Les femmes ne sont pas égales aux hommes, la preuve en 10 chiffres

Le 8 mars est la Journée internationale de la femme, l’occasion de rappeler que la bataille des inégalités homme-femme n’est pas encore gagnée. Dix chiffres pour faire le point

 

— Par Audrey Avesque —

 

 

C’est le 8 mars, c’est la Journée internationale de la femme. L’occasion de rappeler que la bataille des inégalités homme-femme n’est pas encore gagnée. Les dernières statistiques de l’Insee montrent qu’il reste encore du chemin à parcourir avant que les femmes gagnent, entre autres, le même salaire que les hommes. La réduction de ces inégalités est d’ailleurs l’un des chevaux de bataille du quinquennat de François Hollande.

La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem annonce d’ailleurs ce vendredi que les entreprises qui ne luttent pas efficacement contre les inégalités de salaires hommes/femmes seront sanctionnées. « Il y aura des sanctions dans six mois si rien ne se passe », assure-t-elle. Ces sanctions pourront aller jusqu’à 1% de la masse salariale.

Dix chiffres pour faire le point sur les inégalités qui demeurent.

28% : C’est l’écart de revenu dans le secteur privé en France entre le salaire d’un homme et celui d’une femme. Dans le secteur public, l’écart est inférieur mais demeure : les femmes gagnent 18,8% de moins que les hommes. A l’échelle de l’Europe, l’écart moyen des rémunérations horaires entre les hommes et les femmes est de 16,2%. Les femmes devraient donc travailler 59 jours de plus que les hommes pour gagner autant qu’eux. Mais cet écart de revenu tend à diminuer depuis plusieurs années et notamment depuis la crise économique de 2008 et 2009. En effet, la crise a touché tout particulièrement les secteurs d’activité à prédominance masculine (industrie, construction, interim). « Cet écart reste substantiel et sa contraction est plus le résultat d’une diminution des rémunérations des hommes que d’un accroissement des salaires des femmes », indique dans un communiqué Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne.

87% : Les femmes sont surreprésentées dans le secteur tertiaire (commerce, services et industrie), où les revenus salariaux moyens sont inférieurs aux hommes. En effet, 87% des femmes y travaillent contre 66% d’hommes. En 2010, les femmes travaillant dans le tertiaire ont perçu un revenu salarial de 15 100 euros, soit 28% de moins que les hommes. Dans ce secteur, le salaire horaire des femmes est inférieur de près de 20% à celui des hommes. Et d’après le rapport « Femmes et parité » réalisé par le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), on compte 95% de femmes dans trois métiers peu qualifiés de service aux particuliers (assistantes maternelles, aides à domicile, employées de maison) et plus de 70% parmi les agents d’entretien et les employés de commerce.

71% : C’est le nombre de filles titulaires du diplôme Baccalauréat, contre 61% de garçons. Elles représentent également 56% des étudiants de l’enseignement supérieur en 2010. Ainsi, entre 1995 et 2010, dans les activités financières et d’assurance, la part des femmes parmi les cadres a sensiblement augmenté, passant de 30% à 42%. Cette évolution ne s’est cependant pas traduite par une réduction des écarts de revenu salarial. Le salaire horaire des femmes cadres est inférieur de 31% à celui des hommes. Les femmes sont plus diplômées mais restent moins bien payées et insérées que les hommes.

82,1% : Les femmes sont davantage concernées par les emplois précaires que les hommes. Entre 1975 et 2008, sur les 3 831 000 emplois créés, les deux tiers l’ont été à temps partiel. Et parmi les salariés à temps partiel, 82,1% sont des femmes en 2010 et 73,5% des salariés en sous-emploi aussi. Sur l’ensemble des femmes en activité, 29,9% occupent un emploi à temps partiel et 50,3 % le sont pour des raisons familiales. L’autre moitié est donc en situation de temps partiel subi. D’après les chiffres de Destatis Statistiques, le nombre de Françaises à temps partiel est inférieur à la moyenne de l’Union européenne des 27 (31,6%) ou encore de nos voisines allemandes (45,1%).

10,3% : C’est le taux de chômage des femmes fin 2012, contre 10,2% pour les hommes. Cet écart diminue depuis une vingtaine d’années puisqu’en 1990, il était de quatre points : 6,2% pour les femmes et 10,2% pour les hommes. L’augmentation du travail des femmes augmente mais cette hausse est moins spectaculaire qu’il n’y parait du fait de la progression de l’emploi à temps partiel.

57% : Les femmes sont majoritaires parmi les allocataires du revenu de solidarité active (RSA) dont elles représentent 57% des bénéficiaires en 2010. Ces situations précaires qui se pérennisent, accentuent les écarts entre les pensions de retraite des femmes et des hommes. Les femmes sont donc davantage exposées à des conditions matérielles et de vie difficiles : taille réduite du logement, alimentation déséquilibrée, isolement social.

70% : La France recense 3,7 millions de travailleurs pauvres, dont 70% de femmes, exerçant un emploi qui leur procure un revenu inférieur à 964 euros mensuels. « Les risques de précarité affectent plus durablement le parcours des femmes et ils se répercutent aussi sur les enfants, avec le danger de les inscrire dans un processus de transmission et de reproduction d’un état précaire », selon le CESE.

57% : C’est le nombre de femmes titulaires de l’allocation minimum vieillesse en 2010. Leur part augmente de façon continue avec l’âge passant de 62% entre 65 et 70 ans à plus de 90% au-delà de 90 ans. Cette surreprésentation féminine parmi les bénéficiaires isolés aux âges élevés s’explique par une plus grande longévité et par la faiblesse des droits propres en matière de retraite. L’espérance de vie des femmes est, en effet, supérieure à celle des hommes, 85 ans contre 78 ans. Entre 1990 et 2010, les hommes ont gagné cinq années et les femmes quatre.

86% : La monoparentalité est une réalité essentiellement féminine. En effet, dans 86% des situations de monoparentalité, le parent avec lequel réside le ou les enfants est la mère. Et nombreuses sont celles qui s’inscrivent dans une situation précaire : parmi les femmes allocataires du RSA, 31% sont à la tête d’une famille monoparentale. En 2009, près d’un logement social sur quatre est occupé par une famille monoparentale. Leur niveau de vie est donc inférieur aux autres ménages : le revenu d’un individu vivant au sein de ce type de famille est égal à 15 520 euros par an en 2008, alors qu’il dépasse les 20 000 euros pour les autres ménages.

47% : Une femme handicapée est victime d’une double discrimination. En effet, le temps partiel n’échappe pas à cette catégorie de la population : 28% des personnes reconnues handicapées occupent un emploi à temps partiel et 47 % d’entre elles sont des femmes, contre 15% des hommes dans la même situation. Elles sont moins actives que leurs homologues masculins. Ceux-ci sont plus souvent en emploi en milieu ordinaire (55%) qu’elles (45%).

Publié dans L’Expansion

 

 Les femmes restent moins bien payées que les hommes

Par Marie Visot

Dans le secteur privé, le salaire des femmes est inférieur de 28 % à celui des hommes.

 

Ça va un petit peu mieux, d’année en année ; mais le salaire net des femmes (15.600 euros par an en moyenne) reste nettement au-dessous de celui des hommes. D’exactement 28 % dans le secteur privé, selon les derniers chiffres de l’Insee, qui datent de 2010.

Depuis 1995, les écarts de revenu salarial ont légèrement diminué (de 6 points) en raison de la part grandissante des femmes cadres et de la poussée du chômage masculin, souligne une étude publiée jeudi. Mais elles occupent encore plus de 70 % des postes d’employés, où les salaires sont plus bas.

Les situations diffèrent selon les secteurs. Dans le commerce et les services, les emplois sont surtout occupés par des femmes. Les salaires horaires et le nombre d’heures travaillées y sont «souvent les plus faibles, aussi bien pour les hommes que pour les femmes».

Dans l’ensemble du tertiaire, le revenu moyen des femmes est inférieur de 27,5 % à celui des hommes. Dans les secteurs de l’industrie et de la construction, les écarts de revenu salarial entre hommes et femmes sont moins marqués, mais le revenu salarial moyen des femmes reste inférieur de 18,8 % à celui des hommes.

Dans le secteur public, enfin, l’écart atteint 18 %, soit 10 points de moins que dans le secteur privé.

«Cet écart est cependant resté stable ces dix dernières années», indique l’Insee.

Mis à jour le 08/03/2013 LeFigaro.fr