Accompagné de Richard Kolinka, Philippe Torreton déclame « La Troisième Révolution » de Fred Vargas

Le claviériste Aristide Rosier, le batteur Richard Kolinka et le comédien Philippe Torreton ont présenté leur spectacle, né pendant le confinement. Une lecture musicale en hommage à la nature que l’homme détruit.

— Par Guénaèle Calant —

Malgré le vent et la menace de pluie, ils sont allés à la rencontre de Philippe Torreton, qui avait pris place, samedi en fin de journée, dans le jardin Bossuet, à Meaux.

« Je suis venue écouter des textes de George Sand », confie une Meldoise. A ses côtés, une autre rêve de voir « le comédien dans ce cadre magnifique », tandis qu’une autre a entendu parler « de ce spectacle créé pendant le confinement » grâce à des extraits diffusés sur les réseaux sociaux.

Le comédien Philippe Torreton a déclamé de magnifiques textes à la gloire de la terre, que l’homme martyrise. Derrière lui, l’ancien batteur du groupe Téléphone, Richard Kolinka, et le claviériste Aristide Rosier l’accompagnaient en musique.

« Nous y voilà, nous y sommes, dans le mur, au bord du gouffre… Nous avons chanté, dansé, quand je dis nous, entendons un quart de l’humanité tandis que le reste était à la peine… Nous avons jeté nos pesticides à l’eau… Nous avons mangé des fraises du bout du monde… Nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche….nous avons acidifié la pluie », les mots extraits de « La Troisième Révolution », de Fred Vargas, s’envolaient devant un public conquis.

Et de poursuivre la lecture musicale du texte de l’archéozoologue plus connue pour ses romans policiers. « Franchement, on peut dire qu’on s’est bien amusé… On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise… Faire péter l’atome… Franchement, on s’est bien marré… Il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. »

Assis dans l’herbe, sur des chaises et des bancs, masque sur le visage ou pas, pas moins de 260 personnes – selon un décompte établi à l’entrée – ont écouté en famille des textes engagés, à la résonance particulière en ces temps de lutte planétaire contre la pandémie de Covid 19.

Les mots du chef Sioux Sitting Bull

Des mots que l’on doit aussi bien à Sitting Bull, chef Sioux de la tribu des Lakotas, mort en 1890 dans la réserve indienne de Standing Rock, dans le Dakota (Etats-Unis), qu’à la romancière George Sand ou le poète Charles Baudelaire. Des mots qui évoquent le rapport de l’homme à la nature et essaient de réveiller une humanité qui court à sa perte.

Ce spectacle qui rêve d’un monde meilleur, Philippe Torreton et Richard Kolinka, dont les maisons sont voisines dans le Val-de-Marne, l’ont créé pendant le confinement. La première lecture de ces poèmes musicaux, ils l’ont d’ailleurs réservée le 23 juin dernier à 120 agents municipaux de leur ville, Fontenay-sous-Bois. Pour remercier ces fonctionnaires qui n’ont pas ménagé leur peine durant la crise sanitaire.

Source : LeParisien.fr