Au-delà du discours : Que fait-on ?

— Par Florent Grabin président de PUMA —

C’est avec un très grand intérêt que nous avons suivi la plénière du vendredi 9 février 2018, se tenant à la Collectivité Territoriale de Martinique, (CTM), où Monsieur le Préfet a débattu avec les élus de cette collectivité sur la question de la Chlordécone. C’est un fait inédit que nous saluons très fortement, en espérant que l’épilogue de cette controverse ne tarde pas trop .

Nous remercions l’État d’avoir fait le choix de mener la recherche, avec des scientifiques indépendants, ce qui permettra de se fixer sur les orientations de la détoxification de tout ce qui est vivant sur notre territoire.

Nous avons noté que pour certains, il y a encore du travail à faire pour arriver à la bonne compréhension de ce dossier, d’autres nourrissent un grand espoir de voir une profusion de condamnations dans nos deux îles, mais ils sont dans l’incapacité de dire sur quelle base scientifique et juridique.

Nous, P.U.M.A., poursuivons notre stratégie pour qu’à terme la Martinique devienne un pôle d’excellence écologique, à charge pour nos dirigeants de mettre en place les outils pour atteindre cet objectif. Nous persistons à dire que du fait du réchauffement climatique tout notre programme agricole devra être reconsidéré sans occulter le réaménagement de notre île.

Il nous faut tirer les enseignements de cette pollution chimique en prenant en compte tout ce qu’il ne faut plus faire avec les produits chimiques, ne plus commettre les erreurs du passé , c’est la raison pour laquelle nous venons faire, dans un premier temps, ces quelques propositions, à savoir :

* Une évaluation plus fine devra être faite sur la molécule de base du produit et aussi sur les adjuvants et autres composants de ce dernier, avant la mise sur le marché de tout médicament, intrants chimiques quelque soit le mode de spéculation agricole ou autres.

* Sortir de la logique des études épidémiologiques en appliquant la toxicogénomique qui est une méthode plus rapide, plus performante et moins coûteuse.

* La formation en médecine environnementale de nos médecins devra devenir une priorité pour accompagner la population dans la gestion des sorties de crise.

* La cartographie des terres polluées devra impérativement être annexée aux différents  »Plan Local d’Urbanisme », puis être rattachée à l’acte de vente des terres afin de tenir informés les acheteurs.

* Le transport de terre devra faire l’objet de traçabilité afin d’éviter de polluer les zones non polluées.

* Les zones qui ne sont pas contaminées devront être en Zone Agricole Protégée (ZAP) afin de permettre une agriculture propre dépourvue de toute trace de résidu chimique.

* Des marchés labellisés  »Produit à haute qualité environnementale » devront être implantés dans différents points de l’Île pour assurer l’écoulement de ces produits sains.

* Médiatiser massivement la production locale qui respecte ces nouvelles dispositions pour la mettre en valeur.

Au-delà du discours : Que fait-on ?

Tout a été dit, tous les  »premier à avoir fait » se sont clairement fait connaître, quant à ce fameux livre truffé d’erreurs scientifiques, ses auteurs n’ont jamais participé aux tous premiers combats contre ces molécules organochlorées, d’où leur méconnaissance du sujet qui se reflète très clairement dans ce brûlot. Entre temps il y a un de ces hommes qui est devenu ministre local de l’écologie, à qui nous posons la question : au-delà du discours qu’avez-vous fait depuis, pour préserver notre population et notre Martinique contre tous ces polluants ?

Tous les outils sont là, dans des instances, où existe une commission agriculture, donc un Président en charge du développement agricole, dans les différentes chambres pour gérer notre société, à savoir : la Chambre de Commerce, la chambre des Métiers, la Chambre d’Agriculture, la CTM, les Communautés de Communes et les Communes. Qui n’a pas entendu que nous devons conduire la Martinique à l’autosuffisance alimentaire ? Messieurs les Présidents passons de la parole aux actes, il y va de la santé de la population.

Existe-t-il dans ces instances des programmes ou projets qui tendent à aller dans cette direction ? Dans l’affirmative, nous remercions d’avance celui qui aura le courage de les faire connaître publiquement, afin que nos jeunes puissent se mobiliser pour les faire vivre.

Nous avons un potentiel humain qui peut relever ce défi, c’est à nous, en notre âme et conscience de montrer que nous pouvons réaliser ce pôle d’excellence écologique Pour Une Martinique Autrement

Pour l’association écologique PUMA
Le Président
Florent GRABIN