Festival International du Film Documentaire de la Martinique (FIFDM) du 28 avril au 1er mai 2022

Du 28 avril au 1er mai 2022, le Festival International du Film Documentaire de la Martinique (FIFDM) vous présente quatorze films inédits autour des luttes historiques, solidaires et citoyennes qui transforment notre monde.

Du Chili à Hong Kong en passant par Haïti, l’Ouganda et les Chagos, des portraits de femmes engagées nous feront découvrir des combats menés pour la paix, la démocratie, la justice économique, sociale et environnementale. Les récits montreront pourquoi le droit des peuples à l’existence, à vivre dignement sur leurs terres comme à jouir de la liberté de circulation, est plus que jamais menacé par les intérêts financiers, militaires ou politiques des multinationales et des puissances impérialistes.

Si l’œuvre de Raoul Peck éclaire les origines du colonialisme et du suprémacisme blanc, des thèmes d’actualité comme l’empoisonnement des terres au chlordécone en Martinique, la pollution minière au Chili ou le pillage de l’art africain sous la colonisation, prolongeront le débat vers des réponses possibles en matière de décolonisation de l’écologie, de réparations judiciaires et de restitution des biens culturels.

Ces réponses « décoloniales » donnent une lecture nouvelle de l’histoire du panafricanisme. Ce mouvement de libération et de solidarité transatlantique est incarné dans l’histoire par les figures de Marcus Garvey et de Thomas Sankara. Il est aussi popularisé par les compositions de Manu Dibango et les musiques afro-cubaines (la rumba…) et afro-américaines (Nina Simone, Stevie Wonder…) qui, à l’honneur dans la programmation hors-compétition, contribuent à rapprocher les peuples du monde entier autour d’un même idéal de justice, de respect et de dignité.

Les œuvres seront en compétition (Prix spécial du jury, Prix des Jeunes, Prix du film caribéen, Prix du public) et les projections suivies d’un débat à Madiana seront ensuite reprises dans les communes partenaires. Des ateliers réunissant des intervenants professionnels de l’audiovisuel seront également ouverts sur inscription. Comme chaque année, des projections d’une part adaptées aux établissements scolaires permettront aux jeunes de renforcer leur esprit créatif et critique sur le monde et d’autre part des projections débats auront lieu pour des détenus au Centre pénitentiaire de Ducos.


Jeudi 28 avril à 19h au Cinéma Madiana
Exterminez toutes ces brutes . Épisodes 1 & 2 Raoul Peck
Dulac Production , Velvet film, 2022 2 épisodes de 58 mn

Dans une puissante méditation en images, Raoul Peck montre comment, du génocide des Indiens d’Amérique à la Shoah, l’impérialisme, le colonialisme et le suprémacisme blanc constituent un impensé toujours agissant dans l’histoire de l’Occident. « Civilisation, colonisation, extermination » : trois mots qui, selon Raoul Peck, « résument toute l’histoire de l’humanité ». Celui-ci revient sur l’origine coloniale des États-Unis d’Amérique pour montrer comment la notion inventée de race s’est institutionnalisée, puis incarnée dans la volonté nazie d’exterminer les Juifs d’Europe. Le même esprit prédateur et meurtrier a présidé au pillage de ce que l’on nommera un temps « tiers-monde ».

Vendredi 29 avril à 14h au Cinéma Madiana
Fighting for respect, Joanne Burke, Blue lions films, 52 mn
Fighting for Respect raconte le sort des soldats afro-américains qui ont combattu pendant la Première Guerre mondiale et ont reçu la Croix de guerre française tout en luttant contre la discrimination et la haine dans leur pays.

Vendredi 29 avril à 16 h au Cinéma Madiana
Madan sara, Etant Dupain, 2020, 52 mn
Les femmes connues sous le nom de Madan Sara en Haïti travaillent sans relâche pour acheter, distribuer et vendre de la nourriture et d’autres produits essentiels sur les marchés du pays. Malgré les obstacles auxquels sont confrontées les femmes qui travaillent dans un secteur qui manque d’investissements, d’infrastructures et d’aide publique, les Madan Sara continuent d’être l’un des éléments les plus importants de l’économie haïtienne et de ce que nous sommes en tant que pays.

Vendredi 29 avril à 18 h au Cinéma Madiana
Tilo Koto, sous le soleil, Sophie Bachelier et Valérie Matek, 3B productions, 2021, 1h05
Pour le Casamançais Yancouba Badj, le voyage vers l’Europe s’arrête brutalement dans le Sud tunisien après avoir tenté quatre fois la traversée de la Méditerranée depuis les côtes libyennes. Un an et demi « d’aventure » sur les routes clandestines où il faillit maintes fois perdre la vie. Tilo Koto , c’est l’histoire d’un homme brûlé dans sa chair et son âme par un enfer qu’il sublimera par la peinture.

Vendredi 29 avril à 20h au Cinéma Madiana
The Rumba Kings, Alan Brain, 2021, 1h34 ( film hors compétition)
L’histoire qui nous est contée là est celle d’un voyage entre l’Afrique et les Caraïbes. Elle débute au XVIIe quand des millions d’hommes et de femmes, arrachés au continent africain deviennent alors la main d’œuvre des colons européens (et bordelais.). Dès le début des années 1930, d’autres bateaux ramèneront de façon plus pacifique les rythmes cubains vers le fleuve Congo sur des disques 78 tours. La réappropriation sera d’autant plus évidente et rapide que les langues régionales remplaceront vite l’espagnol pour y conter les scènes de la vie. Les luttes pour l’indépendance des années 60 en feront la bande son de la résistance à la colonisation.
La passion du réalisateur Alan Brain a permis de redonner vie à toutes ces archives disparues pour redécouvrir les « Rumba Kings » : Kabasele, Rochereau, Docteur Nico, Franco Luambo, Papa Wemba, Grand Kallé et l’African Jazz… Un film généreux et sincère, pour que rayonne la grandeur de la Rumba.

Samedi 30 avril à 16h au Cinéma Madiana
Arica, Lars Edman & William Johansson, Ligtdox, 2020, 1h37
Le colonialisme toxique – l’exportation de déchets des pays riches vers les pays pauvres – est en procès.
Une société minière suédoise exporte 20 000 tonnes de déchets toxiques vers la ville désertique chilienne d’Arica. Des milliers de personnes tombent malades, beaucoup meurent du cancer. L’ARICA nous plonge dans le procès révolutionnaire sur la responsabilité des entreprises qui commence après que Lars Edman – né au Chili et élevé à Boliden – a révélé le scandale.
Aux côtés de son co-réalisateur William Johansson, Lars suit l’histoire pendant 15 ans, exposant comment les décisions prises il y a des décennies en Europe continuent d’affecter les habitants d’Amérique du Sud. À la fois voyage personnel et drame judiciaire, ARICA est l’histoire d’une communauté affligée qui se bat pour la justice contre une multinationale qui cherche désespérément à laver son nom.