Le patron des gendarmes de Nouvelle-Calédonie, condamné pour violences conjugale, relevé de ses fonctions

— Communiqué du Collectif Femmes en Colère —

Le Collectif Femmes en Colère appelle l’ensemble de la population à manifester son refus de voir un auteur de violences conjugales condamné par la Justice en France promu à la tête de la Gendarmerie en Nouvelle-Calédonie.

Lettre à l’auteur de violences.

Monsieur nous vous demandons de démissionner de votre fonction de Gendarme. Vous avez été condamné pour des faits de violences envers votre épouse. Sachez que la Nouvelle-Calédonie est actuellement en proie à ce fléau. Elle caracole en tête des pays français outre-mer et même se situe devant la France. De grâce ne venez pas augmenter ce chiffre accablant.

Comme vous le savez l’institution qui vous emploie est la première étape d’un long processus juridique que les femmes doivent suivre pour dénoncer les violences qu’elles subissent. Sur la base de nombreux témoignages, nous avons relevé que les femmes dans la détresse ne sont pas toujours les bienvenues dans vos locaux. Nous avons à plusieurs reprises demandé à l’Etat de former les gendarmes pour être plus « accueillants » et performants dorénavant dans l’accueil de ces victimes. Il nous semblait avoir perçu une volonté de l’Etat d’y remédier.

Mais votre curriculum vitae représente une onde de choc qui nous fait craindre une régression de la prise en charge des victimes au bénéfice des auteurs.

Monsieur le Colonel de Gendarmerie, merci de démissionner et sachez que la France ouvre dans tout son territoire des centres d’accueil pour les auteurs de violences. Vous y serez mieux qu’à la Gendarmerie Meunier de Nouvelle-Calédonie.

Nous nous donnons rendez-vous le samedi 21 aout à 9 h devant la Gendarmerie Meunier pour vous exprimer de vive voix notre désir de vous voir démissionner de votre fonction.

Signé pour le Collectif Femmes en Colère.

Françoise Caillard

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— Communiqué de l’Union des Femmes de Martinique —

Un colonel a été promu à la tête de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie en juillet après avoir été condamné un mois plus tôt pour violences conjugales

L’Union des Femmes de Martinique joint sa voix à celle de nos camarades féministes partenaires « Femmes en colère », des élu.es et de la population de Nouvelle Calédonie, pour dénoncer la nomination-promotion d’un gendarme condamné pour violences conjugales en Nouvelle Calédonie.

Comment comprendre que l’Etat français accepte de garder en son sein des gendarmes qui devraient être exemplaires ? Est-ce compatible avec « la grande cause du quinquennat » rappelée à maintes reprises par le président de la république ? Comment comprendre la timidité du ministre de l’intérieur sur ces questions ?

Pire, comment accorder une promotion à l‘un d’entre eux, reconnu coupable de violences conjugales !? Eux qui sont eux-mêmes appelés à recevoir des femmes victimes de violences. Quand on sait le rôle clé que jouent la police et la gendarmerie, dans le parcours des victimes, quel traitement impartial peuvent-ils avoir pour ces femmes et leurs auteurs ?

En mai dernier, il a été montré en France qu’un policier condamné pour violences conjugales avait traité de façon légère la plainte d’une jeune femme victime, qui a ensuite été tuée de façon atroce par son conjoint (Merignac).

Cette fonction est-elle compatible avec ce type de délit ?

De surcroît, les statistiques montrent que nos territoires des outremers sont encore plus durement touchés par les violences conjugales. Comment comprendre qu’ils y soient mutés ? Serions-nous des territoires de seconde zone ?

Nous savons de plus, que souvent les gendarmes qui ont des carrières dans les outremers sont mutés successivement dans les différents territoires.

Nous avons vécu en Martinique le cas d’un colonel de gendarmerie mis en cause pour violences conjugales.

Nous soutenons la manifestation organisée par « Femmes en colère » ce samedi devant la gendarmerie Meunier de Nouvelle Calédonie.

Union des Femmes de Martinique