Poussière(s) : de l’autre côté du miroir

Vendredi 12 & samedi 13 avril 2019 à 19h 30 au T.A.C.

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

« Sous les affabulations les plus invraisemblables perce toujours un fait bien réel : la nécessité pour l’individu de passer d’un état à un autre, d’un âge à un autre et de se former à travers des métamorphoses douloureuses, qui ne prennent fin qu’avec son accession à une vraie maturité »

La jeune Poussière, accablée par un quotidien routinier et étriqué, veut fuir et s’émanciper de la toute puissance d’un père meunier qui souhaite la marier pour éponger ses dettes. Elle possède alors l’élan d’une manifestation spontanée de sa volonté muselée. Mais entre le confort manifeste de sa vie actuelle et ses aspirations de liberté son cœur balance. C’est tout l’enjeu de cette pièce qui se joue sur le courage que mettra l’héroïne à se dégager des contraintes, mais aussi de la relative sécurité que lui offre le respect des traditions. On constate une mise en scène imagée et inventive, où les analogies sont fortes entre le pastel des vêtements de Poussière qui symbolise sa jeunesse et le transat qui reflète le confort dont elle doit s’extraire telle une Cendrillon des temps modernes . Nous entrons de plain-pied dans un conte initiatique dont la structure adhère en tous points à l’univers des contes de fées adaptés en pièce de théâtre. Poussière insignifiante petite sans substance passe du néant au signifiant, d’objet à sujet de celle qui n’a pas d’existence véritable à celle qui affirme sa volonté et dit « Je » Derrière les
les péripéties de cette jeunesse une parabole de la condition humaine, se dessine l’odyssée d’une adolescente. Nous découvrons des situations débordées de sentiments. Certains à peine tièdes, que le cœur fébrile réveille en sursaut dans un meli mélo de vague à l’âme sans dessus dessous. D’autres comme une envolée de papillons manquent de jugement mais sont des réflexes d’auto défense un cache-cache permanent avec l’ordre établi. Grands horizons et candeur juvénile, tout un programme que le théâtre nous restitue pas à pas. Il était une fois un petit bonheur qu’elle avait rencontré…

A VOIR
Au Théâtre Aimé Césaire
Les 12 & 13 avril 2019
à 19h30
Mise en scène
Nelson- Rafaell Madel
Avec : Damien Dutrait, Paul Nguyen, Caroline Stella et Nicolas Cloche
en alternance avec Brice Perda
Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret

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