Où est passée la Conscience ?

Bromates et pesticides dans l’eau du robinet!

— Association écologique P.UM.A. —

Lorsque dans les années 80, nous avons, avec Pierre DAVIDAS, dénoncé publiquement les méfaits des organochlorés dont la chlordécone, dans l’association écologique APPELS, nous avons eu droit à tous les noms d’oiseaux et lors de nos visites sur le terrain, il y avait toujours un comité d’accueil qu’il fallait calmer avant de convaincre sur le danger de l’utilisation de ces produits chimiques.

Dans le même temps, au sein des différents services de l’État, des spécialistes de la manipulation se sont servis des très nombreux bavards ignares locaux, pour diffuser des contre-vérités scientifiques afin de nous discréditer.

En termes de pollution de l’Eau de boisson et de baignade, il y a eu plusieurs séquences :

– Le non-respect de la loi no 92-3 du 3 janvier 1992 dite loi sur l’Eau, nous a obligé à dénoncer la qualité de l’eau au robinet.

– La DDASS produit le bilan 1994 de la qualité des eaux de distribution en Martinique à la suite de notre dénonciation de la surchloration liée à la présence de bactéries et des matières fécales dans l’eau.

– Après cette séquence, nous avons attaqué la question de la présence des pesticides dans l’eau du robinet et dans l’eau de baignade, en mettant en évidence les contradictions entre les différents services de l’État en charge de la surveillance de la qualité des eaux.

Nous nous posons la question morale : ‘’a-t-on le droit de tromper, de mentir par omission sur des sujets graves’’ ?

L’ignorance se soigne, c’est ce que nous, PUMA, faisons en permanence, en prenant l’attache de scientifiques qui ont publié dans des revues scientifiques avec comité de lecture.

Il est fréquent de voir nos dirigeants s’incliner devant les administrations, contrairement à tout ce qu’ils affirment devant leurs administrés ; nous refusons ce type de fonctionnement et avons toujours appliqué notre slogan : Mobiliser l’homme en critiquant les faitsProposer pour s’orienter vers les choix optima.

Cette stratégie s’est toujours révélée payante, nous avons obtenu que les analyses de l’Eau de boisson se fassent au Laboratoire de la Drôme, ce qui a permis de constater la présence massive de pesticides ; en réponse à cet important constat, la contre-attaque s’est mise en place, il a fallu faire intervenir le Cancérologue Dominique BELPOMME, afin de nous accompagner dans une conférence de presse à l’Assemblée Nationale pour dénoncer ce scandale sanitaire.

Nous avons pu mesurer la compétence destructrice de nos clubs en tout genre et autres obédiences qui pour ‘’remercier’’ ce cancérologue, reconnu mondialement, l’ont traîné dans la boue. Aujourd’hui, nous payons lourdement la facture en termes de cancers, ceux qui ont organisé cette violente réaction sont encore en service et s’apprêtent à récidiver sur la question des bromates et des pesticides dans l’eau du robinet.

Nous attirons l’attention de tous nos dirigeants, pour que ne soient pas revécues les erreurs du passé, il en va de la santé de la population ; notre expérience nous a permis de débusquer les travers des éléments de langage utilisés publiquement, par les auteurs patentés de la manipulation et obliger l’ARS à effectuer les analyses de l’eau au robinet du consommateur.

Il y a bel et bien un problème pesticide dans l’eau du robinet, preuve en est : en page 36 du Plan de Convergence signé entre l’État et nos collectivités ; un travail d’inventaire d’identification des besoins en investissement pour le prochain cycle réalisé par la DEAL de Martinique, en collaboration avec les services publics de distribution et d’assainissement de l’eau, estime le besoin d’investissement global à 181 500 000 € pour l’eau potable (production, stockage, transfert et distribution) et à 83 500 000 € pour l’assainissement (traitement et transfert)

Quand on connaît l’état financier de nos collectivités, nous pouvons nous interroger sur la mise en œuvre de ce Plan de Convergence, cependant nous n’avons toujours pas la réponse concernant le devenir des sommes que le Martiniquais paye pour sa consommation d’eau ; peut-être qu’en créant une ligne budgétaire dédiée uniquement à l’eau, parviendrons-nous à commencer la modernisation de notre réseau d’Eau.

Concernant la préservation de la qualité de l’Eau, nous avons enfin été entendus ; toujours en page 36 il est dit : l’État accompagnera les collectivités souhaitant s’engager dans le label ‘’terre saine, communes sans pesticides’’. De même, l’Agence Régionale de Santé sera mobilisée pour assurer un contrôle sanitaire réparti sur l’ensemble des systèmes de production et de distribution de l’eau

Nous osons espérer que la Conscience fera, Pour Une Martinique Autrement, que les Hommes en charge de la gestion sanitaire de l’Eau, respecteront la vie en évitant de colporter de fausses informations et de manipuler nos dirigeants.

Pour l’association écologique P.U.M.A.

Le Président

Florent GRABIN