Lutte contre les discours masculinistes en ligne : appel à l’action de l’Union Européenne

Les discours masculinistes ont envahi l’espace numérique, devenant un véritable fléau en ligne, selon un rapport alarmant publié récemment. Cette idéologie, qui promeut la domination masculine, s’est propagée à une vitesse inquiétante grâce aux grandes entreprises du secteur numérique. Ces entreprises, peu soucieuses de lutter contre les cyberviolences à l’encontre des femmes, sont pointées du doigt dans ce rapport. Face à cette menace grandissante, l’Union européenne est appelée à prendre des mesures législatives pour contrer les discours masculinistes.

Lucie Daniel, chargée de plaidoyer pour l’association Equipop, souligne l’importance de mettre en lumière un problème largement sous-estimé par les pouvoirs publics. Les espaces numériques, des réseaux sociaux grand public aux forums plus spécialisés, sont devenus inhospitaliers et peu sécurisants pour de nombreux utilisateurs, en particulier pour les femmes et les personnes LGBT+.

Les violences en ligne, allant de la diffusion de photos sans consentement au raid numérique, ont des conséquences graves, réduisant souvent au silence les activistes féministes et les femmes politiques. Le modèle économique des grandes entreprises numériques favorise la viralité des contenus haineux, contribuant ainsi à la prolifération des discours masculinistes.

Les dispositions actuelles de l’Union européenne pour réguler l’espace numérique et lutter contre ces violences sont clairement insuffisantes. Le rapport recommande la création d’un cadre strict et harmonisé, l’intégration de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans les politiques publiques numériques, ainsi que la régulation des multinationales du numérique. Il insiste également sur la nécessité de renforcer l’arsenal juridique, politique et financier pour lutter contre ces violences.

La Commission sur le statut des femmes de l’ONU a également mis en avant les cyberviolences à l’égard des femmes et des personnes LGBTI+ en 2023. Le rapport souligne que ces violences en ligne sont une partie intégrante d’un continuum allant du sexisme ordinaire aux violences sexuelles. Il est urgent de combattre les discours masculinistes en ligne pour garantir la sécurité et la liberté des femmes et des personnes LGBTI+.

Ainsi, cinq axes d’intervention sont proposés :

1- Renforcer et compléter l’arsenal juridique, politique et financier pour lutter contre le continuum des violences sexistes et sexuelles, ainsi que les discours haineux en ligne.
2- Intégrer la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que la lutte contre les discours masculinistes, dans les politiques publiques numériques.
3- Réguler les multinationales du numérique et technologique pour contrer la prolifération des discours masculinistes.
4- Soutenir et protéger les associations et les activistes féministes et LGBTI+ engagés dans cette lutte.
5- Sensibiliser les citoyen∙ne∙s aux discours masculinistes et leur fournir les moyens de se défendre contre cette menace grandissante.

M’A d’après equipop.org