Mois : juillet 2015

Le vote fertile du peuple grec

— Par André Lucrèce * —
grece_lagardeSaluons d’abord cette éclosion de courage – en dépit de toutes les pressions et de tous les excès de langage – afin de faire face à une tentative consistant à réduire un peuple à l’impuissance et à l’acquiescement aux injonctions des puissants. Ces injonctions les plus folles, les plus irresponsables et les plus perverses constituaient un curieux mélange d’irrespect et de cruauté qui méritaient d’être rejeté par le peuple grec.
Mais pourquoi s’intéresser à la crise entre la Grèce et l’Europe, question qui pourrait nous paraître lointaine et extérieure à nos préoccupations ?
D’abord parce que la Grèce se trouve dans une situation qui n’est pas si éloignée de la nôtre : une économie en grande difficulté, un chômage à 28% (24% chez nous), 60% pour ce qui est du chômage des jeunes, le même taux en ce qui nous concerne, des inégalités sociales criantes, une jeunesse aux abois. Ensuite parce que les leçons de l’histoire sont toujours instructives.
Certes, la Grèce est un pays souverain. Et c’est bien là le problème.
Car à travers la crise gréco-européenne, nous assistons à une forme d’agression contre la souveraineté d’un pays et contre son gouvernement démocratiquement élu, sous prétexte que ce pays est en difficulté et que l’Europe, la Banque Centrale Européenne et le FMI se portent prétendument à son secours.

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« La Folie Lacan » : une vraie réussite

— Par Michèle Bigot —
folie_lacanSous ce titre délicieusement polysémique, où l’attelage du déterminant au déterminé produit des connotations maoïstes dans le goût des années 70, Philippe Boyau nous présente un spectacle relevant du théâtre documentaire dans sa meilleure et sa plus actuelle tradition.
Le texte résulte d’un montage à partir de présentations de malades que Jacques Lacan, Le psychanalyste et théoricien que l’on sait, homme de théâtre s’il en est faisait à l’hôpital Ste Anne. Mais c’est surtout le clinicien que l’on a cherché à faire revivre ici, dans une relation sensible à l’autre, avec une écoute, une manière de questionnement, une insinuation, une approche douce mais insistante, une façon habile de scander la parole du patient par des reprises, des échos, des questions, bref tout un art digne de la maïeutique.
La troupe a travaillé à partir du texte dactylographié de ces présentations : potentiellement théâtral à la fois par sa structure dialogale et par son statut de représentation devant un public, le matériau demandait à être théâtralisé dans sa forme : il a fallu styliser, couper les redites, trouver un rythme, un tempo, une progression dramatique pour passer sur scène.

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« Page en construction » : juste, sensible intelligent et drôle

— Par Michèle Bigot —

pages_en_constructionQue peut-on dire aujourd’hui de l’Algérie d’aujourd’hui? Qu’en disent les Français et qu’en disent les Algériens eux-mêmes ? Et quand on veut en parler, sur quel ton et sur quel mode ? Parler de la guerre, parler des exactions du GIA, de la persécution des journalistes, ou bien du vécu des enfants d’immigrés en France, de la discrimination et du racisme ordinaire, de l’emprise du fondamentalisme? Les sujets ne manquent pas, mais tout cela est à haut risuque et puis tout cela peut-il faire un objet théâtral ?
Voilà le défi que le metteur en scène et comédien Kheireddine Larjam a réussi à relever avec bonheur. Il a fait appel au dramaturge Fabrice Melquiot pour donner forme théâtrale à ce texte intitulé « page en construction ». Titre programmatique pour une pièce de théâtre qui se présente à bien des égards comme « work in progress », qui cherche sa forme en avançant et la trouve peu à peu de façon convaincante. Au moyen de techniques éprouvées telles que l’interpellation du public, la réflexivité, le recours à des hors-scènes tels que la vidéo, la BD, la musique instrumentale, efficaces parce que intégrés à l’histoire et complexifiant la structure dramatique sans la faire imploser, une forme singulière se dessine peu à peu.

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Nous valons mieux qu’une vaine bataille électorale

— Par Sarah Johannes Elisabeth *—

lajenes_douvanNous reconnaissons que nos brèves années ne sauraient mesurer avec justesse l’éternité de votre engagement envers la jeunesse martiniquaise.
Quelles que soient vos formations politiques, vos ambitions personnelles, vos considérations intimes, vous nous avez régulièrement rappelé votre détermination à créer les conditions de notre épanouissement… futur.
Confrontés à un niveau de chômage structurellement et indécemment élevé, à une précarité angoissante et parfois même à une lassitude ankylosante, vous avez su, faut-il savoir le reconnaître, prouver votre capacité à vous rassembler sur ces sujets pour agir ensemble. Parfois. Lucides, vous avez pris conscience que vos seules actions ne suffisent plus, ni à satisfaire nos espérances ni à libérer nos entraves.
Nos expressions diverses ont permis d’aboutir à la parution d’un livre blanc « contribution de la jeunesse au PADM » soit un ensemble de propositions qui concerne notre avenir. Nous ne pouvions que nous réjouir de la reprise à un niveau politique des propositions issues du livre blanc comme le dispositif Migration Retour et le Césairus, bien que nous n’ayons malheureusement pas été associés au pilotage et à l’élaboration des projets.

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Grèce : « Non! Vous ne nous volerez pas nos vies!

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— Par Robert Saé —

Enfin ! La Grèce sort de l’inconnu! Pendant que les propagandistes du libéralisme sauvage agitent leur épouvantail, le peuple Grec a signifié que l’incertitude et l’irresponsabilité consistaient précisément  à  rester sous la coupe des spéculateurs et des usuriers ! Les économistes de service et les politiques aux ordres ont eu beau rivaliser dans la désinformation, le peuple Grec a compris que  les institutions financières et leurs gouvernements relais n’ont jamais « aidé la Grèce » en réduisant les salaires et les pensions ou en détruisant le secteur public, mais que leur seule préoccupation était d’aider les spéculateurs à rafler la mise. Les efforts  pour attiser les égoïsmes et les chauvinismes afin d’isoler le peuple Grec ont été vains. Sa résistance  a recueilli encouragement et soutien  de la part de tous les autres peuples européens. Ceux-ci ont bien compris que le pillage dont ils sont victimes ne cesserait absolument pas même si les « créanciers » parvenaient à étrangler le peuple Grec.

Enfin !  La Grèce pourra envisager la fin de la faillite! Pendant que  les profiteurs  crient au loup,  le peuple Grec énonce que  sa faillite à lui  est fruit de l’austérité et qu’il s’agit de reconstruire une économie qui soit au service des êtres humains !

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« De l’esclavage à la liberté forcée. Les « immigrants » africains au sein de la société martiniquaise, 1857-1889 »

Conférence de Céline Flory le 07 juillet aux Archives départementales

immigrants_africainsLa Société des Amis des Archives et le Conseil Général ont le plaisir de vous inviter à la conférence que donnera Céline Flory le mardi 7 juillet 2015 à 18h aux Archives départementales :
« De l’esclavage à la liberté forcée. Les « immigrants » africains au sein de la société martiniquaise, 1857-1889 »

Dans la réorganisation du travail colonial consécutive à l’abolition de l’esclavage promulguée le 27 avril 1848 dans l’ensemble des territoires français, les administrations coloniales, de concert avec les planteurs, prônèrent le recours à l’immigration de travailleurs extérieurs.
Sensible à leurs sollicitations, le ministère de la Marine et des colonies mit en place un système, subventionné par l’État, d’introduction de travailleurs extérieurs sous contrat d’engagement de travail de plusieurs années.
Dans ce cadre, de 1854 à 1862, plus de 21 000 hommes, femmes et enfants furent recrutés le long du littoral ouest-africain pour aller travailler à la Guyane et aux Antilles françaises. Plus précisément, 10 552 d’entre eux arrivèrent en Martinique où ils demeurent pour la très grande majorité d’entre eux jusqu’à la fin de leur vie.

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A propos d’un dégradation des relations sociales en Martinique

Que cherche la branche extrémiste du patronat ?

syndicatTribune  de Philippe Pierre-Charles, secrétaire général CDMT

Il faut bien parler d’une branche extrémiste du patronat par comparaison avec ceux qui, bon an mal an, échangent, discutent, négocient, signent des accords avec ou sans grève. Il est même des médiateurs qui se félicitent de réussir… à cent pour cent la conciliation des parties après conflit.
La branche extrémiste quant à elle défraye plus souvent la chronique, car ses hauts faits provoquent des remous à répétition et s’étalent dans la presse avec une navrante banalité. Dans ses entreprises, en plus des compréhensibles tensions de classe, règne un climat de guerre sociale larvée. Les négociations annuelles obligatoires (NAO) se concluent rarement, les grèves durent ou se répètent, les huissiers, gendarmes ou policiers, ne sont jamais loin ; les tribunaux sont mobilisés ; leurs avocats prospèrent ; les entraves au dialogue font partie de leur arsenal ordinaire. C’est aussi le temps où des patrons de plus en plus nombreux refusent carrément les médiations, narguant ainsi sans crainte l’inspection du travail, voire le tribunal, comme à la SME !

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« La Martinique avance » ou du destin contrarié d’un slogan politique

— Par Serge Harpin —

martinique_avance_ou_pasLa première attestation de la formule dans l’espace public Martiniquais date du « deuxième plan de relance régional » (2013). Ce devait être un coup médiatique pour signifier, sur un temps qu’on voulait long – la durée de la « relance » – un changement radical, voire, pour les plus exaltés, « révolutionnaire » dans la conduite des affaires locales dans ce « confetti de l’Empire » (J.-C.GUILLEBAUD,1976) où on joue à « l’État Nation » (1).

L’idée, on l’aura bien compris, était de combiner la dynamique créée par « la relance » et une campagne de communication politique d’envergure. C’était de bonne guerre. Dès lors, l’enjeu de « la relance » n’était plus simplement économique mais aussi – et on pourrait même dire « mais surtout » – politique avec cette obsession de l’image et de la mise en scène. Ainsi, la multiplication et la répartition méticuleusement pesées, et calculées des chantiers sur tout le territoire ne relevaient pas seulement d’un souci de programmation pertinente et efficace des travaux mais également et très fortement d’un parti pris électoraliste.

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Un atelier dans la jungle : Ernest Breleur

— Par Selim Lander —

Ernest Breleur (le Christ rouge)Sous les tropiques, la conjonction du soleil et de la pluie produit facilement une végétation luxuriante ; un bout de terre suffit pour faire pousser un rideau de verdure impénétrable. La villa du plasticien martiniquais Ernest Breleur[1] a beau être située dans un lotissement assez récent à la périphérie de Fort-de-France, pour qui a le privilège de partager un moment avec lui dans sa véranda, l’écoutant s’exprimer sur sa démarche artistique, sa maison cernée par les plantes en rangs serrés nommées oiseaux de paradis, semble perdue dans une jungle[2].

L’œuvre d’Ernest Breleur mérite qu’on s’y intéresse. J’ai souligné ailleurs la fécondité des arts plastiques en Martinique, seulement comparable à sa fécondité littéraire[3]. Ce n’est pas un hasard si je mettais alors Breleur en premier. Il est à coup sûr le plus « chercheur » de tous les plasticiens martiniquais, celui qui a le plus su (et voulu) se renouveler au fil des années. Une visite dans son atelier le confirme : aucun des lecteurs de l’ouvrage – par ailleurs remarquable mais qui date déjà de 2008[4] – qui lui a été consacré ne pourrait anticiper l’état actuel de ses recherches, au vu de son œuvre telle qu’elle se présentait il y a une dizaine d’années.

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Contre les violences envers les femmes, chacun(e) peut agir!

— Par Rita Bonheur, présidente de l’UFM (Union des Femmes de la Martinique) —

je_taime_jetetueIl y a 10 ans, le 13 juin 2005, la population martiniquaise apprenait avec horreur qu’une jeune femme était immolée, en plein centre-ville, à 7h du matin, pour avoir voulu se séparer de son compagnon violent.
Douleur insoutenable, pour sa famille. Condamnation quasi-unanime de toutes et de tous, manifestations, marche silencieuse … Mais aussi peur pour d’autres femmes victimes de violences qui étaient menacées du même sort, à qui leur bourreau disait « sé mem bagay la kay rivé-w, ou kay wè » .
Depuis, le 13 juin est devenu à l’initiative de l’Union des Femmes de Martinique, Journée martiniquaise de lutte contre les violences dans le couple, en mémoire de toutes ces femmes assassinées en Martinique, et pour toutes ces femmes qui ne peuvent vivre en toute liberté…
Mais la violence continue à tuer, à défigurer, à blesser le corps et le mental, à faire souffrir :
– femmes tuées par leur compagnon ou ex-compagnon.
– femmes très grièvement blessées, marquées à vie
– femmes, dont beaucoup souffrent en silence ou sont contraintes à se taire de peur de représailles, encore victimes au quotidien de violences dans ce couple, qui au lieu d’être un lieu d’épanouissement, représente un lieu de souffrance.

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3 juillet 1905, le projet de loi relatif à la séparation de l’Église et de l’État

— Par Jean-Paul Scot, historien —

loi-1905Depuis les crimes de janvier 2015, tout le monde ou presque se réclame de la laïcité dans la plus grande confusion. Rien d’étonnant: elle est aujourd’hui trop souvent incomprise, falsifiée et dénaturée. Si la France est définie depuis 1946 comme une « République indivisible, laïque, démocratique et sociale », c’est à la suite des très longues luttes qui ont abouti à la séparation des Églises et de l’État par la loi du 9 décembre 1905, que la Cour européenne des droits de l’homme a qualifiée de « clé de voûte de la laïcité française».
Sous l’Ancien Régime, le catholicisme était la seule religion d’État légitimant la monarchie de droit divin. Cependant, dès Philippe le Bel (XIII e – XIV e siècle), la France fut le premier État européen à rejeter la théocratie pontificale et la suprématie du pouvoir religieux sur le pouvoir politique.
Néanmoins, les pouvoirs temporel et spirituel étaient seulement distincts, pas séparés, car ils avaient le même objectif: imposer à tous les sujets du roi les « devoirs envers Dieu».

La France a également été le premier État à instaurer la tolérance.

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Les noces de faïence du Cénacle : les conférences

cenacle_10eme1 semaine de conférences du 6 au 12 Juillet 2015 Kiosque Gueydon , Fort-de-France.

Voir l’ensemble du programme du festival ou le télécharger en pdf

.Dimanche 12 Juillet 2015

Le Dancehall né de la Jamaïque – Une musique de revendication identitaire

Table Ronde

Abdoulaye Gaye, auteur de « Le Dance hall : pratiques festives à dimension sociale à la Jamaïque »Maître de conférences en Études Anglophones ( Guyane)

Carolyn J.Cooper ,Editeur de l’ouvrage de référence « Global Reggae » édition Des Universités des West Indies Professeur de littérature et Culture au Mona(Jamaïque )

-Modérateur Fabrice Théodose, Membre du Collectif Sousleground

After C Jamaica Experience Vivez l’expérience d’une vraie dancehall party au son d’un real selecta Dj Genious (Collectif Rise Up Sound)

Abdoulaye Gaye

Le dancehall : pratiques festives à dimension sociale à la Jamaïque

Le discours matérialiste des DJ du dancehall est souvent opposé au discours révolutionnaire des chanteurs de reggae. Ceux qui ont aimé cette musique pour son côté spirituel et son engagement politique ne cachent pas leur déception devant les chansons sexuellement explicites et violentes des DJ.

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Trop noire pour être française ? La République aveugle à la couleur mais les citoyens…

trop_noire« Trop noire pour être française ? » sur Arte, vendredi 3 juillet à 23 h 10. Isabelle Boni-Claverie analyse, à l’aide de témoignages et de nombreux chercheurs, le racisme ordinaire en France. Elle retrace sa propre histoire familiale et son parcours, empreint d’un « marqueur social » lié à sa couleur de peau.

« L’Express » : Qu’est-ce qu’être Français ? « Le Point » : Comment peut-on être Français ? Les deux questions ont l’air de travailler les deux hebdomadaires, qui les propulsaient en Une la semaine dernière. Isabelle Boni-Claverie, elle, s’interroge : est-elle trop noire pour être Française ? Evidemment, la question n’en est pas une.

La réalisatrice, également scénariste pour la télévision et le cinéma, narre, avec ce documentaire diffusé bien trop tardivement, sa propre histoire pour finalement relater celle de la France : métisse, elle est la petite-fille d’un Ivoirien et d’une Française qui, en se mariant, se sont placés à l’avant-garde du mariage mixte. Isabelle Boni-Claverie a eu de la chance : élevée dans une famille de catégorie sociale élevée, elle s’imagine ne jamais connaître les discriminations.

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L’Europe contre la démocratie grecque

—Par Joseph E. Stiglitz, Prix Nobel d’Economie —

grece_ueNEW YORK – La dispute et l’acrimonie qui vont croissantes au sein de l’Europe pourraient passer aux yeux d’un observateur extérieur pour le résultat inévitable de la fin de partie peu amène entre la Grèce et ses créanciers. Les dirigeants européens finissent par exposer au grand jour la véritable nature du conflit autour de la dette grecque, et cela n’a rien de plaisant : il s’agit bien plus une question de pouvoir et de démocratie que d’argent et d’économie.

Le programme économique que la troïka (la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI) a imposé à la Grèce il y a cinq ans était une aberration. Il a conduit à une baisse de 25% du PIB du pays. Je ne connais aucune dépression qui ait été provoquée aussi délibérément et ait eu des conséquences aussi catastrophiques. Ainsi le taux de chômage parmi les jeunes Grecs dépasse maintenant 60%.

Il est incroyable que la troïka nie toute responsabilité et refuse d’admettre à quel point ses prévisions et ses modèles étaient erronés. Mais il est encore plus surprenant que les dirigeants européens n’aient retenu aucun enseignement de tout cela.

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États-Unis. Sept « églises noires » brûlées depuis la tuerie de Charleston

eglises_bruleesEn quelques jours, sept églises de la communauté noire ont été ravagées par les flammes aux États-Unis. L’origine criminelle de certains incendies ne fait plus de doute, si bien que de nombreux internautes parlent de terrorisme.

L’église de Greeleyville, en Caroline du Sud, est maudite. Il y a tout juste 20 ans, en juin 1995, deux hommes se disant affiliés au Ku Klux Klan incendiaient l’édifice. Il avait fallu un an pour tout reconstruire. Bill Clinton s’était alors déplacé en personne pour inaugurer le nouveau Mount Zion Church.

20 ans plus tard, les flammes ont embrasé à nouveau cette église principalement fréquentée par la communauté noire. Le tout dans un contexte quelque peu particulier, puisque six autres édifices religieux ont brûlé dans le pays en à peine sept jours. Sur Twitter, de très nombreux internautes s’interrogent sur les circonstances de ces brasiers, craignant des actes racistes. Le hashtag #WhoIsBurningBlackChurches a ainsi été tweeté plus de 160 000 fois en à peine trois jours. Quelques jours après la tuerie de Charleston, certains évoquent d’ores et déjà des « actes terroristes ».

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Les outre-mer au Festival d’Avignon 2015

outre-mer_avignonLa présence des compagnies des Outre-mer dans le OFF d’Avignon progresse d’année en année. Pour cette édition 2015, dix-sept compagnies sont présentes dans le OFF. Nous ne pouvons que nous en féliciter. C’est une belle opportunité pour découvrir la singularité de leurs créations. D’un territoire à l’autre, le brassage des cultures nourrit les imaginaires de ces créateurs, porteurs d’identités fortes.

Greg GERMAIN, Président

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Créée en 2013, l’Agence de promotion et de diffusion des cultures de l’Outre-mer travaille à la visibilité et à la circulation de la création ultramarine : patrimoine, arts de la scène, arts visuels, littérature, cinéma et audiovisuel. Elle accompagne les créateurs et porteurs de projets culturels en matière d’ingénierie et de développement de projets, de production et de diffusion, de formation et d’information. Elle favorise la mise en réseau, la coopération des opérateurs culturels et les projets multilatéraux, d’Outre-mer à Outre-mer, d’Outre-mer à l’Hexagone, et d’Outre-Mer à l’international. L’Agence vient de lancer son site internet cultures-outre-mer.fr autour de trois fonctions :

 – une « vitrine » d’information sur les actualités culturelles dans tous les territoires

 – un centre de ressources, à destination du grand public et des professionnels, qui a vocation à présenter tous les acteurs culturels et le patrimoine des territoires

 – une plate-forme de travail et d’échanges pour l’espace pro.

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« Instantanés d’infini » d’Annick Justin-Joseph, mise en scène de l’auteure

instantanes_infiniAu T.A.C. ( Théâtre Aimé Césaire) à 19h 30 les 11 & 12 juillet 2015.

Elle, Ludivine, sujette à de « brusques absences », se fraie en réalité, chaque fois qu’elle le peut, un passage, dans la complicité en l’autre bord d’un photographe et d’un magicien. Sur le fil de cette drôle d’histoire aux allures de « shap » insolite, une voix tendue au téléphone : celle d’une femme encore belle, la mère, trop tôt séduite, puis… délaissée. Paroles, gestes, musique, réactivent au cœur du jeu, une authentique passion à être, en forme parfois d’arrêts sur un conte de nos réalités, pour une danse de la vie bien différente de ce qu’il est convenu de vivre, en l’exil banalisé de nous-mêmes. « INSTANTANES D’INFINI » ou la précision ludique d’un regard, la profondeur de la captation, en marge de toute tentation d’inertie, de peur ou de renoncement.

Ludivine / Audrey PAMPHILE
La mère / Danielly FRANCISQUE
Le Photographe / Ruddy SYLAIRE
Le magicien / DEVA
Scénographie /Création lumière /Environnement technique / Dominique GUESDON René –Marc OLIVIER
Effets sonores / Benoît Le FOURNIS
Régies techniques / SERMAC Théâtre Aimé CESAIRE- Costumes / DEYVA CREATIONSS et Chantal MARVILLE –
Photos/ Marie – Claire – DELBE – CILLA
Chorégraphie – Arts martiaux / Franck DEDE
Dramaturgie / Chant de la mère / Mise en scène / Annick JUSTIN JOSEPH

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L’or bleu et l’or vert sauveront-ils (le nord de) la Martinique?

 — Par Eric Picot, pour l’association Baie des Princes —

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La fermeture de l’hôtel Le Marouba du Carbet le 31 mai dernier suite à la liquidation par le Tribunal mixte de commerce de Fort-de-France prononcée le 12 mai renvoie le Nord de la Martinique à ses réalités historiques, économiques et sociales : ce territoire n’a jamais connu le développement qu’on lui promet depuis longtemps et qu’il attend encore. Seule entreprise importante dans ce secteur, cet hôtel de 134 chambres emploie 51 salariés et sa fermeture laissera 51 familles sur le carreau.
Comment en est-on arrivé là ? Que se passera-t-il maintenant ? De quoi sera fait demain ? Comment allons-nous vivre ? Qu’allons-nous devenir ?
Ces questions légitimes sont posées par les salariés qui risquent de perdre leur emploi et par leurs familles. Mais elles interpellent tout le Nord, dont une grande partie de la population pense dorénavant que son territoire n’a pas de chance et qu’il est victime de la fatalité. La réalité est inverse : le Nord est la chance de la Martinique, le Nord est l’avenir de la Martinique !

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« La crise climatique est un défi spirituel et moral »

glace_fondanteLes représentants des instances des six principaux cultes en France (catholique, orthodoxe, protestant, musulman,  juif, bouddhiste) devaient remettre à François Hollande, mercredi 1er juillet, une déclaration commune appelant à « l’adoption d’un accord contraignant applicable à tous » lors de la conférence de Paris sur le climat, en décembre. Cette initiative est née dans le cadre de la Conférence des responsables de culte en France (CRCF), qui réunit de manière informelle, chaque mois, depuis cinq ans, les signataires de cet appel. Pour joindre le geste à la parole, ils ont convenu d’observer à cette occasion une journée de jeûne, comme le font, le 1er de chaque mois, certains militants de la cause climatique.

« Nous, membres de la Conférence des responsables de Culte en France, prenons la parole ensemble pour partager notre conviction : au-delà des problématiques techniques, économiques et géopolitiques, la crise climatique relève d’un défi spirituel et moral. C’est d’abord notre rapport à la création comprise comme don de Dieu et à la nature qui est en jeu.

Ayant perdu de vue sa relation à la nature et son intime interdépendance avec tout ce qui constitue celle-ci, l’humanité s’est fourvoyée dans un rapport de domination et d’exploitation mortifère de l’environnement.

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