Natixis condamné pour discrimination

 

Portrait der Staline par Pablo Picasso. Fusain, 8 mars 1953

La banque Natixis, poursuivie pour discrimination raciale par un salarié métis, a été condamnée jeudi par les Prud’hommes de Paris à lui verser plus de 47.000 euros de dommages et intérêts, a-t-on appris auprès de plusieurs avocats.

« C’est une décision assez exceptionnelle qui vient rappeler que l’employeur a une responsabilité de faire respecter la loi, y compris celle sur la discrimination », a déclaré à l’AFP Me Annie Moreau, avocate de ce salarié de 41 ans.

Le contentieux remonte à 2005, quand ce cadre embauché en 2001 s’était vu refuser un poste qu’il convoitait au sein de Natixis. Il avait appris par des collègues que son supérieur lui avait refusé cette promotion du fait de sa couleur de peau.

Bien qu’ayant obtenu une promotion en 2008, face à l’immobilisme des dirigeants de la banque, il avait saisi la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde) qui, après enquête, avait conclu à l’existence d’une discrimination.

Une analyse confirmée jeudi par le Conseil des prud’hommes de Paris qui a jugé que la décision de la banque en 2005 reposait sur « un motif discriminatoire », selon Me Moreau.

Natixis est condamné à verser au salarié 37.711 euros de dommages et intérêts en réparation du préjudice matériel, et 10.000 euros pour le préjudice moral. Natixis devra aussi verser 1000 euros à la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), qui a participé aux débats en tant qu’intervenant volontaire, en soutien du salarié.

AFP Mis à jour le 28/12/2012 Le Figaro