimé Césaire et les élu.es de l’époque ont fait réaliser une fresque par l’artiste sculpteur KHOKHO René-Corail, qui représente le massacre des amérindiens par les colonisateurs.

Aimé Césaire n’a pas démonté l’œuvre mais a ajouté la vérité sur ce mur dû au passage de d’Esnambuc. Il s’est donc démarqué de ce pan douloureux de l’histoire de la Martinique. Il nous semble qu’il serait entre autre plus constructeur par exemple, de dédier un lieu à ces statues afin, non pas de masquer l’histoire, mais de toujours la rendre visible, ce qui permettrait à nos enfants d’en avoir connaissance et de s’en imprégner.

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Guadeloupe : quand ce sont les soignants qui contaminent

Covid-19: 3 soignants testés positifs après des soirées en présence de dizaines d’invités!

Six personnes ont été testées positives à la Covid-19 et parmi elles 3 soignants qui ont participé à deux soirées dont une sur l’ile voisine de Saint-Martin et sont revenues travailler à l’hôpital avant de se découvrir contaminées. Les six personnes sont désormais en quarantaine. Ces contaminations suscitent l’émoi car on s’attend à ce que le personnel médical montre l’exemple en matière de précautions sanitaires, or ces trois personnes ont travaillé certes masquées avec des symptômes, mais aussi côtoyé dans le couloir et les vestiaires de l’hôpital des Abymes des collègues sans protection à ce moment-là. Les personnels sont actuellement testés, sans résultats positifs pour l’instant, selon la Direction de l’hôpital  qui cherche à rassurer.

Lire :Les cas de coronavirus à Saint-Martin et Saint-Barthelémy sont en forte augmentation.

Lire : Coronavirus : un cas positif en Martinique en lien avec le regroupement de cas en Guadeloupe

Mais comment comprendre que ce personnel soignant n’ait pas pris les mesures élémentaires de protection? C’est ce que cherche à comprendre Guy Clavier, le Secrétaire de l’Union Générale des Travailleurs de Santé, « Ils ont agi avec légèreté et inconscience » dit-il.

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Pourquoi les enfants deviennent de vrais « pots de colle » pendant les vacances ?

— Par Mooréa Lahalle —

Au programme de ces vacances tant attendues : repos, apéro et pieds dans l’eau. Ce qui n’est pas de l’avis de certains bambins, bien décidés à rester collés à leurs parents.

«En temps normal, Frida est une petite fille très indépendante. Mais depuis que nous sommes en vacances à la mer, elle demande sans arrêt à être portée.» Comme de nombreux parents, Melanie Grandgirard, illustratrice pour enfants (1), passe ses vacances avec sa fille de 2 ans et demi. Mais contrairement au reste de l’année, l’enfant a plus de mal à être séparée de ses parents, même pour quelques instants. Explications avec trois spécialistes.

Un enfant «pot de colle» va «mobiliser l’attention par les pleurs, la parole ou le toucher», affirme Florence Millot, psychologue pour enfant. Ce que confirme le pédopsychiatre Stéphane Clerget (2), qui ajoute qu’un enfant «collant» préférera se «priver d’une activité plutôt que de devoir se séparer de ses parents» le temps d’une heure.

Perte de repères, parents plus libres…

S’il s’agit d’une «phase normale» entre 2 et 5 ans, comment expliquer que ce type de comportement puisse parfois s’amplifier durant les vacances ?

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Pour introduire la question de la violence

— Par Victor Martine Lina, Psychologue, Psychanalyste, Docteur en psychologie —

La signification du mot violence pour décrire une situation, un phénomène, parait si évidente qu’elle est rarement définie par celui qui l’emploie.

Aussi l’emploie-t-on selon plusieurs acceptions sans que chacun n’appréhende toujours les nuances ou les différences de signification qui séparent des expressions utilisant le même signifiant violence.

Qui n’a entendu parler de violence urbaine, de violence d’un cyclone, de violence domestique, de violence des images, de violence faite aux femmes, de violence des jeunes, de violence policière, de violence sexuelle, de violence au travail, de violence verbale, etc. ?

Violence subie ou violence agie

On distingue avec plus ou moins de clarté, la violence subie et la violence agie.

Ainsi se place-t-on

  • soit du côté sinistré, du côté patient, du lieu dévasté ou de la personne frappée. De cette place émerge la notion de victime.
  • soit du côté de l’agent, du commissionnaire, de l’être ou du phénomène à qui on attribue la production de la violence. De cette autre place émerge la notion d’auteur.

Mais cette frontière n’est pas toujours aisée à établir notamment quand on vient à introduire l’idée d’une violence invisible face à une violence manifeste.

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Les petits-fils de Césaire et ses héritiers ont rendez-vous ce dimanche place José Marti.

— Par  Yves-Léopold Monthieux —
Il était possible d’intituler autrement cette tribune : « Les petits-fils de Césaire, maîtres des horloges » ou « Les enfants du Moratoire et les petits-enfants de « Discours » ou encore : « Les activistes ne sont pas tombés du ciel ». Mais par le titre retenu, votre serviteur a choisi de montrer que si la formule « nous sommes tous des enfants de Césaire » fait grincer des dents, le différend qui oppose le maire de Fort-de-France et ceux que l’on nomme les « activistes » n’est qu’une affaire de famille Rouge-Vert-Noir. Les jeunes ont choisi de manifester leur turbulence, mais le déboulonnage de Césaire n’est pas pour demain. Que vont-ils se dire dimanche entre deux sons de tambour ?
Ainsi donc, lorsque dans Discours sur le colonialisme, on observe avec quelle force Césaire dénonce la théorie d’Ernest Renan sur la « régénération des races inférieures par des races supérieures » ; la défense par le professeur Albert Sarraut des entreprises européennes contre « un prétendu droit d’occupation » des autochtones ; le prêche du R.P Barde réaffirmé par celui du R.P Muller, affirmant que la colonisation est « conforme aux desseins de Dieu » ; lorsqu’on considère de quels feux Césaire incendie les « monstruosités », les « boucheries » et autres « barbaries » et qu’il désigne les « conquérants », pacificateurs et autres missionnaires, comme le colonel de Montagnac en Algérie, le compte d’Hérisson, Saint-Arnaud, le maréchal Bugeaud, le commandant Gérard, et consorts ; lorsque, osant citer Hitler, Césaire résume tout cela en « une sorte d’expropriation pour cause d’utilité publique », transformant son libelle en brûlot du siècle ; et que ce bref ouvrage est regardé comme un véritable petit livre rouge de la révolution ;
Lorsqu’on considère tout cela, les jeunes Martiniquais ne peuvent pas accuser le Nègre fondamental de complaisance à l’égard de colonisateurs, esclavagistes ou non.

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Martinique “merveille du monde”, plutôt terre d’anarchie, sommes nous encore en Démocratie ?

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Depuis quelque temps ,un groupuscule de jeunes activistes, manipulés par des militants politiques indépendantistes chevronnés, se livre à toute sorte de dégradations sur les monuments et repères historiques de la cité, lesquels font partie du patrimoine commun des martiniquais.

On reste confondu par la puérilité des arguments invoqués par ces jeunes gens, en particulier les jeunes filles: restaurer dans leurs esprits un état de bien-être mental perturbé par la représentation matérielle de personnages ayant appartenu à l’histoire.

Comme si le fait de supprimer la statue de d’Esnambuc ou de Joséphine de Beauharnais avait le pouvoir rétroactivement de les empêcher d’exister ,d’ enlever au premier sa qualité de fondateur de la colonie au nom du roi de France et pour la seconde ,de première Impératrice couronnée des français.Par contre , ce qui n’est pas contestable, c’est qu’en faisant disparaître toute trace matérielle visible de cette réalité historique incontournable , ce comportement infantile prive les générations futures de la possibilité de s’interroger , comme ils ont eu la chance de pouvoir le faire , sur les tenants et aboutissants d’ une époque essentielle pour la compréhension de notre destinée.

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Mort de Gisèle Halimi : Tunisiens et Algériens saluent « une grande figure de la cause féminine » et une « militante anticolonialiste »

L’une des icônes du féminisme français est morte mardi à Paris. 

En Tunisie, son pays natal, et en Algérie, où son nom reste associé à la défense des combattants du Front de libération nationale (FLN) qui ont milité pour l’indépendance du pays, les hommages se multiplient depuis la disparition de Gisèle Halimi, mardi 28 juillet, à l’âge de 93 ans, au lendemain de son anniversaire. 

L’avocate franco-tunisienne, qui a consacré sa vie à la défense des droits des femmes, est née le 27 juillet 1927 dans « une famille de confession juive du quartier de la Goulette, en banlieue de Tunis », rappelle l’agence de presse tunisienne TAP, en soulignant que son combat « est reconnu à Paris comme à Tunis ou même à Alger, où elle avait défendu les droits des militants pour l’indépendance ».

Le ministère tunisien des Affaires culturelles rend ainsi hommage à une « grande figure tuniso-française de la cause féminine, des droits humains et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». 

« Lorsque son nom est évoqué chez nous, c’est instantanément celui de Djamila Boupacha qui frappe à la porte et dans nos consciences », peut-on également lire dans les colonnes du journal algérien El Watan qui revient sur le parcours d’ « une grande militante anticolonialiste ».

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125 personnalités lancent un appel pour sauver France Ô

Alors que la disparition de la chaîne des outre-mer est prochainement programmée, des personnalités dont Erik Orsenna, Lilian Thuram, Marius Trésor et Audrey Pulvar lancent un appel pour maintenir et transformer France Ô.
125 personnalités lancent un appel pour sauver France Ô
Tribune. Avec son réseau de neuf stations dans les départements et territoires d’outre-mer et sa station de Malakoff, France Ô est une chaîne unique dans le paysage audiovisuel français.

La décision annoncée en juillet 2018 de la supprimer a suscité un vif émoi parmi les ultramarins qui y ont vu une manière d’être traités comme des «citoyens entièrement à part» et par les téléspectateurs de la chaîne qui louent la qualité de ses programmes.

A travers la diffusion de ses concerts de zouk, de maloya, ou de ukulélé, de ses émissions littéraires, de ses pièces de théâtre d’Aimé Césaire, de ses fictions venant de Nouvelle-Calédonie ou de l’île de la Réunion, de ses documentaires sur l’histoire et la mémoire, la chaîne France Ô est le reflet de ce que l’écrivain martiniquais Edouard Glissant qualifiait de créolisation du monde, un espace où dialoguent les cultures de l’archipel France.

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La violence prend racine dans l’injustice et le mensonge

— Dr Josiane Jos-Pelage Présidente de l’AMSES —

L’association médicale de sauvegarde de l’environnement et de la Santé « AMSES-Martinique » rappelle que le chlordécone est un pesticide extrêmement dangereux, qui affecte surtout les sujets jeunes, les foetus, les enfants en bas âge les adolescents. Tous ceux qui ont ingéré du chlordécone dans les aliments depuis 1970 surtout s’ils étaient enfants ou bien adolescents ou bien embryons, paient ou paieront un très lourd tribut à cette intoxication.

Les troubles générés par ce toxique redoutable, polluant organique persistant, perturbateur endocrinien, génotoxique, cancérigène, sont sérieux et surtout risquent de perdurer sur plusieurs générations si aucune mesure SERIEUSE n’est prise dans l’IMMEDIAT.

Les risques principaux sont la stérilité des hommes et des femmes, le retard mental, les troubles de l’organisation du cerveau, entrainant dyslexie, autisme, dyspraxie, la grande prématurité avec son cortège de complications développementales sur le cerveau notamment. Sans insister sur le cancer de la prostate qui, même très bien soigné entraine des complications fonctionnelles sérieuses chez des hommes de plus en plus jeunes. Depuis dix années l’AMSES réclame une décision réglementaire ministérielle protectrice de la population à savoir l’interdiction totale de mise sur le marche de tout produit contenant du chlordecone meme a l’état de trace.

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Ce mortel ennui qui me vient…

La romancière dénonce le nouveau féminisme qui, selon elle, se complaît dans la morale au lieu d’agir de façon politique

— Mazarine Pingeot —

Ce mortel ennui qui me vient, devant la victoire d’extrémistes de la médiocrité au nom de « l’éthique », discréditant les combats féministes : ceux qui luttent pour l’égalité des droits, l’égalité des chances, avec à l’horizon une véritable révolution anthropologique. Combats politiques et non moraux ! Aujourd’hui, les femmes sont assez puissantes pour mener ce combat politique, pourquoi s’en tiendraient-elles à occuper la seule place du ressentiment et de la vengeance, de la délation et de la vindicte ? Est-ce cela, la place naturelle de la femme ?

Ce mortel ennui qui me vient, devant une certaine jeunesse sans désir mais pleine de colère, ces jeunes femmes mieux loties que leurs mères et leurs grands-mères, qui ont mené la lutte pour elles, déblayé le terrain pour leur laisser en héritage de continuer le combat : les unes se sentent insultées quand un homme, de sa violence ancestrale, ose un compliment – et c’est comme une gife en plein visage, certaines appellent ça un viol, au mépris de celles qui en ont vraiment été victimes ; les autres se déguisent en putes pour imiter les danseuses des clips de rap qui vantent l’argent facile et l’amour monnayable.

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D’accord on déboulonne, oui mais et après ?

— Par Danik I. Zandwonis —
Le grand déboulonnage qui a débuté a ouvert un débat sur le statut des statues qui depuis des décennies font partie de « notre « environnement colonial. J’ai presque envie de dire qu’on s’est « habitué » à vivre avec et que leur disparition ne change pas grand-chose à l’ordre colonial.

Bien entendu, quand leur idole est mise à mal, ceux et celles qui ont décidé de vouer un culte ad vitam eternam à Schœlcher, expriment avec force leur colère. Car pour eux Victor Schœlcher a été l’illustre « libérateur » des nègres réduits en esclavage, oubliant que c’est ce même Schœlcher qui organisa le dédommagement financier des esclavagistes au lendemain du décret d’abolition.

Nos schoelchéristes en colère et nostalgiques, préfèrent oublier la face cachée du pseudo « libérateur ».

Mais le déboulonnage de Schœlcher est en somme toute un mouvement très épidermique voire cosmétique qui a vu le jour avant le meurtre de George Floyd et s’est amplifié ensuite.
Peu après les colonisés de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane se sont souvenus, qu’il existait des monuments emblématiques de la période coloniale.

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Gisèle Halimi, défenseuse passionnée de la cause des femmes, est morte.

L’Union des Femmes de Martinique salue la mémoire de Gisèle Halimi, femme d’exception et figure de la lutte pour les droits des femmes.

Pour elle le féminisme est une lutte émancipatrice.

Elle est un exemple d’engagement militant et citoyen.

Son parcours de militante a été celui d’une femme engagée et pionnière dans la dépénalisation de l’avortement, et la condamnation du viol.

Mais elle a aussi lutté pour la dignité des peuples tunisiens et algériens, et contre les crimes de guerre et les viols en tant de guerre. Elle a toujours mis l’accent sur la dignité, l’humanité et la conscience.

Notre calendrier féministe de juillet lui est en partie consacré.

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Gisèle Halimi (جيزيل حليمي), née Zeiza Gisèle Élise Taïeb (arabe : زيزا جيزيل إليز الطيب), le 27 juillet 1927 à La Goulette en Tunisie et morte le 28 juillet 2020 à Paris, est une avocate, militante féministe et femme politique franco-tunisienne.

Enfance et formation

Elle naît le 27 juillet 1927 à La Goulette en Tunisie, d’une mère juive, Fortunée Metoudi, et d’un père d’origine berbère, Édouard Taïeb. Après des études au lycée de jeunes filles de Tunis, à la faculté de droit et de lettres de Paris et à l’Institut d’études politiques de Paris, elle entre au barreau de Tunis en 1949 et poursuit sa carrière d’avocate à Paris en 1956

Son enfance dans une famille traditionaliste est à l’origine de son combat dans la lutte féministe.

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Démolir des statues ? Très bien mais après ?

Pourquoi pas démolir la Bibliothèque Schœlcher ?

— Par Karl Paolo

Depuis que deux statues de Victor Schœlcher ont été jetées à bas, la fièvre qui s’est emparée d’une petite minorité de Martiniquais mais il est vrai très bruyante, fait couler beaucoup d’encre, chacun livrant son analyse et/ou se perdant en conjectures.

Pourtant, la grande majorité de nos compatriotes ne prête aucune attention à ce fracas, occupés qu’ils le sont à trouver, le plus souvent seuls, des solutions aux difficultés qu’ils traversent : précarité, bas salaires, chômage, déplacement parfois peu aisé en dépit de quelques progrès, RSA au-dessous du seuil de pauvreté, problèmes de santé liés à une mauvaise alimentation, impossibilité d’avoir accès à la culture, au sport et aux loisirs etc.

Une gifle aux élus…

Certains de nos élus, sous le prétexte d’ouvrir le dialogue avec les briseurs de statues mais plus certainement, craignant que cette agitation ne vienne perturber les élections territoriales, se muent en courtisan, manifestent de la compréhension, dégainent des déclarations de soutien, acceptent même d’être enchainés sans même se rendre compte que c’est la démocratie qui est ainsi enchainée, espérant obtenir sinon, leur bénédiction, du moins leur mansuétude.

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Tambour sacré/maire « enchaîné »

— Par Danielle Laport, sociologue —

Les journées des 16 et 17 juillet 2020 ont livré des scènes de violence choquantes et inadmissibles qu’il convient de dénoncer ! D’un côté la police lance la charge contre les manifestants bousculant et faisant chuter lourdement jeunes et moins jeunes, blessant un jeune Martiniquais et de l’autre côté les manifestants agressent le Maire de Fort-de-France, Didier Laguerre, venu sur les parvis de la mairie, les écouter et échanger avec eux.

Si l’agression du jeune Keziah a provoqué l’indignation et c’est normal car inconcevable qu’un jeune soit agressé de la sorte, l’agression de Didier Laguerre a pour sa part explosé les contours de la raison. Discutant avec les manifestants, Didier Laguerre a été enchaîné, oui, enchaîné par un manifestant ! En l’enchaînant ainsi, que voulait démontrer ce manifestant ? Imaginez une seconde ce qui se passerait si Didier Laguerre avait repoussé ce manifestant pour se protéger… Visiblement le tambour cassé semble avoir beaucoup plus de valeur et d’importance pour les manifestants que la LIBERTÉ ! Le tambour ne vibre-t-il pas pour la LIBERTÉ ?

Le militantisme politique est en danger

Comment interpréter la sacralisation de ce tambour cassé et dans le même temps la privation de liberté pour le maire de Fort-de-France ?

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Faire Peuple, sans violence

— Par Yan Monplaisir —

Je tiens à exprimer mon indignation et ma totale désapprobation après les événements graves qui viennent de se produire à quelques dizaines de mètres du commissariat de police et de la préfecture de la Martinique.

La destruction des statues de Joséphine et de Pierre Belain d’Esnambuc porteuses de symboles est tout aussi bête et intolérable que les destructions perpétrées par Boko Haram, ces salafistes djihadistes qui s’en prennent au patrimoine de l’humanité. Notre système de valeurs nous a appris la tolérance et les actes violents de jeunes « activistes », irresponsables, manipulés par de pseudos-révolutionnaires frustrés, seront oubliés dans quelques années. La dérision de ce geste paraîtrait médiocre si ses effets n’étaient, eux, irréversibles. Ces statues ne seront jamais reconstruites et ne seront donc pas là pour témoigner de toutes les facettes de notre histoire et de leur intérêt artistique.

C’est à une démission de l’État et de ses représentants à laquelle nous assistons… J’appelle les élus de Martinique à une rencontre avec Monsieur le préfet, afin de lui faire part de nos interrogations et de notre exigence de voir assurer l’ordre public dans notre territoire.

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