«Inherent Vice»: Pourquoi c’est super qu’on ne comprenne pas tout

En VO à Madiana

inherent_viceSynopsis : Au début des années 1970, Doc Sportello, un détective privé de Los Angeles, vit tranquillement au bord d’une plage et passe son temps à fumer des joints entre deux enquêtes. Alerté par Shasta Fay, son ancienne petite amie, il s’intéresse au cas de Mickey Wolfman, un milliardaire qui vient de disparaître. Son enquête l’amène à s’intéresser à une bande de motards violents et à de mystérieux projets immobiliers; Elle le met également en contact avec Christian «Bigfoot» Bjornsen, un policier qu’il connaît bien. Et qui déteste les hippies dans son genre…

On est captivé

L’enquête de ce détective privé pour retrouver l’amant de son ex le plonge dans un univers aux frontières du fantastique où on l’on s’égare comme dans les ruelles crasseuses d’une cité tentaculaire. Très vite, on est aussi largué que lui au milieu de flics, de prostituées, de dentistes, de milliardaire et de néonazis. Pas question de regarder sa montre de peur de ne plus se retrouver.

On fait de belles rencontres

Autour de Joaquin Phoenix, hirsute et halluciné, le réalisateur a réuni une impressionnante brochette de stars: Josh Brolin, Reese Witherspoon, Benicio Del Toro, et Owen Wilson apparaissent tour à tour dans cette galerie de portraits dont chaque tableau évoque un Hollywood riche en personnages excentriques amateurs de paradis artificiels.

On a l’impression d’être en apesanteur

Le héros fume des joints comme une locomotive et la mise en scène de P.T. Anderson retranscrit bien l’état second dans lequel ce défoncé chronique évolue. Pas besoin de prendre vraiment des psychotropes pour décoller en sa compagnie. Dès les premières images, le spectateur voyage au cœur des seventies. Ça plane pour lui dans une Amérique fantasmée.

On se fiche de ne pas tout suivre

Comme le détective, le spectateur ne comprend pas tout mais cela n’a aucune importance. Ce labyrinthe dont les images surréalistes renforcent l’impression d’être ailleurs offre un voyage psychédélique balayé d’angoisses et d’éclats de rire. Il s’agit d’un vrai trip cinématographique aussi fascinant qu’excitant. L’univers du romancier Thomas Pynchon prend vie.

On voyage dans le temps

C’est sans doute à cela que devait ressembler la perception du monde d’un hippie à côté de ses pompes. Anderson atteint des sommets d’absurdité et de burlesque tout en rendant hommage au grand Robert Altman et à ses films puzzle les plus envoûtants. On pense aussi à Las Vegas Parano (1998) de Terry Gilliam devant ce délire, entre rêve et cauchemar, confirmant qu’Anderson est un très grand cinéaste.

http://www.20minutes.fr/cinema/1552151-20150304-inherent-vice-pourquoi-genial-comprenne-tout