Jour : 20 mai 2016

« Les intellectuels se terrent, ils se taisent »

— Par Livie Pierre-Charles * —-

intellosTelle est la remarque faite par un écrivain célèbre de chez nous, parue dans le quotidien France Antilles du 09 avril dernier. Plus tard, dans l’édition du 16 avril de ce même quotidien, une universitaire déclare : « Nous vivons aussi une crise intellectuelle ».

Mais qu’est ce qu’un intellectuel?

« C’est une personne qui a un goût affirmé pour les activités de l’esprit », nous précise LE LAROUSSE. Ces activités de l’esprit se ramènent pourrait-on dire à la production d’idées.

Dans son célèbre ouvrage intitulé « La cabale des dévots », Jean François REVEL, philosophe contemporain présente les intellectuels comme une caste dite « supérieure », en tout cas différente du commun des mortels, en ce qu’elle créée et manie avec une remarquable aisance des concepts qui se solidifient en théories, lesquelles inspirent des comportements individuels autant que des « croyances » de masse.

A l’image de l’honnête homme du 16ème siècle, l’intellectuel se pose en homme cultivé, ayant des lumières de tout, un éclaireur du peuple en quelque sorte avec comme outil essentiel, l’étendue de ses connaissances –livresques la plupart du temps.

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« La Rue Princesse » a enjaillé Tropiques-Atrium

— Par  Roland Sabra —

la_rue_princesse-42011 : mort et résurrection de La Rue Princesse. Le 05 août de cette année là le président Ouattara, fraîchement élu, envoie ses bulldozers « nettoyer », plus exactement raser La Rue Princesse dans le quartier d’Aya de la commune de Yopougon juste au nord d’Abidjan, la capitale économique de Côte d’Ivoire. Cette rue mythique, connue internationalement pour ses maquis (boites de nuit à ciel ouvert) ses bars dans lesquels la bière se compte en casiers, ses commerces en tout genre, ses musiques, ses danses, son imaginaire écervelé, ses rumeurs, ses dires et ses rires appartenait au peuple des rues. La dernière trace de chenille de bulldozer à peine effacée par la pluie, La Rue Princesse renaissait sous la forme d’une pièce chorégraphique portant son beau nom.

L’idée appartient à Jenny Mezile, une chorégraphe d’origine haïtienne, mais ivoirienne d’adoption quand elle n’est pas parisienne. Elle fonde sa première compagnie en 1994, et c’est à Paris en 1997 qu’elle rencontre le danseur Massidi Adiatou, né au Nigéria et abidjanais depuis l’âge de deux ans. Ils fondent une compagnie de danse.

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Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort

— Par Selim Lander —

andromaque-2Nous écrivions ce qui suit après avoir assisté à une représentation de la pièce lors du festival d’Avignon en 2014 à la chapelle du Verbe incarné. La première représentation au Théâtre municipal, jeudi 19 mai, devant un public enthousiaste qui a offert une standing ovation aux deux comédiens, dans une version qui nous a semblé un peu changée, tirée par moments vers la comédie musicale, confirme la réussite de leur projet.

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Nelson-Rafaell Madel et Paul Nguyen, deux comédiens du collectif La Palmera (1), assistés par Néry pour la mise en scène, présentent une version réduite d’Andromaque précédée d’un prologue explicatif de leur crû, très ludique, à grand renfort de baudruches qui figurent les combattants de la guerre de Troie et les principaux protagonistes de la tragédie de Racine.

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Réparation oui, réconciliation encore plus…

—Par David Macaire, archevêque de la Martinique —

eglise_&_esclavageL’égise et la question de l’esclavage(1)
L’Eglise s’est toujours intéressée au sujet! Et bien avant l’époque contemporaine. Il y a eu des chrétiens propriétaires d’esclaves, mais jamais les papes n’ont officiellement autorisé et justifié l’esclavage. Pendant et après l’esclavage, les Eglises chrétiennes de tout le continent américain ont été quasiment les seules institutions à prendre en charge, éduquer, soigner, émanciper les esclaves et leurs descendants. C’est pour cela que les peuples ont fait corps avec leurs Eglises. Combien de religieux et de religieuses ont donné leur vie pour cela! ? J’en ai moi-même connus. Je trouve d’ailleurs dommage que l’on ignore, dans l’Histoire officielle, le courant anti-esclavagiste qui a existé dans l’Eglise tout au long de la traite négrière, c’est-à-dire dès le début. Et qui a porté des fruits. En 2012, en publiant la biographie du Père Gaston Jean-Michel, avec l’historien Gilles Danroc, nous avons tenu à faire mémoire des hommes et des femmes d’Eglise qui ont su se montrer « anti système » , au prix d’âpres combats, parfois au prix de leur vie.

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