Tourisme : Tu veux ou tu veux pas ?

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 Par Michel Herland.

La Martinique n’a pas tellement d’atouts à gaspiller pour son développement : petite île surpeuplée, plombée par une fonction publique pléthorique et sur-rémunérée, avec une population – fonctionnaires ou salariés du privé – toute entière accrochée à un modèle de consommation seulement rendu possible par l’appartenance à l’ensemble français et, au-delà, européen, notre île ne saurait sérieusement viser à devenir le moteur économique de la Caraïbe, son bassin naturel. Quant à l’idée de développer des activités compétitives au plan mondial, comme l’informatique à distance ou la finance off shore, elle n’est guère plus prometteuse. L’informatique se heurte à l’obstacle des rémunérations (qu’on songe au salaire d’un ingénieur indien) : le succès n’est donc envisageable que pour quelques niches pourvoyeuses d’un nombre fort limité d’emplois. Et le projet de transformer la Martinique en paradis fiscal, s’il était sérieusement envisagé, serait a priori incompatible avec l’appartenance à l’Union européenne, déjà plus que suffisamment pourvue à cet égard (Londres, Luxembourg…) !

Par contre, s’il y a un domaine où la Martinique peut trouver une abondante clientèle étrangère, c’est bien le tourisme. On aurait tort en effet de croire que cette activité serait sans grand avenir en Martinique parce que les coûts y seraient trop élevés, et que seule une clientèle de Métropolitains plus ou moins captive serait disposée à faire du tourisme chez l’habitant (ce qui – certes – est déjà mieux que rien).

Le cas de Porto Rico pourrait inspirer nos décideurs. Dans cette île appartenant à l’ensemble états-unien et dont le statut n’est pas si différent de celui des collectivités d’outre-mer françaises, on trouve à la fois des équipements pour le tourisme de luxe et pour le tourisme de masse. Premier exemple : le complexe de Palmas del Mar, une vaste communauté fermée (gated community) bordant une plage de sable blanc agrémentée par des cocotiers, qui comporte plusieurs ensembles de villas, un village lacustre (avec un emplacement pour le bateau devant chaque maison), quelques immeubles collectifs, deux golfs, une marina, des restaurants, des piscines, des clubs de sport, etc. Ce complexe est organisé pour recevoir dans des conditions optimales des Américains fortunés disposant de loisirs (donc souvent des retraités) et qui souhaitent passer au moins une partie de l’année dans un environnement protégé jouissant d’un climat agréable. Les plages entre Le Vauclin et Sainte-Anne, en Martinique, pourraient aisément faire l’objet d’un aménagement du même type. Sans doute faudrait-il quelques dérogations par rapport aux règles mais à voir la manière dont nous savons accommoder celle des cinquante pas géométriques, cet obstacle n’est pas insurmontable.

La Martinique ne possède pas que des plages pour attirer les touristes. Sa forêt tropicale vaut bien celle de Porto Rico. La seconde, pourtant, est visitée chaque année par plus d’un million de touristes alors que la nôtre n’est parcourue que par de rares randonneurs courageux ou des athlètes s’entraînant pour un raid. La différence tient à l’aménagement. Là-bas tout est fait pour accueillir les touristes alors que nous ne somme même pas capables d’entretenir correctement, voire de laisser simplement ouverts les quelques sentiers existants.

La « forêt nationale » El Yunque à Porto Rico comporte un centre d’accueil imposant à l’entrée, un centre d’information plus modeste à l’intérieur et une route carrossable de quinze kilomètres d’où partent des sentiers pédestres conduisant aux points les plus remarquables, chutes d’eau, tours d’observation, sommets. Tout est fait pour que ces sentiers soient accessibles au plus grand nombre. Ils sont bétonnés ; lorsque des marches sont nécessaires, elles sont régulières comme celles d’un escalier ; les cours d’eau sont franchis par des ponts solidement construits, munis de parapets ; les abris, eux aussi construits en dur, sont équipés d’une fontaine, d’un barbecue et d’une poubelle. Les agents du parc en uniforme sont aisément reconnaissables. Certains sont affectés à l’accueil, d’autres guident des visites de groupe, les autres enfin se livrent aux tâches d’entretien qui demeurent indispensables même lorsque on s’est donné les moyens de construire des équipements durables. Sur un sentier de plusieurs kilomètres il manquait une seule planche à une balustrade et encore l’élément neuf était-il déjà posé à côté, prêt à être installé.

Sans vouloir faire du mauvais esprit, on a envie de se demander à quoi servent les voyages d’études de nos élus à l’étranger, si ce n’est pas à chercher les exemples qui marchent pour les adopter chez nous. Cela supposerait, certes, de bousculer quelques habitudes. Après tout, nous avons déjà un parc avec du personnel qui est censé entretenir les sentiers existants, ce qui n’est malheureusement pas le cas, comme peuvent en témoigner toutes les personnes qui se promènent en forêt sur les chemins exagérément escarpés et boueux de la forêt martiniquaise, dont les marches sont bancales, irrégulières et trop hautes, dans les rares passages où l’on s’est donné la peine d’en installer, quand elles n’ont pas tout simplement disparu sans que personne se donne la peine de les reconstruire.

Transformer la Martinique en un paradis pour les touristes, proposant des « produits » vraiment attractifs serait le meilleur moyen de faire revenir tous les bateaux qui se sont détournés de notre île, parce qu’attirés par d’autres lieux plus au fait des attentes de leurs clients. Tout cela a un coût, dira-t-on. Certes ! Mais envoyer des délégations aux quatre coins du monde dans l’espoir de promouvoir la destination Martinique coûte bien cher aussi quand le résultat attendu n’est pas au rendez-vous. Inutile donc de mettre la charrue avant les bœufs : commençons par aménager sérieusement notre île en vue du tourisme et les touristes suivront.

Mettre de l’argent dans l’aménagement de structures d’accueil durables des touristes cela s’appelle un investissement. Faire des campagnes de promotion en direction d’une clientèle-cible dont la probabilité de se rendre chez nous est quasi-nulle, cela s’appelle jeter l’argent par les fenêtres. D’ailleurs l’exemple de Porto Rico peut nous donner d’autres idées concernant l’aspect économique de l’opération. Les premiers aménagements du parc El Yunque furent lancés à l’époque du New Deal, pendant la grande crise des années 1930 ; il s’agissait alors de donner du travail aux très nombreux chômeurs de Porto Rico. En Martinique, aujourd’hui, beaucoup trop de jeunes sont au chômage. Certes, couper des arbres à la tronçonneuse pour tracer des routes et des sentiers crée moins d’emplois que de les couper comme jadis à la scie ou à la hache et, de même, couler le béton dans une bétonnière va plus vite que de le couler sans autre instrument que la pelle et le seau. Il n’en reste pas moins que ce sont là des travaux qui peuvent mobiliser pendant une longue période un nombre important de jeunes gens désœuvrés et désemparés.

Face aux avantages que présenterait un programme d’investissement touristique conséquent, on se demande pourquoi il n’a jamais été entamé ni même vraiment discuté, alors que nos édiles ne cessent de proclamer leur volonté de faire du tourisme une priorité. Est-il donc si difficile de remettre en cause des pratiques dont on mesure d’année en année l’inutilité ? Ou bien serait-ce que nos représentants expriment ainsi, en s’abstenant d’agir efficacement, le sentiment profond de leurs mandants ?

Michel Herland

Une réponse de José Nosel

Michel Herland a raison, il faut reconsidérer cette affaire de tourisme chez nous; c’est ce que pour ma part, j’essaye de dire depuis des années dans différents textes. Ci-joint deux exemples

Mais, ayant été concerné, je note cette petite erreur de Michel Herland, quand il dit: « nous avons un parc, avec du personnel qui est censé entretenir les sentiers existants » Hélas, le parc n’a pas été retenu, en dépit de ses demandes pour être l’organisme chargé par le département, dont c’est la compétence depuis la loi de 85, pour réaliser et entretenir les sentiers; ce sont nos amis de l’ONF qui ont été retenu, curieusement, depuis plus de 20 ans.
Sur l’exemple de Porto Rico qui devrait nous inspirer, c’est ce que j’avais toujours fait. J’ai même créer à la Martinique un corps de gardien de l’environnement, à l’instar des vigilantes de Porto Rico, et j’ai emmené les 8 premiers gardiens recrutés en stage, 8 jours à Porto Rico en 92
Mais le tourisme à la Martinique est typiquement le sujet sur lequel s’applique le mot de Marc Bloch: « l’incompréhension du présent nait fatalement de l’ignorance du passé, mais…..etc » : Apres un refus généralisé du tourisme, chez les hommes politiques, certains autres continuent à braquer toutes évolutions du peu de tourisme actuel au prétexte d’éviter le « tout tourisme », comme ils disent;   on n’est pas sorti de l’auberge
José Nosel

Martinique repenser le développement

Contribution N°3 au PROJET MARTINIQUE

Atelier: Economie et développement durable

En dépit de quelques vraies performances de l’économie et de la société, les défaillances criantes du modèle de développement à l’œuvre à la Martinique, amènent à penser qu’un développement autrement serait plus efficace, pour traiter ces défaillances récurrentes de l’économie martiniquaise, défaillances sur lesquelles il n’y a pas lieu de revenir ici.

Mais, le développement autrement est-ce le développement durable?

Je voudrais mettre en garde mes compatriotes à propos de ce « concept-alibi »(pof. S.Latouche) auquel adhérent aussi bien la Banque Mondiale, le FMI, l’U.E, les pays du sud ,les pays du nord, les écologistes, les anti-impérialistes, les groupes multinationales ,etc.,etc. Dans une belle unanimité qui ressemble beaucoup à une version soft de la pensée unique, mais dont le respect des principes qu’il édicte est incontournable si l’on veux- ors on ne peux s’en passer-bénéficier des subventions, des aides ,et de la considération des gens précités.

D’où une 1ere nécessité du projet Martinique: se mettre d’accord sur une approche du DEVELOPPEMENT DURABLE ET SOLIDAIRE

Nous proposons au débat l’approche suivante:

Le développement durable et solidaire, c’est celui qui propose et met en oeuvre des activités:

économiquement viables à terme

socialement vivables pour les gens concernés

écologiquement supportables pour le territoire

Par rapport à cette définition, on peut déduire qu’il faudrait alors envisager de nouvelles finalités pour le développement; de nouvelles stratégies de développement. Et c’est ici qu’on se heurte à l’obstacle de certains handicaps. Trois de ces handicaps majeurs seront évoqués ci-apres; avec en illustration quelques propositions dont la réalisation seraient conditionnées par le traitement préalable de ces handicaps.

1-Il faudrait changer les objectifs et finalités du développement.

 » Le rattrapage du niveau de vie européen »

 » La compensation des handicaps tels :l’insularité ,l’éloignement,etc

 » Le développement des infrastructures »

ont jusqu’ici constitués les grands objectifs des politiques et stratégies de développement ici.

2- De nouvelles finalités ,de nouveaux objectifs envisageables

Aller vers l’autonomie alimentaire?

Réduire la dépendance économique?

Vers le plein emploi des martiniquais?

Permettre au martiniquais de vivre au pays?

Valoriser systématiquement les ressources naturelles?

Conquérir le marché intérieur?

Se positionner sur des niches de marchés

– retraités et personnes âgées(être la cote d’azur des caraïbes?

– exploitation du monde végétale tropical pour la

pharmacopée, la cosmétique ou la parfumerie?

l’aquaculture tropicale ?

l’exploitation des énergies renouvelables?

etc….

3- D’ou de nouvelles stratégies

Rechercher une nouvelle combinaison plus pertinente de développement par l’économie publique et par l’économie de marché

S’engager dans une démarche globale de qualité des productions et des services, sans opposer produits biologiques et produits conventionnels, lesquels peuvent etre aussi de qualité

Faire le choix d’un tourisme durable de moyen et haut de gamme

Faciliter les initiatives privées, soutenues par des politiques publiques appropriées, ou impulser l’économie par des politiques publiques

etc…

4- Trois handicaps majeurs, parmi ceux qui font obstacles au changement

– La stratégie actuelle d’orientation des moyens vers le développement des infrastructures peut avoir un effet pervers pour le rééquilibrage à terme vers l’économie de marché.

– L’organisation du territoire n’a pas pu etre conçue en fonction d’un projet de développement fort à finalité endogène.

– La règle du jeux, les normes produites par le régime juridique et économique sont souvent inappropriées à un développement autrement. La réflexion endogène du projet Martinique peut-il se faire à droit constant, ou n’y-a-t-il pas lieu de prévoir des maintenant les adaptations législatives et réglementaires, souvent préalables à toute perspectives de changements?.

5-Exemples de propositions difficiles à réaliser sans nouvelles regles du jeux.

Compenser l’ouverture de la Martinique aux caribéens et aux européens par un dispositif de soutien aux martiniquais souhaitant s’installer en Guyane, en Afrique ,et en Europe .

Développer des filières de communication orienter vers la promotion des produits et de l’image de la communauté martiniquaise.

Organiser une promotion équilibrée des produits locaux ,des produits du terroir, de l’art culinaire antillais, en vue d’infléchir les structures de gout et les habitudes de consommation en cours, orientées vers les produits et modes importés.

Pouvoir sanctionner positivement les améliorations de niveaux de productivité qui ne détériorent pas la qualité des produits et des services, ni la qualité des conditions de travail dans les entreprises.

J Nosel

Mars 2000

Quelles orientations stratégiques pour notre destination touristique Martinique

Il est heureux que, comme partout ailleurs, les notions d’attractivité et d’accessibilité, qui sont à la base de toute stratégie de politique touristique, reviennent au cœur des réflexions et des démarches, de la politique de développement touristique, chez nous aussi, à la Martinique.

L’annonce de la reprise de la desserte des Antilles, depuis le hub aérien de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, par le Président de la République, lors de son passage chez nous, a déclenché semble-t-il, de nouvelles perspectives d’accessibilité des Antilles pour des touristes d’Europe, et donc de nouveaux horizons de diversification de l’origine des touristes fréquentant nos pays de Guadeloupe et de Martinique. Dans le même temps, la collectivité régionale prolonge les délais d’inscription à son initiative, visant à améliorer l’attractivité de la Martinique. Nous voila donc lancé dans une réflexion et une démarche qui portent précisément sur ce que nous considérons comme les deux notions clés de toute politique touristique : l’attractivité et l’accessibilité. Ces notions d’attractivité et d’accessibilité doivent être le leitmotiv de tous les acteurs de la filière touristique ; mais elles doivent être aussi une préoccupation dans tous les secteurs de la population, tant il est vrai que nous participons tous, chacun, là où nous sommes, et à notre niveau à l’attractivité touristique de notre pays

L’attractivité c’est le moteur de notre fréquentation touristique, c’est ce qui fait que les gens ont envie de venir chez nous, c’est ce qui fait que les gens viennent chez nous, et seraient prêts à dépenser de l’argent, chez nous, si nous leur proposons ce qu’ils ont rêvé de trouver chez nous : un pays de soleil, de nature et de culture, où les comportements, sans complexes des hommes et des femmes les incitent à revenir et à faire venir leurs amis. Mais l’attractivité, moteur de la fréquentation n’est jamais acquise définitivement, il faut le maintenir, l’entretenir, l’améliorer et l’accessibilité, l’autre notion clé du développement touristique, participe fortement à cette attractivité. Ceux qui rêvent de venir chez nous, doivent pouvoir accéder à notre destination dans des conditions qui nous garantissent une fréquentation touristique correspondant à notre projet touristique. Et c’est ici que nous touchons à un point délicat, mais qui doit être abordé : il s’agit du modèle de tourisme que nous souhaitons privilégier. Voulons nous un tourisme dit haut de gamme du type de l’Ile Maurice, ou voulons nous un tourisme dit de masse du type , all inclusive comme à Saint Domingue ; ou avons-nous la possibilité d’un tourisme diversifié ouvert à toutes les catégories de visiteurs. Les orientations privilégiées dans ce domaine, on le sait ne sont pas neutre ; ni politiquement, ni socialement, encore moins sur les plans écologiques et économiques. Et c’est, on le sait aussi, par les conditions d’accès à notre destination que l’on peut réguler la fréquentation touristique et donc les types de tourismes que nous voudrions privilégier.

Nous avons à la Martinique les atouts naturels d’une bonne attractivité, que j’ai qualifié de spontanée ; mais nos concurrents dans la Caraïbe, et dans le monde aussi, en ont autant que nous, sinon beaucoup plus. Nous sommes tenus donc de renforcer cette attractivité naturelle, spontanée, par une politique volontariste, d’attractivité recherchée, mettant en valeur des atouts historiques, culturels, résultant de l’action des hommes sur cette terre de Martinique.

Mais dans un cas comme dans l’autre, c’est l’environnement, l’environnement naturel et l’environnement humain qui constituent les matières premières de la filière touristique

Et dans un contexte touristique mondialisé, aussi concurrentiel que le notre, dans la caraïbe, les facteurs d’attractivité naturelle, ou spontanée ne suffisent pas, chacun le sait.

Il faut bien sur comme destination soleil et nature, offrir : plages, mer et sables, forets, montagnes et rivières, point de vue, sentiers et paysages etc., tous ces éléments qui participent à l’attractivité naturelle. Mais encore faut-il que ces atouts d’attractivité naturelle soit accessibles, dans des conditions permettant la meilleure fréquentation possible, sans détérioration du site lui même ou de la qualité de sa fréquentation ;

Pour des raisons économiques, compréhensibles, on peut être tenté de « pousser » au maximum la fréquentation touristique ; mais c’est sa qualité qui fait la valeur d’un produit touristique ; et une trop grande fréquentation peut rapidement détériorer la qualité d’un site ou d’une destination. D’autant que l’aménité que tire un touriste de la fréquentation d’une attractivité naturelle, c’est-à-dire cette satisfaction retirée de la « consommation » d’un paysage, par exemple, par plusieurs personnes, ne détruit pas ce paysage et génère peu de frais pour le maintien de la qualité de cet attrait. Tandis que les éléments d’attractivité recherchée à partir de parcs naturels, de réserves, de conservatoires, de parcs d’attractions, de parcs de récréation, de curiosités naturelles aménagées, de routes thématiques, de sentiers de promenades, de circuits dédiés, de parcours de pèches, de parcours de chasses, d’ouvrages d’art, de monuments, de réalisations architecturales, de musées de casinos, de centres de loisirs, d’expositions, de prestations culinaires, de festivals, de fêtes, de congres, de pratiques cultuelles, de pèlerinages , de manifestations sportives, de spectacles etc, ces éléments d’attractivité recherchée sont générateurs de cout financier élevé qu’il faut pouvoir compenser par une fréquentation mieux rémunératrice que ne l’est la fréquentation des touristes à la Martinique aujourd’hui.

Il y a donc une corrélation entre la gestion de l’accessibilité, et le mouvement de fréquentation. Plus on facilite l’accès d’un site ou d’une destination, en mettant en valeur ses attractivités naturelles et en développant d’autres facteurs d’attractivité, plus on devrait en améliorer la fréquentation. Mais, c’est le contrôle des facteurs d’accessibilité qui déterminera la catégorie de tourisme de la destination

L’un des principaux facteurs d’accessibilité, c’est le prix, prix du transport vers la destination, prix des hébergements, prix des prestations ; plus ils seront élevés, ces prix, plus la destination va tendre vers un tourisme haut de gamme ; plus ces prix seront bas, plus la destination s’orientera vers un tourisme de masse. Cette dernière, le tourisme de masse, fort sympathique aux yeux de beaucoup de gens présente rappelons le, cependant, ce double inconvénient : 1°-de n’être pas très rémunérateur pour les acteurs de terrains de la destination, 2°- de comporter un risque de détérioration de la qualité de la fréquentation des sites de cette destination par des nuisances ou des pollutions.

On voit bien alors, qu’une politique touristique ne peut se dispenser de traiter ces questions primordiales de l’attractivité et de l’accessibilité.

Faut-il croire, qu’enfin, les acteurs du développement de ce pays, et de cette filière du tourisme, en particulier auraient définitivement compris que cette politique touristique dont on voudrait faire un atout déterminant de notre développement, passe inévitablement par un aménagement du territoire qui organise nos attractivités, et une politique d’accessibilité externe et interne performante. La politique des transports externes et interne, la politiques des visas d’entrée chez nous, ainsi que la politiques des prix de nos produits et prestations sont encore des facteurs lourds de limitation tant de notre attractivité que de l’accessibilité de notre destination.

José Nosel

23/02/11