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Panorama de la pauvreté en Martinique : Une diversité de situations individuelles et territoriales

Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, le ministère des Solidarités a souhaité s’appuyer sur une information la plus complète possible sur les personnes en situation de précarité. Il s’est associé avec l’Insee pour publier un panorama des situations de pauvreté dans chaque région.
En Martinique, ce panorama a fait l’objet d’un partenariat entre la direction régionale de l’Insee et le Préfet de région, représenté par la Commissaire à la lutte contre la pauvreté.

Définition

Un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsqu’il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. En France et en Europe, le seuil est le plus souvent fixé à 60 % du niveau de vie médian.

L’Insee, comme Eurostat et les autres pays européens, mesure en effet la pauvreté monétaire de manière relative alors que d’autres pays (comme les États-Unis ou le Canada) ont une approche absolue.

Dans l’approche en termes relatifs, le seuil de pauvreté est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l’ensemble de la population.

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À New York, les pauvres vivent 11 ans de moins que les riches

— D’après AFP–
pauvre_nyLes statistiques publiées mercredi détaillent notamment le taux d’obésité, les maladies respiratoires, les revenus, mais aussi les conditions de logement.

New York est une ville aux inégalités parfois vertigineuses, et les habitants d’un quartier très pauvre de Brooklyn y vivent 11 ans de moins en moyenne que ceux vivant près de Wall Street, selon des statistiques publiées mercredi. Ces statistiques sur la santé des New-Yorkais ont été détaillées pour l’arrondissement de Brooklyn, l’un des cinq de New York avec Manhattan, le Bronx, le Queens et Staten Island. Dans le quartier pauvre de Brownsville à Brooklyn, dont la population est à 76 % noire, l’espérance de vie est de 74,1 ans, l’une des plus basses de New York. Par comparaison, l’espérance de vie dans le quartier financier de Manhattan est de 85,4 ans, la plus élevée de la ville, selon les autorités.

C’est la première fois que ces statistiques sont actualisées depuis 2006 : elles détaillent notamment le taux d’obésité, les maladies respiratoires, le diabète, les habitudes alimentaires, la consommation d’alcool, de cigarettes ou de drogue, les naissances avant terme, mais aussi la pollution, les revenus, les conditions de logement et la violence.

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Il faut au minimum 1424 euros par mois pour vivre décemment

euro-2Le rapport annuel de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale souligne que plus de la moitié des familles monoparentales sont pauvres

Pour vivre décemment, en logement social, dans une ville moyenne comme Tours ou Dijon, une personne seule a besoin au minimum d’un Smic pour vivre. L’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) vient de publier son rapport annuel. Le document révèle les conclusions d’une enquête menée depuis trois ans pour évaluer les «budgets de référence», nécessaires pour «une participation effective à la vie sociale». Cette étude s’inscrit dans une réflexion menée au niveau européen, visant à déterminer «un revenu minimum décent».
Se loger, manger et se déplacer

Les experts ont d’abord déterminé des paniers de biens et services considérés comme indispensables en interrogeant la population. Concernant le logement, les familles ont par exemple revendiqué la mise à disposition d’une chambre pour chaque enfant de sexe différent et de plus de 6 ans. Les retraités ont quant à eux demandé une chambre d’amis. Les groupes interrogés se sont aussi accordés sur la nécessité de posséder une voiture (d’occasion), et de pouvoir partir en vacances (deux semaines par an pour les actifs avec enfants, une semaine pour les retraités et les actifs sans enfant).

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Les pauvres de plus en plus pauvres

pauvreteSi le taux de pauvreté a légèrement reculé en 2012, le niveau de pauvreté s’intensifie dans un contexte de baisse globale du niveau de vie en France.

En 2012, 8,5 millions de personnes vivaient en dessous du seuil de pauvreté annonce l’Insee. C’est 200.000 de moins qu’en 2011, mais l’explication est en partie mécanique. Le seuil de pauvreté est ainsi fixé par convention à 60% du niveau de vie médian de la population, ce qui s’élève pour 2012 à 987 euros par mois. Et ce niveau médian a baissé lui-même de 1 %, à 1.645 euros par mois. Car en réalité, s’il y a un peu moins de pauvres statistiquement définis en France, ils sont de plus en plus pauvres. Ainsi la moitié des personnes vivant sous ce seuil de pauvreté disposent de moins de 784 euros par mois soit, en euros constants, un niveau qui n’a jamais été aussi bas depuis 2006⋅

L’intensité de la pauvreté « augmente donc nettement », souligne l’Insee : les personnes pauvres sont globalement plus éloignées du seuil de pauvreté⋅ La composition de la population la moins favorisée se modifie d’ailleurs un peu puisque parmi les adultes pauvres, la part des chômeurs augmente.

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Pourquoi y a-t-il 2,2 milliards de pauvres dans le monde ?

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L’ONU s’inquiète de l’accroissement des inégalités alors que les 85 humains les plus aisés concentrent autant de richesses que les 3,5 milliards les plus pauvres.

Crises financières, catastrophes naturelles et politiques publiques inefficaces risquent de faire croître la pauvreté dans le monde alors que plus de 2,2 milliards d’hommes et de femmes, soit près d’un tier de l’humanité, sont déjà concernés ou sont en passe de l’être.

C’est ce dont s’alarme le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dans son rapport 2014 rendu public jeudi 24 juillet, citant notamment le prix des denrées alimentaires et les conflits violents comme autres sources aggravantes de la pauvreté.

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Les très hauts revenus ne connaissent pas la crise

— Par Kevin Boucaud —

richessesLe dernier rapport de l’INSEE sur les revenus et le patrimoine des ménages français révèle que les inégalités continuent d’augmenter, la crise semblant être passée pour les plus hauts revenus.

La crise ne touche pas forcément tous les Français. C’est en tout cas ce que révèle la dernière étude (voir le document en PDF ci-dessous) sur les revenus et le patrimoine des ménages de l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) qui porte sur l’année 2011. L’Institut montre que malgré la crise, les plus hauts revenus continuent de croître fortement (après une année de recul en 2009) ce qui a évidemment pour conséquence d’accentuer les inégalités. Cette progression est autant due à une augmentation soutenue des plus hauts salaires que des revenus du patrimoine.

Les 6 10 000 personnes les plus riches (1 % de la population), qui ont gagné plus de 93 000 euros en 2011, ont vu leur revenu croître de 7,1 % depuis 2004. En comparaison, le revenu médian – c’est-à-dire, qui sépare la population en deux parties égales – a progressé de moins de 2 % sur la même période, passant de 18 100 euros à 19 500.

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La société de précarisation

— Par  Cynthia Fleury —

sans_travail-360C’était en 1986, et déjà Ulrich Beck parlait de paupérisation civilisationnelle en expliquant que la dynamique historique ne serait pas celle de la sécurisation pour tous, mais bien plutôt de la démocratisation du risque. Certes, les clivages entre précaires et ceux qui ne le sont pas sont toujours présents, mais l’émergence des risques systémiques, invisibles, radioactifs, cumulatifs, a brisé la ligne de partage. « Ce que nous a appris la contamination radioactive, c’est que c’en est fini de l’autre, fini de nos précieuses possibilités de distanciation. On peut exclure la misère, on ne peut plus exclure les dangers de l’ère nucléaire. C’est là leur nouvelle force culturelle et politique. Leur pouvoir est le pouvoir du danger qui abolit toutes les zones de protection et toutes les différenciations de l’âge moderne. » La société du risque mondialisée, c’est cela : le « big business » de notre insécurisation, réelle ou supposée. Il n’est pas impossible que l’enseignement du risque systémique nous fasse entrevoir les vieilles réalités sociales (comme la migration de la misère) comme désormais inextricables. « La France doit prendre sa part de la misère du monde, mais n’a pas vocation à accueillir toute la misère du monde », dit un ministre de l’Intérieur, citant un ancien premier ministre.

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Remettre la redistribution au cœur du débat sur la pauvreté

 

Par Bernard Gomel Economiste au Centre d’études de l’emploi Dominique Méda Professeure de sociologie à l’université Paris-Dauphine Evelyne Serverin Juriste, directrice de recherches au CNRS

La Conférence nationale contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, qui s’ouvre aujourd’hui, place le gouvernement en demeure de devoir choisir vite (en vue de la prochaine loi de finances) le sort à réserver au volet activité du Revenu de solidarité active (RSA) : faut-il conserver ce dispositif, alors qu’il ne parvient pas à assurer la redistribution envers les travailleurs à bas salaire (le taux de non-recours est de presque 70 %) et supprimer la Prime pour l’emploi (PPE), qui lui fait concurrence ? Ou faut-il revenir à la situation qui prévalait avant l’instauration du RSA, tout en recalibrant la PPE afin qu’elle touche plus efficacement les plus bas revenus, la «dégeler» et supprimer le RSA activité ?

Revenons en arrière pour comprendre les termes du choix. Le RSA devait constituer une innovation radicale : succédant à un RMI chargé de toutes les tares (faible nombre de contrats d’insertion, trappes à pauvreté…), il devait permettre de remporter la victoire contre la pauvreté, récompenser ceux qui revenaient à l’emploi et supprimer les effets de seuil.

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