« La Vengeance d’un acteur » un film de Kon Ichikawa

Avec Kazuo Hasegawa, Ayako Wakao, Fujiko Yamamoto
Titre original Yukinojô Henge

25 avril 1979 / 1963

Synopsis :
Au cours d’une de ses représentations kabuki, Yukinojō Nakamura, acteur oyama (comédien masculin incarnant des rôles de femme), reconnaît parmi le public le seigneur Dobé et deux de ses complices, Kawaguchiya et Hiromiya, tous coupables d’avoir mis en faillite son père, d’avoir poussé celui-ci au suicide par pendaison et d’avoir conduit sa mère à se trancher la gorge. Yukinojō peut ainsi venger sa famille. Avec l’aide d’un « généreux voleur » et en dépit des obstacles dressés par un ancien rival et un groupe de voleurs menés par une jeune femme, Yukinojō parvient à ses fins. En effet, introduit auprès de Dame Namiji, la fille du seigneur Dobé et favorite du shogun, l’acteur travesti peut ainsi, en se servant d’elle, arriver à ses fins. Le serment de vengeance coûtera la vie à la très belle jeune femme. Vengé, mais inconsolable, car épris d’amour pour la jeune femme, Yukinojō décide alors d’abandonner le théâtre.

On en parle :
Dans son ouvrage consacré au cinéma japonais, Donald Richie écrit : « La Daiei, mécontente des résultats des deux précédents films d’Ichikawa, décida de freiner les tendances dispendieuses du réalisateur ».

« En guise de punition, on lui confia le remake d’un mélodrame vieillot, La Vengeance de Yukinojō » (Ph. Kemp : 1001 films, Omnibus), tourné initialement par Teinosuke Kinugasa. « De toute évidence, ce n’était pas un film pour le virulent Ichikawa. Mais le metteur en scène et ses scénaristes y entrevirent néanmoins des possibilités intéressantes ».

« Au final, la Vengeance d’un acteur fut un tour de force d’une étonnante virtuosité, où le metteur en scène brouilla volontairement les cartes entre théâtre et cinéma, s’essaya à toutes les expérimentations colorées possibles et imaginables (…) », ajoute Donald Richie.

Film d’aventures à l’intrigue foisonnante, aux rebondissements multiples et inattendus, mélangeant les genres avec humour, « ayant recours à des décors outrés, à une musique décalée et des images déformées » (Ph. Kemp, op. cité), La Vengeance d’un acteur ne doit pas faire oublier, selon Jean-Marie Carrou, « la vérité profonde de l’œuvre, beaucoup plus grave, et le portrait du héros blessé (qui) renvoie aux valeurs dramatiques d’une peinture psychologique approfondie. » (in : Dictionnaire des films, Éditions Larousse)
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