La mort de Jean-Michel Saint-Victor dit « Zouzoul »

Dans le monde vibrant de la musique haïtienne, une triste nouvelle a ébranlé les cœurs mélomanes : Jean-Michel Saint-Victor, connu sous le surnom affectueux de « Zouzoul », a tiré sa révérence. Cette icône du Compas direct, d’abord célèbre avec les Shleu-Shleu puis au sein du Skah-Shah d’Haïti, a fermé les yeux chez lui en Floride, aux États-Unis, le dimanche 10 décembre 2023.

« Zouzoul », de son vrai nom Jean-Michel Saint-Victor, a été l’une des voix inoubliables du Skah-Shah Number One, captivant des milliers de fans de Compas au fil des décennies. Aux côtés de son complice vocal, Jean-Elie Telfort, alias « Cubano », il a été un pilier de cette formation musicale, rejoignant le groupe lors de la réalisation de leur troisième disque.

Le parcours musical de « Zouzoul » a débuté dès son plus jeune âge, né le 8 août 1945. Attiré par le chant, il a débuté dans la chorale avant de faire ses premières classes dans le modeste groupe « Les Frénétiques ». Sa destinée musicale a pris un tournant décisif lorsqu’il a été découvert par le manager Hughes Dada Jacaman le 25 décembre 1965, marquant ainsi le début de son aventure au sein des Shleu Shleu.

Après cette première étape, une nouvelle ère a commencé en 1973 avec la création du Skah-Shah, réunissant des talents tels que Georges Loubert-Chancy, Cubano, Joseph-Mario Mayala, Johnny Frantz Toussaint, et Frédéric Mews. La musique du Skah-Shah a déferlé sur les Antilles, délivrant un son unique avec des titres tels que « Guêpe Pangnole », « Les 10 Commandements », « Haïti », « Bèl Ti Machann », et « Nèg Guinin ».

« Zouzoul » était conscient de son impact, particulièrement en Martinique, où il a créé plus tard « La Bande à Zouzoul ». En 2019, il a enchanté le public à la fête du rhum à Sainte-Marie.

La nouvelle de son décès a été rendue publique par Mario de Volcy sur Facebook, avec les condoléances de Cubano Maestro Loubert. Jean-Michel Saint-Victor, frère de l’icône de l’opéra Nicole Saint-Victor, s’est éteint à l’âge de 78 ans, laissant derrière lui un héritage musical qui a marqué l’industrie du Compas depuis les années 70 jusqu’à nos jours.

Le musicien Fabrice Rouzier a exprimé sa tristesse sur Twitter, saluant Zouzoul pour son amitié et l’héritage musical qu’il a laissé. « Caroline », « Nwel », « Bel ti machann » – autant de chansons qui continueront de résonner, rappelant que Zouzoul demeure la voix légendaire qui a profondément marqué l’industrie musicale haïtienne et, surtout, le Compas direct.

Adieu Zouzoul, ton harmonie résonnera éternellement dans nos cœurs !

— M’A —