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Ubu Président – Quand le grotesque devient miroir du pouvoir

Samedi 15 novembre – 19h30 | Tropiques-Atrium, FdF

Ubu Président signe le retour tonitruant du Père et de la Mère Ubu sur scène, dans une adaptation contemporaine, musicale et jubilatoire du classique d’Alfred Jarry. Réécrit par Mohamed Kacimi et mis en scène par Isabelle Starkier, le spectacle plonge le public dans un univers où le ridicule et le tragique se mêlent dans une farce politique terriblement actuelle.

Une farce musicale pour notre temps

Tout commence dans une cuisine misérable : le Père et la Mère Ubu, chômeurs éternels, s’y disputent les dernières miettes d’un repas disparu. L’arrivée d’une journaliste de “Niouze” — en quête de sensationnel — bouleverse leur quotidien. Ensemble, ils trouvent l’idée qui pourrait tout changer : devenir président(s) !
Ainsi démarre la risible et terrifiante ascension d’Ubu vers le pouvoir suprême, satire grinçante d’un monde où la démagogie, le populisme et l’absurde se confondent dans un même éclat de rire.

Entre rire et révolte

Pour Isabelle Starkier, « Ubu, c’est l’emblème du tyran ridicule, pathétique, comme notre XXIe siècle sait en produire à la pelle.

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Fragilité structurelle et dépendance financière

L’économie de la Guadeloupe est trop fragile pour être sacrifié sur l’autel de l’idéologie politique.

— Par Jean-Marie Nol —

L’économie guadeloupéenne, structurellement fragile et très dépendante des transferts publics et subventions , reste aujourd’hui dans une position d’extrême vulnérabilité. Sa pérennité repose presque entièrement sur l’appui jusqu’ici constant de l’État français, dont les subventions, exonérations sociales et sur-rémunérations de vie chère constituent la clé de voûte de son équilibre général. Dans ce contexte, il serait à la fois économiquement irrationnel et politiquement dangereux de prétendre rompre voire même affaiblir ce lien vital au nom d’une idéologie passéiste déconnectée des réalités. L’autonomie institutionnelle, telle qu’envisagée dans le cadre de l’article 74 de la Constitution, pourrait rapidement se traduire par un effondrement du modèle économique local si elle s’accompagnait d’un recul du soutien financier et normatif de l’État. Le maintien dans le droit commun dans une étape de transition de l’article 73, assorti d’un renforcement du pouvoir normatif local, préconisé par certains élus locaux et intellectuels semble apparaître ainsi comme la seule voie raisonnable pour assurer à la Guadeloupe un avenir à la fois stable, solidaire et soutenable.

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L’éphéméride du 9 novembre

Le coup d’État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) sonne le glas de la Révolution française.

Le coup d’État du 18 brumaire an VIII  (9 novembre 1799), souvent abrégé en coup d’État du 18 Brumaire, organisé par Emmanuel-Joseph Sieyès et exécuté par Napoléon Bonaparte, avec l’aide décisive de s

on frère Lucien, marque la fin du Directoire et de la Révolution française, et le début du Consulat. Si les événements déterminants se produisent le 19 brumaire au château de Saint-Cloud, où le Conseil des Cinq-Cents et le Conseil des Anciens sont réunis, c’est le 18 que la conjuration met en place les éléments nécessaires au complot.
Les préparatifs du coup d’État

Sieyès souhaite renverser la Constitution de l’an III. Celle-ci ne pouvant être révisée qu’au bout de 9 ans, il imagine un coup d’État.

Pour cela, il utilise la complicité du Conseil des Anciens, et oblige l’ensemble des députés à se déplacer à Saint-Cloud, au prétexte d’un péril jacobin. En effet, depuis 1789, les assemblées se trouvent toujours sous la menace de la population parisienne. En déplaçant les assemblées, on s’assure que la population parisienne ne pourra pas intervenir.

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Festival des Arts Rastafari 2025 : Un souffle de mémoire et de souveraineté au Domaine de Tivoli

Fort-de-France s’apprête à vibrer au rythme d’un événement où culture, pensée et spiritualité se rencontrent : le Festival des Arts Rastafari revient pour sa 6ᵉ édition, les 8 & 9 novembre, au cœur du Domaine de Tivoli. Porté par la Fondasyon Nyahbinghi, ce rendez-vous désormais incontournable du calendrier culturel martiniquais s’annonce comme une expérience intellectuelle et sensible, où la parole se libère et la mémoire se réveille.

Une conférence au carrefour de la décolonialité et de la spiritualité

Le point d’orgue de cette édition : une grande conférence publique, animée par N’Zingha Yaa Valentin, docteure en civilisation caribéenne et membre du groupe MUN. La chercheuse proposera une réflexion audacieuse autour d’une question brûlante :

« Quel avenir pour le peuple martiniquais ? »

Entre décolonisation, identité, souveraineté et ancestralité, son intervention promet d’offrir un regard lucide sur les défis contemporains des sociétés afro-descendantes. À travers le prisme de la décolonialité et de la réappropriation culturelle, elle invite à repenser notre rapport au passé pour mieux envisager l’avenir.

À ses côtés, Alpha, mentor en bio-spiritualité et spécialiste en timeline shifting, apportera une dimension introspective et spirituelle avec deux interventions intitulées « Le réveil de la mémoire » et « Souveraineté afro-caribéenne ».

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Repenser la place des outre-mer dans la Caraïbe

Les Outre-mer français dans l’Atlantique : vers une diplomatie territoriale et une intégration régionale plus ambitieuse

Longtemps considérées comme des périphéries de la République, les collectivités françaises d’Amérique – la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Saint-Pierre-et-Miquelon – se trouvent aujourd’hui à la croisée des chemins. Entre appartenance européenne, ancrage caribéen et ambitions internationales, elles incarnent un enjeu stratégique majeur pour la France et l’Union européenne dans un bassin atlantique en pleine recomposition.

Un espace fragmenté au cœur d’enjeux géopolitiques globaux

Le bassin atlantique, et plus particulièrement la zone caraïbe, demeure une mosaïque complexe. Fragmentée par les héritages historiques, les langues et les statuts politiques, elle est aujourd’hui redevenue un théâtre de rivalités internationales. Face à l’influence grandissante de la Chine et à la réaffirmation de la présence américaine, la région se positionne comme un espace de compétition économique, diplomatique et sécuritaire.
Dans ce contexte, la présence française grâce à ses outre-mer constitue un atout stratégique majeur. Elle confère à la France une stabilité institutionnelle et une crédibilité diplomatique dans une région où la souveraineté, la sécurité et la coopération deviennent des leviers essentiels.

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« Femmes noires ». Exposition de Karine Joseph-Rose

— — Par Philippe Charvein — —

L’exposition de Karine JOSEPH-ROSE est construite autour d’un impératif : célébrer les femmes noires dans leur diversité par le biais de leurs visages. Visages multiples, saisis dans leurs déclinaisons les plus diverses ; vecteurs des expressions les plus diverses, elles aussi ; que ce soit la sérénité, la détermination, le défi ou le bonheur.

Autant d’expressions traduisant une volonté, chez l’artiste, de promouvoir une identité féminine se déployant, s’exposant au regard de tous ; une identité féminine affirmant et affichant sa présence envers et contre tout.

Derrière ces nombreux visages, sublimés pour la plupart, se trouve cette volonté, chez Karine JOSEPH-ROSE, d’inscrire cette identité féminine dans un absolu aux allures d’éternité ; dans une sorte de renaissance perpétuelle, préservée des affres de l’oubli et du néant ; de là l’emploi du procédé de la « technique mixte » (impliquant également celui de la « tempéra ») par le biais duquel des couches de peinture se superposent à d’autres, sans risque d’effacement pour telles ou telles.

La préoccupation majeure de Karine JOSEPH-ROSE est de mettre en lumière un visage féminin inscrit dans un processus de renaissance permanent.

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Parutions – Automne 2025

Éducation et Innovation

Innovations pédagogiques et numériques à l’université

Perspectives globales et pratiques locales
Khadija Youssoufi, Soufiane Rouissi
Parution :
16/10/2025
Collection : Enfance éducation et société
Format : 155 x 240 mm – 188 pages
Prix : 22,00 €
EAN : 9782336550312
L’enseignement supérieur traverse une ère de transformations profondes, marquée par l’émergence du numérique et la reconfiguration des pratiques pédagogiques. Cet ouvrage explore les réponses innovantes des universités face à ces nouveaux défis.

Histoire de l’éducation

La société des sciences et des arts de Grenoble (1796-1844)

Un intermède de l’Académie delphinale
René Favier
Parution :
09/10/2025
Collection : Historiques
Format : 135 x 215 mm – 252 pages
Prix : 26,00 €
EAN : 9782336562148
Après la Révolution, Grenoble retrouve son souffle intellectuel autour du Lycée des sciences et des arts fondé par Dominique Villars. Un éclairage inédit sur la renaissance des sociétés savantes en province.

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Le pragmatisme du marché ou la mort de l’homme.

 Par Camille Loty Malebranche  —

Du plus lucide des constats, le pragmatisme économique est en soi, la dictature dévorante du rentable, la rage tyrannique de la rentabilité primant l’homme, dans l’imposition des exigences de performance sans limite du marché.

Disons le d’emblée, nous abordons ici le pragmatisme comme mode de vie utilitaire de la société contemporaine. Il ne s’agit pas du pragmatisme gnoséologique qui cherche les meilleures méthodes d’accès aux connaissances ou du pragmatisme psychologique qui veut réduire les difficultés à l’approche d’un problème à résoudre mais de l’idéologie capitaliste avec son obsession du but et du profit économique qui doivent ponctuer toute action humaine sinon cette action ne vaudrait pas la peine d’être entreprise. Le pragmatisme est la vision d’une société où prédomine l’idéologie de l’individualisme sauvage et déshumanisant qui sert la performance et la prospérité du vendeur et fait la réussite matérielle par la production du rentable. Il s’agit, en effet, de la violence obsessive du rentable à tout prix, qui empreint l’idéologie sociale contemporaine jusqu’à la pathologie, jusqu’à la négation totale de l’homme aux dépens de qui se fait le succès aveugle du marché.

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Cuba : appel à la solidarité

L’ouragan Melissa a violemment frappé l’est de Cuba le 29 octobre 2025. Les dégâts sont considérables sur une île, où la population fait déjà face à d’énormes difficultés dues au blocus.
Ensemble, nous pouvons les aider !

Plus de 700 000 personnes ont été déplacées, aucune perte humaine n’est à déplorer grâce à des mesures exceptionnelles de sécurité. Les infrastructures et plus de 45.000 maisons ont été détruites, 120.000 personnes sont aujourd’hui sans logement, les cultures sont ravagées. La reconstruction est déjà en cours, malgré les besoins immenses en nourriture et en matériaux.

Le 5 novembre, les associations de solidarité et de coopération amies de Cuba se sont réunies à l’ambassade de Cuba en France.
L’ambassadeur Otto Vaillant Frías a confirmé l’ampleur des dégâts. Vous trouverez ci-dessous une vidéo qui témoigne des ravages causés par l’ouragan.
Le gouvernement et l’État cubains mettent tout en œuvre pour récupérer des logements, rétablir les services de base et prendre soin des familles sinistrées.

Les besoins sont considérables et l’ambassade nous a fait part des urgences prioritaires :
Médicaments (analgésiques, antibiotiques…) Matériel médical consommable (gants, seringues, trocarts, gazes…) Produits alimentaires secs (lait en poudre, légumineuses, conserves, farine de blé…) Matériaux de construction, Linge de maison (matelas, draps, serviettes…) Ustensiles de cuisine, Vêtements et chaussures…

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« Comme, Like, Menm jan », « Indulgence envers vos dirigeants », « Enfants »

Par Jean-Bernard Bayard

« Comme, Like, Menm jan »

Comme un arc-en-ciel qui montre l’harmonie des couleurs
Comme la rose qui définit la délicatesse de la vraie beauté
Comme le nouveau né qui ne peut cacher sa vulnérabilité
Comme ce triste monde que nous partageons serait meilleur

Like the rainbow showing the harmony of all the colors
Like the rose defining the delicate nature of true beauty
Like the new born who is unable to hide its vulnerability
Like this sad world that we share would have been better

Menm jan ak lakansyèl ka pe montre amoni tout koulè-l yo
Menm jan ak roz lan ki defini elegans ki nan vré bote-a
Menm jan ak ti bebe-a ki pa ka kache vilnerabilite li-an
Menm jan ak tè chagren ke na pe pataje a ta ka miyò
JB

 

« Indulgence envers vos dirigeants »

Ne blâmez pas et ne dérangez pas
Soyez tolérant envers ces malfrats
Pour tromper deviennent candidats
Pour nous opprimer durant le mandat

N’accusez pas surtout ne rejetez pas
Soyez généreux envers tout ces fatras
Qui ne sont que de grands hors-la-loi
Dévalorisant tous crédules électorats

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Le vide symbolique d’une nation

— Par Jean Claude Halley —

C’est un texte dense et puissamment structuré, dans la grande tradition des essais politico-philosophiques français. Jean-Marie Nol y tisse un diagnostic implacable : la France macronienne aurait sciemment renoncé à son récit national — non pas par oubli, mais par calcul. Et ce renoncement volontaire, devenu symptôme d’une recomposition silencieuse, s’étend jusqu’aux marges ultramarines, où il ravive les blessures coloniales et les fractures mémorielles.

On peut en tirer plusieurs axes d’analyse :

  1. La disparition du récit national comme stratégie politique
    Nol avance que Macron ne serait pas seulement victime d’une crise de sens, mais son architecte. À la place du vieux roman national (hérité de Michelet et Ferry), il impose une narration de la performance : celle de la start-up nation, fluide, mondialisée, « déterritorialisée ». En somme, une France sans mythe, mais avec des tableaux Excel.
  2. Le vide symbolique et ses effets sociaux
    Ce refus du récit partagé créerait un gouffre identitaire, où s’engouffrent défiance, populisme et nostalgie. Les « fractures françaises » deviennent fractures de sens : le pays n’a plus de boussole morale, seulement des indicateurs économiques.

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« L’Étranger », un film de François Ozon

À Madiana du 8 au 13 novembre 2 seances par jour. 

Adaptation de L’Étranger d’Albert Camus.
Par François Ozon Avec Benjamin Voisin, Rebecca Marder, Pierre Lottin | 29 octobre 2025 en salle | 2h 00min | Drame
Synopsis :
Tout public
Alger, 1938. Meursault, un jeune homme d’une trentaine d’années, modeste employé, enterre sa mère sans manifester la moindre émotion. Le lendemain, il entame une liaison avec Marie, une collègue de bureau. Puis il reprend sa vie de tous les jours. Mais son voisin, Raymond Sintès vient perturber son quotidien en l’entraînant dans des histoires louches jusqu’à un drame sur une plage, sous un soleil de plomb…

La presse en parle :

Franceinfo Culture par Laurence Houot
François Ozon, en tenant sans concession ce parti pris tout en offrant un regard distancié sur le contexte historique, donne une version cinématographique passionnante et éclairante de L’Étranger.

Positif par Ariane Allard
Par petites touches disséminées (cette façon qu’ont les hommes de parler, de tenir une cigarette, d’habiter l’espace public, de frapper une femme), le long métrage de François Ozon n’aura de cesse de capter cette masculinité toxique, raciste et violente.

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L’éphéméride du 8 novembre

Sortie de l’album Led Zeppelin IV, du groupe éponyme le 8 novembre 1971.

Led Zeppelin IV est le titre généralement utilisé mais non officiel pour nommer le quatrième album du groupe de rock britannique Led Zeppelin sorti le 8 novembre 1971 et dont la pochette originale ne comprenait pas la moindre inscription, y compris sur la tranche. L’album, qui comporte de nombreux classiques (Black Dog, Rock and Roll, Stairway to Heaven, When the Levee Breaks, etc.) que le groupe jouera sur scène jusqu’à la fin de sa carrière, est un des albums les plus vendus de l’histoire, avec plus de 23 millions de copies écoulées seulement aux États-Unis1 et 37 millions d’exemplaires vendus dans le monde. En France, il s’est écoulé à 1,1 million d’exemplaires selon les estimations. L’album fut composé et mixé aux Basing Street Studios d’Island Records, à Londres, à Headley Grange, une demeure victorienne isolée dans l’East Hampshire, et à Sunset Sound (Los Angeles).

Réception
Après l’accueil médiocre qu’avait réservé la critique à Led Zeppelin III à l’automne 1970, Jimmy Page décida que l’album suivant du groupe n’aurait pas de titre, hormis quatre symboles à l’intérieur de la pochette et sur le disque, chacun choisi par un membre du groupe.

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« Intervention divine », un film d’Elia Suleiman

Samedi 8 novembre dès 18h au T.O.M. Croix-Mission Fdf

(en arabe : يد إلهية, Yadon ilaheyya) est un film palestinien réalisé par Elia Suleiman, sorti en 2002. Le film est une critique ironique de l’absurdité de la situation géopolitique en Palestine.

Avec Elia Suleiman, Manal Khader, Nayef Fahoum Daher
Titre original Yadon Ilaheyya  | Drame, Guerre, Romance 2 octobre 2002 en salle | 1h 32min |

Synopsis: 
Es, un Palestinien vivant à Jérusalem, est amoureux d’une Palestinienne de Ramallah. L’homme est partagé entre son amour et la nécessité de s’occuper de son père, très fragile. En raison de la situation politique, la femme ne peut aller plus loin que le checkpoint situé entre les deux villes. Les rendez-vous du couple ont donc lieu dans un parking désert près du checkpoint.

La presse en parle :
Aden par Philippe Piazzo
Dans ce film cinglant qui met en avant avec humour l’exaspération totale des Palestiniens face aux Israéliens, le moindre épisode burlesque prend des allures de manifeste.

Chronic’art.com par Frédéric Bas
Comme tous les grands films comiques, le poème d’Elia Suleiman provient d’une douleur qui affleure à chaque plan.

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Macron ou la stratégie du chaos

Le Pourquoi de l’absence volontaire de récit national en France, et quelles sont les ramifications idéologiques de cette occultation en outre-mer ?

— Par Jean-Marie Nol —

Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, la France semble traverser une zone de turbulence identitaire et politique où l’absence d’un véritable récit national est devenue l’un des symptômes les plus inquiétants de la crise de sens que connaît le pays. Loin des promesses d’un « nouveau monde » et d’une modernisation apaisée de la République, les deux quinquennats du président Macron ont vu s’approfondir les fractures sociales, territoriales et culturelles qui minent le lien national. L’instabilité politique, la méfiance envers les institutions, la défiance vis-à-vis des élites et le sentiment de déclin dominent désormais une société française qui doute d’elle-même et qui, faute d’un récit collectif fédérateur, à l’instar des régions Antilles – Guyane, se replie sur ses fractures identitaires.

Cette perte de repères touche de plein fouet la France hexagonale, mais ses répercussions sont encore plus sensibles en outre-mer, où la distance géographique se double d’une distance symbolique. Dans ces territoires où l’Histoire nationale s’est longtemps confondue avec celle de la colonisation, la question du récit national résonne comme une interrogation existentielle.

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Salon de l’habitat : cap sur la construction modulaire

Vendredi 7, samedi 8 & dimanche 9  novembre au Stade Pierre-Aliker, Dillon – Fort-de-France

Jusqu’à dimanche, le Salon de l’habitat se tient sur le parking du stade Pierre-Aliker à Dillon (Fort-de-France). L’édition 2025 met à l’honneur la construction modulaire, avec une maison témoin grandeur nature qui attire de nombreux visiteurs.

Environ 150 exposants présentent leurs produits et services liés à la construction, rénovation, décoration et aménagement (cuisine, énergie solaire, mobilier, piscines, spas…). Les organisateurs annoncent un salon « plus qualitatif » malgré une légère baisse du nombre de participants.

Plusieurs conférences et animations rythment l’événement, dont une sur la construction modulaire écoresponsable (vendredi à 16h) et une autre pour les propriétaires et investisseurs (samedi à 11h).
Dimanche, deux temps forts clôtureront le salon : le concours des plus beaux stands et un grand jeu-concours.

Stade Pierre-Aliker, Dillon – Fort-de-France
Vendredi & samedi : 10h–21h / Dimanche : 10h–20h
Entrée : 6 € (gratuit pour les moins de 12 ans et les personnes en situation de handicap)
contact@glconseils.com

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L’éphéméride du 7 novembre

Début du procès à grand spectacle de Landru le 7 novembre 1921

Henri Désiré Landru, né le 12 avril 1869 à Paris (19e arrondissement) et mort le 25 février 1922 à Versailles, est un célèbre tueur en série et criminel français. Il fut surnommé « le Barbe-Bleue de Gambais ».

Biographie
Origines
Henri Désiré Landru est issu d’une famille modeste. Il est né en 1869, au 41 rue de Puebla (aujourd’hui avenue Simon-Bolivar) dans le quartier de Belleville à Paris et est le fils cadet de Julien Alexandre Silvain Landru, 34 ans, chauffeur aux Forges Vulcain (qui se suicida au Bois de Boulogne le 28 août 1912), et de Flore Henriquel, 34 ans, couturière et blanchisseuse à domicile (décédée en 1910). Le couple avait déjà une fille, Florentine Marguerite Landru (née en 1854). La famille est établie à Paris, rue du Cloître-Notre-Dame, où Landru a passé l’essentiel de son enfance heureuse.

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De Kampala à New York : l’héritage postcolonial des Mamdani

— Par Abbas Fahdel —

Le nouveau maire de New York, Zohran Mamdani, incarne une génération politique nouvelle, mais aussi un héritage intellectuel singulier : celui de ses parents.

Sa mère, Mira Nair, est l’une des plus grandes cinéastes indiennes contemporaines, autrice de films célèbres comme Salaam Bombay! et Monsoon Wedding.

Son père, Mahmood Mamdani, est un historien, politologue et professeur à Columbia University, dont l’œuvre a renouvelé la compréhension des rapports entre colonisation, modernité et violence politique.

Leur fils grandit ainsi à la croisée de deux héritages : celui du cinéma engagé et celui de la pensée critique — deux formes de résistance à l’oubli et à l’ordre établi.

Né en 1946 à Bombay, Mahmood Mamdani grandit en Ouganda, au sein d’une communauté d’origine indienne installée en Afrique de l’Est depuis l’époque coloniale.

Il étudie aux États-Unis, à Harvard, avant de revenir enseigner en Afrique, notamment à Dar es Salaam, haut lieu du bouillonnement intellectuel des années 1970.

Exilé après l’expulsion des Asiatiques par Idi Amin en 1972, il devient une figure de la pensée postcoloniale, dont l’expérience personnelle nourrit la réflexion : comprendre comment le pouvoir colonial a survécu à la décolonisation, sous d’autres formes, dans les structures de l’État, la mémoire et la violence.

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Violences Sexuelles à l’encontre des femmes

Nos 5 W et quelques-uns de plus1

— Par Huguette et Méliné Bellemare Membres de l’association féministe « Culture Égalité »—

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À Laurence et à celles qu’elle défend, pour leur courage à Toutes.

Je voudrais écrire ce qui va suivre en ponçant la langue, les mots, l’orthographe, la grammaire. Gratter, gratter jusqu’à buter sur l’os même de l’acte et qu’il existe sur cette page comme tel : un geste inqualifiable, innommable, sans langue, sans mots, sans orthographe, sans grammaire.

Nathacha APPANAH2

ELLE.S

Une petite fille de 3 ans
Une vingtaine de filles de 14 à 20
Une migrante sans papiers
Une jeune femme avec son bébé sur les bras
1, 2, 3 élèves
Plusieurs dizaines de patientes
Une sexagénaire livrée en pâture par son mari
Nos mères, nos sœurs, nos filles…
Ce n’est pas un martyrologe
C’est la scandaleuse réalité

Un étudiant en médecine
Un chirurgien, un naturopathe
Un prêtre, un professeur, un député, un ministre de la justice
Un père, un mari, un cousin, un grand-père
Le copain, l’amoureux, le voisin, l’ami de la famille
Un agent de police
L’entraîneur
Un chanteur ayant cinq fois l’âge de sa proie
Artiste engagé, grand patriote
Un acteur, une célébrité
Un monsieur bien habillé, bien élevé, belles manières
Bon voisin
Bref, un « protecteur naturel »
Une personnalité (re)connue, respectée
Pas un inconnu, pas un psychopathe, pas des monstres
Ce n’est pas un traité de tératologie
C’est la banale réalité

QUI ?

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Le procès du « déchoukaj » des symboles coloniaux en Martinique

Une marche forcée contre le sens de l’Histoire 

Par Yves Untel Pastel
Le débat qui s’est cristallisé autour des statues glorifiant la France conquérante aux Antilles Françaises n’est pas une simple controverse historique, mais une question fondamentale de dignité humaine et de justice mémorielle. Ces monuments, érigés à la gloire d’un passé colonial et esclavagiste, constituent une insulte flagrante et intolérable à la population antillaise. L’acte de les déboulonner, loin d’être un vandalisme, s’inscrit dans un mouvement global de dignité, que l’institution judiciaire peine à reconnaître.

I. Le Cynisme de l’Emblème Paternaliste

Comment concevoir l’audace de brandir un emblème prétendument libérateur ou civilisateur à la face d’un peuple que la puissance érigée a elle-même déporté, asservi et exploité ? Ce geste est d’un cynisme insupportable. Les statues représentant des figures de l’administration coloniale, ou des allégories de la « France conquérante », sont des affirmations de la légitimité d’une domination passée, minimisant l’infamie de l’esclavage.

Les Antilles sont littéralement une terre-cimetière, où le sol porte les stigmates des âmes broyées par le système esclavagiste. Positionner de tels monuments sur les carrefours, c’est profaner l’espace civique et imposer une négation quotidienne du traumatisme historique.

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Le désengagement de l’État, un séisme social annoncé

Un ciel hexagonal sombre et menaçant empli de nuages lourds laisse présager une tempête économique et sociale sur la Guadeloupe .

— Par Jean-Marie Nol —

La Guadeloupe semble devoir désormais entrée dans une phase historique de désenchantement budgétaire avec à la clé des conséquences économiques et sociales . Nous n’avons plus le loisir de demeurer dans l’insouciance et le déni de réalité, car il y a déjà péril en la demeure. Après des décennies de prospérité sociale et de protection étendue, les signes de fatigue du modèle d’État-providence français se multiplient. La Cour des comptes tire la sonnette d’alarme, les chiffres s’emballent, et le gouvernement reconnaît à demi-mot que la « générosité » qui a longtemps fait la fierté nationale arrive peut-être à son terme. Le ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, l’a affirmé sans détour : « La générosité qu’on a connue est peut-être arrivée à son terme. » Cette phrase résonne comme un aveu autant que comme un avertissement. Car c’est tout un modèle social qui, fragilisé par des décennies de déficits et de dettes, s’apprête à être révisé dans ses fondements mêmes.

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« An Ba Lanmè » : quand les arts caribéens se rencontrent entre les îles

Du 7 au 14 novembre 2025, l’île de Sainte-Lucie accueillera une résidence artistique sans précédent : An Ba Lanmè, une initiative collaborative réunissant cinq organisations culturelles de la Martinique, de la Dominique et de Sainte-Lucie autour d’un thème fédérateur — la mer, espace commun et symbole des circulations culturelles dans la Caraïbe.

Pendant une semaine, artistes et acteurs culturels exploreront les savoirs traditionnels et la pharmacopée caribéenne à travers la création contemporaine. Au programme : ateliers gratuits pour les écoles et les communautés locales, œuvres collectives et temps d’échange autour du patrimoine immatériel des îles.
Cette résidence invite à relier art, mémoire et nature, à revisiter les traditions pour mieux imaginer l’avenir.

Une alliance créative entre trois îles

Cinq artistes incarneront cette traversée collective :

  • Jenae Bell (Dominique, arts visuels),

  • Jean-Marc Bullet (Martinique, design artistique),

  • Armanie Mathurin (Sainte-Lucie, écriture),

  • Mehdi Michalon (Martinique, art sensoriel).

Ensemble, ils questionneront la mer comme lieu d’échanges, de circulation des récits et de transmission des savoirs.
Un atelier de deux jours se tiendra au Mount Kailash Rejuvenation Centre, haut lieu sainte-lucien du bien-être et des soins à base de plantes.

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Guy Vadeleux présente : Klass !!!

Samedi 8 novembre – 19h30 | Dimanche 9 novembre – 16h00 | Tropiques-Atrium

Un hommage à la musique traditionnelle martiniquaise

Le musicien et compositeur Guy Vadeleux présentera son nouveau spectacle Klass !!! à Tropiques Atrium les 8 et 9 novembre prochains.
Deux ans après son dernier concert dans cette même salle, l’artiste revient avec une création dédiée à la musique martiniquaise, à travers une mise en scène alliant musique, danse et humour.

Un spectacle en plusieurs tableaux

Klass !!! se compose de plusieurs tableaux musicaux et visuels.
Le programme mêle titres inédits, morceaux emblématiques du répertoire de Vadeleux et participations d’artistes invités.
La présence de Lé Fouben, humoriste martiniquais, apporte une dimension conviviale et légère à ce spectacle d’une durée de plus de deux heures.

Guy Vadeleux, un parcours au service de la tradition

Originaire des Anses d’Arlet, Guy Vadeleux est une figure importante de la musique traditionnelle martiniquaise.
Multi-instrumentiste — tromboniste, guitariste, bassiste, banjoïste — mais aussi auteur, compositeur, interprète et producteur, il a développé au fil des décennies un style personnel qui fait dialoguer biguine, mazurka, kompa, jazz, salsa et merengue.

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L’autoédition : publier soi-même ses œuvres

Les Rencontres des 8, 12 & 15 novembre à l’OMDAC (FdF)

L’autoédition (ou auto-publication) désigne le fait pour un auteur de publier et de diffuser lui-même ses ouvrages, sans passer par une maison d’édition traditionnelle. L’auteur devient ainsi éditeur de sa propre œuvre, qu’elle soit imprimée (livre, magazine) ou numérique (ebook, site web, etc.).

Il s’agit d’un mode d’édition en pleine expansion, notamment grâce aux plateformes en ligne comme lulu.com ou Amazon KDP, qui permettent aux créateurs de gérer directement la mise en page, l’impression, la distribution et la vente.

➤ Trois profils d’auteurs autoédités :

  • L’auteur amateur : publie par passion, sans visée commerciale, et participe souvent à des ateliers ou des lectures publiques.

  • L’auteur entrepreneur : cherche à dégager un revenu ou à tester le potentiel de ses écrits sur le marché.

  • L’écrivain professionnel : choisit l’autoédition pour plus de liberté artistique ou pour publier des manuscrits refusés par les éditeurs.

➤ Les défis et compétences de l’autoéditeur :

L’auteur doit maîtriser (ou déléguer) toutes les étapes de la chaîne du livre : correction, mise en page, graphisme, impression, diffusion, communication et vente.

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Emmanuel Carrère, l’intime et l’Histoire : Kolkhoze couronné du prix Médicis 2025

— Par Hélène Lemoine —

Un roman de filiation et d’empire
Mercredi 5 novembre, au restaurant La Méditerranée à Paris, Emmanuel Carrère a reçu le prix Médicis 2025 pour son roman Kolkhoze (P.O.L). Un verdict limpide — cinq voix au premier tour — pour un livre déjà consacré par le public, vendu à plus de 140 000 exemplaires depuis sa sortie fin août. Finaliste malheureux du Goncourt, Carrère trouve ici une revanche élégante et un hommage vibrant à celle qui fut sa première figure d’autorité et de fascination : Hélène Carrère d’Encausse, mère aimée, admirée, disputée, première femme secrétaire perpétuel de l’Académie française, disparue en août 2023.

« Kolkhoze », c’est le siècle passé, ses déchirures, notre présent, sa douleur », écrivait le critique Olivier Mony. Et c’est bien à cette articulation entre mémoire familiale et tragédie politique que s’attache Carrère. D’une plume ample, parfois digressive, souvent bouleversante, il tisse quatre générations d’exilés, de la Géorgie des années 1920 à la France des Lumières, en passant par la Russie soviétique, la Seconde Guerre mondiale, l’effondrement du bloc communiste et la guerre d’Ukraine.

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