Étiquette : Théâtre de la Tempête

L’autisme manipulé comme une force

— Par Gérald Rossi —

Avec Le bizarre incident du chien pendant la nuit, Philippe Adrien met en scène une brillante adaptation du roman de Mark Haddon sur la difficulté de vivre avec ses différences. Jubilatoire.
Ça commence franchement mal. Le bizarre incident du chien pendant la nuit adapté du roman de Mark Haddon par Simon Stephens (traduction de Dominique Ollier) débute avec le corps de la pauvre bête, tuée sur la pelouse de madame Shears, voisine et amie de la famille, transpercée par une fourche mortelle. Soupçonné à tort, Christopher Boone 15 ans est un garçon fragile, différent, autiste, qui réagit à sa façon et dans son univers aux événements qui l’entourent. Dans ce rôle Pierre Lefebvre Adrien est tout simplement surprenant. Dans le meilleur sens que l’on puisse donner à ce mot.

Sans agressivité, sans lourdeur maladive et toujours dans la bonne mesure entre le geste, la parole, le cri ou le grognement, il est Christopher. Aussi bien dans son intelligence pour les sciences et les mathématiques, que dans sa difficile approche de l’autre. Principalement du monde adulte qu’il perçoit à travers ses propres grilles de lecture, en dépit de son cheminement parfois déroutant.

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A la Tempête, un formidable chapeau de paille

Par Armelle Héliot

Gilles Bouillon est un metteur en scène excellent et sa vision de la pièce d’Eugène Labiche et Marc-Michel est remarquable, entraînée qu’elle est par un Fadinard idéal en la personne de Frédéric Cherbeuf.

Sans rien renier de l’enthousiasme que peut susciter la mise en scène de Giorgio Barberio Corsetti avec la troupe de la Comédie-Française, avouons que la production actuellement présentée au théâtre de la Tempête à la Cartoucherie de Vincennes est aussi remarquable.

Le travail de Gilles Bouillon va même plus loin pour ce qui concerne le traitement d’Hélène, la jeune mariée…

Ce spectacle est passionnant car, soudain, on comprend que si Fadinard est pris dans un cauchemar, la fille du pépiniériste l’est tout autant.

Ce n’est pas le même cauchemar, mais il est encore plus angoissant car il concerne les fondements mêmes de la vie, du mariage.

Son père la « donne » et elle, littéralement, elle ne sait pas ce qui l’attend. Elle tremble de peur. Et la férocité de Labiche est sur ce point extraordinairement active…

D’ailleurs, il ne laisse pas Hélène vraiment parler…Mais ici, elle est éloquente.

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