Étiquette : Janine Bailly

« Le Papalagui » : Le théâtre encore, pour vivre et survivre

Marin (Auditorium) : mercredi 8 avril 19 heures
Prêcheur (Salle Félix-Grélet) : jeudi 9 avril à 19 heures

le_papalagui-3— Par Janine Bailly —
En cette fin de mois, le nouveau directeur de l’EPCC-Atrium nous offre avant l’heure de bien jolies fêtes pascales : samedi, nous avons grâce à lui vibré au spectacle de The Island (lire sur ce journal l’article de Roland Sabra). Ce lundi, c’est à un spectacle gratuit que Hassane Kassi Kouyaté nous a conviés à l’Université des Antilles, dans le cadre d’une opération lancée sous l’appellation de Territoires en cultures, opération de décentralisation des spectacles, présentement en partenariat avec la ville et l’université de Schœlcher.
En ce qui concerne The Island, j’aimerais juste partager ces deux moments d’émotion forte qui furent les miens.Tout d’abord, au récit de la traversée qui mena les prisonniers à l’île, comment ne pas songer au destin tragique que connurent les passagers des tristement célèbres bateaux négriers de la traite ? Ensuite, comment ne pas comprendre que, enfermés dans cette cellule, on ne peut continuer à vivre et s’échapper que par l’imaginaire : dans un rituel quotidien, l’un des détenus ramasse une timbale et passe un appel à sa famille ou à ses amis, son monologue s’interrompant brusquement, et l’on peut lire alors sur le visage de l’acteur, redevenu étrangement silencieux, toute la détresse d’un retour à une trop cruelle réalité.

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Quelques bribes d’Edwy Plenel sur l’île

—  Par Janine Bailly & Paul Chéneau —
plenel_en_ileLa récente « tournée » sur l’île d’Edwy Plenel, ce presqu’enfant du pays, dans le cadre de la semaine de la presse dont le thème était « La liberté d’expression, ça s’apprend », a déjà fait couler beaucoup d’encre. Nous aimerions cependant rendre compte ici de quelques-uns des moments privilégiés qu’il a partagés avec la jeunesse martiniquaise, d’autant que selon son propre aveu, ce sont ces moments d’échange qu’il gardera plus particulièrement en mémoire.
Nous l’avons vu et entendu, à la Bibliothèque Universitaire de Schœlcher, répondre avec sa verve coutumière, non dénuée d’humour, aux questions judicieuses préparées par un petit groupe d’étudiants.
Interrogé sur ce qu’est Mediapart, il répond que le journal-papier reste un milieu clos, et que ses collaborateurs et lui-même se sont saisis de la révolution internet pour créer ce journal numérique et y défendre le meilleur de leur tradition. Il s’agit d’aller chercher les informations cachées, sans pour autant faire la course au scoop, il s’agit d’être le laboratoire d’une nouvelle presse du XXIe siècle, il s’agit encore d’être le journal d’une France multi-culturelle.

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De l’influence de la marche du monde sur la création artistique

— Par Janine Bailly —

mendozaL’Association pour la Promotion de l’Hispanisme en Martinique nous invitait, ce mercredi 25 mars, sur le campus de Schœlcher, à découvrir la place occupée par la Guerre Civile d’Espagne (1936-1939) dans les arts : littérature et peinture. En cette semaine consacrée aux interventions sur l’île d’Edwy Plenel, il ne fut pas facile de se réserver une plage de temps libre pour répondre à l’invitation, mais ce qui nous fut offert valait largement l’effort consenti !

Tout d’abord, la communication de Solange Bussy, intitulée « Traitement de la mémoire de la guerre civile dans la fiction romanesque », et s’appuyant sur deux œuvres éloignées dans le temps, « Primera memoria, Première mémoire »  de Ana Maria Matute (1959) et « El Año del diluvio, L’Année du Déluge » de Eduardo Mendoza (1992), nous montra comment la violence mortifère et paroxystique de cette guerre a nourri, et continue à nourrir l’imagination des romanciers. Pour rendre compte de ce déchaînement de violence, pour montrer la permanence de la division fratricide de l’Espagne après la guerre, le mythe biblique d’Abel et Caïn est convoqué.

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Dora VItal, la plénitude

—Par Janine Bailly —

dora_vital-1À la galerie La Véranda, sise à l’étage de l’Atrium (c’est plus joli que EPCC, non ?), une exposition originale se donne à voir pour quelques jours encore.

Si Dora Vital a baptisé cette présentation « Chemins d’imaginaires », elle n’a pourtant pas affiché de  titres auprès de chacune de ses œuvres, comme cela se fait assez ordinairement. Elle vous en donnera volontiers la raison, puisque, présente, passionnée autant que souriante, elle vous parle volontiers de son choix : de cette façon, elle nous laisse libres de voir et d’entrer dans ses toiles avec notre imaginaire personnel, libres de créer notre histoire en laissant courir notre imagination. Elle aime aussi observer comment un visiteur se laisse surprendre lorsqu’il compare ce qu’il avait cru deviner – ou ce qu’il avait ressenti – à ce que suggère le titre révélé sur la liste consultable en fin de parcours. Car c’est bien d’un parcours qu’il s’agit, d’un voyage en des terres réelles ou fantasmées, en des pays existants ou imaginés. Et les titres finalement chantent à l’oreille, comme ces « Murmure matinal », « Abysse pourpre », « Erg », « Ciel de traîne », « Tendre tourment », ou l’étonnant « Grand froid dans un intérieur chaud ».

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