— par Michel Herland — Ce début d’année voit déferler, et c’est normal, les vœux de diverses personnalités de notre île. Ils appellent à mobiliser nos énergies dans le bon sens, et c’est normal, ne manquant pas de parler de nos principaux atouts : notre jeunesse pleine d’énergie, notre belle nature. Comme la plupart de ces personnalités sont aux affaires à un titre ou un autre, j’aurais préféré qu’elles annoncent ce qu’elles entendent faire concrètement dès cette année pour mobiliser la jeunesse et mieux tirer partie de la nature.
La nature nous offre la richesse de son sol et la beauté de ses paysages. Agriculture et tourisme donc. L’agriculture tout d’abord. On parle beaucoup de l’autosuffisance alimentaire : s’en soucier est en effet nécessaire. En ces temps troublés il est loin d’être inconcevable que, en raison d’une crise particulièrement grave, le cordon ombilical avec la « mère patrie » se rompe. « En temps Robert », alors que la Martinique était bien moins peuplée qu’aujourd’hui et encore principalement rurale, il lui fut bien difficile de se nourrir. Qu’en serait-il aujourd’hui ?

Le secteur touristique constitue l’un des hochets agités à longueur de propagande par le néo-PPM comme « preuve » que la Martinique avancerait. D’ailleurs, chacun se rappelle encore avec quel mépris l’équipe arrivée en 2010 à la tête de la Région avait traité le bilan de l’action de l’ancienne présidente du Comité Martiniquais du Tourisme, madame Madeleine de Grandmaison.
La nécessité de discussions voire de négociations entre les différents acteurs de l’activité touristique, parmi lesquels bien entendu les salariés et leurs organisations, ne fait pas l’ombre d’un doute à un moment où le contraste est aussi net entre les proclamations sur la « vocation touristique » de notre pays et la situation réelle marquée par les fermetures d’hôtels, les licenciements, les volontés de s’en prendre aux acquis des salariés et la démotivation évidente de certains acteurs.

