La violence du pouvoir macronien est une invitation au renforcement de la lutte !

— — Le n° 295 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Chaque provocation de Macron, destinée à persuader que la lutte est terminée, a eu l’effet contraire. La colère monte d’un cran. La promulgation en pleine nuit de la loi scélérate n’a pas failli à la règle. La violence du procédé a coupé le souffle à celles et ceux qui croyaient un tant soit peu à la « sagesse » du monde capitaliste,voire à l’influence présumée du président Fabius.

Chien maré pou lapidé, proclament les Dominants. En d’autres termes, ils ne veulent pas apaiser comme ils le proclament, mais écraser, quoi qu’il en coûte. Leur soif insatiable de démolir tout ce que les luttes prolétariennes du passé ont permis de conquérir, ne sera étanchée que par la résistance ouvrière et populaire.

En dépit des flottements, que l’on peut percevoir à demimots chez certains de l’intersyndicale de France, la ligne officielle, tout comme la volonté majoritaire, reste à la poursuite de la lutte, à la combinaison d’actions locales et sectorielles avec le grand rendezvous du premier mai que les responsables annoncent historiques.

En Martinique, les centrales appellent aussi à un grand premier mai avec des rendez-vous antérieurs de luttes et de préparation. En perspective, poursuivre après le 1er mai avec des grèves réelles, non seulement en défense de la retraite, mais aussi sur « tous les problèmes » qui assaillent le monde du travail et la population en général. Salaires, vie chère, précarité, chômage, services publics, personnels suspendus, chlordécone, répression etc. C’est le moment pour un souffle nouveau.

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Lutte de classes et institutions politiques

49-3, 47-1, 44-3, conseil Constitutionnel, légalité/légitimité, RİP/RIC, majorité relative, dissolution, motion de censure, etc. Rarement autant de Martiniquais·es auront autant discuté d’autant de notions de…droit constitutionnel !

Tout combat social d’ampleur est, de fait, politique. Ignorer cette réalité revient à laisser à la bourgeoisie et à ses politiciens professionnels, le monopole du pouvoir de décision. Le mouvement ouvrier et populaire doit au contraire toujours disputer à ses ennemis le terrain politique, celui où, en définitive se règlent ses destinées.

La crise sociale et politique majeure qui secoue la France, prouve clairement que les institutions politiques actuelles ne sont pas démocratiques.

Un homme seul, agissant pour le compte du grand capital (qui peut même se payer le luxe de ne pas dire un mot, dans les empoignades publiques du jour !), a le pouvoir légal d’imposer ses choix de classe à la société entière, en tordant le bras à « l’Assemblée Nationale », puis au Sénat ; en lâchant ses sbires contre les récalcitrants trop remuants. Le tout sous la protection de ses tribunaux et de son « Conseil Constitutionnel » sur mesure, avec un personnel politique trié sur le volet, à travers des mécanismes électoraux très légalement… antidémocratiques !

Mitterrand avait appelé ça « le coup d’État permanent », avant d’en abuser lui-même, avec délectation.

Il est illusoire d’attendre de la seule « révolution citoyenne » de Mélenchon, le changement radical des conditions d’existence du peuple, supposant le renversement de la bourgeoisie et la transformation des structures économiques et sociales du pays, voire du monde. Il est tout aussi irréaliste d’espérer atteindre un tel objectif sans mener bataille ici et maintenant, pour changer les institutions, briser chaque fois que possible, les obstacles à la plus élémentaire démocratie.

Sans mise en place de la proportionnelle intégrale, dans toutes les élections, la sélection du personnel politique se fera toujours principalement au profit des mêmes privilégiés.

Sans mise à bas du système présidentiel, la qualification de « monarchie présidentielle » restera exacte.

Sans révocabilité des élus, la caste politicienne sera à l’abri du contrôle populaire.

Sans possibilité de référendum démocratique, à mille lieues du cirque de « référendum d’initiative partagée » (RIP) dont on nous parle en ce moment, la parole de la population sera minorée.

L’exigence d’une « Sixième république », sans être suffisante, est donc parfaitement légitime. Il faut mener bataille pied à pied pour toute mesure allant dans ce sens. Mais fondamentalement, cela passe par une Assemblée Constituante, élue au suffrage universel à la proportionnelle intégrale.

C’est vrai pour la France ! C’est vrai pour l’Europe ! C’est vrai pour le Pérou qui se bat héroïquement pour, aujourd’hui même. Et pourquoi serait-ce faux pour nous ?

Pleurnicher sur « la désaffection des citoyens pour la politique et les élections », en refusant de poser ces problèmes et ces revendications institutionnelles, c’est tout simplement se moquer.

Rèspé, ce samedi 22 avril : Invitation à un débat nécessaire

Conférences sur l’indianité, résurgence du panafricanisme, thèses et publications sur nos héritages « caraïbes », polémiques passionnées sur la créolité, longue série télévisée sur les apports migratoires qui ont façonné notre histoire, nous n’avons pas cessé de nous interroger voire de nous étriper verbalement sur ces questions dites (à tort ?) identitaires.

Quel est donc ce problème irrésolu ? Comment régler nos comptes avec nos vieux démons, et le faire dans une perspective émancipatrice ? Ce débat est culturel, psychologique, sociétal, politique, on pourrait dire civilisationnel.

 On ne le « résoudra » pas en une conférence-débat. Certes. Mais on aurait tort de rater l’occasion que nous offre l’association Sun Club, avec le soutien de RÈSPÉ, de nous y confronter positivement.

 Ce sera samedi 22 avril dans la matinée : accueil 9h30. Début 10h. au 9 rue Caplaous. Inscription (très) recommandée au 0696 17 18 37.

Le débat sera introduit par Gilbert Pago, et sous réserve de confirmation, Patrick Chamoiseau.