Catégorie : Sciences Sociales

L’OVIFEM – Observatoire Territorial des Violences Envers les Femmes de Martinique

Programme 2025 – Campagne d’Élimination des Violences Faites aux Femmes

Présentation :
L’Observatoire Territorial des Violences Envers les Femmes de Martinique (OVIFEM) a été inauguré le 25 novembre 2018. Il est porté par l’association ALEFPA, reconnue pour son action en faveur des victimes de violences et de la prévention de ces dernières.

L’OVIFEM est une structure partenariale composée d’un comité de pilotage réunissant plusieurs acteurs institutionnels :

  • La Justice

  • La Délégation Régionale aux Droits des Femmes

  • La Collectivité Territoriale

  • L’Éducation Nationale

  • La Caisse d’Allocations Familiales de Martinique (CAF)

  • La Police

  • La Gendarmerie

Mission et Objectifs :

L’Observatoire est situé au centre-ville de Fort-de-France, dans des locaux de 90 m², comprenant des salles de documentation et de réunion ainsi que des bureaux. Les locaux sont accessibles et ouverts au public du lundi au vendredi.

L’OVIFEM a pour objectif de lutter contre les violences envers les femmes, qui sont un phénomène particulièrement présent en Martinique. Ces violences ont un impact profond sur la santé, la vie sociale, familiale et professionnelle des femmes victimes.

La structure joue un rôle fondamental dans la mise en place de politiques publiques efficaces en matière de lutte contre ces violences.

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Identité antillaise : entre quête de reconnaissance et risque de fragmentation

La quête identitaire des nationalistes Guadeloupéens et Martiniquais comme une possible impasse menant à une dynamique de conflits, d’enfermement culturel et à la xénophobie.

— Par Jean-Marie Nol —

La question identitaire, omniprésente depuis plusieurs années dans le débat public antillais, notamment à travers la question du foncier, constitue désormais un marqueur essentiel des crispations sociales et politiques en  Guadeloupe et surtout en Martinique . Elle émerge dans un contexte planétaire où les frontières symboliques et culturelles se recomposent sous l’effet de la mondialisation, d la question brûlante du changement climatique , de l’hybridation des modes de vie et de l’accélération de la révolution technologique. Partout, les communautés cherchent à raviver des origines parfois lointaines, comme un refuge face à l’incertitude. Aux Antilles, ce mouvement prend une forme singulière : il s’exprime à la fois comme une quête de reconnaissance historique légitime et comme une revendication identitaire qui peut, si elle se radicalise, devenir une impasse menant à l’enfermement culturel et à la survenance de comportements xénophobes. Cet emballement identitaire, nourri par les frustrations d’un rapport dominé-dominant hérité d’un passé colonial douloureux, menace aujourd’hui d’ébranler la cohésion sociale déjà précaire de l’archipel guadeloupéen et de l’île de la Martinique .

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Délivrance des médicaments à l’unité : une pratique à développer ?

En France, les médicaments sont délivrés en boîtes contenant plusieurs doses. D’autres pays les dispensent à l’unité, c’est-à-dire en quantité égale à celle prescrite. Généraliser ce mode de délivrance permettrait-il de réduire la dépense de médicaments en officine de ville (30,1 milliards d’euros en 2024) ? Réponse avec la Cour des comptes.

Un rapport publié le 7 novembre 2025 par la Cour des comptes examine la pertinence et la faisabilité de la dispensation à l’unité des médicaments.

La délivrance à l’unité existe déjà en France

La boîte est le support de l’authenticité, de la traçabilité et de la sécurisation du médicament. Le prix des médicaments négocié entre fabricants et autorités de santé est établi pour un traitement, divisé en prises quotidiennes, puis calculé pour les divers formats de boîte. La rémunération des grossistes et des pharmaciens est assise sur le prix de la boîte.

En 2024, la vente à l’unité représente 0,08% des dépenses de médicaments délivrés en officine. Elle est :

  • obligatoire pour les stupéfiants et, depuis 2024, pour des produits soumis à des tensions d’approvisionnement, comme l’amoxicilline en hiver ;
  • autorisée depuis 2022 pour les antibiotiques afin de lutter contre le gaspillage et l’antibiorésistance.

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Partenaires pacsés : à qui appartiennent les biens ?

Le Pacs est un contrat. Les partenaires choisissent les règles qui régissent leurs biens. En l’absence de choix, les règles sont fixées par la loi. Cette situation peut être source de conflits, en particulier à la rupture du Pacs.

Un couple se pacse en 2005, sans préciser le régime de ses biens. Les partenaires prévoient simplement « un partage équitable de nos biens » en cas de rupture.

Au cours du Pacs, l’un des partenaires achète seul 2 voitures et 3 motos. Pour chaque achat, il fait établir une facture à son nom. Le Pacs est rompu, à qui appartiennent les véhicules ?

Service Public vous répond :

Dans cette affaire, la cour d’appel de Rouen, puis la Cour de cassation considèrent que les véhicules appartiennent aux 2 ex-partenaires, chacun pour moitié. Ce sont des biens indivis.

Pour les juges, le Pacs conclu par les partenaires ne précise pas le régime qu’ils ont choisi pour leurs biens. C’est donc le régime de l’indivision qui s’applique (pour un Pacs conclu avant 2007). Il couvre « l’intégralité de leurs biens, immobiliers ou mobiliers (meublants ou non) ».

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L’éphéméride du 21 novembre

Publication du premier numéro du magazine Elle fondé par Hélène Lazareff et Marcelle Auclair le 21 novembre 1945

Elle (souvent typographié ELLE en capitales) est un magazine hebdomadaire français féminin et de société fondé en 1945 par Hélène Lazareff et Marcelle Auclair. Le titre est racheté en avril 2018 par le milliardaire tchèque Daniel Křetínský.
Historique
Le premier numéro de Elle est publié le 21 novembre 1945, quelques mois après l’adoption du droit de vote des femmes en France et du retour d’Hélène Lazareff , exilée russe alors réfugiée à New York pendant l’Occupation, où elle travaillait à écrire au supplément féminin du New York Times ainsi que comme rédactrice de la rubrique mode au Harper’s Bazaar, un Magazine de mode luxueux dont elle s’inspire tout en conservant un « positionnement francophile » marqué. La ligne éditoriale du journal est posée dès l’origine dans sa ligne de pied : « du sérieux dans la frivolité, de l’ironie dans le grave. » Hélène Lazareff précise qu’elle souhaite alors « faire un journal de mode, mais pas seulement. Un journal moderne. Pratique. Avec des photos.

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Violences faites aux femmes : une crise mondiale qui s’aggrave dans l’indifférence

— Par Sarha Fauré —

À l’approche de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’Organisation mondiale de la santé publie un nouveau rapport au constat implacable : malgré deux décennies d’alertes, de campagnes de prévention et de déclarations politiques, la violence faite aux femmes reste une crise mondiale, systémique et massivement sous-estimée. Rien, ou presque, n’a reculé.

Une réalité mondiale : plus d’un tiers des femmes touchées

Selon l’OMS, près d’une femme sur trois dans le monde — environ 840 millions de personnes — a déjà subi des violences physiques ou sexuelles dans sa vie, que ce soit au sein du couple ou commises par un tiers. Sur la seule année écoulée, 316 millions de femmes ont été victimes de violences de la part d’un partenaire intime.
La prévalence globale reste structurellement élevée :
24,7 % des femmes de plus de 15 ans ont subi au moins une fois une violence physique ou sexuelle de la part d’un conjoint ou ex-conjoint, et 11,4 % durant les douze derniers mois .

Ces chiffres, déjà vertigineux, ne racontent pourtant qu’une partie de la réalité.

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An ti Kozé : Vivre une sexualité épanouie

Vendredi 21 novembre de 18h à 20h à La Terrasse FWI FdF
An ti Kozé : Vivre une sexulaité épanouie
La Terrasse FWI Immeuble Galeries Lafayette FdF
Avec Line Narbonnais, sexothérapeute
Evènement réservé aux femmes | Consommation obligatoire

Se réconcilier avec son corps pour vivre une sexualité épanouie

Et si renouer avec ton corps, c’était le début d’une plus belle histoire d’amour avec toi-même ?

Lors de cette conférence-atelier animée par Line Narbonnais, sexothérapeute et fondatrice de Vibes and Sens Therapy, tu seras invitée à explorer en douceur ta relation au plaisir, à la sensualité et à ton propre corps.

Un espace bienveillant pour :
Libérer la parole autour du plaisir
Identifier les tabous et croyances héritées
Découvrir ton langage du plaisir et mieux te connaître

Un moment entre femmes, simple, chaleureux et ancré dans notre culture martiniquaise.

Lieu : La Terrasse
Durée : 2h
Organisé par : l’Union des Femmes de Martinique

Les places sont limitées. Arrivez tôt !

#sexualitéféminine #UFM #vibesandsenstherapy #martinique #femmesmartiniquaises #bienveillance #plaisirféminin #écoutedecorps

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Parutions du 19 novembre 2025

Psychologie ergonomique et sécurité au travail

Konan Simon Kouamé
Cet ouvrage se présente comme un véritable manuel universitaire et professionnel permettant d’appréhender l’utilité de la psychologie ergonomique dans l’explication de la sécurité et de la santé au travail. À travers cet ouvrage, les étudiants en psychologie du travail et les professionnels trouvent un outil de compréhension et d’explication des risques professionnels, des accidents professionnels […]
EAN : 9782336557007
Date : 20/11/2025
Format : 135 × 215 mm
Collection : Violence et société
158 pages — Prix : 18.00 €

L’adolescence prolongée – Un temps d’accomplissements
Michel Claes
Depuis une trentaine d’années, on observe une puberté de plus en plus précoce et une entrée dans l’âge adulte toujours plus tardive. Loin d’être un malheur, cette adolescence prolongée offre de multiples avantages pour beaucoup de jeunes et pour la société. Trop souvent définie c[…]
EAN : 9782336570204
Date : 06/11/2025
Format : 135 × 215 mm
Collection : Psycho-Logiques
178 pages — Prix : 20.00 €

Gestion de la crise de personnalité

Epiphane Stéphane Nayeton, Judith Ella Agbanglanon
Cet ouvrage explore la contribution du développement psychosocial d’Erikson aux différentes « crises » du développement personnel tout au long de la vie.

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L’éphéméride du 20 novembre

Le procès de Nuremberg s’ouvre le 20 novembre 1945

Nuremberg (Allemagne) – Le 20 novembre 1945 s’ouvrait à Nuremberg le plus grand procès de l’histoire, au cours duquel 21 des plus hauts dirigeants du régime nazi, dont le successeur désigné d’Hitler Hermann Goering, ont eu pour la première fois à répondre de leurs crimes devant la justice internationale.

Depuis 1943, les puissances alliées réfléchissaient au sort des criminels de guerre allemands. Avant même la capitulation, le principe d’un procès sans précédent, devant un tribunal international et en public, est arrêté. 

Six mois seulement après la fin des hostilités, les procureurs, qui sont comme les juges issus des quatre puissances alliées, réunissent 300.000 témoignages et quelque 6.600 pièces à conviction, étayés par 42 volumes d’archives. 

Le procès se tient dans une ville en ruines, mais dont le palais de justice relié à une prison est encore debout. Nuremberg, ancienne cité impériale, est surtout la ville symbole du nazisme où Hitler tenait ses grands rassemblements et où ont été promulguées en 1935 les lois anti-juives. 

– Crimes contre l’humanité – 

Le 20 novembre 1945 à 10H00 du matin, le procès s’ouvre dans la salle d’audience 600 du tribunal, en présence de centaines de journalistes.

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La fulgurante hausse des hauts revenus

Les revenus des les plus aisés poursuivent leur envolée, selon les dernières analyses de l’Insee

— Par Jean Samblé —

Les travaux récents de l’Insee dressent un portrait sans équivoque de l’évolution des inégalités en France : en vingt ans, les revenus et le patrimoine des ménages les plus riches ont progressé bien plus vite que ceux du reste de la population, creusant un fossé qui ne cesse de s’élargir.

L’étude, qui s’appuie sur les données fiscales de 2022, révèle qu’environ un foyer sur mille appartient désormais à la catégorie des « très hauts revenus ». Pour intégrer ce groupe extrêmement restreint – un peu plus de 40 000 foyers – il fallait déclarer au moins 463 000 euros cette année-là. Leur revenu moyen avoisine pour sa part un million d’euros annuels, provenant en grande partie des revenus du capital (dividendes, plus-values, intérêts), bien davantage que des salaires ou retraites.

Un profil très spécifique : masculins, âgés et parisiens

Ces contribuables se démarquent nettement du reste de la population :

  • Ils vivent majoritairement en Île-de-France, particulièrement à Paris et dans les Hauts-de-Seine.

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« Dans les outre-mer, les réponses de l’Etat demeurent timides, bureaucratiques ou méprisantes »

Tribune Collectif

Les territoires ultramarins sont les grands oubliés des politiques nationales, alertent plus de 70 personnalités des mondes politique et associatif, dont Patrick Karam et Marie-José Pérec, dans une tribune au « Monde ». Face aux multiples crises, elles demandent un plan d’investissement massif.

Dans les outre-mer, les réponses de l’Etat demeurent timides ou méprisantes collectif Les territoires ultramarins sont les grands oubliés des politiques nationales, alerte un de plus de 70 personnalités des mondes politique et associatif. Face à des crises multiples, elles demandent un plan d’investissement massif collectif La situation des outre-mer est plus critique que jamais. Confrontés à des crises sociales, économiques, institutionnelles et sécuritaires d’une ampleur inédite, ces territoires essentiels à la présence de la France dans le monde entier, à la richesse et à la diversité de notre pays subissent de plein fouet pauvreté, chômage, vie chère, retards économiques et carences criantes des systèmes de santé, d’éducation et d’infrastructures. Les crises à répétition révèlent des failles structurelles profondes et une paupérisation dramatique. Il est temps de repenser la relation entre la République et ses outre-mer, non de différer encore cette question.

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Contre le génocide : Le peuple palestinien a besoin de notre soutien !

— RS n° 421 lundi 17 novembre 2025 —

Il y a quelques jours, au Journal télévisé de « Martinique la 1ère », on a pu voir un reportage édifiant sur le sort abominable des Palestinien·ne·s de Cisjordanie. Spolié·e·s, agressé·e·s, violenté·e·s par les Colons israéliens, soutenus, encouragés, organisés par l’État qui se déclare hébreu. Il est frappant que ce type de reportages ne fut pas programmé au plus fort du génocide où le pouvoir et ses médias cachaient, édulcoraient, déformaient la réalité, faisant le jeu des génocidaires, traitant d’antisémite toute voix discordante.

LE PROBLÈME PALESTINIEN EST LOIN D’ETRE RÉGLÉ

Aujourd’hui, beaucoup veulent nous faire croire que le problème est quasiment réglé, qu’il faudrait laisser faire les « grandes puissances », détourner le regard et passer à autre chose. Nous disons non ! Les génocidaires sionistes n’ont pas renoncé à leur volonté macabre d’éradication ou d’expulsion du peuple palestinien de ses terres, de réalisation du « Grand Israël » au détriment du peuple palestinien, mais aussi d’une bonne partie des peuples voisins de Jordanie, de Syrie, du Liban…

Regardons clairement les faits, et les prétendus accords signés.

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Un verdict très attendu dans l’affaire du déboulonnage des statues en Martinique

— Par Jean Samblé —

Le tribunal correctionnel de Fort-de-France a rendu, ce lundi 17 novembre, son jugement dans le dossier sensible du déboulonnage de plusieurs statues en 2020, une affaire qui avait profondément secoué la Martinique et ravivé les débats autour de la mémoire coloniale. Après trois jours d’audience tendue début novembre, ponctués d’échanges vifs et d’un large écho médiatique, les onze personnes poursuivies pour « destruction de biens appartenant à une personne publique » ont finalement échappé à toute condamnation.

Neuf d’entre elles ont été relaxées pour les faits de dégradation des statues de Victor Schoelcher, Joséphine de Beauharnais et Pierre Belain d’Esnambuc. Les deux autres prévenus, reconnus coupables, ont été dispensés de peine. Le tribunal a notamment souligné que ces actions n’étaient pas guidées par une volonté de détériorer des biens publics, mais s’inscrivaient dans une démarche « politique et militante », conférant à cette affaire une dimension bien plus large qu’un simple dossier de droit commun.

L’atmosphère électrique des audiences illustrait d’ailleurs l’enjeu de ce procès. Les événements jugés remontent à mai et juillet 2020, lorsque quatre statues symboliquement lourdes, trois situées à Fort-de-France et une à Schoelcher, avaient été renversées au cœur d’un mouvement de contestation lié aux commémorations de l’abolition de l’esclavage.

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Caraïbes : le rêve souverainiste à l’épreuve du réel

Quid de la crédibilité de l’indépendance de la Martinique et de la Guadeloupe en question vu la nouvelle donne géopolitique et économique mondiale ?

— Par Jean-Marie Nol —

L’idée d’une indépendance de la Guadeloupe, de la Martinique ou de la Guyane continue de nourrir les imaginaires des discours militants et d’inspirer certaines organisations patriotiques qui, à l’image de celles à l’instar de l’UPLG qui se réunissent en Azerbaïdjan ou encore à Duval, à Petit-Canal, tentent de maintenir vivante la flamme d’un idéal souverainiste. Dans ces rassemblements à l’allure festive, où l’on invite la population à venir nombreuse découvrir des stands d’artisanat, des ago-transformateurs, des livres, un bar, de la restauration, où pour quinze euros on peut savourer un bébélé sans porc ou un colombo de poulet, trois ateliers thématiques entendent réfléchir à l’avenir national : la société civile dans la lutte de libération nationale avec le sociologue Franck Garrin, le patriotisme économique avec l’économiste Patrice Borda, ou encore un échange entre organisations politiques locales et internationales sur l’état du monde. Tout cela témoigne d’une aspiration sincère, souvent légitime, à une réappropriation du destin collectif.

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L’éphéméride du 18 novembre

La bataille de Vertières, 18 novembre 1803, Haïti ou le jour où le droit à l’afro descendance et à la citoyenneté a triomphé dans les Amériques
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Valmy, Austerlitz, Ulm, Waterloo… autant de batailles dont les noms nous sont familiers. Mais qui, en dehors d’Haïti, a déjà entendu parler de la bataille de Vertières, point d’aboutissement spectaculaire et sanglant de la guerre d’indépendance haïtienne ? Qui sait que cet affrontement s’est soldé, le 18 novembre 1803, par l’une des pires défaites napoléoniennes ? Que les Noirs s’y réclamaient des idéaux de la Révolution ? Ceux qui connaissent cette histoire sont peu nombreux, car la France vaincue s’est employée à effacer les traces de sa déconfiture dès la bataille terminée. Depuis 220 ans, Vertières est tour à tour occultée, à peine mentionnée ou encore mal datée, sans parler de l’argument encore prévalent selon lequel les soldats de l’armée indigène n’auraient pu triompher n’eussent été de la fatigue et du découragement des soldats français et de l’aide militaire de l’ennemi britannique allié à Jean-Jacques Dessalines. Pourtant, Vertières aurait dû faire date : son issue, désastreuse pour la puissance coloniale française, allait fissurer de manière irrémédiable les assises de l’esclavage et du colonialisme.

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La santé mentale des jeunes ultramarins : une priorité nationale et un défi territorial

— Par Sarha Fauré —

La santé mentale est devenue l’un des enjeux sociaux majeurs de notre époque. Si l’ensemble de la population est concerné, la jeunesse apparaît comme particulièrement vulnérable, exposée à la précarité, à l’isolement, à la pression sociale ou encore à une incertitude croissante face à l’avenir. Dans les outre-mer, ces fragilités prennent une ampleur singulière : les inégalités territoriales, l’accès limité aux soins et les difficultés économiques accentuent la détresse psychique des jeunes.

À travers ce focus dédié à la santé mentale des jeunes ultramarins, L’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas) souhaite mettre en avant la mobilisation exemplaire des CCAS et CIAS, qui, malgré des moyens souvent insuffisants, innovent, expérimentent et s’adaptent pour offrir des solutions de proximité. Formation aux premiers secours en santé mentale, lieux d’écoute, actions socio-éducatives, accompagnement des familles, initiatives culturelles : les équipes locales inventent chaque jour des réponses là où les dispositifs nationaux peinent à atteindre ces territoires.

Ces actions rappellent que la santé mentale dépasse largement la seule prise en charge médicale. Elle se construit aussi dans la relation de confiance, l’attention quotidienne, l’accès à des espaces d’expression et la solidarité.

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Dette publique : comment l’État est devenu dépendant des marchés financiers

— Par Jérôme Baray (*) —

Derrière l’idée reçue d’un État “vivant au-dessus de ses moyens”, une autre histoire se dessine : celle d’un basculement orchestré depuis les années 1970 vers la dépendance aux marchés. Entre privatisations, interdiction de la création monétaire et rente des intérêts, la dette s’est muée en instrument de pouvoir économique.

L’État vit au-dessus de ses moyens.” La phrase est si souvent répétée qu’elle n’est plus questionnée. De moins de 20 % du produit intérieur brut (PIB) dans les années 1970, la dette atteint aujourd’hui environ 110 %. Au-delà de ces chiffres, de nombreux travaux critiques, de Thomas Piketty à Pierre Bourdieu, montrent une autre réalité. Loin d’être née d’un excès de dépenses sociales, la dette est aussi née d’une série de choix politiques favorables aux marchés financiers, comme l’ont montré Frédéric Lordon ou François Chesnais, la financiarisation de l’État transformant la dette en outil de transfert de richesses vers le secteur privé.

L’interdiction de la monétisation directe (c’est-à-dire le financement de la dette par émission monétaire), les privatisations massives et les aides publiques non conditionnées ont affaibli l’État, tout en enrichissant le secteur financier.

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Procès des retraites : l’affaire Letchimy–Laguerre

Procédure de retraite contestée : un procès déterminant pour plusieurs responsables politiques martiniquais

Une affaire administrative vieille de plus de vingt ans revient aujourd’hui au premier plan de la scène judiciaire et politique. À partir du 17 novembre, quatre personnalités majeures de la vie publique martiniquaise – Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), le maire de Fort-de-France Didier Laguerre, son premier adjoint Yvon Pacquit, ainsi que l’ancien directeur général des services municipaux Max Bunod – sont appelées à comparaître devant la 32ᵉ chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris. Ils sont poursuivis pour détournement de fonds publics, recel ou complicité, dans une affaire complexe mêlant règles statutaires, principes constitutionnels et décisions administratives contestées.

Un dispositif d’incitation au départ anticipé au cœur de l’affaire

L’origine du dossier remonte à 2002, lorsque la municipalité de Fort-de-France instaure un dispositif d’incitation financière destiné à réduire les effectifs de la collectivité, alors jugés en surnombre. L’objectif : alléger la masse salariale en encourageant les départs à la retraite de fonctionnaires proches de la fin de carrière. Ce plan prévoyait le versement de primes pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros.

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Faut-il en finir avec les mutuelles ? Pourquoi la “Grande Sécu” refait débat

— Par Nicolas Da Silva —

La “Grande Sécu” viserait à remplacer les complémentaires santé par un remboursement intégral des soins de base par la Sécurité sociale.

Jugées coûteuses et inégalitaires, les complémentaires santé sont de plus en plus critiquées par les économistes. Beaucoup plaident pour une refonte radicale du système, au profit d’une “Grande Sécu” plus simple, plus juste et plus économe – renouant avec l’esprit de 1945.

Malgré leur diversité, les économistes de la santé s’accordent pour regretter l’organisation actuelle du financement des soins. Au cœur de la critique se trouve l’idiosyncrasie hexagonale : le financement par deux acteurs distincts du même panier de soins. Par exemple, la consultation chez le médecin généraliste donne lieu à un remboursement à hauteur de 70 % par la Sécurité sociale et de 30 % par la complémentaire santé (au tarif opposable).

Cette architecture est coûteuse et inégalitaire. En comparaison internationale, la France consacre une plus grande part de ses dépenses de santé aux coûts de gouvernance du système. Ces derniers représentent 5 % du total des dépenses contre 4,3 % en Allemagne, 1,8 % au Royaume-Uni et 1,7 % en Italie.

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« Gestion locale : l’avertissement du scandale de l’eau »

Crise de trésorerie : gare à la reproduction des erreurs du passé ?

— Par Jean-Marie Nol —

De l’urgente  nécessité d’une bonne gestion des élus des collectivités locales pour ne pas reproduire  un schéma semblable de la faillite du SMGEAG gestionnaire de l’eau en Guadeloupe .

L’un des signaux les plus préoccupants pour l’avenir institutionnel et économique de la Guadeloupe réside dans l’incapacité chronique de ses élus à anticiper les crises structurelles, notamment dans la gestion des services publics essentiels. L’exemple emblématique demeure celui de la gestion de l’eau. Les territoires de Guadeloupe et de Martinique font aujourd’hui face à une menace dont la gravité n’a pas été suffisamment anticipée par leurs responsables politiques : celle d’un effondrement progressif de leurs finances publiques locales, déjà fragilisées par des années de gestion approximative, de dépenses peu maîtrisées et d’un manque criant de vision prospective stratégique. Le drame silencieux de la gestion de l’eau en Guadeloupe en constitue l’illustration la plus frappante. Alors que près de 60 % des eaux distribuées continuent de se perdre dans un réseau vétuste, le syndicat chargé de l’eau et de l’assainissement, le SMGEAG, se retrouve au bord de la cessation de paiement, accablé par un déficit abyssal de près de 100 millions d’euros , ainsi que des factures impayées des usagers avoisinant les 50 millions d’euros.

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L’éphéméride du 17 novembre

Le 14e Dalai Lama Tenzin Gyatso est intronisé à l’âge de 15 ans le 17 novembre 1950

Tenzin Gyatso (tibétain : བསྟན་འཛིན་རྒྱ་མཚོ་, Wylie : bstan ‘dzin rgya mtsho, THL : Tenzin Gyatso), né Lhamo Dhondup (tibétain : ལྷ་མོ་དོན་འགྲུབ་, Wylie : lha mo don grub, THL : Lhamo Dhondup) le 6 juillet 1935 à Taktser (Hongya (红崖村) en chinois), dans la province du Qinghai (l’Amdo), est le 14e dalaï-lama.

Moine bouddhiste de l’école gelugpa, il est intronisé chef temporel et spirituel du Tibet le 17 novembre 1950, un mois après le début de l’intervention de l’armée chinoise au Tibet. En 1959, il s’exile en Inde où il crée le gouvernement tibétain en exil qu’il dirige jusqu’à sa retraite politique en mars 2011, un premier ministre lui succédant à la faveur d’une démocratisation en exil2. Vivant à Dharamsala depuis plus de 50 ans, il est considéré comme le plus haut chef spirituel du bouddhisme tibétain3, et par la plupart des Tibétains comme une émanation de Tchènrézi, le bodhisattva de la compassion4. Il plaide pour l’indépendance du Tibet jusqu’en 1973, puis pour une « véritable autonomie » de l’ensemble du Tibet (Ü-Tsang, Kham et Amdo) à l’intérieur de la Chine.

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Un cinéma décolonial : les personnages du cinéma antillais

Rencontre avec Guillaume Robillard Mardi 18 novembre – 9h à 10h Salle 10 – Faculté Jean Bernabé, Campus de Schœlcher

— Par Sarha Fauré —

La Faculté Jean Bernabé a l’honneur de recevoir Guillaume Robillard pour une présentation approfondie de son ouvrage majeur, Un cinéma décolonial : les personnages du cinéma antillais, publié aux Presses universitaires des Antilles dans la collection Arts et esthétique. Cette rencontre propose une plongée rare au cœur d’un champ cinématographique encore peu étudié, mais d’une richesse esthétique et politique considérable : le cinéma des Antilles françaises.

Un ouvrage fondateur sur l’ensemble du cinéma antillais

Première étude systématique consacrée à l’intégralité des longs-métrages de fiction réalisés par des cinéastes antillais ou d’origine antillaise, ce livre interroge la possibilité d’un véritable regard de l’intérieur (insider’s view) dans la représentation de la Guadeloupe, de la Martinique et, plus largement, de la Caraïbe.
Guillaume Robillard y analyse près d’un demi-siècle de films dont il cherche à comprendre les continuités, les singularités et les logiques esthétiques.

L’auteur distingue trois espaces cinématographiques :

  • le cinéma antillais-péyi, ancré dans les territoires de Guadeloupe et de Martinique ;
  • le cinéma antillais-lòtbòdlo, réalisé en France hexagonale ;
  • le cinéma antillo-tout-bò, tourné ailleurs dans le monde (Afrique, États-Unis, autres espaces diasporiques).

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Viol présumé : la justice acquitte Alex Ursulet faute de certitude

Le parquet général fait appel…

— Par Jean Samblé —
Au terme d’un procès dense et souvent tendu, la cour criminelle de Paris a acquitté, samedi 15 novembre, l’avocat Alex Ursulet, poursuivi pour le viol aggravé d’une élève avocate au sein de son cabinet en janvier 2018. Après près de trois heures de délibération, les cinq magistrats professionnels ont reconnu l’existence d’actes de pénétration sexuelle ce jour-là, tout en estimant impossible d’établir avec certitude qu’ils avaient été imposés par surprise ou contrainte. L’avocat de 68 ans, qui niait farouchement toute relation sexuelle, a ainsi bénéficié du doute.
Dans les motivations du jugement, la cour souligne plusieurs zones d’ombre : la configuration des lieux rendant difficile de reconstituer précisément les positions de chacun, la brièveté du stage – cinq jours seulement – qui ne permet pas, selon elle, d’étayer fermement l’hypothèse d’une emprise, et l’existence d’un « jeu de séduction sexualisé » initié avant même l’entrée de la stagiaire au cabinet, nourri notamment par des échanges de SMS. Les juges relèvent également que les messages envoyés par Alex Ursulet après les faits laissent penser qu’il ne percevait pas avoir commis un acte pénalement répréhensible.

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Face à la droitisation, la génération Z peut-elle ranimer l’esprit de Mai 68 ?

— Par Michel Wieviorka (*) —

Alors que le débat public français s’enferme dans le pessimisme et les extrêmes, une autre dynamique se dessine ailleurs : celle de la génération Z, qui se mobilise pour la justice sociale et la démocratie. De Hong Kong à Paris, son énergie rappelle celle de Mai 68 – et invite à repenser le changement par le bas.

Les tendances à la droitisation de la vie politique et intellectuelle française s’inscrivent dans un contexte de perte de repères. Qui ose parler de « jours heureux » à venir, comme le faisait le Conseil national de la résistance ? De « lendemains qui chantent » comme le Parti communiste français au temps de sa splendeur ?

À gauche, le discours ne prête guère à l’optimisme, il est surtout question de crises, sans horizon plus lointain que l’élection présidentielle de 2027. L’absence de perspectives est accablante, et la guerre en Ukraine, les horreurs du Proche-Orient ou la géopolitique erratique de Donald Trump alimentent des raisonnements dans lesquels les acteurs et les enjeux de la vie internationale occupent presque toute la place et semblent déconnectés des dynamiques sociales ou politiques internes aux sociétés concernées, en dehors du nationalisme.

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Violences sexistes et sexuelles dans les forces de l’ordre

Une réalité systémique que de nouveaux témoignages dévoilent

— Par Sarha Fauré —

Les violences sexistes et sexuelles au sein des forces de l’ordre en France prennent une ampleur que de nombreuses victimes, associations et journalistes s’efforcent depuis plusieurs années de rendre visible. Une nouvelle enquête, publiée le 15 novembre 2025 par le collectif féministe NousToutes en collaboration avec Disclose, apporte une pierre supplémentaire à l’édifice, révélant une série de témoignages glaçants et un système qui, selon les militantes, demeure profondément marqué par la culture de l’impunité.

207 témoignages en quatre mois : une parole qui s’ouvre malgré la peur

Entre juin et octobre 2025, un questionnaire en ligne a permis de recueillir 207 témoignages de victimes, de proches ou de témoins. Le collectif précise d’emblée que son objectif n’est pas de produire une analyse statistique représentative, mais d’offrir une photographie qualitative des violences commises par des policiers, des gendarmes et des agents municipaux.

Malgré une diffusion limitée, les retours sont nombreux et convergents. Une majorité écrasante des répondant·es s’exprime en tant que victimes directes, souvent après des mois ou des années de silence.

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