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« Le Mulâtre », texte de Victor Séjour, m.e.s. Hervé Deluge

— Par M’A —

Rivière Salée, le 21 mai 2022, la foule de tous âges était là, nombreuse, joyeuse, impatiente d’assister à ce que Covid lui avait refusé deux ans de suite. Elle avait apporté ses chaises disposées de part et d’autre de celles installées face à la scène et réservées aux spectateurs dotés de privilèges attribués par la présentatrice du spectacle selon des critères quelque peu flous et arbitraires. Mais bon l’égalité est une conquête permanente…

Cette fresque, 1848 Force Abolitionniste, puisque c’est son nom a pour objet la commémoration du 22 mai en mobilisant l’ensemble des clubs, associations culturelles et artistiques de danses, de musiques, d’expression corporelles de Rivière-Salée, sous la direction de l’association « Scènes Populaires de Martinique ». Le maître d’œuvre enrôlé pour cet hommage aux combattants de la liberté est le comédien metteur-en-scène, bien connu du public martiniquais, Hervé Deluge, aux talents divers et variés, comme Madinin’Art en témoigne régulièrement, avec aménité. Il a choisi d’articuler l’ensemble des prestations des divers participants autour d’une nouvelle peu connue, intitulée « Le Mulâtre », écrite et publiée en 1837, dans la «  La Revue des Colonies » dirigée par Cyrille Bisette.

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Un beau spectacle à l’Atrium : le Tartuffe de Deluge

— par F. Cuvillier —

  Pas facile, d’apporter quelque chose d’innovant à l’une des pièces les plus jouées du répertoire français ; ni de remettre au goût du public néophyte moderne un texte de trois siècles et demi, ni de faire monter sur les planches des amis dont ce n’est pas le métier premier, même s’ils connaissent la scène : les stars modernes qui se piquent du grand écran ont pour elles des micros, des prises à refaire, et non un direct devant des ados prompts à la dérision…
Hervé Deluge relève pourtant ce défi avec succès, audace et cohérence. Des choix courageux mais pertinents offrent au jeune public des émotions restaurées et un texte dépouillé des longueurs scabreuses auxquelles Molière, en son temps, avait été contraint pour se dépatouiller des dangers de la censure et satisfaire in extremis les nécessités du genre par un coup de théâtre ultime qui rétablissait une affaire pourtant bien sombre…
S’il fallait plaire à la cour en 1665, et ne pas dévoyer au code, Hervé Deluge préfère s’attacher à la signification humaine du texte, métaphoriser le train hypocrite et sans fin du monde, ne pas laisser les pudeurs du verbe classique cacher aux mœurs modernes l’arrogance provocante de Molière, qui lui coûta bien des soucis… (et le metteur en scène moderne de subir à son tour, comme si cette pièce était frappée de malédiction, les turpitudes de la critique, puisque toute action profonde entraîne une réaction équivalente, et que l’adaptation de la mise en scène est stupéfiante du début à la fin.)

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