L’impérialisme occidental n’est pas à l’œuvre dans l’affaire de la FIFA

— Par Ian Buruma (Professeur d’idées politiques et de journalisme au Bard College (New York))—

blatterLe patron de la FIFA vient de démissionner, sans doute sentait-il que la police américaine se rapprochait de lui. Il existe une longue tradition de racket dans l’univers du sport professionnel. La mafia américaine est, par exemple, intervenue dans le monde de la boxe. La FIFA constitue tout simplement la vache à lait la plus généreuse qui soit au monde.

Ainsi certains comparent-ils aujourd’hui la FIFA à la mafia, qualifiant Sepp Blatter de « Don Blatterone ». Cette comparaison n’est cependant pas tout à fait juste. Rien ne prouve à ce jour que quelque contrat d’assassinat ait jamais été conclu par le siège de la FIFA à Zurich.

Pour autant, la nature secrète de l’organisation, l’intimidation que subissent ses dirigeants de la part de certains rivaux, ainsi que le recours aux faveurs, bakchichs et autres transferts de dettes, représentent autant de parallèles troublants avec l’univers du crime organisé.

On pourrait bien entendu préférer considérer la FIFA comme une organisation dysfonctionnelle, plutôt que comme une entreprise criminelle. Mais même dans ce scénario plus clément, la plupart des méfaits sont la conséquence directe de l’absence absolue de transparence dont fait preuve la fédération.
Des montants colossaux

Son fonctionnement est intégralement régi par un groupe de collaborateurs masculins très proches, qui sont tous subordonnés au chef. Cette situation ne date pas du règne Blatter. C’est bel et bien son prédécesseur, le Brésilien João Havelange, qui a transformé la FIFA en un empire de corruption et d’abondance financière, en..

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