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Fespaco: l’émotion d’«En route pour le milliard», un documentaire sur la guerre des Six Jours

Au Fespaco, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, les projections officielles ont débuté ce dimanche. Plusieurs catégories existent : longs métrages, mais aussi documentaires. En sélection, « En route pour le milliard » du Congolais Dieudo Hamadi revient sur la guerre des Six Jours dans la ville de Kisangani, guerre entre les armées rwandaises et congolaises.

Ils s’appellent Mama Bahingui, Gedeon, Sola, Mama Kashinde, Président Lemalema et ils font partie des 3 000 blessés de ces affrontements à Kisangani qui ont fait mille morts. Tous sont handicapés, se font fabriqués des attelles de fortune. Et 18 ans après cette guerre oubliée, ils décident d’aller à Kinshasa récupérer les dédommagements promis.

Une épreuve

Pour rejoindre la capitale, ils embarquent sur une barge d’un autre âge, fouettés par la pluie et les coups de vent, un voyage, une épreuve encore plus lorsque l’on est handicapé. Images saisissantes, comme celle de Mama Kashinde, elle n’a plus de bras, plus de jambes, mais sait utiliser un pilon ou faire de la couture.

Ce documentaire, s’il parle du rejet au sein même des familles, des pensées suicidaires de certains, est surtout une leçon de vie, de combat.

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Le Palmarès du Festival Les Révoltés du Monde 2021

Découvrir par le Festival ces choses qui nous restent inconnues…

– par Janine Bailly –

« Tant que nous aurons un cœur, nous nous battrons pour un avenir meilleur, pour un monde plus juste ! » : la phrase entendue dans une bouche adolescente, lors de la cérémonie de clôture, pourrait bien être la devise du Festival. Elle nous convaincrait, s’il le fallait encore, de l’engagement de notre jeunesse, non seulement pour que vive le cinéma, mais encore pour que progresse le monde vers un avenir plus lumineux.

Le Jury du Grand Prix a d’abord isolé un trio de tête, Restituer l’Art africain, les fantômes de la colonisation / Toni Morrison et les fantômes de l’Amérique / En route pour le milliard, de Dieudo Hamadi, ce dernier ayant finalement eu la préférence. Ainsi que l’a dit Marijosé Alie en décernant le prix, il s’agit d’un documentaire « dérangeant, authentique et sans concession, filmé au plus près des gens, on y trouve le pire et le meilleur de l’humain, et le voir nous pousse à nous interroger sur l’intégration, ou la non intégration,  des personnes handicapées dans notre société… »

Ce même jury a exprimé son coup de cœur pour Ophir, d’Alexandre Berman et Olivier Paulet, un film puissant, qui retraçant le combat des habitants de Bougainville, une île de Papouasie-Nouvelle-Guinée, située dans le sud-ouest de l’Océan Pacifique, nous mène hors de notre zone de confort, jusqu’au bout du monde… Cette lutte contre la Bougainville Copper Ltd (BCL), qui sous le contrôle d’une firme australienne exploitait la mine de Panguna, – la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde –, a abouti en 1989 à la fermeture de l’exploitation, conséquence des actions de sabotage menées par l’Armée révolutionnaire.

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Festival Les Révoltés du Monde : De l’importance du cinéma documentaire

À Fort-de-France, quatorze projections, du 24 au 27 juin 2021

On peut retrouver le programme détaillé de tout le festival sur Madinin’art.

– par Janine Bailly –

Une ouverture réussie, ce jeudi 24 mai en salle 7 du complexe Madiana, pour la cinquième édition d’un Festival original, et qui s’inscrit d’emblée sous le signe de la découverte, du partage et de l’émotion. Le public, en nombre, a une fois encore répondu présent, et derrière les masques on pouvait deviner des sourires de bonheur. Bonheur d’être là en dépit de la situation sanitaire, bonheur de se retrouver entre amoureux du septième art quelle qu’en soit la forme, bonheur de toutes ces fenêtres qui par la grâce du cinéma ne cesseront jamais de s’ouvrir au monde !

Le premier film, En route pour le milliard, du réalisateur et documentariste congolais Dieudo Hamadi, s’il traite d’un sujet grave et de la barbarie humaine, sait aussi faire chanter en nous ses petites notes d’espoir têtues. Au départ, « la guerre des six jours », un fait historique, tragique, hélas aujourd’hui oublié, gommé par « une amnésie collective » : en juin 2002, la ville de Kisangani, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), fut le théâtre d’affrontements meurtriers entre les armées d’occupation rwandaise et ougandaise, venues là dans le but de contrôler les richesses minières de la région.

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