Étiquette : William Mesguich

« Le Souper » : Brisville/Mesguich père et fils

– Par Selim Lander –

Cet été en Avignon, les Mesguich étaient ensemble ou séparément dans quatre pièces différentes. Des journées bien occupées, donc, ce qui ne les empêchait nullement de briller tant est présent en eux le métier de comédien. Dans L’Entretien de M. Descartes avec M. Pascal le Jeune du même Jean-Claude Brisville, ils s’y montraient étincelants (1). Ils y jouaient également Le Souper mais c’est à la Martinique où ils sont en tournée que nous avons pu y assister.

Plus connue que « Descartes et Pascal », en particulier parce qu’il a été porté au cinéma par Edouard Molinaro avec Claude Rich et Claude Brasseul, Le Souper paraît pourtant un cran en-dessous. Sans doute parce que la confrontation de Talleyrand et Fouché, deux cyniques qui ne cherchent, sous couvert de sauver la France, qu’à se cramponner au pouvoir, ne peut pas avoir la même intensité dramatique que l’affrontement de deux grands penseurs défendant des philosophies de la vie opposées. La formule la plus fameuse du Souper est sans doute celle-ci : « on fait de la politique pour avoir le pouvoir et quand on a le pouvoir on s’amuse à faire de la politique ».

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« Le souper » de Jean-Claude Brisville, m.e.s. & jeux Daniel et William Mesguish

Jeudi 12, vendredi 13, samedi 14 janvier 2023 à 19h 30 au T.A.C.

La pièce
Après la défaite de Waterloo et l’exil de Napoléon, Wellington et les troupes coalisées sont dans Paris. La révolte gronde. Qui va gouverner le pays ? Le 6 juillet 1815 au soir, les « faiseurs de rois » Fouché et Talleyrand se retrouvent lors d’un souper pour décider du régime à donner à la France. Si le premier souhaite une république, le second envisage le retour des Bourbons.
Aucun des deux ne peut agir sans l’autre. Commence alors une négociation entre deux hommes puissants qui se détestent mais que les circonstances historiques condamnent à s’entendre.
Aujourd’hui, comme ils l’ont fait avec bonheur pour L’Entretien de Mr Descartes avec Pascal le jeune, c’est encore avec William Mesguich que Daniel Mesguich s’apprête à jouer Le Souper, lui-même dans le rôle de Talleyrand et William dans celui de Fouché.
Outre le bonheur des répliques, l’écriture serrée de Jean-Claude Brisville, qui est une manière de triomphe de la langue française, c’est à l’axe politique qu’il s’agit aujourd’hui de faire prendre de singulières résonances : il va falloir aux deux hommes créer de toutes pièces, et dans un temps record (le peuple gronde aux fenêtres et ne leur laisse, disent-ils, que deux heures), rien moins qu’un gouvernement pour la France.

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Avignon 2022-8 : Descartes & Pascal, Téléphone-moi (OFF)

– Par Selim Lander —

L’Entretien de M. Descartes avec M. Pascal le Jeune de Jean-Claude Brisville

Mesguich père et fils, Daniel et William, qui sont présents dans plusieurs pièces, ensemble ou pas lors de ce festival, soit pratiquement non stop (!), interprètent à deux (et mettent en scène) en milieu d’après-midi la rencontre entre Descartes et Pascal telle qu’imaginée par J.-Cl. Brisville. Car s’il est attesté qu’une telle rencontre a bien eu lieu et qu’on en connaît la date, le 24 septembre 1647, on ignore tout de son contenu sinon qu’elle ne s’est pas bien passée. Tandis que le Descartes de Brisville est un monument de bon sens, son Pascal est présenté au contraire comme un dangereux dogmatique. Pour nous en convaincre, Brisville, très intelligemment, utilise tout ce qu’il peut trouver dans la vie de Pascal comme l’affaire Saint-Ange qui surgit dans la pièce comme un coup de Jarnac (le jeune Pascal, à Rouen, s’était acharné contre un malheureux capucin qui se distinguait par des positions théologiques quelque peu hétérodoxes). Autre élément mis en avant, le livre De la fréquente communion d’Antoine Arnaud (qui date de 1643 et qui était donc connu par les deux protagonistes lors de leur rencontre).

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« Le Dernier jour d’un condamné », de Victor Hugo

— Par Janine Bailly —  

La lumière est crue, blanche, parfois bleue mais plus rarement. Rouge quand est évoquée la séquence attendue de la guillotine, suggérée par le bruit métallique du couperet qui descend sur son rail, et par le mouvement qui jette au sol le comédien avant que ne se fasse le noir. La lumière est dure, agressive, elle s’oppose à l’idée d’un cachot humide et sombre, qui apitoie lorsque l’on pense aux geôles d’antan. Car ce n’est pas par l’émotion que Victor Hugo entend mener principalement ce réquisitoire contre la peine de mort, mais bien en faisant appel à notre faculté de raisonnement. Le texte est d’abord un plaidoyer, à jouer de façon à ce que les mots fassent en nous leur chemin de réflexion, ces mots d’une langue parfaite et acérée qui viennent sous la plume courroucée de l’auteur. Celui-ci, qui dans la préface ajoutée en 1832 met en avant la « fonction politique et morale de son roman », ne déclarait-il pas en effet : « Le Dernier jour d’un condamné n’est autre chose qu’un plaidoyer, direct ou indirect, comme on voudra, pour l’abolition de la peine de mort » ?

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« Le dernier jour d’un condamné », d’après l’oeuvre éponyme de Victor Hugo

Les 23, 24, 25 janvier 2020 à 19h 30 au T.A.C.

— Dossier de presse —
La pièce est extraite du Roman de Victor Hugo écrit en 1829.
Elle se focalise sur l’indignation d’un condamné à mort qui croupit dans sa cellule avec l’espoir d’une grâce. Le talentueux comédien William Mesguich interprète avec brio le rôle du condamné.
Ce « seul en scène » hugolien extrêmement poignant est accueilli au Théâtre Aimé Césaire !
La prestation de William Mesguich est éclatante, le comédien dans une interprétation bouleversante estentièrement au service de l’auteur et du texte.
La scénographie nous montre une prison moderne imaginée par le metteur en scène François Bourcier, d’un blanc immaculé avec ses grilles rouges comme la braise.
1h10 de sensibilité, de révolte, de passion et de générosité dans une incroyable performance qui nous amène à nous interroger sur un sujet encore d’actualité : la peine de mort.
d’après l’oeuvre éponyme de Victor Hugo
Le dernier jour d’un condamné Janvier

Adaptation David LESNE
Mise en scène François BOURCIER
Avec William MESGUICH
Lumières et vidéo Romain GRENIER
Production Théâtre de l’Étreinte
Serge PAUMIER Production

Note d’intention
D’un seul coup, le spectateur se trouve propulsé dans la tête du condamné et voit par ses yeux.

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Les Fables de La Fontaine

10 , 11 & 12 decembre 2015 à 19h 30 au T.A.C.

Les-Fables-de-La-Fontaine— Par Selim Lander —

Jean de La Fontaine est monté sur la scène du Théâtre (de Fort-de-France) avec deux comédiens : à la demande du roi Louis XIV, il doit concevoir un spectacle divertissant. Situation imaginaire qui constitue un bon point de départ pour une mise en scène des fables, une petite dizaine parmi lesquelles des incontournables comme Le lièvre et la tortue (« rien ne sert de courir ; il faut partir à point ») ou La cigale et la fourmi (« vous chantiez, j’en suis fort aise : eh bien ! dansez maintenant »). De fait, le spectacle, qui s’adresse à tous les publics, divertit fort. William (pas Daniel !) Mesguich s’est mis en scène dans le rôle de La Fontaine. Il mène le jeu avec l’autorité et l’abatage qui conviennent, ses deux comparses incarnant tour à tour les différents animaux sur le mode de la farce. Le parti est de faire rire en nous en mettant plein la vue (masques, costumes, vidéo) et les oreilles (voix off, bruitage, musiques puisées dans le répertoire du XVIIe siècle à aujourd’hui).

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Les Fables de La Fontaine : les 10, 11 & 12 décembre 2015 au TAC à 19h 30

— Dossier de presse —

les_fables_de_la_fontaineMISE EN SCÈNE : William Mesguich
ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE : Charlotte Escamez
COSTUMES : Alice Touvet
SCÉNOGRAPHIE : William Mesguich et Mathieu Courtaillier
LUMIÈRES : Mathieu Courtaillier
SON : Julien Ménard
VIDÉO : Mathieu Courtaillier et Arnaud Maillard

SPECTACLE FAMILIAL, à partir de 6 ans
Tout commence lorsque Louis XIV demande à Jean de La Fontaine d’écrire un spectacle en vers. Les animaux prennent vie et Les Fables de La Fontaine se construisent devant nous.
Une cigale chantante, un lièvre italien, un coq texan, l’amour et la folie qui jouent une dernière partie de tennis…
Les univers se mélangent pour laisser place au jeu, au rire, à la poésie, et faire entendre, encore, et toujours, les plus belles morales du monde.
Les petits comme les grands découvrent une mise en scène vivante, drôle et qui s’offre avec grâce à la fantaisie théâtrale d’aujourd’hui…

Se passionner pour les Fables de La Fontaine
C’est vouloir explorer les méandres de l’âme et du coeur humain. C’est jouer à se faire peur. C’est aussi avoir vraiment peur.

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