Paris – Le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a fixé vendredi le cadre juridique du secret de la confession après les propos polémiques du chef de l’épiscopat, en affirmant « l’impérieuse nécessité » pour les prêtres d’alerter sur les faits de pédocriminalité en cours.
« Si un prêtre reçoit dans le cadre de la confession, soit d’une victime, soit d’un auteur, la connaissance de l’existence de faits qui se déroulent (…) alors il a l’impérieuse obligation de mettre un terme à ces faits« , a déclaré le ministre de la Justice sur LCI.
« Si (le prêtre) ne le fait pas, il peut être condamné ?« , a-t-il été interrogé. « Il doit l’être, cela s’appelle non-empêchement de crime ou de délit« , a répondu M. Dupond-Moretti.
Les prêtres « peuvent alerter les autorités ou utiliser tout autre moyen qui permettrait d’y mettre fin« , notamment en prévenant les proches des victimes présumées, a précisé à l’AFP l’entourage du ministre.
Le garde des Sceaux a rappelé ces consignes dans une note envoyée vendredi aux procureurs. Il les y invite à « procéder systématiquement à l’ouverture d’une enquête préliminaire, y compris pour les faits susceptibles d’être prescrits« , comme le prévoit la loi contre les violences sexuelles sur les mineurs d’avril 2021.