Faire jouer un Noir par un Blanc ou un Blanc par un Noir, est-ce équivalent?

La différence a été mise au compte du Noir, elle lui a été imputée comme un péché originel. Pourquoi ne veut-il pas, quand nous sommes prêts à le faire, que ce péché soit lavé dans le baptême universaliste? Que signifie cet entêtement et cette roideur du cou? Pourquoi reprend-il la différence à son compte quand nous cessons de la lui imputer? Parce qu’elle devenue maintenant le signifiant de sa revendication : il ne peut plus demander à être reconnu comme pur humain, il veut être reconnu comme Noir. L’universalisme ne l’intéresse pas. Il n’y voit qu’un tour de passe-passe destiné à assurer au Blanc sa bonne conscience. il travaille évidemment à nous donner mauvaise conscience, mais avec d’autres moyens qu’autrefois.

Octave Mannoni. Avril 1966,
The decolonization of myself, 
repris dans Le racisme revisité, p. 325.

Quelques articles, et beaucoup d’autres, pour débattre :

Eschyle à la Sorbonne : pourquoi condamner le blackface ?

« Blackface » : se grimer en Noir est-ce du racisme?

 Othello joué par un Blanc : le théâtre français est-il raciste ?

L’exposition Toutânkhamon accusée de racisme !

» Les Suppliantes » la pièce d’Eschyle censurée à la Sorbonne

« Nuit des Noirs » au Carnaval de Dunkerque : le maire « défend un droit à la caricature »

Louis-Georges Tin : « Le blackface est l’envers grimaçant de l’esclavage »

Une pièce de Romeo Castellucci censurée au Mans

Olivier Beaud : « La liberté académique est de plus en plus menacée en France »

 A la Sorbonne, la guerre du « blackface » gagne la tragédie grecque

 Robert Lepage : « Artistes, qu’avons-nous le droit de faire ? »

Kanata : Le Théâtre du Soleil, les Premières Nations et la blanchité

Ariane Mnouchkine : “Les happenings identitaires passeront, pas le théâtre”

Quelle pertinence accorder au langage artistique quand triomphe le politiquement correct ?

Le « décolonialisme », une stratégie hégémonique : l’appel de 80 intellectuels… et sa critique

«Il y avait le politiquement correct, il y a désormais l’artistiquement correct»

Les « décoloniaux » à l’assaut des universités

 Décolonisons les Arts ! Le livre choc de la rentrée