Trois visions du moyen-orient
— Par Roland Sabra —
Carte du temps, de Naomi Wallace se déroule en trois moments, trois actes ou trois visions. La première « Un état d’innocence » se passe dans le zoo Al Brazil de Rafah à Gaza. Détruit par l’armée israélienne ce zoo est gardé par un soldat israélien Yuval, qui s’étonne de voir les animaux perdre puis retrouver des morceaux de leurs corps. Dans un total état d’innocence –il ne sait pas qu’il a été tué– il rencontre une femme palestinienne qui veut absolument rendre sa mère quelque chose qui lui appartient.
La seconde « Entre ce souffle et toi » se situe dans une clinique à Jérusalem ouest. Un père palestinien s’impose après la fermeture pour rencontrer une infirmière israélienne. Elle vit grâce à une double transplantation pulmonaire prélevée sur son fils.
La troisième « Un monde qui s’efface » nous permet d’assister à une conférence avicole tenue par Ali irakien de Bagdad. Passionné de colombophilie Ali ne peut s’empêcher de parler de ses oiseaux, de la guerre, de de sa passion pour les livres, de ses amis, de sa famille, mais son récit poétique, enflammé bifurque sur la vie dans un pays soumis à l’embargo et à la guerre : un monde qui s’efface.


C’est un spectacle choral, un récit choral dans lequel 9 jeunes nous invitent à voir le monde à partir du quartier le Val Fourré à Mantes-la-Jolie où on été construits plus de 8000 logements entre 1959 et 1977, pour loger entre autres les travailleurs des usines automobiles de la vallée de la Seine, Renault à Flins, Simca devenu PSA, à Poissy. Le quartier est bâti sans lien véritable avec le centre-ville au bout de la rue des Garennes, sur l’ancien aérodrome de l’ex-village de Gassicourt annexé par ville de Mantes après la guerre. Construit en refusant l’aide de l’État le quartier va manquer d’équipements collectifs et tomber dans une dérive de ségrégation sociale marquée par l’exode des classes moyennes et l’arrivée massive de populations émigrées.
La troupe nationale dramatique du Théâtre Daniel Sorano du Sénégal où ont évolué l’exceptionnel Douta Seck, ainsi que Aliou Cissé et Ousmane Seck bien connus des comédiens martiniquais, a donné à voir spécialement pour le 42eme Festival de Fort de France, La Tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire dans la salle éponyme du Théâtre municipal de Fort de France.
Avec « Cour d’honneur » Jérôme Bel tend un miroir au public de l’espace théâtral éponyme. Assis sur des chaises en arc de cercle ils sont quatorze face au public, comme s’il s’agissait de spectateurs égarés dans le dédale de tubes métalliques qui compose la structure des gradins. Ils nous ressemblent avec leurs sacs qu’ils ont posés à leurs piede, le livret, le pull ou le châle pour se protéger du vent. Au milieu sur le proscenium le micro. Ils vont y venir l’un après l’autre raconter ce qu’ a été pour eux la rencontre avec ce lieu et en quelles circonstances. On s’aperçoit rapidement que le monde de l’éducation nationale est sur-représenté, que l’échantillon est plutôt mono-colore. Il y a les bons souvenirs et les moins bons. Ceux qui renvoient à des rencontres qui vont structurer toute une vie, comme pour Jacqueline qui trouvera là une compagne de vie dans la figure d’Antigone. Mais aussi ceux des mauvais moments comme l’interruption de » Casimir et Caroline », mis en scène par Johan Simons, par un spectateur excédé, exprimant sa colère.
Il est souvent répété à l’envi qu’ au théâtre le comédien doit servir le texte. Mais qu’en est-il alors pour le théâtre sans parole, le théâtre mut, ou mieux le théâtre gestuel ? Deux spectacles parmi d’autres de ce registre connaissent un engouement populaire au Festival d’Avignon 2013.

Crée au studio-théâtre de de Vitry en 2010, repris au Théâtre de l’Échangeur à Bagnolet en 2011« Au pied du mur sans porte est enfin présenté au Festival d’Avignon à la Chartreuse.
C’est en 1848 que Thoreau produit ce texte inclassable, brisant les catégories du récit, de l’essai philosophique et du journal intime. Il y relate sa vie quotidienne dans les bois,(2 ans, 2 mois et 2 jours) près de l’étang de Walden où il a construit lui-même sa cabane.
Sur le vaste plateau de la cour d’honneur, l’espace scénique est dessiné par une ceinture ouverte constituée d’une rangée de baraques de chantier : le tout forme une muraille bleue. Devant, seul en scène, l’écrivain. Sa voix s’élève parmi les cris des martinets déclarant l’arrivée de la nuit sur le palais. Ainsi commence le drame des perdants.
Expérimenté sous forme réduite en 2012 à Avignon, Projet Luciole revient cette année en grand format.
Aux Antilles françaises, l’on meurt par dérogation. Le plus grave est que l’Etat y apporte sa caution puisqu’après les Ministres, ce sont les Préfets qui dérogent.
. Il serait difficile de nier l’échec global de l’actuel système de démocratie représentative qui prétend garantir la souveraineté populaire. La baisse chronique de la participation aux élections et l’aversion généralisée envers la politique et les politiciens, ne prennent pas leur source uniquement dans les promesses non tenues par les élus ou dans les nombreuses affaires de corruption. La raison profonde en est que les citoyens ont de plus en plus confirmation qu’ils sont exclus de tout pouvoir réel de décision. Les lois prises à la marge pour corriger les travers les plus visibles du système ont peu de chance d’inverser la tendance pour la simple raison qu’elles ne s’attaquent pas aux racines du mal. La loi sur la parité, par exemple, n’a pas fondamentalement changé le statut des femmes dans la société parce qu’elle ne participe pas d’une politique visant à mettre fin à l’oppression de celles-ci. Une loi sur le non cumul des mandats ne permettra pas davantage l’exercice d’une véritable démocratie, puisqu’elle ne vise pas à répondre à cette question que nous considérons essentielle : « Comment faire en sorte que les représentants élus soient de vrais relais de la souveraineté populaire et des acteurs efficaces d’une transformation positive de la société ? 
REVUE DE PRESSE – Le rappeur sort le 9 juillet Magna Carta Holy Grail, un disque ni bon ni mauvais, selon la critique, dans lequel il évoque sa femme, sa fille et ses peurs.



Le plus étonnant mais aussi le plus révélateur dans les énormes manifestations qui secouent le Brésil ou la Turquie actuellement, c’est l’étonnement des pouvoirs en place, qu’ils soient de droite ou de gauche. Comme l’avoue Gilberto Carvalho, le chef de cabinet de la présidente du Brésil, Dilma Roussef, «le gouvernement n’arrive pas à comprendre ce qui se passe». De même, en Turquie, Recep Tayyip Erdogan ne sait pas voir ou ne veut pas voir dans les soulèvements de la jeunesse urbaine, autre chose que le résultat d’un complot de l’étranger. Que se passe-t-il ? Vers quoi tendent ces mouvements ? Pour esquisser une réponse à cette question, il faut à la fois les mettre en relation avec les mouvements similaires qui les ont précédés, expliquer pourquoi ils ne sont guère intelligibles dans le cadre des catégories politiques héritées, et commencer à dégager la perspective dans laquelle ils peuvent commencer à faire sens, non seulement dans une logique de contestation ou de désespoir, mais comme annonciateurs d’alternatives politiques souhaitables et plausibles.
En plus de dix ans d’existence, l’institution de La Haye a mené huit procédures, toutes sur le sol africain.