L’écrivain, scénariste et metteur en scène Jean-Claude Carrière est mort à l’âge de 89 ans

Jean-Claude Carrière, est un écrivain, scénariste, parolier, metteur en scène et acteur français, né le 17 septembre 1931 à Colombières-sur-Orb et mort le 8 février 2021 à Paris.

Il se définit comme un « conteur ». Se partageant entre le cinéma, le théâtre et la littérature, travaillant souvent sur des adaptations, tant pour le théâtre que pour le cinéma ou la télévision, il rencontre très fréquemment un succès critique et public.

Biographie
Vie et carrière
Né dans une famille de viticulteurs à Colombières-sur-Orb, Jean-Claude Carrière passe son enfance dans ce village. Pendant son enfance, il pratique le bilinguisme occitan-français. Alors qu’il a 14 ans, sa famille s’installe à Montreuil-sous-Bois, où ses parents prennent la gérance d’un café.

Ancien élève du lycée Voltaire puis du lycée Lakanal à Sceaux et de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, après une licence de lettres et une maîtrise d’histoire, il abandonne rapidement sa vocation d’historien pour le dessin et l’écriture.

En 1957, il publie son premier roman, Lézard, et rencontre Jacques Tati et Pierre Étaix6 avec qui il co-signe des courts et des longs métrages. À ses débuts, il publie également plusieurs romans d’épouvante chez Fleuve noir, sous le nom de Benoît Becker (pseudonyme collectif utilisé par divers auteurs travaillant pour cet éditeur) et écrit des articles sur le cinéma dans Carrefour.

Bien qu’il soit l’auteur d’un très grand nombre de scénarios, Jean-Claude Carrière doit une partie de sa renommée à sa collaboration avec le cinéaste Luis Buñuel. Celle-ci s’amorce en 1964 et va durer dix-neuf ans, jusqu’à la mort du réalisateur. Les deux hommes travaillent ensemble une première fois en adaptant le roman d’Octave Mirbeau Le Journal d’une femme de chambre. Le film, qui met en vedette Jeanne Moreau, est le premier que Buñuel réalise en France depuis le classique surréaliste L’Âge d’or.

Carrière et Buñuel retravaillent ensemble sur cinq autres films, dont deux des plus célèbres du réalisateur : Belle de jour, une adaptation d’un roman de Joseph Kessel qui sera un grand succès commercial, et Le Charme discret de la bourgeoisie, une satire d’esprit surréaliste qui permet à Buñuel et Carrière d’obtenir une nomination pour l’oscar du meilleur scénario original, fait assez rare pour un film français.

Carrière travaillera aussi occasionnellement avec le réalisateur d’origine tchèque Miloš Forman, une première fois à la fin des années 1960 avec Taking Off, comédie de mœurs sur le conflit des générations, une seconde fois à la fin des années 1980 avec Valmont, adaptation du roman Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, et une dernière fois en 2005 avec Les Fantômes de Goya.

Il participe aussi au scénario de deux des films les plus célèbres de Jacques Deray, le drame psychologique La Piscine, présenté en 1969 et qui met en vedette Alain Delon et Romy Schneider, puis le film de gangster Borsalino, lancé l’année suivante, immense succès commercial dans lequel on retrouve les deux plus grandes vedettes du cinéma français de l’époque, Alain Delon et Jean-Paul Belmondo. Il scénarise plusieurs autres films de Deray, comme le drame Un peu de soleil dans l’eau froide, adaptation du roman de Françoise Sagan, ou le film noir Un homme est mort, entièrement tourné aux États-Unis, ainsi que, en 1966, le film tiré du roman de Georges Darien, Le Voleur, réalisé par Louis Malle avec Belmondo.

Parallèlement, il poursuit sa carrière de dramaturge et adaptateur au théâtre en particulier avec André Barsacq, Jean-Louis Barrault et Peter Brook.

Jean-Claude Carrière écrit de nombreux scénarios pour le cinéma6, notamment pour Le Tambour, Un papillon sur l’épaule ou encore Le Retour de Martin Guerre qui lui vaut le césar du meilleur scénario en 1983. Il s’attaque également à l’adaptation d’œuvres littéraires comme Cyrano de Bergerac, Le Roi des aulnes ou encore L’Insoutenable Légèreté de l’être. En 2007, il co-signe avec le réalisateur Volker Schlöndorff le scénario de Ulzhan qui est présenté au Festival de Cannes.

En 2000, il prend part à la fondation de la Société des amis de Victor Hugo.

En 2005, il crée, aux côtés de Carole Bouquet, Gérard Depardieu et Sophie Rigon, le festival Un réalisateur dans la ville qui a lieu chaque été à Nîmes.

Jean-Claude Carrière meurt le 8 février 2021, à l’âge de 89 ans, dans son domicile parisien. Ne souffrant d’aucune maladie, il est mort « dans son sommeil » selon la précision donnée par sa fille.

Rencontres avec le dalaï-lama
En 1994, il publie La Force du bouddhisme sur la base d’entretiens avec le 14e dalaï-lama en Inde. En 2000, il présente la conférence publique intitulée « La Paix de l’esprit, source du bonheur » que donne le dalaï-lama à Montpellier devant plus de 5 000 personnes. Il signe un appel demandant qu’une délégation du Comité des droits de l’enfant de l’ONU rende visite à un enfant tibétain en résidence surveillée depuis 1995 en Chine, Gendhun Choekyi Nyima, reconnu comme 11e panchen-lama par le dalaï-lama.

Vie personnelle
Jean-Claude Carrière a épousé la peintre Augusta Bouy avec qui il a eu une fille en 1962, Iris.

Il est veuf de Nicole Janin, originaire de Marsillargues et proche amie du manadier Jean Lafont — dont il prononce l’éloge de son vivant en 2004.

Il s’est remarié avec Nahal Tajadod, femme de lettres iranienne, avec qui il a une fille née en 2003, Kiara Carrière.

 

Source : Wikipedia