Jour : 3 décembre 2018

Dans l’autre règne de la politique …

Par Roland Tell —

Les politiques sont exposés à subir la division des partis existants, dont les symptômes caractérisent aujourd’hui l’Etat Français. L’impuissance à engendrer un consensus à propos des « Gilets Jaunes », après les entretiens de Matignon, n’est-ce pas déjà un symptôme inquiétant ? En effet, il n’a pas été possible de sauvegarder l’essentiel, à savoir les lois qui font vivre la démocratie. Au lieu de cela, chaque dirigeant s’est empressé d’insister sur ce qui fait plutôt l’académisme de ses idées, et donc de souligner les différences.

Ici, on fait appel à un quelconque référendum, là on prône la refonte du système, en s’accrochant furieusement à la fonction du dialogue, en dépit de l’absence de tout consentement préalable de la part des « Gilets Jaunes ». Les politiciens en cause sont toujours tentés de préférer la route, exigeante et solitaire, des divisions, donc la route vers l’inconnu, à travers les manifestations destructrices des « Gilets Jaunes ». N’est-ce pas que les politiques sont toujours tentés de préférer leur propre développement, avec les perspectives de pouvoir qui s’y trouvent impliquées ?

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Misié Mèt Mo (Ba Mèt Marcel Manville)

— Par Daniel M. Berté  —
Mèt Marcel Manville,

misié la pawol, ou méwté vréman tit : « Misié mèt dé mèt di baro »

Misié mèt mo

militan marxsist, mèt défansè ki mouyé kôy pou moun kolonizé maré

Mèt Marcel Manville,

mèt mawtelè dé mo ki matjé ek mannié dé model plodwari

Misié mèt mo

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Le drapeau martiniquais, au-delà des controverses

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Au moment où l’initiative de la CTM, que j’avais pressentie, est prise de proposer l’adoption d’un drapeau martiniquais, je soumets à une nouvelle lecture la tribune que j’avais publiée le 30 août 2017. Elle a été suivie par deux articles : Un drapeau-emblème régional ou un drapeau national martiniquais (1er juillet 2018) et La fin du roman des 4 serpents (19 octobre 2018).

Je cite :

« Il faudra bien un jour mettre  fin à l’hypocrisie qui consiste à rechercher des  prétextes pour instaurer un drapeau destiné à représenter la Martinique en tant que nation. C’est cette frustration qui se manifeste lors des rencontres sportives auxquelles la Martinique participe dans la Caraïbe. Certains dirigeants vont jusqu’à attribuer l’échec manifeste de la politique du foot-ball martiniquais au fait que la Martinique ne soit pas une nation et n’ait pas son propre drapeau. Forte de promesses financières juteuses, la demande d’affiliation directe à la FIFA de la ligue martiniquaise procède de cette même aspiration nationaliste.

Derrière de drapeau aux 4 serpents c’est le drapeau français qui est visé.

La grande duplicité consiste à inscrire la quête d’un emblème martiniquais dans un besoin de reconnaissance régionale.

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Nou ni asé !

NOU NI ASÉ

Depuis quelques jours les bus du sous traitant de la CFTU (Sotravom ) desservant les lignes Schœlcher et Saint-Joseph sont à l’arrêt pour un mouvement social et incidents techniques. Sans remettre en cause les revendications de chacun, il faut  penser continuation et respect du service public. Il est temps d’organiser un véritable service minimum .

Quand ce n’est pas la CFTU, c’est un sous traitant qui prive les usagers du droit à la mobilité.

Après une cessation  d’activité  de 16 jours liée à un « droit de retrait » exercé par les chauffeurs. A nouveau  ils doivent encore et encore subir une nouvelle interruption du service.

C’est intolérable  

La CFTU doit prendre ses responsabilités pour une meilleure gestion des conflits. Pas un mois sans conflits, des pannes techniques privant  les usagers de déplacement.

Tout ceci démontre que l’usager n’est pas au cœur des débats, pourtant une campagne publicitaire sur l’amélioration des centres bourgs est mise en place par les mairies !

L’association des usagers de transport de Martinique demande  à la  direction de la CFTU de prendre des dispositions nécessaires pour un retour sur les lignes manquantes dans les plus brefs délais.

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Clôture du Martinique Jazz Festival 2018

— Par Selim Lander—

Le festival 2018 aura vraiment apporté le jazz au public martiniquais, avec des concerts gratuits sur l’esplanade de l’Atrium mais également à Trois-Îlets, au Lamentin, à Rivière-Salée, au Prêcheur suivis par une assistance nombreuse et souvent passionnée, une vingtaine de concerts en tout, étalés sur une grosse semaine. Les amateurs de la musique classique aimeraient bénéficier d’une aussi riche programmation ! Mais ne crachons pas dans la soupe et félicitons-nous plutôt de l’existence de ce festival, en attendant les « Petites Formes » théâtrales en janvier et les RCM en mars.

La dernière soirée « de prestige », dans la grande salle de l’Atrium, a fait place successivement au pianiste martiniquais Ronald Tulle et à la chanteuse américaine Lisa Simone, deux prestations de qualité quoique dans des genres très différents. Ronald Tulle s’était en effet adjoint pour la circonstance, à côté d’un batteur et d’un percussionniste martiniquais, le bassiste Michel Alibo et le chanteur Tony Chasseur, bien connu chez nous, tous deux emblématiques d’une certaine musique antillaise revigorée par des accents jazzy. Lisa Simone et sa musique groove pour sa part accompagnée par un trio éclectique parmi lesquels on notait la présence d’un batteur d’origine guadeloupéenne. 

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Deux monstres sacrés du cinéma : Lars Van Trier et Spike Lee

Par Selim Lander —

Lars Van Trier : The House that Jack Built

Le cinéma réserve bien des surprises ; c’est ce qui fait son charme, même si toutes les surprises ne sont pas agréables. Ainsi de The House that Jack Built, le dernier film de Lars Van Trier qui s’enlise assez vite malgré un début tonitruant et sombre à la fin dans le ridicule avec une représentation de l’enfer (pas un enfer métaphorique : le vrai !) cheap et kitch. Il est vrai que regarder les exploits d’un tueur en série pendant presque deux heures devient vite lassant, même si ce dernier (Matt Dillon) est un extraordinaire manipulateur qui parvient toujours à se sortir des situations les plus dangereuses, … jusqu’au moment où le diable (Bruno Ganz) vient réclamer son dû. On se demande d’ailleurs pourquoi (aucun pacte satanique n’ayant été passé) et pourquoi à ce moment-là de l’intrigue (?) Le film est interdit au moins de 16 ans, ce qui se conçoit : conformément aux règles du genre, certaines images s’avèrent difficilement soutenables. On peut, sans dévoiler le scénario, mentionner la séquence au cours de laquelle Jack, notre sinistre assassin, après avoir attiré à la campagne une mère et ses deux jeunes enfants se met à leur tirer dessus comme des lapins… Peu adepte, nous-même, des jeux de massacre – cinématographiques ou non – nous préférons garder en mémoire le prologue du film, la scène qui décida de la vocation de tueur, laquelle scène fait intervenir une dame victime d’une crevaison, une « emmerderesse » si horripilante que l’on comprend qu’un individu psychologiquement fragile comme Jack finisse par « péter les plombs ».

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« Manmzèl Julie » de Durosier Desrivières, m.e.s. Deluge

— Par Roland Sabra —

« Mademoiselle Julie est folle, complètement folle », ainsi commence « Mademoiselle Julie » la pièce de Strindberg et la transposition ou variation caribéenne de Jean Durosier Desrivières, dans la mise en scène d’Hervé Deluge reprend à son tour cette assertion qu’elle érige en viatique dans lequel Jann Baudry, bonne comédienne, puisera les ressources du rôle. On peut y voir là une fidélité à la pièce puisque deux notes au moins dans l’œuvre signalent et supposent cette folie. Il y a là une piste facile, une échappatoire face à la complexité, la densité, la richesse de la pièce de Strindberg, dans laquelle se sont engagés plus d’un metteur en scène comme il y a plus de dix ans déjà, Pascal Faber , au T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire).

On eut aimé que Jean Durosiers Desrivières ait eu l’audace d’insister sur le conflit de classe, sur la dimension politique et sociale qui est présente dans son « adaptation », mais qui semble peu mise en relief dans le travail d’Hervé Deluge. Qu’une fille de maître couche avec le valet de son père ne se résume pas à un acte de démence !

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Gilets jaunes :« Le mouvement rappelle les jacqueries des périodes révolutionnaires »

Dans une tribune au « Monde », le sociologue Pierre Merle estime que ce conflit violent illustre le fossé qui s’est creusé entre les citoyens révoltés et les élites dirigeantes.

— Par Pierre Merle —

Tribune. Le 17 novembre, la mobilisation d’environ 300 000 « gilets jaunes » a surpris par son ampleur. Elle est pourtant le résultat logique des erreurs récurrentes des gouvernements, accentuées par les politiques actuellement menées.

Lors de sa dernière intervention télévisée, le président de la République, animé par le souhait louable de « réconcilier la base et le sommet » a accru le vide qu’il souhaite combler. D’un côté il y aurait « la base », conglomérat indifférencié de millions de Français, de l’autre « le sommet », les élites dirigeantes. Ce projet de réconciliation est sans espoir lorsque cette « base », jugée incapable de proposer des solutions aux maux qu’elle dénonce, n’accorde plus guère de légitimité au « sommet », jugé éloigné du monde réel, incapable de comprendre les factures trop nombreuses et les fins de mois difficiles.

Le vrai défi du président serait de renoncer à une conception top down du pouvoir, de construire des solutions avec ceux qui ont une connaissance du terrain plus complexe que la technocratie parisienne.

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