Étiquette : Huguette Emmanuel Bellemare

Le harcèlement sexuel

— Par Huguette Emmanuel Bellemare militante et cofondatrice de Culture Égalité —

Qu’appelle-t-on harcèlement sexuel ?

« Le harcèlement est une violence fondée sur des rapports de domination et d’intimidation qui a pour objet ou effet une dégradation des conditions de vie de la victime et un impact sur sa santé physique ou psychique. » (Le Gouvernement)

Plus précisément, c’est un enchaînement d’agissements hostiles et à connotation sexuelle. Il se manifeste, par exemple, par :

* des propositions sexuelles non voulues et répétées (dès la deuxième fois)

* des remarques répétées sur le physique ou la tenue vestimentaire qui mettent mal à l’aise, des moqueries déstabilisantes, des commentaires sexuels

* des questions et confidences intrusives sur la vie privée

* des photos intimes prises ou diffusées à l’insu de la victime.

Qui est la victime?

Le plus souvent, c’est une femme :

→   Lire Plus

À propos de la première représentation de « 1870 : Femmes au conseil de guerre »

— Communiqué de l’association Culture-Égalité 

Le vendredi 30 septembre s’est joué, au parc de Tivoli 1870 Femmes au conseil de guerre. Une pièce co-écrite pour Culture-Égalité par Huguette Emmanuel Bellemare et Hervé Deluge, d’après les travaux e l’historien Gilbert Pago, et mise en scène par Hervé& Deluge. Malgré les conditions météorologiques extrêmes ( pluie, orage, sol boueux, inondations en certains points du territoire…), 150 spectateurs ont suivi la représentation avec passion et refusé de s’en aller à la fin !… Nathalie nous avait donné ses impressions après la première représentation sous forme de lecture théâtralisée : en septembre 2019 :

« Ce qui m’a surprise et cueillie dans la lecture théâtralisée de cette pièce, c’est  la sensation physique d’y être, dans ces mornes , de les voir, ces groupes de femmes et d’hommes ,  et même de marcher à leur côté dans la nuit sombre , d’entendre leurs débats, leurs  peurs dans ce combat pour la justice et la dignité.

Plus qu’un spectacle vu de l’extérieur, ce fut une imprégnation  directe  dans l’histoire de l’Histoire. Une pièce captivante par sa justesse et son dynamisme. 

→   Lire Plus

Avec Culture Égalité s’émanciper par le corps et par l’esprit

Culture Égalité participe à la quête d’autonomie et de liberté des femmes. Les 4 et 5 février 2022, elle a organisé un week-end visant à développer nos savoirs et à fortifier nos corps. C’était, d’abord, la redécouverte de Suzanne Roussi Césaire, figure longtemps oubliée, ensuite, une marche hors de nos murs, réels ou idéologiques, ainsi qu’une invitation à occuper l’espace public.

La rencontre :

C’est avec une grande curiosité qu’une trentaine de femmes et trois hommes ont écouté, échangé avec Huguette Emmanuel Bellemare sur la vie de Suzanne Roussi Césaire. Cette écrivaine et essayiste a participé à la revue Tropiques, et a mené la résistance aux pressions et à la censure de l’amiral Robert durant la période pétainiste. Elle fut aussi militante communiste, vendant l’« Humanité » le dimanche sur les marchés parisiens. Mais également enseignante d’avant-garde. Elle était aussi mère de six enfants, et l’épouse d’Aimé Césaire.

            Culture Égalité a réédité en l’enrichissant le Karbé Fanm n°1 afin de faire connaître cette femme qu’on a voulue dans l’ombre de son mari et de quelques autres grands intellectuels mâles. Elle représente un modèle pour nous, pour notre jeunesse.

→   Lire Plus

Fête des Mères : carte blanche à Culture Égalité (3)

La femme de sa vie

—Par Huguette Emmanuel Bellemare, membre de Culture Égalité —

Ce qui te caractérisait, c’était ta gaieté indéfectible et ton énorme amour de la vie. Ton existence n’a pas toujours été facile, loin s’en faut, tu as élevé dix enfants avec le seul salaire d’instituteur de notre père. Elle n’a pas non plus été exempte de douleurs et de chagrins. Mais jamais tu ne t’en es plainte, jamais tu n’en as parlé de façon négative.

Tu n’avais pas fait de grandes études car ton père était mort alors que tu étais jeune. Et puis, dans la Martinique rurale des années 30, tu avais certainement d’autres intérêts et d’autres écoles ! Mais tu voulais pour tes filles l’indépendance économique que tu n’as pas eue, afin que : « chékié-w an poch-ou ka kriyé-w mèt ! »

→   Lire Plus

Hommes violents, résidence alternée et droits de l’enfant

— Par Huguette Emmanuel Bellemare, Culture Égalité —

Depuis de nombreuses semaines, des femmes désemparées font le tour des associations d’accompagnement des femmes en difficulté pour obtenir de l’aide afin de protéger leur enfant de père violent. Sur ces trois dernières semaines, ce sont trois femmes qui nous ont sollicitées.

Toutes les trois étaient épouses ou compagnes d’hommes vivant en France. Elles sont revenues en Martinique pour fuir les violences. Elles ont chacune un enfant réclamé par un père qui se découvre brutalement indispensable à l’équilibre de son enfant… Mais qui sont-ils, ces bons pères ? Que veulent-ils ?

Tous ont plus ou moins pour modèle et soutien les masculinistes — ces hommes qui haïssent les femmes à cause des quelques acquis sociaux que celles-ci ont arraché par leur lutte. Ils œuvrent pour rétablir l’ordre ancien et donc récupérer leur place dominante tant dans le foyer que dans la société. Pour mener ce combat, il leur faut s’attirer la sympathie voire la compassion des médias et de l’opinion publique.

Pour cela, ils mènent une offensive tous azimuts mise au point par leurs pionniers des USA et du Canada.

→   Lire Plus

Roger Bellemare : progressiste, syndicaliste, féministe….

Après la mort de Roger Bellemare, beaucoup de ses élèves, ses collègues, ses camarades syndicaux et politiques lui ont rendu hommage.

Je voudrais les remercier tous et toutes et ajouter à leurs témoignages que Roger était soucieux avant tout de l’émancipation des peuples opprimés et des classes exploitées. S’il a fait du syndicalisme, c’était, bien sûr, parce qu’indigné par la situation des Maîtres Auxiliaires, taillables, corvéables et déplaçables à merci, mais c’est surtout aussi avec l’espoir d’entraîner les enseignants martiniquais dans la solidarité avec les autres travailleurs de leur pays.

Par ailleurs, un aspect de sa pensée et de son action a été souvent passé sous silence, même par lui, ce sont ses profondes convictions pro-féministes. Élevé, avec ses cinq frères, par une femme deux fois veuve, extrêmement courageuse et dynamique, il a toujours eu un grand respect des femmes. Plus tard, même quand il a commencé à douter un peu de ses contemporains, à se dire, comme beaucoup d’entre nous, que la révolution ne serait peut-être pas pour tout de suite, il a toujours exprimé beaucoup d’admiration pour cette éclosion dans notre pays de jeunes femmes universitaires, artistes… et c’est d’elles surtout qu’il espérait un renouveau pour la Martinique !

→   Lire Plus

Hommage à Jojo

Rencontres pour le lendemain

Lire ci-aptrès le poème de Syto Cavé ‘ Je sais tout de Jojo »

— Par Huguette Emmanuel-Bellemare —

Bonsoir à tous et toutes !

Quand George, ou plutôt Jojo, m’a demandé de venir vous apporter mon témoignage, j’ai eu envie de lui répondre, en paraphrasant une célèbre lettre que vous connaissez certainement, celle attribuée à George Sand…:

« Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à notre pudeur et répond à ma flamme »… ou plutôt à mon affection !

Mais ravalant la pudeur en question, je me suis mise au travail pour essayer de retracer les étapes de notre amitié et tout ce qu’elle m’a apporté, surtout. C’est pourquoi j’intitulerai mon propos :

DEUX OU TROIS CHOSES QUE JE TIENS DE JOJO !

D’abord, je ferai remonter notre histoire à l’époque du Comité Permanent de Soutien aux Femmes agressées, ou plutôt notre préhistoire, puisque George n’a jamais appartenu à ce groupe… à cause de sa jeunesse, certainement !!! A cette époque, la féministe que je me crois fait partie de celles qui ricanent et qui abrègent le nom de l’association en « Comité des Femmes agressées », quand ce n’est pas « Comité des Femmes agressives » !

→   Lire Plus

Pères solo, pères singuliers ?

— Par Huguette Emmanuel Bellemare, Sylvie Javaloyes, militantes de Culture Égalité —

peres_solo15 à 20% des personnes élevant seul leur(s) enfant(s) sont des hommes, nous dit-on ! Il nous faut saluer leur courage et leur audace, car ce sont, sinon des héros (des millions de femmes en font autant depuis des milliers d’années), du moins des pionniers !

Alors d’où vient ce regard soupçonneux qui, selon leurs affirmations, pèserait sur eux dans les actes de la vie courante, par exemple lorsqu’ils vont chercher leurs enfants à l’école ou à la crèche ?

D’abord, pendant des siècles, s’occuper des enfants a été « le rôle naturel » des femmes, leur raison d’être. Aussi, même quand elles vivent en couple, c’est elles qui en ont presque uniquement la charge dans la vie quotidienne (suivi de la santé, de la scolarité…). Enfin, pour de nombreuses raisons, ce sont surtout elles qui se sont retrouvées à vivre seules avec eux (plus de 5 fois plus souvent que les hommes, encore aujourd’hui). Il est normal, donc, qu’un père seul avec enfant suscite la curiosité… Mais en réalité, passé le premier étonnement, la plupart s’attirent – de la part du public féminin, du moins – sympathie et compassion, voire zèle et dévouement (en langue martiniquaise, soutirance) !!

→   Lire Plus

Non aux jouets mutilants !

  

 

 

par Huguette Emmanuel Bellemare pour l’UFM,

 

–En choisissant des jouets pour nos chers petits, nous parents, et particulièrement nous les mères qui sommes le plus souvent chargées de l’acte d’achat, risquons fort, si nous n’y prenons garde, de contribuer, avec les meilleures intentions du monde, à la reproduction des inégalités sociales. Et plus précisément à la pérennisation de l’oppression de la femme.

 

En effet, on n’offre pas aux garçons et aux filles les mêmes cadeaux, car ceux-ci ont pour but de préparer chaque sexe au rôle que notre société capitaliste et patriarcale veut les voir assumer plus tard. Et les fabricants y aident, qui signalent les jouets des filles par la couleur rose et ceux des garçons par le bleu. Et aussi les marchands qui distinguent soigneusement, dans leur magasin, les rayons garçons et les rayons filles.

 

Aux filles, traditionnellement, les poupées et autres poupons, les dînettes (nous appelions cela quand j’étais petite d’un nom encore plus significatif : « les ménages » !), ou/et de façon plus modernes, les machines à laver, aspirateurs, fours, fers à repasser…. que sais-je ?

→   Lire Plus