—Par Daniel Borrillo, juriste, Paris-Ouest-Nanterre. —
Ce qui fédère les opposants au mariage pour tous est d’abord et principalement le sentiment anti-homosexuel.
Dans aucun pays au monde, une fois le mariage pour les couples de même sexe adopté, la mobilisation conservatrice n’aura déployé autant d’énergie pour dénoncer une loi démocratique comme la droite extrême française. Si le mouvement dépasse aujourd’hui la dénonciation de la loi Taubira, il ne faut pas oublier que ce qui fédère le Tea Party hexagonal est d’abord et principalement le sentiment anti-homosexuel. L’acte fondateur de « la génération manif pour tous », pour reprendre la une d’un grand journal conservateur, est la négation des familles homoparentales.





















Est-il possible d’envisager des réparations financières pour les crimes commis lors de l’esclavage ? En décrétant que «l’histoire ne peut pas faire l’objet d’une transaction», François Hollande vient de répondre négativement à cette question, le 10 mai, lors de la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage. La formule est habile. Pourtant, si l’on regarde les choses de plus près, la question est plus complexe, et ne peut être évacuée aussi facilement. Christiane Taubira, qui est à l’origine de la loi de 2001 reconnaissant la traite négrière et l’esclavage comme crime contre l’humanité, et instituant la journée du 10 mai, a eu raison de corriger immédiatement le tir présidentiel, en évoquant dès le lendemain la nécessité de réfléchir à des formes de politique foncière et de redistribution des terres en faveur des descendants d’esclaves dans les territoires français d’outre-mer. 

